Chapitre 4: Deimos
(TW: Torture, meurtre, démembrement.)
La balle passe juste à un centimètre de sa tête. Ce n'est peut-être pas assez pour le tuer, mais ce l'est pour l'effrayer. Tant mieux. Mais au milieu de toute cette délicieuse peur que montre sa respiration saccadée et ses pupilles dilatées, je perçois un sentiment que je n'apprécie pas beaucoup. Du...soulagement ?
Il pense vraiment que je vais l'épargner? En vrai, je pourrais. Je travaille tôt demain! Je vais encore avoir des maux de tête. Et je peux compter sur Kyo pour les intensifier avec ses milles et un reproches. « Gueule de bois? J'arrive pas à croire que tu en ai le temps! » L'occasion sera trop belle pour elle! Alors faisons vite! Plus vite je me débarrasse ce corps, plus vite je pourrais aller me coucher.
Mais bon, ce n'est pas comme si j'allais dormir non plus. Non, j'ai trop de choses qui me trottent dans la tête pour ça. Mais au moins je pourrais prétexter, allongé sur mon lit. Et avoir un peu de repos parce que j'en ai grandement besoin. Ça fait un bon moment que je n'ai plus les idées très claires, parce qu'elle m'obsède... tout le temps. Dès que je ferme les yeux, au moindre battement de cils, son visage apparaît comme un fantôme qui me hante.
Kyo... Kyo... Kyo... Kyo... Kyo...
Suki... Suki... Suki... Suki...
Elles se ressemblent tellement. Que des que je la vois, que nos mains manquent de s'effleurer ou se touchent, mon cœur bondit. Mais je ne l'aurais jamais. Elle lui appartient. Alors qu'il ne la mérite même pas. Alors qu'il ne sait pas s'en occuper. Mais elle ne me voit pas, elle est trop occupée à me détester. Ou peut-être que c'est parce que je suis un psychopathe. Ou que je l'aime un peu trop. Beaucoup trop.
Mais est-ce si mal que ça ? Ce n'est pas ce dont tout le monde rêve: un amour inconditionnel... rien de mieux. Il n'y a rien de mieux que de savoir que pour quelqu'un, on représente le monde entier et toutes les galaxies aux alentours. Et c'est justement ce dont Kyo qui a besoin : de se sentir spéciale. Mais elle n'a pas à s'en inquiéter, je suis là pour ça!
Enfin, quand j'aurai terminé ce que j'ai à faire. Je n'ai jamais vraiment aimé les armes à feu. Je trouve que c'est une manière très barbare de tuer quelqu'un. Surtout, on n'y tire pas tout le plaisir qu'on peut avoir à utiliser un couteau. Voilà pourquoi j'en ai toujours un sur moi. Bien aiguisé, prêt à être utilisé. J'apporte toujours mon préféré : un couteau à steak à la pointe très fine. C'est un cadeau de famille qu'on se passe de génération en génération. Il m'est donc très précieux et je ne le laisse jamais sur la scène de crime.
Et quelquefois j'apporte aussi un couperet en acier inoxydable pour la chaire résistance ou les tendons. On pense souvent que la meilleure manière de cacher un corps et d'utiliser l'acide ou de l'enterrer. Faux! La meilleure façon et d'en faire disparaître chaque parcelle et chaque morceau. C'est un processus très long et très épuisant. Assez pour me faire dormir, comme une berceuse chantée par une mère son bébé. La seule chose sur terre qui puisse m'aider à lutter contre mes insomnies.
Déjà pour cacher un corps, il en faut en. Donc on poignarde à plusieurs reprises, en plein cœur, sa victime. Évidemment on se délecte du plaisir qu'on ressent à voir le fin bout de métal transpercer sa poitrine et en sortir ce chaud liquide rougeâtre. Et en le goûte. Et en s'en délecte. Et en recommence malgré ses cris atrocement captivants. Pourquoi ? Parce qu'on est déjà pris par ce plaisir jouissif de tuer comme par fièvre intense.
Et sans le vouloir, un large sourire se dessine sur mes lèvres alors que les gouttes de sang m'éclabousse le visage, me rendant presque aveugle. L'homme ne tient pas longtemps. Après une bonne trentaine de coups de poignard, je suis épuisée et remarque enfin son corps sans vie.
–Chéri !!!!!, j'entends sa femme l'appeler.
Mais il est trop tard. Il est déjà parti depuis bien longtemps. Mais évidemment elle ne peut pas le savoir avec ses yeux bandés. Donc je me rapproche lentement d'elle et lui murmure au creux de l'oreille quelques mots.
-Ce connard brûle déjà en enfer.
Je peux voir son visage pâlir et c'est si satisfaisant. Mais je ne vais pas la plaindre. Elle a beau l'avoir épousé, elle ne sait rien de lui. Elle ne sait rien du monstre qui lui a passé la bague au doigt. Un de moins ! Et la vie continue. Je reviens à proximité du corps et débute la tâche la plus longue et la plus épuisante. Il faut l'allonger au sol et le découper correctement.
Les tendons peuvent être coupés à la va-vite mais si je fais de même avec les vaisseaux, j'en mettrais partout. Et j'ai horreur du désordre. Surtout que j'ai besoin de récupérer ce sang. Donc, en même temps que j'attaque la chair au couteau, je branche une pompe pour récupérer son liquide vital. Ne vous inquiétez pas, vous comprendrez plus tard. Et même si la tâche s'avère extrêmement épuisante, je finis plus tôt que prévu.
Peut-être parce que un silence légendaire règne dans la salle. La femme et les gosses sont si pétrifiés qu'ils n'osent pas prononcer le moindre mot. Heureusement pour eux, parce que ma patience est très limitée aujourd'hui. Se débarrasser d'un ou de quatre corps n'aura aucune importance.
Lorsque je finis, je me redresse et me tourne vers eux. Allez, il me font un peu pitié. Je les ai assez torturés. Il est temps d'avoir un peu d'empathie. Donc je vais dans la cuisine, me lave les mains et fouille les tiroirs. Je récupère une nappe, des couverts et dresse la table. Je vais les chercher un par un et les fait asseoir. Ils me suivent sans discuter et j'en suis ravie.
-Qu'est-ce que vous nous voulez ? Vous allez me tuer ?
La femme est toujours sur ces gardes et je comprends. Après tout, s'il y a quelqu'un qui sait de quoi je suis capable c'est bien elle.
-Vous n'avez rien à craindre, je la rassure.
-Mais... nous sommes des témoins ! Vous allez forcément nous tuer.
Cette remarque me donne fous rire presque incontrôlable. Aucun n'a vu mon visage.
-Si c'était mon plan, vous seriez déjà mort. Je ne perds pas de temps en discussions inutiles. Maintenant...
Je me place derrière sa chaise et pose ma main sur son épaule. Elle sursaute presque.
-Je vais vous préparer quelque chose à manger. Vous allez dîner calmement et en silence. Interdiction de crier ou d'appeler à l'aide. Je partirai quand la police arrivera. C'est clair ?
Je prends son hochement de tête pour un oui et retourne dans la cuisine. En fouillant le frigo, je trouve un poulet et des légumes frais. Je le l'assaisonne et le cuit au four. Je sers aussi un verre de vin pour la femme et deux jus de grenadine pour les enfants. Puis emporte tout ça sur la table. Ils ont bien compris mes ordres et se mettent automatiquement à manger. Mais je ne les surveille pas, comme j'avais promis de le faire. À la place j'allume les enceintes bluetooth et émet une musique assourdissante. Puis je m'en vais.
Ce moment était très satisfaisant mais il me reste encore une chose à faire. En sortant, je récupère le petit chat noir bien docile et m'arrête dans une petite boutique. Je tue rapidement les gérants et embarque des vêtements propres et un petit carton. Plus je me change rapidement dans une ruelle et prend un taxi.
Lorsque j'arrive devant l'immeuble de Kyo, je sais déjà qu'elle n'y est pas. La drogue que je lui ai injecté fait encore effet. Mais je n'ai plus trop de temps, peut-être 10 minutes. Il lui en faudra au moins trente de plus pour arriver ici donc je vais me faire plaisir. Je passe par l'accueil et cours en direction de l'ascenseur. Normalement il faut un badge mais le couple qui s'y trouve le retient pour moi.
-Oh... on a éviter la catastrophe !
-En effet, je confirme avec un large sourire. Surtout que j'ai oublié mon badge dans ma chambre. Je suis insortable !
Ma petite blague les fait rire.
-Quel étage ?
-Septième.
Lorsque la porte s'ouvre, je les remercie et les quitte. Il ne me reste plus qu'à ouvrir la porte du studio avec une épingle à cheveux et je suis déjà à l'intérieur. Je retire mes chaussures, me met à l'aise et fonce dans la chambre. Dans leur chambre. Celle où ils se battent, s'embrassent, se réconcilie et baisent. Je peux les voir, grâce à toutes ces caméras que j'y cache de temps en temps.
Ou la webcam de son ordinateur qu'elle laisse toujours à découvert. Mais ce soir, l'observer n'aurait pas suffi. J'avais besoin de quelque chose de plus fort. J'avais besoin de sauter sur son lit. Sur son côté du lit, de m'allonger sur ses draps et de sentir son odeur enivrante.
Kyo...Kyo...Kyo
Je pourrais jouir rien qu'en prononçant ce prénom.
C'est ce qu'on appelle un amour obsessionnel!!! J'espère que vous avez aimé.
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