Plic                                             Plic

Ploc                                 Ploc

   Plic                                         Plic

Ploc                                         Ploc

Plic

Ploc

Plic                                                   Plic

Ploc                                                Ploc

Plic

Ploc

Plic

Ploc

Plic...

Ainsi la pluie tombait sur le monde dehors. Elle tapait contre le toit de chaume dans un son mat : ploc. Elle heurtait le chemin de pierre dans un bruit sec : plic. Elle s'écrasait sur la terre : ploc. Elle tombait sur les plantes du jardin : plic. La pluie dévalait toute les surfaces sur lesquelles elle se posait. Formant parfois de petites cascades qui ne manquaient de nous tremper si l'on passer dessous. Quant au gouttes qui venaient du ciel, elles en étaient tout aussi capable. À la seule différence que leur façon de procéder était plus insidieuse, se prolongeant dans le temps de sorte à ce qu'on se méfient moins d'elles. Elles apportaient certes le froid, mais venaient rafraîchir la terre, nourrir les ruisseaux et les rivières, créer d'immenses flaques où les enfants iraient sauter dedans à pieds joints, remplir les seaux posés à côté du perron, assouvir la soif des animaux de la forêt et les habitants du village, décorer les feuilles auxquelles elles s'accrochaient...

La pluie, c'était de la magie. De la magie transparente. Elle apparaissait comme cela, un beau matin gris, tombant tout à coup du ciel. Une magie à double tranchant. Elle pouvait apporter la maladie, mais aussi la vie et le bonheur. Grâce à elle, les plantes poussaient, et les gens pouvaient étancher leur soif. Et quand le soleil revenait, les gouttelettes mélangées à la rosée scintillaient de milles feux, émerveillant quiconque les observait. Puis elle disparaissaient, sans qu'on ne le remarque, se retirant dans une jolie révérence et souhaitant au revoir à ceux qui avait prit la peine d'assister à leur spectacle.

Ainsi une petite fille songeait, assise à la fenêtre de sa chaumière, la tête posée sur ses bras. Sa tignasse rousse reposait tranquillement sur ses épaules, tandis que le feu crépitait doucement derrière elle. Sous ses yeux, les gouttes de pluie jouaient à la course le long de la vitre. Venaient s'ajouter sans arrêt de nouvelles concurrentes venues tenter leur chance.

Mais la petite fille dû s'arracher à sa contemplation, quand sa mère l'appela pour dîner. Elle releva la tête à contrecœur, sentiment qui fut bien vite effacé par la délicieuse odeur qui s'échappait de la casserole.

- C'est prêt Onie !
- J'arrive Maman !