Chapitre 10: Kyo
Il se moque de moi? Je l'attends depuis des heures pour régler le merdier qu'il a mis et il débarque comme ça?! J'ai tellement envie de lui en mettre une!
-Salut little heart, il lance en se relevant.
-Toi...
Je ne résiste pas longtemps. La gifle est violente au point de résonner dans le hall mais pas assez pour l'envoyer au tapis. Il frotte sa joue douloureuse en riant. Et, pendant une seconde, j'ai peur. Son regard plonge dans le mien et son sourire s'élargit. J'ai un léger mouvement de recule. Je suis tout de suite moins sûr de moi.
-Cours!
Pardon?!
Il se met à me pourchasser et je détale. J'en fais tomber mon arme au sol. Merde! Et puis pourquoi je cours d'abord ? Qu'est-ce qu'il pourrait bien me faire? Me découper en morceaux comme ses victimes ? Peut-être bien...je n'ai pas vraiment envie de prendre le risque. Je décide que je tiens assez à la vie pour ça. Donc j'attrape la poignée de la chambre de la victime. Mais le bruit d'une balle tirée en l'air me fait sursauter. Je me retourne vers un Deimos furieux.
-Tu veux vraiment ajouter Alex à notre petit jeu? Ce n'est pas comme s'il pouvait te protéger.
-Il a une arme lui aussi.
-Je tire plus vite...
Pas faux!
-Et puis...tu n'as pas peur que je le descende. Je veux dire, ce n'est pas l'envie qui manque...
Il sourit.
-Tu es cinglé ma parole!
-Mais non, little heart, je te rend service. Tu voulais trouver ce cadavre oui ou non?
-Oui mais...
-Vois ça comme une petite chasse au trésor.
Hein?
-Maintenant cours. Ça m'excite!
Quelque chose cloque chez cet homme. Il ne doit pas avoir les lumières allumées à tous les étages. Et puis qui a eu l'idée de génie de lui donner une arme? Ah oui, je me rappelle...Alex! Son nouveau meilleur ami! Deimos n'est qu'un consultant de la police, il n'avait pas besoin d'une arme. Mais il a convaincu mon idiot de petit-ami qu'il en avait besoin. Pour se « protéger ».
La bonne blague. Les seules personnes qui ont besoin de protection se sont celles qui auront le malheur de croiser son chemin. Pas le contraire! Et voilà le résultat: c'est moi qui me fait pourchasser. Pas Alex qui a eu cette idée de génie. Bon, j'avoue que Deimos l'avait totalement soûlé ce jour-là. Il n'arrivait même pas à ouvrir la porte de l'appartement. J'ai dû le porter jusqu'au lit. Et Deimos était satisfait du résultat.
Je n'oublierais jamais son grand sourire. J'avais envie de le frapper avec la lampe du salon. Comme d'habitude quoi...Mais il faut l'avouer, il est bien doué pour manipuler les autres et avoir ce qu'il veut.C'est si énervant! Surtout que moi aussi, il arrive à me faire faire ce qu'il veut. Sinon je ne serais pas entrain de courir comme une folle. Heureusement, j'aperçois enfin des policiers, au loin.
Je cours dans leur direction, espérant de l'aide. Ils doivent bien être armés,non? Mais Deimos tire de nouveau, contre une porte métallique, à ma droite. La balle ricoche et me manque de justesse. Il est malade?!
-A droite! il hurle.
Mais il ne fait pas assez de bruit pour que mes collègues puissent entendre les coups de feu. Il doit sûrement utiliser un silencieux! Il prévoit toujours tout. C'est agaçant! Mais je dois céder. Si je m'obstine à avancer, il risque de soit me tirer dessus, soit de les buter. Je n'aimerais pas devoir expliquer ça à leur familles. Donc je tourne à droite.
Merde! C'est une cage d'escalier! Je dévale les marches en quatrième vitesse. Mais lui les descend dans un calme très inquiétant. L'arme toujours braquée dans ma direction. Je ne sais pas où cet escalier mène mais je le suis sans réfléchir. Dans tous les cas, ce n'est pas comme si j'avais le choix. Mourir ou s'enfoncer dans l'obscurité, voilà mon choix. Parce que, très vite, la lumière commence à se faire très faible.
J'arrive à peine à voir ce qu'il y a devant moi. Je n'entends que les pas de Deimos. Enfin, pendant un moment. Puis, plus rien.
-Deimos...
Aucune réponse. WoW, je dois être sacrément paniquée pour appeler celui qui me chasse. Reprends-toi! J'avance encore un peu dans un couloir et me cogne contre une porte. Je ne vois strictement rien mais je sens la poignée. Je la tourne mais elle n'ouvre pas. Putain! Il faut qu'elle s'ouvre! Je n'ai pas peur du noir mais ce silence m'inquiète. Je n'ai aucune idée d'où est passé l'autre détraqué et, à être tuée, je n'aimerais pas l'être ici.
Quelle idée j'ai eu de le gifler? Je ne suis pas prête à en payer le prix. La vérité c'est que j'ai peur. Peur parce que je ne vois pas mes doigts dans cet obscurité. Il pourrait me tirer dessus à n'importe quel moment que je ne le verrais pas venir. Je suis totalement à sa merci ici. Et je sais que ça l'excite, ce taré. Je sais qu'il jubile de m'avoir amené ici.
Je ne le vois pas mais je le sens se réjouir. Il aime ça: que l'on ne soit que nous deux. Il a toujours aimé ça. Depuis le premier jour, notre première séance. Il n'arrêtais pas de me fixer. Au début, je me suis dis qu'il essayait de me lire mais non. Il passait des heures à le faire. Au point de ne prononcer aucun mot pendant toute la séance. J'avais l'impression d'y perdre mon temps alors j' ai arrêté d'y aller. On a bien vu le résultat!
Il s'est mis à tuer, braquer des banques et démembrer des gens juste pour attirer mon attention. Comme hier! La première fois, il est rentré dans un opéra avec une mitraillette et a tiré sur tout ce qui bougeait. J'ai été appelé pendant la nuit car « The Devil » m'avait demandé. Je n'avais aucune idée que c'était Deimos. Mais quand je suis rentrée et que je l'ai vu, mon cœur a raté un battement.
Je me suis quand même reprise. J'espérais pouvoir l'arrêter, sauf qu'il a toujours un moyen de s'échapper. L'opéra cachait un laboratoire d'amphétamines au sous-sol. Il a menacé de faire sauter tout le quartier si je ne me laissais pas faire. Il m'a attaché sur une chaise et a filé. Alex est venu me détacher plus tard mais ne m'a pas cru. Personne ne l'a fait. Surtout que notre psychiatre avait un halibi en béton. Une caméra l'avait filmé courant dans un parc municipal.
Et depuis, il a bien trop pris plaisir au jeu pour s'arrêter. Il aime m'attirer dans ses plans foireux et me filer entre les doigts. Il aime me terrifier et me faire paniquer. C'est son jeu sadique. Pourtant je ne vais pas y jouer. Je cogne dans la porte, espérant qu'elle ouvre. En vain. J'essaye de nouveau. Il faut que je sorte de là!
Mais je me fige, en sentant le canon d'une arme contre mon dos.
-Ne cris pas!
S'il croit que je vais l'écouter...Je cris à pleins poumons. Mais il me retourne et m'enfonce le canon dans la bouche. Puis il me plaque contre la porte et se penche vers moi.
-J'ai dis, ne crie pas!
Bordel, c'est la fin...
-Si tu cris et que quelqu'un arrive ici, je le descend. On sait tous les deux que j'en suis capable.
J'hoche lentement la tête. Je ne veux pas me laisser faire mais pour le moment je ne suis pas vraiment en situation de protester. Il le sait. C'est pour ça qu'il se permet de caresser mon corps de sa main libre. Je la sens passer sur ma poitrine et déboutonner ma chemise.
-Juste deux boutons...,il murmure.
Puis il descend plus bas.
-C'est si bon de te sentir si près, little heart.
Je n'ai jamais aimé ce surnom!
-Si bon...
Puis c'est son arme qui descend, libérant enfin ma bouche. Le canon humide fait le même chemin et se loge dans ma poitrine. Il y reste un long moment. Il sourit. Mais son regard est braqué sur moi. Je ne le quitte pas des yeux. Surtout que j'ai une idée pour me sortir de là. S'il y a une chose que j'ai apprise avec Deimos, c'est qu'il a toujours trois armes sur lui. Un pistolet et deux armes blanches. Dont un petit couteau qu'il adore, toujours caché dans sa ceinture.
Donc je glisse une main sous son t-shirt. Elle est froide. Il sursaute légèrement.
-Qu'est-ce que tu fais ?
-Quoi? Il n'y a pas que toi qui ai le droit de t'amuser...
Il se méfie. Alors je me dépêche d'attraper son couteau. Puis je le fais tourner et interchange nos positions. A son tour d'être plaqué contre cette porte métallique. J'arrache son arme et la lance au loin. Puis je plaque le couteau contre sa gorge, avant qu'il proteste.
-Tu bouge et je t'égorge dans le noir.
Il n'a pas la réaction que j'attendais. Il gémit.
-Bordel, tu es si sexy quand tu t'énerves...
Mais j'ai à peine le temps de répliquer. La porte s'ouvre soudainement et nous envoi au sol. Je me retrouve au dessus de lui et remarque avec horreur que mes lèvres sont sur les siennes.
Cet homme est pleins de surprises 🫠🖤
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro