Chapitre 12: Madame Rose
Pour une fois,elle me suis sans se plaindre ou souffler bruyamment. Ça me donne presque envie de lui épargner la suite. Presque...Malheureusement j'ai toujours besoin d'elle. Et ça ne lui coûtera rien. Enfin,si elle obéit sans réfléchir. Chose dont je doute fort. Pourtant, je la conduit jusqu'à la pièce. Évidemment elle ne peut pas s'empêcher de poser plusieurs de question comme à son habitude.
-Où est-ce qu'on va ?
Mais je n'y réponds pas et la fais taire en un instant.
–Ferme la et pose ton cul sur cette chaise !
Puis je la force à s'asseoir au bureau et souffle enfin. Il va me falloir beaucoup de patience avec elle. Je l'ai sû au moment même où je l'ai vu passer la porte de ma maison. Je l'ai sû au moment même où mon regard a croisé ses pupilles brunes insolentes. Mais c'est plus fort que moi, plus j'essaie d'être patiente avec elle et plus elle me pousse à bout. Comme si c'était une sorte de jeu malsain qu'elle adorait et qui m'exaspère au plus haut point.
Si seulement elle savait que ce n'était pas une bonne idée de me pousser à bout... mais je crois qu'elle commence à réaliser quand je me penche doucement vers elle et que mon regard noir comme les ténèbres transperce ses iris. Pendant une seconde, j'ai l'impression qu'elle cesse de respirer et attend que je lui saute au cou.
Heureusement pour elle, j'ai d'autres choses à faire.
–Je ne vais le dire qu'une seule fois alors écoute-moi bien crétine.
Sans la quitter du regard, j'ouvre le premier tiroir sur ma droite, en sort un dossier et le balance sur la table. Évidemment ça la fait sursauter comme une petite feuille. Mais ça ne m'étonne plus d'elle. J'ai bien compris que le courage n'était pas sa plus belle qualité. Mais elle fera une exception car se montrer utile est sûrement la seule chose qui la gardera en vie, pour le moment.
Donc j'ouvre lentement le dossier et ses iris s'écarquillent d'incompréhension.
–C'est un roman ? C'est votre roman? Vous écrivez ?
–Tais-toi !
Elle obéit à contre cœur. Mais c'est au moins ça de fait. Ça me permet de prendre une grande respiration, de me calmer un moment et de maudire silencieusement mon idiote de sœur.
–Tu vois ce dossier, je veux que tu le lise lentement à voix haute en utilisant le micro en devant toi.
–C'est tout ?
Évidemment elle ne comprend pas toute l'importance de sa tâche.
–Il faut bien que tu insistes sur les mots soulignés en gras et que...
–Et après je pourrais m'en aller ?
–... Et que tu lis très, mais très...
–Et vous ne me tuerez pas ?
Un coup de poing sur la table suffit à la faire taire mais ses interventions commencent sérieusement m'iriter.Au point où j'ai presque envie de libérer Christopher et de la mettre à sa place. Je suis sûre que plusieurs coups de fouet bien placé, de lames bien acérées sur sa peau de velours suffiraient à la faire taire définitivement. Pas la tuer, mais la choquer, la traumatiser suffisamment pour l'empêcher de dormir la nuit.
Que chaque fois qu'elle ferme les yeux, mon visage vienne la hanter. Qu'elle se réveille en sursaut et que, chaque fois qu'elle entrouvre ses lèvres pour chercher de l'air, elle pense à moi et à toutes les choses que je serais capable de lui faire. Mais, pour le moment, lui faire peur ne servirait à rien. J'ai besoin qu'elle soit concentrée sur sa tâche et qu'elle ne perde pas de temps à me faire une crise de panique. Surtout, il suffit juste de la ramener à l'ordre de temps en temps.
–Tu lis ce putain de dossier c'est tout ! En dehors des mots écrits sur ce papier, je ne veux pas t'entendre. Pas le moindre commentaire, pas la moindre remarque... pas le moindre souffle ! C'est compris ?
–Oui.
–Bien.
En vrai je la trouve assez courageuse de me répondre. Je pensais qu'elle serait déjà pétrifiée par la peur mais non. Ou alors c'est sa bêtise qui atteint un nouveau sommet. Dans les deux cas, elle joue avec un feu très dangereux et je lui conseille de sérieusement veiller à ne pas se brûler. Parce que je ne suis pas le genre de feu qui brûle une fois qui s'en va avec le temps. Moi j'envahi chaque centimètre de l'être et brûle de l'intérieur...Et ravage de l'intérieur.
Elle s'en rendra compte peut-être, un jour. En attendant, je dois encore m'occuper de mon invité.
-Je vais m'en aller,Lila. Je veux que tu restes bien droite et,surtout...ne te retourne pas!
Évidemment son premier réflexe est de le faire. J'ai à peine bouger qu'elle désobéis déjà. Cette fille est insupportable...Je dois la saisir par les épaules et la remettre droite.
-Je sais que tu es très curieuse,Lila. Mais...Rappelle-toi que les personnes curieuses sont les premières à mourir dans ce monde,je lui rappelle.
Elle se fige.
-Sois sage Lila. Ne te retourne pas,quand je partirais.
-Ok...
Lui parler doucement fonctionne. Même si je déteste ça.
Puis je fais demi-tour et marche calmement vers le rideau. Je vérifie une dernière fois que Lila est bien de dos,avant de le tirer et de me faufiler derrière. J'ouvre la porte et le bruit la fait bouger. Mais elle continu d'obéir et reste de dos. Cette idiote pourrait s'avérer plus utile que je le pensais. C'est ce que je me dis,en entrant. Puis je ferme la porte et rejoins mon invité.
Quelques pas et j'entends déjà la voix de Lila raisonner faiblement. Elle a l'air effrayé mais s'exécute.
La,la,la...
Moi,je me reconcentre sur Christopher. Il a beau s'agiter dans tous les sens,il est toujours à sa place. Effrayé comme un gamin de cinq ans,mais toujours là!
-Chris...Chris..., je débute en m'avançant. Reste tranquille mon chou. On va bien s'amuser ensemble,c'est promis!
La,la,la...
Je n'ai jamais autant pensé mes mots. Mais avant,je dois bien choisir mes instruments. Donc je passe délicatement mes doigts sur mon arsenal. Même si mon choix est déjà fait. Dès que mon regard se pose sur ce beau marteau...je fonds. Et Chris pâli.
-Mon pauvre Chris...tu n'as toujours en compris,n'est-ce pas ?
Son silence parle pour lui.
-Laisse-moi te rafraîchir la mémoire,alors!
La,la,la...
Je déboutonne ma robe. Elle tombe au sol. Mais, à sa surprise, je ne suis pas nu. Non! Une deuxième robe me couvre. En soie, bleue et légèrte. Elle serait encore plus belle, moins trouée et tachée de sang.
-Elle te plaît?
Je tourne sur moi-même pour qu'il l'observe et sa réaction ne se fait pas attendre. Il n'est plus aussi agité et semble totalement perdu. Je comprends. Je le serais aussi. Mais lui ne peut pas se le permettre. Enfaite,il m'énerve. Me dégoûte. Et je me demande s'il ne comprend vraiment pas ou fait exprès.
-Tu ne la reconnais vraiment pas?
La,la,la...
Ça m'agace. Une colère monstre s'empare de moi et je lui fonce dessus. Puis je me mets à califourchon sur lui et le gifle. Une bonne claque qui, je l'espère,lui remet les idées en place. Mais non. Il me regarde toujours avec ce même regard perdu.
-Tu l'as oublié ? Tu ne te rappelles plus de ce que portais ta première victime,Chris?
Ses yeux s'écarquillent.
-Tu as oublié cette belle petite robe bleue que tu as déchiré en lambeaux?
Il se remet à s'agiter et je fonds sur son cou. J'entrouvre les lèvres et caresse sa fine peau,avec ma dent en acier. Prête à lui sauter dessus, à la moindre occasion et à en finir. Même si ce serait dommage de le faire si vite. Je préfère prendre mon temps avec lui. Et,surtout, je veux l'entendre. Je veux l'entendre me supplier.
-C'était comment,Chris? Excitant? Tu as aimé la plaquer au sol, pendant qu'elle se débattait? Tu as aimé sentir tout cet adrénaline te monter à la tête quand elle criait de toute ses forces?
Un bruit inaudible.
-Moi,je pense que oui. Je pense que tu as aimé te glisser sous sa culotte et la prendre sur le sol glacé. Je pense aussi...que tu n'as éprouvé aucun remords. Je suis heureuse que ce soit le cas.
Une petite lueur s'allume dans son regard...
-Sinon je ne pourrais pas m'occuper de toi,sans culpabiliser.
...avant de s'éteindre.
La,la,la...
Puis je me redresse et m'étire le dos. Je vais bien en avoir besoin,vu ce qui m'attends. Mais ça en vaut largement la peine. C'est si...excitant.
-Ne t'inquiète pas, Chris. Je vais bien m'occuper de toi.
Un retour en force. J'ai pris quelques jours pour me reposer et ça va mieux. J'espère que vous avez aimé le chapitre. Je fini le prochain 🖤🖤🖤🖤
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