Chapitre 2.2: Daw
Il crie à plein poumons et se tord de douleur. Je compatirais bien mais je commence à en avoir marre d'enterrer mes sentiments. Je suis en colère et je vais la passer sur quelqu'un. Si Yon veut être cette personne,je ne vais pas m'en empêcher.
-Bordel!!!
Il continu de se vider de son sang. Mais je ne l'observe pas. Je n'aime pas blessé les gens. Mais ils veulent du sang. Et,même si je ne tiens pas à la mafia,je ne veux pas être un fardeau pour Kam.Il travaille tellement dur. Ce serait injuste.
-Tu peux me passer ta cravate,Jimi?
Il la retire et me la tend. Je croise le regard de Kam.
-Tu n'as pas à le faire...
-Si,malheureusement.
Et j'enroule le bout de tissu autour du cou de Yon. Il essaye de le retirer et se débat, en vain. Je le tire jusqu'au bûcher. Il arrive à rester à genoux sur le bois,malgré sa blessure et il sue à grosses gouttes.
-Daw...Daw,je rigolais.
Mais je ne lui répond pas. Je me tourne vers les hommes en noir qui portent ma mère.
-Amenez-là ici!
Ils s'exécutent et la pose juste devant Yon. Moi je me place derrière lui,mon arme posée contre sa nuque. Et je ne laisse aucune expression transparaître sur mon visage. Je suis concentré sur ce que je m'apprête à faire.C'est ce moment que choisi son père pour se rebeller.
-Hey,lâche mon fils!
-Tu veux le rejoindre ? Parce que jusqu'à preuve du contraire,vous êtes tous des chiens galeux qui travaillent pour ma famille. Alors quand je donne un ordre,on l'exécute. Quand on lèche mes bottes,c'est avec le sourire et quand je vous tire une balle entre les deux yeux,vous répondez « Merci Monsieur ».
-Je travaille pour ton père,pas pour toi!
-Et quand je lui aurais mis une balle dans la tête,tu travailleras pour qui?
-Kam! Ton grand-frère!
-Ah oui?
En un regard,Kam lit en moi comme dans un livre ouvert et lui tire dessus.
-Papa!!!!pleure Yon
Il tombe à terre.
-Et là tu travailles pour qui connard?j'hurle
Il ne répond pas. Il est mort.
-Je suis un peu déçu. Je pensais qu'il avait un gilet par balle. L'exemple de Tupac ne lui a pas servi de leçon!
Puis je me reconcentre sur le fils. Il tremble comme une feuille. Et je jurerais entendre les battements de son cœur. Mais ça ne m'a jamais excité de provoquer la peur. Moi,je tue rapidement. Comme avec un animal blessé. Torturer ne me procure aucun bien. Mais,des fois,on doit faire certaines choses. Ils me pensent faible,incapable de tuer . Ils me voient déjà entrain de pleurer. Parce que ma mère était tout mon monde. Et ils ont raison. J'ai envie de chialer. Mais ils n'ont pas à le savoir. J'aggripe la cravate encore plus fort et Yon arrête presque de respirer. Il n'a plus assez d'air pour parler et ça fait un bien fou de ne plus l'entendre jacasser.
-Je sais que tu as un canif dans ta poche. Prends-le!
Il le fait. Mais,dans un geste désespéré,il essaye de me blesser à la jambe. Grave erreur. J'ecrase sa tête, avec mon pied.
-Je ne suis pas d'humeur,je préviens.
-Désolé...désolé.
Je le retire. Je vais lui donner une deuxième chance. J'ai bon cœur.
-Vous pensez que je ne vous défend pas? Vous pensez que je ne vous protège pas? Voilà quelqu'un qui n'en avait rien à faire de vous: ma mère.
-Oui!
-Elle n'a pas hésité une seconde à nous trahir et tout ça pour quoi? Son propre plaisir.
-Oui!
-C'était une...traînée égoïste. Elle ne mérite même pas d'être enterrer ici. Parce qu'elle n'a jamais rien fait pour nous!
Ils ont l'air satisfait. Idiots!
-Mais il y a une autre personne qui n'est pas digne de nous: Yon. Ce qui nous maintient en paix,c'est la hiérarchie qu'on a instauré depuis deux siècles.
-Pardon Daw...pardon...
-Mais il ne l'as jamais respecté. En fait...il ose manquer de respect à mon frère,Kamnan, qui a tant donné pour vous! Au nom de quoi?
-Rien!
-Il mérite de mourir.
Ils applaudissent et je profite de mon ovation. Aussi,du regard fier de Kam. Mais je n'ai pas terminé. Je veux clore ce chapitre à jamais et que personne ne revienne me demander des comptes. Et pour ça,il faut être drastique.
-Qu'est-ce qu'on fait aux traîtres?je demande
-On les brûle !
-Non,pas moi! C'est trop facile.
Je n'arrive pas à croire que je vais faire ça mais...
-Coupe lui les seins!
-Hein?!
-Je dois me répéter?
Yon n'a pas besoin de voir mes yeux pour savoir que je ne plaisante pas. Je veux juste en finir et vite. Avant de vomir devant la foule.
-Ok.
Il prend son téton en main et commence à couper la chair autour. Je fais semblant de regarder mais,en vrai,je fixe l'herbe verte. Il attaque vite le deuxième sein et jette les deux bouts de peau sur l'herbe que je fixais. Je comprends qu'il a fini.
-Bien,maintenant,les lèvres!
-Elle à le visage brûlé...
-Pas celles du haut. Celles du bas!
Je reste calme et ma voix est posée. Je ne laisse paraître aucune émotion comme si cela ne l'affectait pas. Mais,au fond,mon cœur saigne,comme son corps. Il n'y a aucune différence. C'est comme si je lui faisait moi-même ces choses affreuses. Ma main commence à trembler. Ça se voit à peine mais j'ai peur de lâcher l'arme. Et je me sens un peu partir,manquer d'air. Je revois son sourire. Son beau et large sourire. J'aimerais tellement qu'elle soit encore là,juste une seconde. Juste une. L'arme glisse et,en voulant la reprendre,le coup par seul. Yon s'effondre sur le corps. Mais il n'est pas mort. J'ai touché son bras. Et puis,merde,autant en finir. Je descend du bûcher.
-Allez-y!j'ordonne
On y met le feu et je regarde les deux corps brûler.
-À l'aide...aidez-moi...,Yon murmure faiblement
J'aurais pu le sortir de là et dire qu'il avait retenu la leçon mais ça ne marche pas comme ça dans la mafia. La compassion est pour les faible. Je dois être fort. Alors,même si j'ai juste envie de me foutre en l'air,je dois rester droit comme un pic et regarder la scène. Et cette fois je ne flanche pas. Ça en étonne plus d'un et quand il est enfin temps de s'en aller et que je me retourne,je croise tous ces regards fiers. Mais ils ne comptent pas pour moi. J'accélère le pas et oubli même de dire au revoir à mon cousin. J'entre le premier dans la limousine. Par la fenêtre,je vois Jimi et Kam me fixer,l'air inquiet. Puis mon frère me rejoint et la voiture démarre en un claquement de doigt.
-Daw,Ça va?
-Oui. Pourquoi ça n'irait pas?
Question stupide.
-Et bien...tu tenais beaucoup à maman et là...
-Je vais bien. Vous n'avez pas à vous inquiéter.
-Mais j'ai peur que tu n'encaisse pas le coup.
-Tu n'as pas à l'être!
Enfaite si! Je me penche et vide mes tripes dans la glacière à champagne. Kam me tapote doucement le dos alors que j'entends les cris de dégoût des filles.
-Laisse tout sortir!
C'est trop pour moi. Beaucoup trop. Mais ça en valait la peine. Faire le mafieux dangereux deux secondes m'a garantie une vie de paix. Et...une nuit de nausée aussi. Je ne crois pas que mon estomac va supporter.
-Je suis désolé,Kam.
-Pourquoi ? Tu as été parfait et je sais à quel point ça a été dur.
-Je l'ai fais pour toi.
Il sourit et pose un baiser sur mon front. Je ne regrette rien. Il aurait fait de même pour moi. Ma mère ne m'en voudra pas.
Quand on arrive à la maison,je descend mais pas Kam.
-Je reviens vite,il promet.
-Ok.
-Mais seulement si tu arrête de pleurer.
Je souris. Il referme la porte de la voiture et elle disparaît dans la nuit. Quand à moi,je rentre dans la maison. J'essuie enfin mes larmes de crocodile. Ça me rappelle un peu la fois où j'ai juré par tous les saints que j'étais sobre. Alors que je draguais une lampe. Personne n'a gobé ce mensonge mais c'était bien tenté. Je me suis amélioré depuis. J'ai pris des cours de théâtre. J'arrive dans le jardin et une silhouette sombre apparaît. Il est accroupi,devant le bassin qui entoure la maison.
-Encore entrain de parler à tes « bébés »?
Il se tourne et sourit.
-Tu en a pris soin.
-Ouais,j'ai fait au mieux. Mais bon,ils sont assez dociles pour des crocodiles. Plus que leur maître...
Il se lève et avance vers moi. Mais ne m'enlace pas. Il n'aime pas le contact. Je scrute son corps. Il a quelques bleus et porte toujours sa chemise d'hôpital. C'est vrai,sa chambre doit sûrement être fermée à clef. Il n'a pas pu se changer. Même si je doute que ses habits lui rentre encore.
-Tu t'es musclé?
-Il à bien fallut trouver une occupation. Deux ans en hôpital psychiatrique c'est long. D'ailleurs,merci de m'avoir fait sortir.
-De rien.
C'était simple. La signature de Kam est facile à falsifier et son planning prévisible. Je sais quand il est à la maison et quand il la quitte. Il est réglé comme une horloge. Pas comme moi. Non. Moi je suis beaucoup plus imprévisible...
-Tu as bien suivi le plan?
-Oui,Daw. Récupérer le corps de maman et l'enterrer. J'ai mis un papillon sur la pierre tombale.
-Elle aimait les papillons...
-Oui!
Je suis content de la savoir en paix même si je n'ai pas pu l'enterrer moi-même.
-Tu as sorti le grand jeu à Kam?
-Tu n'as même pas idée. Mais ça n'a pas d'importance. Ça en valait la peine!
-Oui même si j'ai du voler un corps à la morgue.
-Oui.
Vous ne croyiez quand même pas que j'allais brûler ma mère? Non,j'ai été beaucoup plus malin que ça. J'ai fais sortir de l'hôpital la seule personne capable de m'aider à sauver son honneur: mon petit frère,Kittisak. Ne vous laissez pas avoir par son surnom mignon « Kitty ». Il n'a rien n'avoir avec un chaton,sauf peut-être les griffes. Mais il est loyal et digne de confiance. Mieux,il n'est pas soumis à la mafia comme Kam. Non,il est comme moi:libre.
-Tu n'as pas peur que Kam l'apprenne?
-Oh,il l'apprendras. Il est l'aîné. Il le saura mais je prend le risque.
-Ok.
Je pose mon bras sur son épaule et nous marchons en direction de la porte d'entrée. Nous saluons les gardes et entrons. Je suis épuisé. J'ai juste envie de rejoindre mon lit et de ne plus le quitter. Cette journée a été riche en émotions. J'ai fais des choses impensables et torturé le cadavre d'une inconnu. Ça ne va pas m'aider à aller au paradis,tout ça.
-Je peux dormir avec toi?demande Kitty
-Biensur.
-J'espère que ta chambre est propre.
-Tu ne vas pas t'y mettre!
-C'est bon,je rigolais.
Il prend la douche la plus longue possible et m'emprunte des habits.
-Ah...y'avait pas l'eau chaude là-bas.
Puis il me rejoint sur le lit et se couche tout près de moi.
-Évite de m'enlacer la nuit.
-Ok.
Je reste juste assez près pour qu'il sente ma présence,sans le déranger. Ça à l'air de lui convenir. Mais j'ai une dernière question,avant de le laisser dormir.
-Dis,comment elle était?
-Maman?
-Oui.
-Elle avait l'air heureuse. Enfin heureuse.
-Bien.
Dans ce monde impitoyable,il ne faut faire confiance à personne et toujours avoir une arme de taille. La mienne,la malice. Je pense que c'est la plus redoutable de toutes!
.....
J'espère que vous avez aimé la lecture❤️
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