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Chapitre 21.2: Daw

Puis il se rapproche. Je pensais être discret mais je me suis bien planté. J'ai juste le temps d'essuyer rapidementune larme, avant qu'il n'arrive.

- Tae...

Mais, à peine je prononce un mot que je reçois une gifle.

-Comment tu oses venir ici? Après ce que tu lui as fait subir?!

-Désolé...

-Désolé?! Tu es désolé ?! Tu pense qu'un "désolé" va suffit à le calmer ? Ou à le réconforter ?

-Tu ne sais pas ce qui s'est passé, Tae...

-Je n'ai pas besoin de le savoir! Je sais ce que j'ai vu! J'étais là aussi...

En vrai, je ne sais même pas pourquoi je lutte encore. Mes motsne lui fond ni chaud ni froid. Surtout, je sais qu'il a raison d'être aussi dur avec moi. Je le mérite. Mais...je mérite aussi une seconde chance. Ou plutôt...j'en ai besoin...

-Je l'aime. Je l'aime comme un fou mais il ne comprend pas.

-Si tu l'aimes, va-t'en ! Laisse le tranquille! Ou laisse lui le temps de t'oublier et de guérir. Je t'en supplie, Daw...

Je ne peux pas. C'est au dessus de mes forces...

-J'en ai marre de voir mon meilleur ami pleurer et se mettre en boule, au plein milieu de la route. Et surtout j'en ai marre de devoir le réconforter quand ils fond en larme.

Puis il tourne les talons et s'en va, me laissant rongé par la culpabilité. Celle de causer à l'homme que j'aime autant de souffrance.

Je glisse lentement contre ma voiture jusqu'à toucher le sol et fonds en larmes. Cette culpabilité remonte d'un coup en moi et me comprimé les poumons. Elle m'empêche de respirer. Puis elle se mêle à ma tristesse et, ensemble, continuent de me détruir de l'interieur.

Et d'un coup je suis projeté là-bas, cette nuit là, quand je me suis sentie partir. Peut-être qu'elles avaient mal dosé la drogue mais j'ai tout senti. Tout. J'ai appelé à l'aide. J'ai crié de toutes mes forces. Je me suis débattu...mais elle ne l'entendaient pas. J'y ai mis toute la rage que j'avais au fond de moi, mais ça n'a pas suffi.

Ca n'a servi à rien. Mes pleurs ne servent jamais à rien. Ils ne font cesser ma souffrance. Ils ne l'ont pas fait cette nuit-là et ne le font pas aujourd'hui.

Je dois arreter! Tenter de reprendre une partie de ma vie en main et essayer de me reconstruire, après ce que j'ai subi. Mais je n'ai pas envie de le faire sans Lek. Sans lui, ça ne servirait à rien. Je ne peux pas vivre sans lui...Tout ce qui me maintient en vie c'est l'espoir de ressentir sa peau contre la mienne, de pouvoir poser ma tête contre son torse et d'entendre son cœur battre pour moi. Rien que pour moi...

Savoir que, quoi que je fasse, il y aura toujours dans ce monde une personne qui continuera de m'aimer. Ce bonheur que je n'avais jamais senti avec personne...

Avant lui, tout ce que je connaissais, c'était Angie. Mais elle ne m'a jamais aimé. J'en suis sûr! Même si elle en est convaincu. On ne détruit pas les gens qu'on aime...on ne les blesse pas...on ne les force pas et on n'abuse pas d'eux. Au contraire...on le soigné et on les rassure.

J'aurais dû m'éloigner d'elle depuis très longtemps mais je n'imaginais pas une seconde qu'il y avait autant de cruauté dans ses yeux amandes. Je me disais que peut-être ses parents la forçait à rester près de moi. Je n'ai pas beaucoup côtoyé son père mais je sais qu'il est très dur. Il aime le pouvoir et ferait n'importe quoi pour rester lié à notre famille.

Donc j'ai eu pitié d'elle. Mais, au final, je lui ai trouvé toutes les excuses du monde, pour la garder près de moi, et j'ai été stupide de faire ça. Et je continu! Je la protège malgré ce qu'elle m'a fait. Quelque chose me dit que je ne me trompe pas. Ce n'était pas son idée et elle n'a pas fait ça de son grès. Non, elle est beaucoup trop facile à manipuler pour ça....

Cette nuit j'ai vu dans son regard qu'elle était aussi terrifiée que moi et qu'elle n'avait aucune envie d'être là. Alors la seule explication est que quelqu'un d'autre la contrôle. Quelqu'un d'autre lui a ordonné de le faire.

Je ne dis pas que je lui pardonne. Ce serais faux. Juste que tout ça est louche. Et j'en aurai le cœur net, un jour ou un autre.

En attendant, je dois prendre ma vie en main. Pour ça, je dois parler à Lek. Mais comment faire quand il ne lâche pas Tae d'une semelle? Je trouverai bien. Il y aura forcement une occasion qui se présentera. J'ai toujours été très chanceux...donc je reste dans le parking jusqu'à ce que les cours se terminent.

Évidemment, Lek apparaît et rentre dans la voiture de Tae pour qu'il le dépose. Je décide de les suivre. Une bonne heure plus tard, Lek descend et dit au revoir à son meilleur ami. Je me dis qu'il va rentrer chez lui, mais dès que la voiture de Tae démarre, il fait demi-tour et se met à triturer son téléphone. Je ne comprends pas tout de suite mais quand je vois un taxi se garer devant chez lui, la vérité me frappe. Je sais même où il va.

Je suis le taxi jusqu'à une boîte de nuit pas très loin. Le conducteur est sympa. Il aide Lek à plier et déplier son fauteuil, comme je le faisais pour lui comme nous étions encore ensemble. J'aimerais tellement pouvoir le refaire encore une fois... Mais je dois rester discret et focalisé sur ma mission. Aussi, trouver le bon moment pour lui parler. Donc je continu à le suivre et pénètre dans la boîte de nuit.

Il danse et enchaîne les verres mais je ne l'arrête pas. Ce n'est pas le moment de se faire repérer. Je l'observe se déhancher sur la piste de danse et profiter du moment. J'aime le voir... sourire. Tae a sûrement exagéré la situation. Il n'a pas l'air du tout triste. Il y a bien la couleur de ses cheveux...mais c'est tout !

Enfaite, je le trouve beaucoup plus heureux sans moi. Je dois l'avouer même si ça me brise le cœur. Au fond, j'aurais voulu que Tae ai raison. J'aurais voulu savoir que mon absence lui faisait mal et que je lui manquais. Mais ça a l'air de lui faire ni chaud ni froid. Il profite de la vie et s'est même trouvé un groupe d'amis.

Lek m'a oublié plus vite que ce que je le pensais. Au final, il n'y a que moi qui soit coincée dans le passé...dans notre passé. Lui s'est tourné vers l'avenir et je n'en fais pas parti. Je ne vois pas à quoi ça sert de rester ici...je me fais du mal. Je ferai mieux de rentrer chez moi et de me saouler, à mon tour. A voir Lek, c'est la meilleure thérapie.

Je suis résigné. Mais, pile au moment où je me prépare à quitter les lieux, Lek se lève et sort avec son groupe d'amis. Je ne sais pas...je trouve quelque chose d'étrange dans la manière qu'ils ont de le suivre. Donc je ne les quitte pas du regard et marche sur leurs pas. Même si j'exagère sûrement et qu'il n'y a aucune raison de s'inquiéter, je ne veux pas prendre de risque.

Je sors par une porte qui déboule sur la rue. Et, comme je ne marche pas assez vite, je fini par les perdre. Mais des chuchotements étranges attirent mon attention et je les retrouve dans une ruelle étroite. Ils foncent vers Lek d'une manière assez inquiétante. Ils reculent son fauteuil jusqu'à ce qu'il touche le mur derrière lui. Il a l'air comme piégé sous le regard menaçant de ces mecs et surtout il a l'air très vulnérable.

-Attend, on va t'en débarrasser, lance un.

Puis il pousse son fauteuil et le fait tomber au sol. Mon sang ne fait qu'un tour. Qu'est-ce qui cloche avec ces gamins?!

-Qu'est-ce que vous foutez ? j'interviens

Tous se tournent vers moi mais ces imbéciles n'ont pas peur. Ils ont même l'air amusé par la situation.

-Et toi? Tu me veux quoi? On ne te parlait pas. On discute avec notre ami!

-Ton ami? je ricane. C'est comme ça que tu traite tes amis?

La bonne blague...

-Excuse-toi, gamin. Tu as deux minutes.

Il se tourne un moment vers ses deux acolytes avant de me refaire face.

-Mais...c'est qui ce con? Tu veux que je t'apprenne à ramper papi? il lance en sortant un petit canif de sa poche.

Il me fait bien rire.

-Tu veux que je t'apprenne la politesse ? je lance en sortant mon arme.

Et je la braque sur son minuscule front. Il se fige d'un coup.

-Du calme, du calme...je rigolais. On ne fait que discuter avec lui...

-Vraiment ?! Je m'énerve pour rien alors.

-Oui...

Il sourit nerveusement.

-Alors baisse ton arme, frérot...

-Non.

Il pâli.

-J'ai passé une journée merdique. J'en ai mare de discuter. J'ai besoin de passer mes nerfs sur quelqu'un !

Je tire dans sa jambe et il s'écroule au sol, comme une crêpe.

Daw en colère...is so sexy🔥😭😭😭

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