•n•
Tae
La peur s'empare lentement de moi. Je la sens, tel un liquide vénéneux se propager dans mes veines, prête à me dévorer de l'intérieur. Mais je suis bien décidé à sortir d'ici vivant, donc je réfléchis à un plan. Allez Tae! Bordel, tu risque d'y laisser ta peau. Je prends ma flûte de champagne et avale nerveusement son contenu, en priant pour que mon accompagnant n'ai pas remarqué mon angoisse.
—Votre oncle est très malin, il débute. Il m'envoie son petit toutou; sa marionnette qui lui obéit au doigt et à l'oeil.
Un léger rire m'échappe et il ne semble pas comprendre pourquoi. Je viens de trouver mon billet de sortie. J'ouvre délicatement les boutons de ma veste rouge en le fixant pour pas qu'il me tire dessus, dans la panique. L'habit finit par révéler mon torse et il ne se gêne en aucun cas pour me mâter ouvertement. Tant mieux. Je saisi, d'une main, la crosse de son arme et la guide sur ma peau.
—Voilà le cadeau de mon oncle chéri, je lance en lui montrant ma morsure au cou.
C'est vrai que je l'ai reçu de Jungkook, mais si ça me permet de sortir d'ici, j'attribue à mon oncle tous les honneurs. L'homme est sans voix devant tant de rage de la part de Hobi et je le comprends. Il le connaît; il sait que c'est un homme qui ne perd jamais son sang-froid et reste élégant et digne même en abattant un bébé comme un vulgaire chien errant. Mais je croise les doigts pour qu'il tombe dans le panneau.
Autour de nous, plusieurs gardes commencent à se rapprocher et je peux voir d'ici leurs armes border leurs ceintures. Ils ont sûrement dû comprendre que quelque chose n'allait pas et viennent au secours de leur patron. De mon côté, je sens de grosses gouttes de sueur couler dans mon dos mais je dois rester de marbre pour ne pas me trahir. Il faut que je le fasse douter sur l'intégrité de mon oncle.
—Hobi a sombré dans l'alcool, je mens. Monsieur...
—Devan. Kim Devan mais tu peux m'appeler Kim.
—C'est super ça, je suis Kim Tae-Hyung.
Je pose ma main sur sa cuisse droite et la caresse en lui offrant mon regard le plus provocateur. Puis je me mords intensément la lèvre inférieure et plonge mes doigts au niveau de son entrejambe.
—Je suis sûr qu'entre Kim, on va bien s'entendre. Et puis...(je me rapproche de lui) j'ai besoin d'un homme fort pour me protéger.
—De ton oncle.
—Exact. Il me fait tellement peur. Maintenant que je ne peux plus danser, je me sens tellement....désolé.
J'enfonce mes ongles dans mon ventre pour simuler des larmes et ça marche. Devan farfouille dans ses poches et en sort un paquet de Kleenex. Il m'en tend un et j'essuie mes fausses larmes en retenant un juron. Je lui raconte n'importe quoi et il avale tout; ce doit être ça le pouvoir.
—Et si on montait? il propose
Je prend la main qu'il me tend et le suis. En montant les marches de l'escalier, je cherche Jungkook du regard, mais toujours rien. Qu'est-ce qu'il fabrique? Il ne va quand-même pas me laisser seul avec ce mec! Je perds espoir en percutant la porte d'une chambre. Devan l'ouvre et me tire par la main dans la pièce. Une suite digne d'un député comme lui. De l'or gît dans les moindres recoins de la chambre et il a même une piscine intérieure. Il doit être sacrément riche et influent. J'en oublie presque ma situation plus que...tendue.
—Tu as soif Tae?
—Oui, s'il te plaît.
Je m'assois sur le lit moelleux et sens quelque chose de dur contre mes fesses: le faux téléphone. J'en oubliai ma mission! Je me relève et reboutonne ma veste, commençant à avoir froid. Puis je demande où se trouvent les toilettes. Je me dirige vers la porte qu'il m'indique et récupère, sur le chemin, son téléphone posé sur la commode.
Une fois à l'abri, je m'enferme à double tour et me laisse enfin céder à la panique. Mes mains tremblent seules et mes dents claquent jusqu'à s'enfoncer dans la chair de ma langue. Je m'avance vers le lavabo et rince ma bouche pleine de sang. Mon liquide vital s'écoule dans le morceau de porcelaine et je comprends que, si je ne me ressaisis pas, il ne m'en restera plus une seule goutte.
Donc je respire profondément et échange les téléphones. Le faux dans ma main et le vrai dans ma poche. Puis je ressors, bien décidé à rester en vie. Mais, lorsque j'ouvre la porte, mon corps se fige, horrifiée par la scène. Devan, à genoux, attrape son cou de ses deux mains. Son visage est rouge, comme s'il n'arrivait plus à respirer. Il finit par le lâcher et tombe, raide mort devant moi.
—C'est quoi ce bordel?je ne peux m'empêcher de crier.
Et la situation s'empire. En approchant de lui, je remarque un boîtier qui clignote d'une lumière rouge. Ce doit être un système d'alerte; ses gardes ne vont pas tarder à venir. C'est à ce moment là que j'aurais paniqué, en temps normal, mais là une rage de vivre que je ne me connaissais pas s'empare de mon corps. Je me dirige vers la baie vitrée et la brise avec mon poing. Pas besoin de vous dire que ça fait un mal de chien.
Puis je récupère le drap du lit et accroche son extrémité au pied de la commode et attrape l'autre bout. Il ne reste plus qu'à sauter mais je ne m'en sens pas capable. Je n'ai jamais fais quelque chose d'aussi terrifiant ; je n'arrive même pas à faire les montagnes russes à la fête foraine et là la prochaine suite est à cinq bon mètres.
—Monsieur Devan, tout va bien?
Les coups sur la porte et les voix graves auront raison de moi. Je saute sans demander mon reste et atterri dans une piscine à débordement. Un centimètre de plus et je tombais dans le vide. Je préfère ne pas y penser et sors de l'appartement complètement trempé. Puis je dévale les escaliers et fonce au bar où j'aperçois une tignasse brun foncé. Dès qu'il me voit, Jungkook explose de rire, un whisky à la main.
—Tu riras plus tard!
Au ton pressant de ma voix il comprend que quelque chose ne va pas. Mais je le tire par le bras sans lui laisser le temps de réfléchir. Nous montons les escaliers et arrivons dans le couloir. Des hommes en costumes noires frappent toujours devant la porte de la chambre et je me demande comment nous allons les éviter.
Soudain Jungkook sort son arme et les abat d'une balle dans la tête. La vue du sang me fait crier et Jungkook doit me bloquer la bouche avec sa main pour que je me taise. Il ne peut pas comprendre que, contrairement à lui, je ne suis pas habitué à la violence ? Ce n'est pas mon monde bon sang!
Il me soulève et m'emporte dans la chambre. Une fois à l'intérieur, je me débat et sors de son emprise.
—WoW, tu l'as buté ? il demande. Je t'ai mal jugé. Je pensais que tu n'en étais pas capable avec tes maigres bras mais...tu sais t'amuser.
—C'est pas moi.
Son sourire sadique s'efface; il me prend par les épaules et me secoue dans tous les sens. Les dents serrés, le regard brûlant de colère et les veines ressorties, je vois bien qu'il est furieux.
—Dis moi que tu déconnes, Tae!
J'ai envie de lui répondre mais la vue du corps froid me donne un haut le cœur. Je me dégage et fonce vers les toilettes pour vomir mes tripes.
—Chochotte, j'entends Jungkook lâcher. Laisse faire le pro.
Je relève la tête de la cuvette et l'observe, par l'embrasure de la porte. Jungkook prend la bouteille de champagne et verse une goutte sur son doigt qu'il suce.
—De la ricine...il murmure presque. Tu m'étonnes qu'il soit mort. Et...nous n'allons pas tarder à le rejoindre.
Comment il peut ricaner alors qu'on va mourrir? Il le dit avec tellement de légèreté mais, hey, moi j'ai envie de vivre mister Kooks! D'ailleurs, j'aimerais bien savoir pour quelle sombre raison ma vie serait écourté et il a intérêt à en avoir une bonne.
—Pourquoi ? je demande simplement
—(il se tourne vers moi) Devan était un mécène du SRC. Et maintenant il est mort...
—C'est quoi le problème alors ? Trouvez-en un autre!
—Tu comprends vraiment rien. Les renseignements français essayent de se débarrasser de lui depuis des siècles et, comme par hasard, il meurt empoisonné ce soir. Il y a une taupe au SRC, tous les agents le savent et maintenant Hobi va penser que c'est toi!
—Quoi?! Mais je ne suis là que depuis deux heures!
Je connais ses méthodes, il est insensible et vous abat d'une balle dans la tête, sans flancher. J'ai beau être son neveu, il n'aurait aucune pitié.
—Il va nous tuer, Jungkook ?
—Pas si tu fais exactement ce que je dis.
—Ok.
—Bien. Déshabille-toi!
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro