Chapitre 14: Kyo
J'entre dans la salle d'interrogatoire, accompagné d' Ana. Mais je ne m'attendais clairement pas à y trouver Deimos. Au point de sursauter de peur et de manquer de faire tomber mon téléphone. Il est calmement assis et me fixe, avec un large sourire.
-Tu me cherchais? il lance amusé.
-Je pensais que tu mettrais plus de temps à venir.
-Je le croyais aussi...
Puis il se penche légèrement et récupère une boîte en carton qu'il pose sur la table. Des donuts! Comme si c'était le moment d'en manger. Mais bon, tant qu'il reste tranquille, il peut bien faire ce qu'il veut. Il les sort, un par un et se met à les déguster dans un calme légèrement inquiétant.
Il ne sait pas pourquoi il est ici mais ça n'a pas l'air de l'inquiéter plus que ça. Même si ça ne devrait plus me surprendre. Il est carrément impossible de faire paniquer ce malade. C'est son talent caché. Il est si doué pour cacher son inquiétude et pourtant, en même temps, il est capable d'effrayer les autres comme jamais. Moi inclus. Voilà pourquoi j'ai longtemps hésité à l'interroger seule.
Je n'ai pas peur de lui. Mais, après le coup qu'il m'a joué à l'hôpital, vous me comprenez. Heureusement, je sais le gérer, mieux que personne. Première chose à faire, avec lui, c'est de le mettre mal à l'aise. Donc je n'hésite pas une seconde et fait rentrer la légiste dans la salle d'interrogation. Et la réaction est instinctive. Dès qu'il l'aperçoit, son sourire s'efface. Il serre son donut si fort, qu'il l'aplatie totalement.
Un petit sourire se dessine sur mes lèvres. Il le remarque et se reprend de suite. Je marque des points et lui se rapproche lentement de sa fin. Je jubile déjà. Mais il reste l'interrogatoire à mener. Donc j'invite la légiste à s'assoir, en face de lui. Je veux voir cette rage monter en Deimos, quand leurs pupilles se croiseront. Mais, avant que j'ai le temps de les rejoindre, Monsieur l'accusé se lève.
-Je n'ai pas le temps pour cette plaisanterie !
Puis il retrousse les manches de son chemisier et avance vers la porte. Je l'arrête, d'un doigt.
-Où tu penses aller?
Il est furieux.
-Ça ne m'amuse pas, Kyo.
-Tant mieux. Ce n'est pas l'effet recherché. Et puis, je débute en me rapprochant, moi ça m'amuse beaucoup.
J'affiche un large sourire qui le crispe encore plus. Qu'est-ce ça pourrait bien me faire qu'il soit en colère? Rien. Mais lui semble l'ignorer. Il se pense légèrement et je dois supporter de sentir son souffle caresser ma peau.
-Arrête de respirer si fort...
-Pourquoi. Ça t'excite, little heart?
Mon visage montre clairement mon dégoût. Mais, comme d'habitude, Deimos n'en fait qu'à sa tête.
-C'est comme ça que tu penses me piéger?
Il ricane.
-Je suis déçu, little heart. J'ai toujours pensé que tu étais la seule à mériter de m'enfermer. Mais à présent...
-Je n'ai pas le temps pour ces conneries, je le coupe.
Il est surpris mais je le pense.
-Vas te rasseoir Deimos!
-Sinon quoi? Je sais bien qu'Ana nous regarde derrière la vitre. Tu ne lui a sûrement pas dis la raison de cette interrogation. Ou plutôt...de cette blague! Elle me laissera partir.
-Tu penses?
-Oui. Ou alors...je n'aurais qu'à appeler ton charmant et stupide petit-ami. Alex me fera sortir de cette pièce en un claquement de doigt. Il est si...crédule.
J'aimerais tellement qu'Ana puisse l'entendre mais, malheureusement, il chuchote trop bas.
-Maintenant laisse-moi passer ou je fais un massacre.
Un regard bien noir pour rien. Il réagit excessivement. J'ai l'habitude mais je le trouve plus énervé que d'habitude. Pourtant, ça ne change pas ma décision.
-Tu ne bougeras pas d'un poil, Deimos.
-Ah oui?
-Oh oui. Tu sais pourquoi ?
J'ai titillé sa curiosité. Je me rapproche et plonge mon regard dans le sien. Il a beau me distraire un moment, par son intensité, je me reprend.
-Tu penses que ton « meilleur pote » Alex va réagir comment en apprenant qu'on s'est embrassé?
-Que...?!
Il réfléchi un moment mais nous connaissons tous les deux la réponse: mal.
-Tu n'as pas de preuve, malheureu...
Je lui saute au lèvres. Je peux sentir le regard jugeur d'Ana transpercer la vitre. Mais elle devrait être habitué à mes idées de génie. Quant à Deimos, il n'a pas l'air de s'en plaindre. Il enroule carrément son bras autour de ma taille. Je dois lui donner un coup sur les côtes, pour qu'il me lâche.
-Maintenant on a un témoin, je crie fièrement en souriant.
Puis je m'essuie la bouche. Et je profite de l'état de choc de Deimos pour faire une dernière chose. Je m'empresse d'aller verrouiller la porte. C'est un système d'urgence qui permet de la condamner et d'insonoriser la pièce, par la même occasion. Le désavantage, c'est qu'Ana ne peut plus nous entendre mais, au moins, Deimos ne bougera plus.
Ce qu'il remarque enfin, avec effrois.
-Tu viens de nous enfermer...?!
-Oui.
-Pourquoi ?
-Tu ne comprends toujours pas, hein? Je suis prête à tout pour t'enfermer dans cette foutu cellule! Tout!
-T'es perché.
-Oh...dans ce cas oui. Si vouloir la justice est être perché, alors je le suis.
-Non tu ne comprends pas, little heart...
Un large sourire apparaît sur ses lèvres.
-Tu es sacrément perché pour t'enfermer...avec moi.
Ces derniers mots me donnent des frissons. Surtout qu'il s'avance. Tant, que je fini le dos plaqué sur la portière. Et il me fixe, le regard rempli de joie. Ce qui m'inquiète encore plus.
-Ça fait tellement de temps que j'attends de me retrouver seul avec toi, little heart. Je ne savais pas que tu en rêvais aussi.
-Qu'est-ce...Non!
Je le repousse violemment.
-Et je te rappelle qu'Ana peut toujours nous voir. Si tu me touche, elle n'hésitera pas à te sauter à la gorge!
Enfin, je l'espère.
-Tu as raison, little heart. Mais, avant, elle devra ouvrir la porte.
Son sourire s'élargit.
-Et nous savons tous les deux que c'est impossible. Cette porte restera fermée jusqu'à ce qu'Alex vienne la déverrouiller.
-Je le sais bien. Tu ne m'apprends rien!
-Sauf qu'il s'est absenté pour l'aprem.
Hein?!
-Il revient ce soir. Tu ne le savais pas?
-Non, je dois avouer inquiète.
-Oops. J'ai du oublier de te le dire alors...
-Ne fais pas le malin, Deimos. J'ai encore mon arme.
-Oh...je ne crois pas! À moins que les règles dans cette salle ai changé, les armes sont interdites ici. Tu as dû la laisser dehors.
Il a raison. Mais, bizarrement, il ne tente rien. Comme si il avait repris ses esprits, un moment. Puis il va se rassoir, dans un calme olympien et fait face à mon temoin.
-À nous deux, il se réjouis.
Je sais que je devrais être heureuse que les choses s'arrangent mais, je ne sais pas...Quelque chose me gêne dans cette histoire. Ce n'est jamais aussi simple avec Deimos. Il n'est jamais aussi...docile. Et il n'a pas assez d'empathie pour me plaindre. Mais bon, ça ne sert à rien de se prendre la tête. Si je ne suis pas armé, lui non plus. Je ne risque rien.
Il est temps de se calmer, de reprendre ma respiration et de m'assoir à mon tour. Ce qu'il a derrière la tête n'a aucune importance. Je dois débuter cet interrogatoire. J'ai un témoin capable de l'identifier. Je suis en position de force, pas lui! Il essaye juste de m'intimider. Je dois me reprendre et l'empêcher de rentrer dans ma tête.
-Je l'ai tué.
Il ne me laisse pas prononcer le moindre mot et lâche cette bombe.
-J'ai tué Suki Rent, il précise. C'est pour ça qu'on est ici, non?
C'est trop facile.
-Tu n'es pas ici pour ça, Deimos.
-Ça a une importance ? Je l'ai tué et j'ai fais toutes les choses que tu voudras me mettre sur le dos.
-Pardon?! Je n'essaye pas de...
-Je l'ai fais, Kyo! Passe à la suite. Il y a bien plus qu'un chef d'accusation. Sinon tu ne m'aurais pas amené dans la salle réservée aux détenus agressifs.
C'est vrai. Après tout, peut-être qu'il essaye juste de se soulager la conscience. Sinon pourquoi tout avouer devant un témoin qui pourra confirmer mes dires? Toute autre raison serait bien stupide. Il faut savoir accepter une victoire quand elle se présente. Donc je suis son conseil et passe la suite. Je me tourne vers la dame, tout aussi perdue que moi. Mais j'ai toujours besoin de son témoignage.
-Vous reconnaissez cet homme?
Mais aucune réponse. Elle est tétanisée. Sûrement la peur.
-Madame. C'est l'homme que vous avez vu le soir de la disparition du corps?
-Oui.
Il est si faible que je l'entends à peine. Mais ça suffit.
-Vous seriez prête à en témoigner devant un jury?
Pas de réponse. Elle fixe toujours Deimos avec la même intensité et la même incompréhension. Je lui tapote légèrement l'épaule pour attirer son attention.
-Oui, elle lâche enfin.
-Parfait.
Je regarde Deimos et j'ai tellement envie de lui crier « tu es fais mon vieux! ». Mais ce serait une perdre de temps. Il le sait!
Comme je l'ai mis sur Insta, j'ai été absente longtemps pour mes exams. Même si j'avais une excuse valable, je m'excuse quand même, parce que j'ai préféré privilégié une autre histoire: Yes Daddy. Vu que j'avais peu de temps pour écrire chaque jour. Mais c'est terminé et je reviens pour de Bon avec deux chapitres par semaines comme convenu. Voilà. Sinon, j'espère que vous avez aimé votre lecture ❤️🔥
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