Tae
J'essaye de me retenir, de rester de marbre mais je n'y arrive pas. Mon corps cède et je vomi mes tripes en plein dans la valise. Puis j'essuie ma bouche du revers de ma main et me tourne vers mes camarades. Rien, aucune réaction comme si rien ne c'était passé. Putain, mais qu'est-ce que je fais avec cette bande de robots? Ils ne sont plus humains depuis bien longtemps, ça se voit.

-Tu vois Tae, débute le prof, c'est ÇA la retenue. Et, peut-être qu'un jour tu l'apprendras aussi.

Je baisse les yeux, rongé par la honte, et esquisse un petit « désolé « avant de faire demi tour. Je me dirige vers mon bureau quand, soudain, une main me retiens.

-Où vas-tu Tae?

-Me...m'assoir, je bégaie.

-Et ta punition ?

Je ne savais pas que j'en avais une. Il me dévisage un instant du regard en réfléchissant puis semble avoir une idée. Je ne peux que craindre le pire dans cette école où rien n'est normal. Les profs professeurs sont sadiques, les élèves inhumains et les matières illégales. Je n'aurais jamais cru qu'un cours pourrait me valoir une peine de prison allant de cinq à dix ans, voir perpétuité. Mais cela devrait être le dernier de mes soucis: le prof ouvre le tiroir de son bureau. Comme le morceau de métal nous sépare, je ne vois pas ce qu'il y prend mais quand je sens un puissant choc électrique se propager dans mon corps, je comprends qu'il a un taser.

Je me met à convulser violemment et continu, même quand je tombe au sol. Je bave frénétiquement et manque de me couper la langue avec mes dents. Mais mon état ne semble préoccupé personne, surtout mon enseignant.

-Alors, il reprend, qui veut montrer à Tae comment un expert s'y prend?

Une blondinette à la queue de cheval parfaite se rapproche de nous. Ses escarpins noirs m'enjambe sans aucune hésitation et je ferme les yeux pour calmer ma respiration ; les tremblements se sont enfin arrêtés. Je ne sais pas ce que font les deux criminels au dessus de moi et je m'en fiche totalement. Je veux sortir d'ici, de cette école, de ce pays! Pourtant je me suis méfié de mon oncle. Je savais qu'il n'était pas digne de confiance et, même s'il ne m'a pas donné le choix de le suivre, j'aurais dû me débattre, fuir, prévenir la police.... Mais je n'ai rien fais. À vrai dire, je suis aussi responsable que lui de cette situation. De MA situation. Et maintenant je suis bloqué ici. Pas si Jungkook t'en sort, lance ma conscience. Oui, c'est lui la solution ! J'ouvre enfin les yeux.

-Le cours est terminé, je vous invite à rejoindre le cours de séduction de...Jimin.

Oh, il y aurait-il de l'eau dans le vase avec ses deux-là? Je me lève et quitte la salle dans demander mon reste. Puis je rejoins la porte indiquée. Jimin est seul dans la pièce et je décide d'en profiter. Il doit bien savoir comment joindre Jungkook qui semble être un directeur très occupé. Je ne sais pas où il est mais il n'est pas ici.

-Jimin,..

-Hum?

Il est à moitié distrait, occupé à effacer le tableau noire.

-Tu t'entends bien avec le prof du cours précédent ?

-L'idiot qui cache des cadavres dans des valises?

-Euh...oui? Il ne t'aime pas beaucoup.

Jimin sort un paquet de cigarettes et en glisse une entre ses lèvres. Puis il l'allume et prend une première bouffée, adossé sur son bureau.

-Et alors? Écoute Tae...arrête de tourner autour du pot. Là, tu me donnes envie de t'étrangler!

-Ok, pardon. Tu pourrais joindre Jungkook?

-Kookie? Pour qu'il me casse les couilles?

-S'il te plaît, j'ai besoin de lui parler.

-C'est un homme très occupé...

Je lui affiche ma mine la plus triste. Il a beau avoir un regard glacial et insensible, je sais qu'il a un cœur quelque part alors je ne désespère pas. Enfin, il cède.

-Je verrais ce que je peux faire. Maintenant va t'asseoir !

-Merci Jimin.

J'essaye de l'enlacer mais il m'évite.

-Pas de câlin Tae et c'est « Monsieur ».

-Pardon.

Je vais m'assoir avant de lui faire changer d'avis. J'ai bien vite oublié le vent magistral qu'il a mis à Jungkook hier. C'est simple: pas de contacte physique avec Jimin. Mais pourquoi ? Est-ce pour se sentir spécial, est-il germanophobe? Ma curiosité est de nouveau titillé mais pour une fois je ne l'écoute pas. Je préfère ne pas jouer avec Jimin, il pourrait me tuer du regard. Il n'est pas prof ici pour rien; il doit au moins être aussi doué que Kookie pour faire disparaître un corps.

-Alors, débute Jimin, ici vous êtes au temple de la séduction et...vous avez intérêt à bien suivre mon cours: votre vie pourrait en dépendre. Vos cibles risquent d'être des hommes ou des femmes avec des besoins précis ET différents. Vous devez être préparés ! Il faut qu'en un claquement de doigts vous connaissez votre cible. Il faut la lire comme un livre ouvert.

Jimin quitte son bureau et allume une télévision noire sur le côté. Puis il joue un instant avec une télécommande et une série de clichés apparaissent suivi d'une vidéo.On y voit un homme, la trentaine, avec la calvitie prononcée faire l'amour à sa femme. Rien de plus banal.

-Comment feriez-vous pour l'approcher?demande Jimin

La question est dure et je n'en ai absolument aucune idée. Tu m'étonnes !se moque ma conscience. Et, encore une fois, je suis le seul. Tous les autres camarades lèvent à main et je m'enfonce dans mon siège. Jimin me lance un regard mais décide de m'épargner. Je le remercie silencieusement . A la place, il interroge un grand brun hautain.

-Je pense qu'il faut l'approcher par sa femme. Ils ont l'air de...

-Faux, le coupe Jimin. Quelqu'un d'autre?

-Kidnaper sa femme, répond une roussette.

-Oui et il vous balancera à la police. Cet homme n'a pas assez de sang-froid pour ça !

-Le kidnapper, lui? propose une brune.

-C'est une question ou une affirmation ? Votre nervosité mériterait que je vous foute à la porte. Personne ?

-...

-Bande d'incapables !

Jimin ressort sa boîte de cigarette et glisse une nouvelle cigarette entre ses lèvres mais, alors qu'il s'apprête à l'allumer, deux mains se lève. L'une d'entre elles m'appartient et même moi je ne sais pas pourquoi je me mets dans une telle situation.

-Interessant, glisse Jimin. On va s'amuser un peu. Si vous avez faux, je vous punit mais si vous avez bon...vous pourrez me demander n'importe quoi.

-Quelle sera la punition ?j'ose demander.

-Surprise surprise, il lance avec un sourire sadique. Vous êtes toujours chauds?

Les mains ne se baissent pas. Ce doit être le manque de sommeil qui me rend aussi inconscient.

-Bien, commençons dans ce cas. Kai?

-Le chantage. Il travaille dans un centre d'audit. Il doit bien s'être fait graissé la patte par de grandes entreprises.

-Pas bête....

-Merci.

-.....mais non.

Pardon?! C'était une bonne idée même une très bonne. Je commence à paniquer. Si un élément qui est formé depuis des années dans cette école n'arrive pas à répondre alors moi... Jimin ne va faire qu'une bouchée de moi.

-Il est blanc comme neige, précise le prof. Pas la moindre patte graissée; il suit méticuleusement le protocole et fait bien son boulot.

-Oh.

-Vous viendrait exécuter votre punition à la fin du cours, Kai.

-Ok Monsieur.

-Bien. Et toi Tae?

-Euh...oui?

-J'écoute ta proposition.

J'inspire un bon coup avant de répondre. Dans tous les cas, les dés sont déjà jetés. Soit ça passe, soit ça casse.

-Il est gay.

Tous se tournent vers moi avec d'un regard interrogateur et je regrette déjà de ne pas m'être tue. Mais je dois aller au bout de mon explication surtout après avoir aiguisé la curiosité de mon enseignant .

-Pourquoi? demande Jimin

-Euh...j'ai l'impression que faire l'amour à sa femme est très compliqué pour lui. Et...quand il le fait, c'est toujours du sexe anal.

-Continu.

-Et...je suis sûr qu'il a un amant.

-Attention, tu lance beaucoup d'hypothèses Tae.

-Si j'avais son téléphone peut-être...

Jimin retourne à son bureau prendre un iPhone dans son tiroir. Puis il me lance. Dès que je le réceptionne, je le pose sur ma table et regarde mon prof droit dans les yeux.

-C'est trop visible, il en a forcément un deuxième !

-Ah bon? Et qu'est-ce que tu y trouverais?

-Des transactions vers un compte bancaires.

-Essaye encore!

-Il loue un appartement.

-Où ça ?

-Euh...prêt de son lieu de travail pour avoir un alibi. « Chéri tu es où ? Au boulot. ». À moins de dix minutes de son lieu de travail.

-Cinq pour être exact.

Est-ce que ça veut dire que j'ai juste? Oui, je pense mais une question reste en suspend.

-Comment vous le savez?je demande.

-Et bien, c'est MA cible.

-Pardon?!

J'espère que vous avez appréciez ❤️