Chapitre 19.1: Daw
Deux semaines plus tard...
J'ouvre les yeux, d'un coup. Je suis essoufflée. Ma sueur coule sur mon front et mon torse. J'ai du mal à respirer et ne réalise pas tout de suite ce qui vient de se passer. Quand je bondis presque du lit, des images revienne en tête. Des images de ce cauchemar atroce que j'ai fait. Où je la voyais de nouveau sur moi. Je me sentais en elle, incapable de bouger, incapable de protester, incapable de dire le moindre mot.
Comme emprisonné dans mon corps, paralysé et terrifié. J'en ai marre de faire ce rêve. J'ai l'impression qu'aussi loin d'elle que j'aille, elle continue à me hanter. Je vois son visage, même ici. Comment est-ce possible et pourquoi maintenant? Pourquoi ce souvenir vient me hanter ces temps-ci? Surtout, comment j'ai pu l'oublier? Comment j'ai pu effacer une telle expérience de ma mémoire?
Peut-être parce que c'était trop traumatisant pour moi. Peut-être que je n'assumais pas. Je ne sais pas mais c'est aussi étrange que terrifiant. Et surtout ça fait planer encore plus les mêmes doutes. Parce que, j'ai beau peu m'en rappeler, je sais que quelque chose s'est passé. Je le sens dans chaque pulsation de mon cœur. Je le sens dans chacun de mes pas. Avant de me mettre à trembler, comme maintenant.
Je ne peux pas le nier, quelque chose s'est passée. Même si mon esprit a oublié ou ne s'en souvient plus, mon corps s'en rappelle et fait en sorte que je n'oublie pas. Avec tout le stress que me met cette tournée, il y a de quoi faire remonter de mauvais souvenirs. J'ai accepté de revenir pour mes fans. Surtout, mon agent a beaucoup insisté. Il voulait me voir. Il voulait écouter ma musique à nouveau donc j'ai accepté de faire une nouvelle tournée mondiale.
Donc, hier, Lek,Kitty et moi nous somme arrivée à New York. Puis le reste du groupe à suivi. C'était magnifique de voir ces millier de fans nous accueillir. Ils étaient tellement nombreux qu'ils ont bloqué l'aéroport pendant quatre heures. Il a fallut la police pour dégager la voie et pour qu'on puisse enfin rentrer à l'hôtel. Mais c'était tellement bien de les voir. Ça m'a fait tellement plaisir de prendre leurs cadeaux, même si j'ai failli perdre mon bras dans le processus.
Parce qu'entre les fans qui m'agrippaient et les gardes qui me tiraient, mon bras a failli ne pas survivre à cette épreuve. Mais bordel que c'était bon. Surtout avoir ce sentiment qu'il ne m'avait pas oublié. J'avais tellement de choses sur la tête: prendre soins de Kitty, la maladie de ma mère... que j'en ai oubliée que j'avais des fans aussi. Et, depuis une semaine, je leur fais plaisir avec ma musique. Evidemment ils attendent que je chante mais je n'y arrive pas alors, pour l'instant, je fais du play-back. Ou alors, je chante à demi les paroles.
Et encore, chaque fois que je le fais, ça me déclenche une crise d'angoisse. Et je m'effondre dans ma loge, en tremblotant comme un gamin de cinq ans. C'est effrayant et je déteste me sentir comme ça. Pourtant j'essaye vraiment de chanter. Ils le méritent. Mais, quand j'entrouvre les lèvres, des milliers de mots se bousculent dans ma bouche. Sans qu'aucun n'ose en sortir. Je sens cette peine dans mon cœur si lourde et si intense que je cris de rage.
Et quelque part, je sais que c'est lié à ce cauchemar parce que la coïncidence est trop belle. Comme par hasard, je me rappelle que la mère de ma fiancée abusait de moi quand j'étais plus jeune et je n'arrive pas à chanter. Il n'y a pas besoin d'être devin pour savoir qu'il y a un lien et je dois trouver lequel. Je ne peux pas rester comme ça. Je ne le supporterais pas. C'est trop pour moi. Si ça continue, je vais craquer plus vite que prévu.
Personne n'y sera préparé, pas même moi.
-Daw...
J'entends Lek murmurer dans son sommeil. Puis ses bras m'enlace par derrière.
-Désolé de t'avoir réveillé.
-T'inquiète. Je sais que si tu ne dors pas...c'est que quelque chose te trotte dans la tête. C'est encore ce cauchemar?
-Oui...
J'ai fini par lui en parler parce que j'en avais marre de garder ça pour moi. Et qu'il était le seul à qui j'avais envie de me confier. Biensûr, comme il est impulsif, il a voulu aller dire ses quatre mille vérités à la mère d'Angi. Mais j'ai refusé de lui dire où elle habitait. Et comme j'ai de la chance, ils ne se sont jamais croisés.
-Tu devrais porter plainte, il ajoute.
-Je sais mais ça ne servirait à rien. Je ne peux pas le prouver, tu le sais.
-Alors pourquoi tu ne lui tend pas un piège? Fait lui avouer et enregistre discrètement. Tu n'as rien à perdre.
-Je ne sais pas Lek...c'est peut-être une fausse bonne idée. Et si quelque chose tournait mal? Elle pourrait porter plainte pour harcèlement et la situation se retournerait contre moi. Des fois, il ne faut pas insister.
-Je ne suis pas d'accord! Tu ne vas pas rester comme ça et la laisser s'en tirer!
Il marque un point. Mais, tant que je n'aurais pas moyen d'affirmer ce que je dis, ça ne servira à rien d'avoir raison. Ça ne tiendra pas devant un jury. Il s'enfichera de savoir qui je suis. Sans preuves, ma parole ne vaux rien. Et je ne veux surtout pas utiliser la notoriété de ma famille pour avoir raison. Ça compliquerait encore plus les choses.
-Je pourrais aller lui parler, il propose.
-Non.
-Je serais sage...
-Non! je refuse en me retournant. Tu n'iras pas lui parler! Je ne t'exposerai pas à ces dégénérés. Je vais régler ça, d'accord? Fais-moi confiance.
-OK.
Il est sceptique. Mais ça fait assez longtemps qu'on est ensemble. Lek a vraiment fait un travail sur sa gestion de la colère et son impulsivité. Maintenant, quand je lui dis de lâcher prise, il le fait. Même s'il n'est pas satisfait de la réponse, il essaie. Et pour moi c'est déjà beaucoup. Il se remet en question. C'est comme ça qu'on fait tenir un couple.
-Je vais régler ça, Lek...
Puis je pose mes lèvres sur les siennes et l'embrasse pour le rassurer. Je sais qu'il est inquiet mais j'ai la situation bien en main. En attendant, je dois continuer de prendre soin de moi. En commençant par mon traitement. Donc je tends le bras et récupère mes comprimés sur la table de nuit, ainsi qu'une bouteille d'eau. Je les avale rapidement et reviens me coucher derrière Lek.
-Tu as vraiment besoin de prendre des somnifères? il s'inquiète
-Oui mais ce ne sera pas pour longtemps. C'est juste que...avec tout ce stress, ça m'aide à dormir. Mais, dès que je fini la tournée, j'arrête. C'est promis!
Je n'aime pas lui mentir. Mais je ne peux pas non plus lui dire que ce ne sont pas vraiment somnifères. Ça n'aidera pas la situation. Et, pour l'instant, c'est tout ce qui arrive à m'apaiser, à me calmer et arrêter mes crises. Mais je pense vraiment ce que je dis. Dans le sens où, dès que je fini cette tournée, j'arrête de me faire du mal et de me détruire de l'intérieur.
Je me reprendrais en main et nous pourront reprendre notre belle vie insouciante à s'embrasser et à rire entre les rayons du soleil. Ces dernières semaines ont été fantastiques. Nous sommes allés dans de beaux endroits. Je rêvais de partager ce genre de moments avec lui. Alors je suis content qu'il ai pu venir, même s'il a galéré à faire céder sa mère. Elle est très protectrice, je dois l'avouer.
Mais Lek est beaucoup trop têtu pour elle. Tant qu'elle a finie par laisser tomber, à notre plus grand plaisir. Aujourd'hui est ma dernière date. Alors, dès demain, on pourra retourner dans notre petit cocon et peut-être que Kam arrêtera de m'appeler tous les jours et de me harceler. Parce que, depuis notre confrontation, on ne s'est pas vraiment reparler. Quelque chose s'est brisée entre nous.
Je n'aurait jamais cru ça possible parce qu'on a un lien tellement fort. Mais j'ai fais mon . J'ai choisi Lek et il devra le respecter. Même s'il ne l'apprécie pas. Alors je continue ma vie pour le moment et, en vrai, je pense même emménager dans un nouvel appartement quand je retournerai à Bangkok. Je pense qu'avec Lek qu'on a besoin de calme et d'intimité.
Je n'ai jamais aimé la mafia et être lié à toutes ces activités alors je ne vois pas pourquoi je me forcera à rester dans cette maison. Les seules personnes avec lesquelles j'étais heureuse sont sois mort ou elle-même ne veulent pas y vivre. Kitty fait des cauchemars rien qu'en imaginant le regard noir de Kam se reposer sur lui. Je pense que cette semaine lui a fait aussi beaucoup de bien et, quelque part, il guérit lentement.
Même s'il continu de dormir avec nous, dans le lit. J'ai dû demander à l'hôtel un lit trois places parce que on était beaucoup trop serré sur un lit deux places. Je pensais que Lek protestera mais bizarrement il est incroyablement compréhensif. Même s'il ne sait pas pourquoi Kitty dort avec nous, il ne le juge pas et ne lui demande pas de s'en aller. Ça n'a pas l'air de le déranger. C'est un petit ami fantastique. Je suis content d'avoir fait sa connaissance.
Parce qu'avec lui, même j'ai des moments sombres, j'ai un peu moins peur de les affronter. Un peu comme s'il était cette lumière qui vient éclairer un long chemin noir. Il suffit que je tienne sa main et je suis prêt à affronter n'importe quel obstacle. Même mes démons intérieurs. C'est pour ça que, quand je dors, je le tiens bien fermement. Parce que sentir sa peau, son odeur, me rassure jusque dans mes rêves.
Je pose un baiser dans son cou et ferme les yeux en le serrant toujours aussi fort. Mais je sens une main tapoter mon épaule et je me retourne vers Kitty. Lui est allongé, les yeux ouverts et l'air légèrement inquiet. Je peux le voir dans son regard.
-ça va? je m'inquiète
-Pas trop...
Je ne sais pas ce qu'il a mais j'ai déjà peur qu'il fasse une crise donc je lui tends ma main pour qu'il y plonge la sienne. Il le fait et un sourire apparaît sur son visage. Ça me rassure. A présent, je peux fermer les yeux et m'endormir en paix. Les deux hommes de ma vie vont bien et je compte bien rester pour prendre soin d'eux. Mais, j'ai quand-même besoin de dormir donc je ferme les yeux. Mais, encore une fois, je suis interrompue par la porte de la chambre qui souvent grand.
-Kitty, ferme cette porte et reviens te coucher! j'hurle
-C'est bon... c'est bon... je pensais qu'on allait faire une soirée pyjamas et regarder les films...
-Non. J'ai une journée chargée demain, tu as oublié?
-C'est vrai! Bon d'accord...
Il referme la porte et vient s'allonger avec un grand saut à popcorn. Déjà qu'on était serré comme des sardines, alors là... Je n'ai plus les mots. Et, comme si ce n'était pas assez, monsieur se met à manger dans le lit.
-Lek, si tu n'arrêtes pas de faire du bruit, je te jure que je te balance par la fenêtre.
Lek le menace.
-OK...OK...pardon, j'arrête!
Il arrête enfin de faire du bruit et nous nous endormons tous
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