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Chapitre 24: Lila

Un deuxième chapitre va être publié ce soir... n'oubliez pas d'aller le lire💕

–Oui.

J'avoue que, même moi, je n'espérais pas sortir avec autant de paquets. Mais ça été assez agréable.

–Tu ne devineras jamais sur qui je suis tombée.

–Sur qui ?

–Madame Stevenson !

–Non, sérieux ?

Nous nous mettons en chemin et je lui raconte dans les grandes lignes mes mésaventures, dans l'herboristerie. Évidemment, elle est tout aussi choquée que moi. Qui l'aurait cru ? Madame Stevenson travaillant pour ma patronne ? Décidemment, le monde est bien petit.

–Je suis contente pour elle, se réjouit Sonia. Elle me faisait de la peine, à traîner toutes les après-midi dans son jardin et à faire une centaine de cookies pour des enfants ingrats.

C'est vrai que sa famille n'est pas aussi aimable que l'on puisse le penser. Même lorsqu'ils font l'effort de se déplacer, on sent qu'ils ne le font par par plaisir mais par devoir. Ce n'est pas une vraie visite de courtoisie mais plutôt un rapide arrêt. Il se contente de vider son panier à cookies et de disparaître en un claquement de doigt.

Et, en un instant, les éclats de rire des enfants disparaissent. Comme s'ils n'étaient jamais venu et qu'elle avait passé toute l'après-midi seule. Comme si elle avait, toute seule, mit sa maison sans dessus-dessous et sali son canapé. Au moins maintenant, elle a de quoi s'occuper. Et elle a l'air ravi par son nouveau boulot. Elle en a de la chance. Pas comme moi.

–Tu dois déjà y aller, Lila?

–Malheureusement. Je ne suis pas plus ravie que toi.

-Tu es obligé? Elle va s'énerver, si tu passes la nuit à la maison ?

C'est une bonne question.

–D'autant que je me rappelle, je ne suis pas sensée passer la nuit chez elle. Elle n'en a jamais parlé.

Il y a juste eu une succession d'événements qui m'ont poussé à passé les deux dernières nuits au château. Mais il n'en a jamais été question dans l'offre d'emploi. Alors, je ne vois pas pourquoi je devrais y passer cette nuit, ou toutes les autres...

Passer la nuit à discuter avec Sonia et me servir un fantastique petit-déjeuner m'aidera à tenir le reste de la journée, avec mon horrible patronne. Cette idée me réjouit tout autant que Sonia!

–Je pense qu'elle ne le remarquera même pas.

–Génial !

C'est déjà le soir. Le soleil est déjà entrain de se coucher, peignant le ciel de nuances orangées. J'ai juste envie de rentrer chez moi et de passer le reste de la soirée avec mes proches. Je ne vois pas comment cela pourrait la déranger, elle qui déteste tant me voir. Et puis je pourrais toujours lui ramener ces fleurs demain matin.

Je me lèverai super tôt et je débarquerai au château, avant même qu'elle n'ait le temps d'ouvrir les paupières. Non il n'y a aucun moyen que cela se passe mal. Donc je suis Sonia et, ensemble, nous rentrons tranquillement à la maison.

Je veille à bien ranger la boîte en bois et les sachets de fleurs séchées au sec, dans un tiroir. Il ne risquent pas de s'évaporer pendant la nuit, quand même! Puis je vais dans la chambre prendre une douche et me changer. Je ne reviens dans le salon que vêtu d'un beau pyjama blanc.

-Vin rouge ou blanc?

-Jus de pomme!

Je ne sais pas ce que Sonia veut célébrer aujourd'hui mais je ne tiens toujours pas l'alcool. Je l'attends patiemment sur le canapé, assise en tailleur, la télécommande en main. Je sais ce que je veux regarder! Après toutes ces horreurs et tout ce sang que j'ai dû affronter, j'ai besoin de me changer les idées. Et pour ça quoi de mieux que Barbie? Je les adore tous mais évidemment j'ai un préféré. Barbie et le Château de diamants.

Dès les premières minutes, je suis déjà captivée. Je remarque à peine que Sonia me rejoint, un verre de jus de pomme et une coupe de vin rouge en main.

-Madame est servie....

Je réceptionne mon verre. Que c'est agréable d'avoir une personne gentille et aimable à ses côtés et de ne pas recevoir mille ordres à la fois. J'avais bien besoin de cette pause. Et je ne remercierai jamais assez Sonia d'avoir fait cette belle proposition.

J'avais tellement la tête ailleurs...J'avais oubliée que je pouvais juste rentrer à la maison, prendre quelques forces et me remettre de tout ce chaos. Je commence à prendre goût à ce silence et ça se calme. Au point où, quelque part je n'ai même plus envie d'y retourner.

Après tout j'ai ma paye. Je sais que, même si Madame Rose est très généreuse, et que cela est largement suffisant pour nos dépenses ce mois-ci, cela risque d'être limite pour les prochains mois. Mais je peux toujours trouver un autre emploi. J'ai bien réussi à dégoter celui-là, non?

Je sais qu'un meilleur emploi m'attend quelque part. Il faut juste que je me bouge. Je devrais commencer dès ce soir.

–Sonia, tu as toujours des journaux avec les offres d'emploi ou tu les as tous jeté?

Elle réfléchit un moment.

–Je pense qu'ils sont dans le tiroir du bas de la commande. Je ne savais pas trop oùles mettre donc je les ai mis là-bas. Ils auraient encombré la chambre...Tu sais à quel point ton frère déteste se prendre les pieds dans une pile de journaux...

Je bondis presque du canapé pour aller les chercher et reviens avec une pile de journaux, presque aussi haute que moi. J'ai même du mal à tous les prendre mais j'ai fini par y arriver. Puis je les dépose sur la table. Je passe toute la soirée à les passer minutieusement en revue. Je ne bouge pas d'un centimètre, quite à rater mon dessin animé et à manger à la va-vite.

Ça n'a pas d'importance. Je refuse de me réveiller demain matin sans avoir un plan B. Je vais y arriver ! Je dois y arriver !

–À ce rythme, tu vas t'épuiser...

Évidemment, Sonia s'inquiète mais j'ai connu pire. Finalement, elle finit par m'aider et prendre une partie de la pile.

–Après tout, on est toutes les deux dans ce merdier, n'est-ce pas ?

Je lui souris. C'est vrai qu'elle aussi n'a pas vraiment d'emploi. Jusqu'ici ses parents ont toujours pris en charge ces dépenses. Mais ils ont changé d'avis en apprenant qu'elle sortait avec un rockeur au chômage et sans avenir. Maintenant, elle aussi va devoir se bouger.

–Tu as une préférence, Lila?

–Non. Je prendrai tout ce que tu trouves qui paye mieux.

-"Mieux"?! Ça, ça va être compliqué...

Ça l'amuse mais je n'ai jamais autant pensé mes mots. Même si ça doit me prendre toute la soirée !

–Oh d'ailleurs, pendant que j'y suis...

Je lui tends ma paye. Après tout, c'est elle qui paye les factures. Je sais qu'elle va en faire bon usage.

–Règle ce qui est nécessaire et, s'il en reste, s'il te plait, prend toi un gâteau. Ton anniversaire est pour bientôt.

Elle a les larmes aux yeux mais je sens qu'elle va décliner mon offre. Donc je ne lui en laisse pas le temps et me lève. Puis je lui tends ma main.

–Et si on allait se coucher ? Il commence à faire tard non ?

-Oui...

-La dernière dans la chambre, dort près du radiateur !

-L'horreur...

De quoi finir avec des fesses douloureuses le lendemain. J'y cours mais, évidemment, elle me rattrape et gagne.

-Arrete, tu as fais de l'athlétisme au lycée, c'est pas du jeu!

Mais elle célèbre sa victoire, allongée sur le lit.

-Sois pas mauvaise perdante!

Comme si la défaite n'était pas assez cuisante, je dois aussi aller chercher le dîner: deux belles pizza Reine. Le livreur m'attend bien sagement devant la porte et est bien content de me voir.

-Il gèle ce soir..., il glisse entre ses dents tremblotantes.

Le pauvre a l'air au bord de l'agonie. Pourtant il ne fait pas si froid. Nous sommes même en début de printemps. Le temps est doux. Il doit avoir de la fièvre. Pourtant, en fermant la porte et en regardant le thermostat, je vois que je me trompe. Passer autant de temps dans ce château glacial a vraiment du perturber ma perception du froid.

Il fait si doux là-bas, pourtant. Ni trop fois, ni trop chaud. Surtout entre les bras de Madame Rose...Mais qu'est-ce que je raconte ? Ce dois être la faim qui me fait dire n'importe quoi.

-Lila, dépêche ! J'ai la dalle!

Sonia aussi s'impatiente.

C'est moi où Lila est sous le charme de notre patronne préférée?😏😏😏

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