Son regard intense rencontre le mien, et une lueur étrange brille dans ses yeux. Je m'attends à une réprimande, mais elle reste étonnamment calme. Elle prend ma main et me traine de nouveau dans la salle de bain. Puis elle s'arrête et me fait face.

– Lila, défais ma fermeture éclair.

Sa voix est ferme mais dénuée de toute colère. Étonnée, j'avance pour exécuter sa demande. Mes doigts tremblent légèrement tandis que je libère la fermeture éclair de sa robe. Une fois fait, elle laisse la robe glisser le long de ses épaules, révélant sa silhouette délicate. Je détourne rapidement le regard, consciente de l'intimité de la situation.

– Vous avez fait preuve de créativité, Lila, dit-elle d'une voix mesurée. Continuez.

Madame Rose se déshabille complètement, dévoilant sa nudité sans la moindre hésitation. La pudeur m'envahit, et je me force à garder les yeux baissés. Elle entre dans le bain de roses, laissant l'eau caresser sa peau.

– Lave-moi.

La tension atteint son paroxysme, mais je me force à rester calme. Armée de la brosse et du savon posés à côté du bain, je m'approche doucement. Mes gestes sont délicats, respectueux de cette frontière floue entre employée et employeur.

L'eau ruisselle sur sa peau, et le parfum enivrant des roses embaume l'air. Madame Rose ferme les yeux, se laissant bercer par cette parenthèse de douceur. Chaque mouvement de la brosse devient une caresse, et mes mains agissent avec une délicatesse que je ne me connaissais pas.

Le silence persiste, seulement brisé par le murmure de l'eau et le frottement léger de la brosse. Je crains le moment où elle pourrait exprimer son mécontentement, mais il ne vient pas. Au contraire, une étrange sérénité semble s'installer.

Une fois le rituel terminé, Madame Rose se lève du bain, m'indiquant d'une voix calme de lui apporter une serviette. Je m'exécute rapidement, gardant les yeux baissés. La scène prend fin avec son simple ordre de s'en aller.

Le soulagement m'envahit alors que je quitte la salle de bain, retournant précipitamment dans ma chambre. Mon cœur bat encore fort, et je m'efforce de chasser les pensées troublantes qui tourbillonnent dans mon esprit. Qu'est-ce qui vient de se passer? Surtout pourquoi cela me met dans un tel état?

...

La nuit enveloppe le manoir d'une obscurité rassurante, mais mon esprit est loin de trouver le repos.

J'ai fait ce qu'il m'a dit. J'ai suivi ses ordres à la lettre et je suis allée me coucher. Je me suis allongé dans ces doux draps puis j'ai fermé les yeux et n'est plus bougé jusqu'à m'endormir. Je faisais de doux rêves bordés par la douce brise du vent s'échappant par la fenêtre que j'avais évidemment mal fermée. Je me sentais bien. Il ne faisait ni trop chaud ni trop froid comme si je dormais à la maison avec Sonia. Sauf que cette fois-ci j'étais toute seule.

Au début, j'avais peur de ne pas arriver à fermer les yeux, trop apeurée de dormir pour la première fois seule, dans une chambre aussi grande. Mais ce n'est pas arrivé. Je ne sais pas...peut-être à cause de cette porte vitrée. La savoir tout près me réconforte quelque part et me permet d'avoir l'esprit apaisé. Mais ça n'a pas duré longtemps.

D'un coup, mes paupières se sont ouvertes. Je ne sait pas pourquoi. Il n'y a pas de bruit particulier qui puisse me faire bondir du lit, de cris, ou d'autres sons étranges. Je me suis juste réveillée. Puis je l'ai entendu. Elle, murmurant si bas...

–Lila...

D'abord j'ai cru que je rêvais. Que je me faisais des idées. Après tout, pourquoi elle m'appellerait au plein milieu de la nuit? Il est trois heures du matin. Je le vois sur la petite horloge accrochée au mur. Alors qu'est-ce qui se passe ? J'obtiens ma réponse en tournant légèrement la tête et en regardant par la porte vitrée. D'ici je peux la voir étalée sur lui. Sauf qu'elle ne dort pas. C'est à peine si elle a les yeux fermés. Et, surtout, elle n'est pas immobile. Elle bouge.

Je vois sa poitrine se lever à un rythme régulier comme si elle manquait d'air et ses lèvres s'entrouvrir. Pendant un instant, je ne comprends pas ce qui se passe puis je les vois...ses doigts près de son intimité. Juste avant qu'elle ne les glisse en elle.

–Lila... Lila... Lila...

Elle prononce mon nom telle une prière et me fait frémir. Elle se touche en pensant moi ?! Elle qui, il y a quelque jours, me haïssait au plus haut point? Elle qui passe son temps à me punir ? À moins que... elle ne me déteste pas autant que je le pense.

-Ahh..., elle gémit.

Elle est belle ainsi. Je veux continuer à la regarder secrètement se faire du bien en pensant à moi. J'aime avoir cet effet sur elle. À moins que je ne sois encore en train de rêver. Après tout, comment moi, Lila, je pourrais avoir un tel effet sur une femme aussi belle et délicate ? Non ça n'a aucun sens. Mais pourtant lorsqu'une dizaine de minutes passent, la réalité frappe enfin. Et je comprends que je ne rêve pas.

Tout ça est réellement train de se passer. Et,le pire dans tout ça n'est pas qu'elle soit entrain de se toucher en prononçant mon prénom, mais bien qu'elle n'ai toujours pas jouis. Pourquoi elle ne jouit pas ? Peut-être parce qu'elle a besoin de remplacer ses doigts par les miens. Qu'elle a besoin que je la touche et pose des baisers sur sa peau. Mais est-ce que j'en ai envie ?

Oh que lui !

Cela a l'air si excitant... et le deviens encore plus quand elle tourne la tête et m'aperçoit. Elle s'arrête un instant et je lis de la peur dans son regard. C'est bien la première fois que je la vois aussi vulnérable et aussi perdu. Puis elle détourne le regard et se fige. Peut-être que c'est l'excitation du moment où le faite que je sois mal réveillée, mais je bondis presque de mon lit.

J'avance dans la noirceur de la pièce et touche la baie vitrée. Elle est fermée à clef.

–Madame.

Elle ne réagit pas.

–Ouvrez moi Madame...

Elle ne bouge toujours pas. Mais je ne me décourage pas. Je veux la rejoindre. Et si elle était contre, elle se serait déjà levée et traitée de tous les noms. Pourtant elle ne le fait pas. Elle reste silencieuse comme si cela allait me faire disparaître. Mais je ne compte aller nul part.

–Je veux vous rejoindre Madame. Laissez-moi entrer.

Toujours pas de réponse. Mais en tirant suffisamment, la porte fini par céder. J'obtiens toujours ce que je veux. Car je suis beaucoup trop têtue et déterminée pour abandonner.

–J'entre, Madame.

Plus je viens me coucher derrière elle. Et lorsque je l'enlace par derrière, elle frémit. Elle a l'air intimidé, presque effrayé. C'est si étrange de la voir ainsi.

–Va-t'en, Lila.

Pourtant moi je n'ai pas l'impression que c'est ce qu'elle veut vraiment. Ce n'est pas non plus ce que je veux. Alors je ne l'écoute pas et reste.

– Obéis, bordel!

Elle crie, mais elle ne me fais toujours pas face.

-Laissez-moi m'en occuper, Madame. Laissez-moi vous faire du bien.

Mes doigts glissent sous sa fine chemise de nuit . Avant de se faufiler sous sa culotte et d'enfin toucher son intimité. A ma surprise, elle se laisse faire.

-Je...je ne sais pas quoi faire, Madame, je confesse. je n'ai jamais fais cela avec personne mais je...je veux vous faire plaisir.

Elle se tourne enfin et croise mon regard. Puis sa main se pose sur la mienne et la guide dans de petits mouvements.

-Tu...tu te débrouilles très bien, Lila.

Ses lèvres s'entrouvrent de nouveau et elle se cambre, profitant de l'effet que mes fins doigts lui procure. Mais, très vite, cela n'est plus assez pour moi. J'en veux plus. Donc je descends au niveau de son intimité et me glisse sous ses draps. Je veux être près d'elle et sentir son corps s'éveiller sous mes caresses et mes coups de langue. Je veux être la raison pour laquelle son cœur bat fort et sa poitrine se lève. Je veux la voir se tordre de plaisir et retenir tant que mal ses gémissements. Je veux tout ça en même temps..

-Lila...

Je veux sentir sa semence mouiller mes lèvres et fondre sur ma langue. Je veux la faire jouir sous mes caresses. Je vais la servir jusqu'au bout.

-S'il vous plaît Madame, jouissez pour moi...

Ce qu'elle fait. En un instant, tout se termine et pourtant la magie de cet instant ne disparaît pas. Elle reste flottant dans l'air alors que mon désir pour son corps grandit. C'était si satisfaisant que j'ai envie de le refaire.

–Lila, on n'aurait pas dû...va t-en.

Elle arrive à peine à prononcer quelques, totalement essoufflée. Mais elle se fatigue pour rien. J'y ai déjà pris beaucoup. Donc je recommence mais cette fois-ci, je vais bien à garder les yeux plongés dans les siens, alors que je la pénètre lentement de deux doigts.

–Je vais bien m'occuper de vous, Madame. C'est promis.

On avance enfin. J'espère que vous avez aimé les deux chapitres 💕