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XII | Sentiments

Chapitre 12 : Ses sentiments

   Ils quittèrent le bar lorsque le restaurant ouvrit.

   — Et bien... à lundi, dit Leslie.

   Il hocha la tête et partit. Elle retourna chez Sarah, parce qu'elle avait des affaires à récupérer, mais celle-ci l'invita à manger.

   — Tes parents n'ont toujours pas trouvé l'utilité de passer ici, lança sarcastiquement Leslie.

   — Visiblement pas, non. Mais je préfère leur absence à leur compagnie. Au fait, c'était pas très sympa de me planter tout à l'heure. Bon après, c'était mignon comment tu lui as couru après...

   — Je suis vraiment vraiment désolée, mais j'allais pas le laisser dans cet état.

   — Quel état ? demanda Sarah avec un petit sourire.

   Leslie soupira.

   — Il m'a invitée à boire un verre et comme j'étais trop surprise pour répondre, il a pris ça comme un refus et il est parti. Donc je l'ai rattrapé et je lui ai dit que je voulais bien. Voilà, après je vais pas non plus te rapporter tout ce dont on a parlé, résuma-t-elle.

   — D'accord, j'arrête d'insister. Mais... Enfin bon, je vais pas faire de commentaire, sinon tu vas encore me courir après.

   Leslie s'enfonça dans le dossier de la chaise, pour une fois que Sarah n'insistait pas...

   Elle était rentrée chez elle, avait fait quelques devoirs et passé le reste du temps à marcher un peu dans la ville pour quitter son quartier car elle ne l'aimait pas. Elle réfléchissait à toutes les hypothèses farfelues qu'elle se faisait sur Wolf et Blue mais aussi à ses problèmes d'argent. Son estomac se contractait dès qu'elle y pensait. Elle avait peur pour la suite, peur que sa vie coule pour de bon. Mais après tout, comme l'avait dit Ackermann au début de l'année, il y avait toujours moyen de s'en sortir. Il disait ça alors qu'il allait travailler en Mercedes ! Elle rabattit sa capuche et enfonça ses mains dans ses poches.

   Elle entra dans le grand parc où elles allaient souvent avec Sarah. Elle se dirigea vers la partie des instruments de musculation, comme ça elle évitait les petits enfants qui couraient partout. Elle s'assit dans un coin où l'herbe était haute et laissa son regard dériver sur la cime des arbres. En abaissant les yeux, elle tomba sur Ackermann torse-nu qui faisait des tractions. Il le faisait exprès ou quoi de toujours se trouver là où elle était ? Aujourd'hui, elle n'avait pas envie de le voir. C'était vraiment bizarre, mais un jour elle adorait discuter avec lui et puis le lendemain elle avait envie de le frapper. Hier elle aurait sûrement admiré la vue de ses abdos, mais aujourd'hui elle était un peu fatiguée de tout ça. Elle ne voulait rien avec lui, tout autant séduisant qu'il était. Prof Lennon fit soudainement son apparition sur le bord du chemin et Leslie plongea derrière les buissons pour ne pas qu'elle la voit. Un prof c'était déjà beaucoup, mais alors deux d'un coup ! Elle n'avait jamais beaucoup aimé ses professeurs de toute façon ! Oui, elle avait bu un cocktail avec Ackermann hier mais ça ne voulait rien dire... enfin bref, aujourd'hui elle n'avait pas envie de s'encombrer l'esprit en pensant à lui. Prof Lennon se précipitait vers lui et elle ne put tout de même pas résister à la tentation de regarder de loin. Elle pouvait deviner, même de là, qu'il se cachait derrière ses mèches noires mais elle n'avait aucune idée de ce dont ils étaient en train de parler. Tout d'un coup, prof Lennon se jeta sur ses lèvres. Leslie ouvrit grands les yeux. Non... elle avait mal vu ! Elle était loin et avait mal vu ! Ackermann la repoussa et elle ne pouvait plus douter de ce que sa professeure de français venait de faire. En-dehors d'une certaine jalousie qu'elle trouvait totalement infondée, sa réaction première fut de penser à Elvis et son cœur se serra. Elle avait vraiment de la peine pour lui et pour Anie, parce que cette dernière valait bien plus qu'une femme qui trompe celui qu'elle est censée aimer.

   Elle n'en revenait toujours pas. Ackermann l'avait repoussée, mais elle l'avait quand même fait, ça n'annulait pas son geste. Est-ce qu'elle devrait en parler à Elvis ? Elle ne savait pas, elle avait peur de lui faire du mal ou, pire, qu'il ne la croit pas et que cela se retourne contre elle. Elle venait de se mettre dans une situation très délicate. Voilà pourquoi il ne fallait pas se mêler de ce qui ne nous regardait pas. Elle choisit de rentrer chez elle maintenant, elle ne voulait pas en apprendre plus sur la relation entre prof Lennon et Ackermann, pas en les espionnant en tout cas.

   Le lendemain, elle réussit à ne pas arriver en retard en cours. Prof Lennon l'était, en revanche. Leslie attendit donc avec Elvis, Anie et les autres élèves devant la porte de la salle. Celle-ci arriva en faisant encore claquer ses talons très fort sur le sol et ouvrit brusquement la porte de la salle. À la différence du jeudi de la rentrée, elle garda sa colère pour elle et n'accorda aucun regard à personne. Elle fut ainsi tout le cours : elle faisait le stricte minimum que demandait son travail et pas plus. Elle n'avait interrogé que deux personnes, elle qui avait pourtant pour habitude de dialoguer gaiment avec tout le monde. Leslie supposait donc que c'était en partie parce qu'elle s'était faite repoussée par Ackermann. Elle ne fut pas surprise de voir Elvis traîner un peu le temps que les autres élèves sortent. Avec Anie, elles le laissèrent avec prof Lennon après lui avoir jeté un dernier coup d'œil.

   — Il y a un problème, déclara Anie.

   Leslie se mordit la lèvre en produisant un petit bruit de salive.

   — Ouais et bah... c'est pas nos affaires, marmonna-t-elle.

   — C'est vrai... soupira Anie et elles partirent en cours d'anglais.

   L'après-midi arrivé, Leslie était persuadée que Monsieur Ackermann allait la retenir après le cours, comme d'habitude...

   Mais non, elle eut beau traîner un peu pour voir s'il allait venir lui parler, il ne le remarqua pas ou, en tout cas, l'ignora superbement. Elle en fut un peu attristée et quitta le cours en se demandant s'il y avait vraiment un problème...

   Elle dut attendre le mercredi pour le revoir et, fort heureusement, ne le croisa pas ailleurs dans la ville entre-temps. Elle resta à la fin du cours, déterminée à avoir une conversation avec lui. Ackermann lui adressa un bref regard avant de regarder ailleurs en soupirant.

   — Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Leslie en croisant les bras sur sa poitrine pour lui montrer qu'elle ne partirait pas d'ici avant qu'il ne lui parle enfin.

   — Je... j'aurais jamais dû vous entraîner là-dedans, grogna-t-il en lui jetant un regard désolé.

   — Il y a un problème ? demanda-t-elle.

   — Non... pas vraiment.

   — Comment ça pas vraiment ? Il y a un problème ou il n'y en a pas ? s'impatienta-t-elle.

   — Non...

   — Il y a du nouveau ? Je sais pas moi, parlez-moi clairement, merde !

   Il la fixa quelques secondes, surpris par le ton qu'elle avait employé.

   — Je suppose que maintenant je n'ai plus le choix... soupira-t-il.

   Leslie voyait qu'il contenait sa rage, ses yeux noirs semblaient recouverts d'un voile sombre, glacial et sa mâchoire était crispée. Elle ne voyait pas ses mains enfoncées dans les poches de son pantalon, mais elle était sûre qu'il se plantait les ongles dans la peau.

   — Est-ce que ça va ? demanda-t-elle.

   — Partez ça vaut mieux. On verra demain.

   — Mais...

   — Je vous promets de vous parler demain, mais aujourd'hui il faut que vous me laissiez. Tout de suite ! s'écria-t-il.

   — Mais... vous savez si vous avez besoin de quoi que ce...

   — Dégagez ! hurla-t-il.

   Leslie le fixait sans comprendre et un peu effrayée. Il ne semblait pas en colère contre elle personnellement et c'est ce qui la perturbait. Pourquoi tenait-il tant à ce qu'elle parte comme s'il voulait la protéger de quelque chose ? À défaut de pouvoir la faire sortir, il le fit donc lui-même en la laissant plantée là, perdue. Elle écarquilla les yeux deux secondes en inspirant profondément avant d'attraper la racine de ses cheveux et de souffler. Elle fit une petite liste des gens qu'elle connaissait qui appartenaient à la gente masculine : son père, Max, Elvis, Hernandez, son voisin, son proprio, son ex et Ackermann...

   — Il existe pas un seul mec normal sur cette planète ? demanda-t-elle à l'affiche du tableau de Delacroix toute déchirée dans un coin de mur.

   Oui parce que maintenant elle n'avait plus que les meubles pour lui tenir compagnie. Elle regarda la poubelle et vit le mot « but » écrit sur le plastique marron.

   « But de merde », marmonna-t-elle. Elle se rappela soudain son cours de sciences et partit en direction de la salle d'un pas traînant. Elle arriva encore en retard et dut aller chercher un billet à la vie scolaire, ce qui lui fit un total de quinze minutes de retard. Alors qu'elle s'asseyait enfin, une terrible culpabilité lui tomba sur la poitrine. Elle, quand elle n'avait pas été bien, il était venu s'asseoir à côté d'elle. Maintenant qu'elle ne savait plus où il était, elle voulait le suivre. Elle aurait dû y penser avant, elle aurait dû le rattraper, pour comprendre ce qu'il se passait. Et s'il lui était arrivé quelque chose ? Ce genre de colère, elle la connaissait, c'était plus que de la colère : c'était un état presque suicidaire. Et s'il était en colère contre lui-même parce qu'il regrettait de lui avoir laissé la porte ouverte à cette affaire ? S'il avait découvert quelque chose qui la mettait en danger et s'en voulait ? Ou est-ce que ça n'avait rien à voir ?

   Quelque chose de sombre la percuta violemment, elle s'emmêla les pieds dans une jambe et s'étala de tout son long sur le bord du terrain de basket. Ah non elle n'était pas tombée sur le gazon, sinon ç'aurait été trop beau. Non, elle venait bien de se manger le goudron glacé qui lui rentrait maintenant dans la peau. Elle releva la tête et vit Emeric (un garçon de la classe) qui lui tendait une main.

   — Chuis désolé Leslie, je pensais que t'allais te pousser, je voulais pas te faire tomber, s'excusa-t-il.

   — Leslie, ça va ? demanda Alex.

   — T'es tombée ? demanda Max.

   — Leslie ! Tu vas bien ? demanda Anie.

   — Mais merde laissez-moi tranquille, c'est pas comme si c'était la première fois que je tombais ! s'exclama-t-elle en se relevant, embarrassée que tout le monde soit en train de la regarder.

   — Oui nan mais tu saignes, princesse, dit Elvis.

   — Oh bah c'est pas bien grave, dit Leslie en relevant son legging pour regarder son tibias tout éraflé.

   — Tu saignes à la tête, c'est ça que je voulais dire, précisa-t-il.

   — Ah bon ? s'étonna-t-elle en tâtant son visage pour voir si celui-ci ressemblait toujours à un visage.

   — Pas beaucoup, mais un peu sur la joue, dit-il en essuyant un peu de sang avec le pouce.

   Elle lui donna une petite tape.

   — Pas touche ! s'exclama-t-elle.

   Il lui sourit de toutes ses dents, ce qui lui donnait un air un peu psychopathe.

   — Pourquoi tu t'es pas poussée ? T'as bien vu que tout le monde fonçait vers la balle ! T'aurais dû te pousser... ou la prendre !

   — Oh bah... non... j'ai pas vu...

   Elvis lui fit un petit bisou sur la joue.

   — Toujours dans la lune, commenta-t-il avant de retourner jouer en courant comme un enfant de maternelle.

   Leslie secoua la tête, exaspérée mais amusée en même temps.

   À midi, elle alla voir dans la classe d'Ackermann mais il n'y était pas, il avait d'ailleurs laissé ses affaires, donc il n'était pas revenu. Elle était profondément déterminée à le retrouver.

   — Leslie ? Tu passes par l'avenue où il y a le dojo pour rentrer chez toi, non ? demanda Elvis.

   — Heu... ouais, pourquoi ?

   — Cool, on rentre ensemble alors.

   — Si tu veux.

   Peu avant d'arriver devant le dojo, Elvis s'arrêta.

   — Moi je monte là, dit-il en lui souriant à nouveau.

   Il désigna les escaliers de l'immeuble qu'on voyait à travers la porte d'entrée.

   — Oh... d'accord.

   — Je vais la retrouver, dit-il, toujours souriant.

   — C'est donc là que vient ta bonne humeur.

   — Ouais, je pense. À demain ! lança-t-il joyeusement.

   Leslie sourit. Il n'avait pas cherché à dissimuler quoi que ce soit et elle était touchée qu'il lui fasse confiance. Elle repensa avec une petite pointe au cœur à prof Lennon qui avait embrassé Ackermann et recommença à se sentir mal. Elle tournait à peine l'angle de l'avenue qu'Elvis la héla.

   — LESLIE !

   Elle se retourna, il accourait vers elle.

   — Elle est pas là, dit-il, abandonné de toute sa joie.

   — Heu... tu crois qu'il y a un problème ? demanda Leslie.

   — Elle m'a jamais posé de lapin. C'est la première fois. Y a forcément un problème.

   — Et t'as pas de message ?

   — Ah oui, j'y avais pas pensé, dit-il en sortant son téléphone.

   Leslie soupira.

   — Alors ? demanda-t-elle.

   — Y a que dal. Donc je l'appelle.

   Prof Lennon finit par répondre et Elvis s'éloigna de quelques pas.

   — T'es où ? demanda-t-il.

   — Je... je... tu vois le bar.... heu...

   Leslie n'entendit plus rien à part des sanglots.

   — Quel bar ? demanda Elvis en se rapprochant de Leslie, soudain complètement paniqué.

   — Celui qui fait l'angle, ça s'appelle La Feuille Relevée.

   Il y eut un bref silence durant lequel prof Lennon cessa de pleurer puis elle reprit.

   — En fait... là... y a... fin le type du bar... il... je... j'ai voulu suivre Swan parce que... parce qu'il avait pas l'air bien et puis... je... bref, viens, je t'en prie, il faut que tu m'aides à le retrouver !

   Elle raccrocha en le laissant décontenancé.

   — Mais qu'est-ce que j'en sais moi où c'est la feuille machin-chose ? s'écria-t-il.

   — Moi je sais où c'est, dit Leslie.

   — Okay alors passe devant.

   — Heu... d'accord.

   Et bien voilà, elle avait une piste pour retrouver son prof d'histoire. Elle conduisit Elvis jusqu'au bar et s'arrêta brusquement en voyant la Mercedes noire d'Ackermann arrêtée en plein milieu de la route avec la portière du conducteur ouverte et le côté droit complètement explosé. Les morceaux d'une carrosserie bleue de voiture sans permis gisaient ça et là et la vitre du panneau publicitaire était en petits morceaux par terre. À moitié sur le trottoir était garée une camionnette de police et les policiers discutaient avec animation avec la propriétaire de la petite voiture bleue.

   — Mais qu'est-ce qui s'est passé ici ? demanda Elvis.

   — C'est... c'est la voiture d'Ackermann, dit Leslie en commençant à paniquer.

   Elle s'efforça de ne pas imaginer le pire.

   — Ah bon ? Merde ! Tu crois qu'il est mort ? demanda Elvis.

   — MAIS TA GUEULE ! s'exclama Leslie en se précipitant à l'intérieur du bar.

   Elle voulait bien ne pas imaginer le pire mais l'entendre de la bouche quelqu'un d'autre n'aidait pas vraiment. Prof Lennon sauta au cou d'Elvis dès qu'elle le vit, abandonnant les bras du serveur relou au piercing qui semblait ne pas perdre une occasion d'offrir son épaule à une jolie demoiselle en détresse.

   — Mais il s'est passé quoi ? demanda Elvis.

   — Je l'ai vu depuis ma fenêtre partir sur sa moto plus vite que jamais, j'ai eu super peur qu'il lui arrive un truc et puis j'ai vu son téléphone allumé qui était tombé sur le trottoir parce qu'il se faisait harceler d'appels du petit serveur là-bas. J'ai répondu comme ça, parce que ça m'avait l'air urgent vu qu'il avait dix appels manqués. Il m'a dit que Swan s'est pris la petite voiture sans permis de plein fouet et qu'il a sans doute paniqué car il a tourné à angle droit et il s'est pris le panneau de pub. Il a dit aussi qu'il avait laissé sa bagnole en plein milieu de la route et qu'il était parti en courant. J'ai même pas écouté la suite, je me suis précipitée là-bas. Mais je ne sais pas du tout où il est parti avec sa moto maintenant. C'est mon voisin, Elvis ! Et mon ami ! Et le seul de mes collègues à qui je puisse parler ! Les autres sont insupportables ! Heu... qu'est-ce que vous faites-là, Leslie ?

   Leslie la fixa un instant avant de hurler :

   — MAIS IL FAUT ABSOLUMENT QU'ON LE RETROUVE !

   — Tu vois Elvis, elle pense comme moi, dit prof Lennon.

   — Okay mais vous voulez vous y prendre comment ? demanda Elvis, peu convaincu.

   — Bah... vous savez... quand il prend sa moto, il a des circuits bien définis en général, dit le serveur au piercing en s'incrustant dans la conversation.

   — Vous savez où il est allé ? demanda Leslie, pleine d'espoir.

   — Bah... non, je peux pas dire précisément. Mais je sais qu'il doit être en pleine campagne, probablement perdu, et que c'est impossible de le contacter ou de le retrouver. Mais vous savez, ça lui prend des fois, il va bien revenir quand il sera calmé, dit le serveur.

   — Mais imaginez qu'il veuille en finir ! s'exclama prof Lennon. On ne va pas le laisser quand même !

   — C'est vrai ! renchérit Leslie.

   — Bah chuis d'accord mais qu'est-ce que vous voulez faire à part attendre qu'y revienne ? dit le serveur.

   — Moi j'en connais des circuits dans la campagne. Mon père m'emmenait sur sa moto quand j'étais un peu plus jeune, dit Elvis. Et puis sur internet tu trouves les principaux chemins de motards. Y a celui qui passe devant la maison à vendre. C'est le seul dont je me souvienne.

   — Je pense qu'il a ses itinéraires à lui que personne connaît, objecta le serveur.

   — J'm'en fous on va y aller quand même ! Qui m'aime me suive ! lança prof Lennon en tirant Elvis par la manche.

   Leslie les suivit précipitamment, le serveur sur les talons. Prof Lennon les invita à monter dans sa voiture garée au bout de la rue. Ils se ruèrent à l'intérieur et elle conduisit jusqu'à la sortie de la ville. Les maisons se faisaient de plus en plus rares à mesure qu'ils avançaient sur le goudron vieilli.

   — C'est celle-là la maison à vendre ! Tourne à gauche ! s'exclama Elvis.

   Il sortit ensuite son téléphone et chercha les routes les plus empruntées par les motards du coin.

   — C'est un peu dur à trouver... en plus on sait pas trop vers où il est parti... commenta-t-il.

   — Rien à foutre, on va le retrouver, dit Leslie.

   — J'ai peu d'espoir, dit le serveur. D'ailleurs vous êtes qui vous deux, en fait ?

   — Leslie Samedi, marmonna-t-elle.

   — Elvis.

   — Okay ça m'avance pas trop mais enchanté de faire votre connaissance, moi c'est Jason. Normalement c'était censé se prononcer comme « goudron » à la fin, mais c'est plus stylé quand on prononce à l'américaine.

   — Ok, enchanté mec, dit Elvis.

   — On est complètement perdus, je sais même plus où je vais, dit prof Lennon.

   — Eh ! Y a quoi là-bas ? demanda Elvis en plissant les yeux.

   Leslie essaya de voir mais elle était derrière alors elle abaissa la vitre. Au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient, prof Lennon ralentissait et ils reconnurent tous la moto noire d'Ackermann (sauf Elvis qui ne l'avait évidemment jamais vue). Prof Lennon s'arrêta et ils sortirent tous de la voiture. La moto était abandonnée dans le fossé, couchée dans l'herbe.

   — Il a pas pu aller bien loin à pieds, y a que des champs et une forêt humide. Pas très adéquat pour les randonnées, dit Elvis.

   — N'en sois pas si sûr, ça fait longtemps qu'il est parti, il a très bien pu aller se planquer dans le coin le plus insoupçonné de ce bois ! dit Jason.

   — Pourquoi est-ce qu'il irait sa planquer ? Putain mais on dirait que vous essayez de retrouver un gamin de six ans qui a fugué ! Ackermann est un grand garçon non ? J'arrive pas à comprendre pourquoi tout le monde s'inquiète, dit Elvis.

   — Il a foncé presque délibérément dans une bagnole et, au lieu de chercher à réparer les dégâts, il s'est enfui pour aller chercher sa moto, donc oui c'est inquiétant, dit Jason.

   Elvis haussa les épaules.

   — C'est sûr que vu comme ça... marmonna-t-il.

   — Délibérément ? Vous voulez dire que ce n'est pas un accident ? demanda Leslie.

   Elle avait toujours la boule au ventre, elle était presque sûre que tout ça était de sa faute.

   — Je dis pas qu'il l'a fait exprès. Je dis qu'il en avait peut-être plus rien à faire de vivre ou de mourir et qu'il savait plus trop ce qu'il faisait. Il a toujours été comme ça vous savez et c'est pas la première fois qu'il pique des crises de ce genre, dit Jason. Maintenant, je comprends toutes ses petites amies qui étaient toujours en train de le chercher dans les quatre coins de monde. C'est un vrai gosse ingérable et imprévisible, faut pas croire qu'il est aussi sérieux qu'il en a l'air. Mais après personne n'a vécu ce qu'il a vécu, faut pas trop lui en vouloir. J'imagine qu'y a des jours où on peut pas s'empêcher de penser à notre passé, déclara Jason en ponctuant d'un petit soupir.

   — C'est ma faute, soupira Leslie.

   — Nan, t'inquiète pas chérie, toutes ses meufs étaient toujours persuadées que c'était de leur faute. Mais c'est lui qui est ingérable... et ça n'a probablement rien à voir avec toi.

   Leslie le fusilla du regard.

   — Je suis pas sa meuf, siffla-t-elle, les dents serrées.

   — Ah... okay, je croyais. Ça porte à confusion aussi. T'es quoi alors par rapport à lui ?

   — Bah je sais pas vraiment... dit Leslie en se grattant nerveusement le crâne.

   — C'est son élève, dit Elvis.

   — Hein ? Depuis quand il ramène ses élèves au bar lui ? s'étonna Jason.

   — De quoi vous parlez ? demanda Elvis.

   Jason échangea un regard avec Leslie. Elle le suppliait silencieusement de ne pas en dire plus mais, apparemment, il n'avait pas décodé le message.

   — Ben ils sont allés boire un coup au bar samedi, dit-il.

   — Pourquoi ? demanda Elvis.

   — Bah on avait soif tous les deux alors il m'a invitée à boire un coup, rien de bien extraordinaire, avoua Leslie.

   — Mais pourquoi t'étais avec lui ? insista-t-il.

   — Heu... je l'ai juste croisé dans la rue, mentit-elle.

   Elle ne manqua pas le regard hautain de jalousie que lui adressa prof Lennon. Non mais elle n'avait pas honte celle-là ? Leslie commençait à être d'accord avec Anie : il y avait quelque chose qui clochait chez cette prof. Voilà donc une personne de plus à rajouter à la liste des fous. Dans le cas de prof Lennon, le terme exact était plus « pétasse » que « folle », bien que l'autre reste tout de même approximativement juste. Après tout, Leslie se qualifiait aussi de personne bizarre et tarée. Finalement elle avait trouvé des gens qui lui correspondaient.

   — On devrait se séparer et chercher chacun dans une direction, proposa prof Lennon.

   — Ok moi je vais dans la forêt, dit Jason.

   — Moi je pars dans ce petit chemin, entre deux champs ! dit prof Lennon.

   — Bon bah... moi je continue sur la route. Logiquement, il a continué tout droit, dit Elvis.

   — Leslie, vous pouvez rester là au cas où il reviendrait ? demanda prof Lennon.

   — Heu... bah...

   — Parfait ! s'exclama la prof en filant dans le petit chemin plein de nids de poule.

   Les autres partirent aussi, Elvis un peu moins investi que les autres, mais Leslie pensait qu'il le faisait juste parce que cela tenait à cœur à sa pétasse chérie. Oui, elle venait définitivement de la renommer comme ça. Elvis méritait mieux qu'elle. Le meilleur serait qu'il soit avec Anie car elle, elle n'irait pas voleter autour d'autres hommes. Leslie trouvait ça dégoûtant quand on voyait à quel point Elvis était à ses pieds.

   Elle s'assit résolument dans l'herbe, à côté de l'imposante Honda noire obsidienne. Elle se sentait profondément inutile et ne trouvait pas mieux que d'imaginer toutes les possibilités, même les pires. Elle vit alors que le box était mal fermé, le tritura un instant en se demandant si c'était une bonne idée puis l'ouvrit pour de bon. Il ne contenait que sa chemise et sa veste de costume en boule qu'il avait donc enlevées.

   Et s'il s'était fait enlevé par les gangsters ? Si tout cela n'était finalement qu'une cours poursuite ? Ça expliquerait pourquoi il s'était dépêché d'aller prendre sa moto et pourquoi il avait soudainement disparu ici ! Mais si Leslie était à la place des ravisseurs, elle n'aurait pas laissé la moto de sa victime bien visible sur le bord de la chaussée et elle ne se serait pas non plus embêtée à lui enlever ses vêtements ! Non, Ackermann devait être ici. Il avait dû s'arrêter de lui-même pour se rendre dans un endroit qui n'était accessible qu'à pieds. Et le seul endroit inaccessible en scooter qu'elle voyait était la forêt. Elle se releva alors, hors de question qu'elle reste là sans rien faire alors que les autres s'activaient. Elle s'enfonça dans la forêt un peu au hasard. Elle observait tout en détail, elle inspectait, bref : elle menait sa petite enquête en essayant de réfléchir comme lui. Elle trouva un endroit sur le sol qui semblait avoir été piétiné plusieurs fois. C'était fou tout ce qu'on pouvait déduire rien qu'avec l'observation ! Par exemple, quelqu'un était évidemment passé par là. Elle scrutait chaque coin en s'avançant entre les arbustes cassés et les fougères piétinées puis, enfin, finit par voir une trace évidente d'humain : des bouts de verre étaient éparpillés sur le sol autour d'une souche d'arbre qui semblait avoir été abîmée par un frottement de chaussure. Bien sûr ! En sortant de sa Mercedes, il avait forcément marché dans le verre brisé du panneau publicitaire et des vitres de sa propre voiture ! En voilà une véritable piste ! Leslie était plutôt fière d'elle, elle n'était plus très loin du but ! Et les autres étaient certainement très loin d'ici ! Sur le tronc de l'arbre le plus proche, elle vit une très légère trace de sang coagulé, comme du sang frotté. Elle leva alors la tête pour voir jusqu'où celle-ci allait et reconnut Ackermann dans les plus hautes branches de l'immense pin. Il devait être un des plus grands de la forêt.

   — Monsieur ? le héla-t-elle en trouvant cette situation totalement saugrenue.

   Voilà qu'elle était partie à la recherche de son professeur d'histoire pour finalement le retrouver en-haut d'un sapin en pleine campagne ! Elle n'eut pas de réponse et décida de grimper pour le rejoindre. S'il saignait, c'était peut-être grave ! Au-début, l'ascension fut plutôt simple car les branches étaient épars mais plus elle montait, plus elle devait écarter les petites branches épineuses qui lui venaient dans la figure. Heureusement qu'elle portait un jean ! L'écorce du tronc et des branches se délitait par endroits en lui écorchant les mains. Ackermann était calé contre le tronc, assis sur une grosse branche noueuse et lorsqu'elle arriva enfin à sa hauteur, à plus de dix mètres du sol, elle poussa un petit cri en se rendant compte de son altitude. Elle n'avait pas le vertige, mais quand même, au bout d'un moment ça commençait à lui faire peur ! Elle prit sur elle et se hissa sur une branche légèrement au-dessus de la sienne. Elle comprit pourquoi il était venu ici, on voyait tout : la ville et les Alpes au loin, les champs en contre-bas et un petit hameau au milieu des champs.

   — Vous saignez ! s'exclama Leslie en le scrutant.

   Il avait un filet de sang à moitié séché, plein de saletés et de sueur près de la tempe et sur la mâchoire. Son jean noir était plein de terre et il s'était apparemment changé car il n'avait plus sa chemise mais son habituel t-shirt blanc, troué et effiloché.

   — Ouais, grogna-t-il en continuant de regarder le ciel.

   — Vous me demandez même pas comment je vous ai retrouvé ? demanda-t-elle, espérant lui changer les idées.

   Il lui accorda enfin un regard en haussant les épaules. Il n'avait pas l'air particulièrement affaibli physiquement par sa blessure, elle pouvait bien faire un peu la conversation pour comprendre ce qu'il s'était passé. Devant son absence de collaboration, elle raconta alors comment elle avait épié chaque détail dans la forêt.

   — Vous avez fait peur à beaucoup de gens, vous savez, conclut-elle.

   — Vous êtes très intelligente... Je voulais pas... c'était gentil de tous vous inquiéter pour moi mais ça... ça va... pas.

   Leslie lui aurait bien caressé l'épaule ou quelque chose du genre si elle n'avait pas eu si peur de tomber.

   — Pourquoi vous êtes parti comme ça ? demanda-t-elle.

   — Je... je n'avais pas envie de vous faire du mal, j'étais tellement en colère contre moi-même que je savais que ça tournerait très mal si je ne m'isolais pas tout de suite... Je suis fou, Leslie.

   — Un fou ne sait pas qu'il est fou. Si vous le savez, c'est que vous ne l'êtes pas vraiment... je sais de quoi je parle. Je l'ai vue. J'ai vu la démence dans les yeux et je l'ai subie. Vous n'avez fait de mal à personne que je sache, c'est vous qui avez mal, n'est-ce pas ?

   — Je t'avais dit de me tutoyer.

   — Vous me vouvoyiez alors je pensais devoir en faire autant.

   — Ah oui... c'est vrai... Et oui, tu as raison. Mais aux yeux des autres je suis fou, alors je finis par le croire moi-même... et puis... si, je suis fou. Parfois je suis tellement en colère pour quelque chose de pas si grave que ça... J'entends toujours mes parents me dire que je suis raté, sans cesse, quoi que je fasse, peu importe la décision que je prends je sais déjà qu'ils vont penser que j'ai mal fait.

   — Mais vous ne vivez pas avec eux, alors pourquoi est-ce que ça a tellement d'importance ?

   — Je... je suis vraiment fou. Le jour où j'ai balancé le scooter d'un mec sur lui-même, ils ont absolument voulu me faire faire ce putain de test psychologique.

   — Heu... T'as fait ça ?

   — Ouais. Mais il l'avait mérité ce con. Il faisait que de me traiter de petit fils de bourges et un jour il s'est moqué de ma sœur donc je lui ai balancé son scooter dans la figure.

   — Mais... il faut de la force quand même...

   — Quand on est en colère on manque jamais de force. C'est bien le problème, parfois ça pourrait m'arrêter.

   — Okay, mais être sensible ou... facilement irritable... c'est pas être fou.

   — Si. Apparemment chuis borderline. En gros, chuis inadapté. Ce qui veut dire « tâche » pour mes parents.

   — C'est insupportable de mettre les gens dans des cases comme ça. C'est juste une personnalité...

   — Ouais. Tendances suicidaires, hyperémotivité, difficulté relationnelle, prise de risques, c'est plus qu'une personnalité. Y a vraiment un truc qui va pas chez moi.

   — Oui, bon d'accord. Au pire, ça va pas t'empêcher de vivre. Du coup, pourquoi t'étais énervé cette fois ?

   — J'aurais jamais dû t'entraîner là-dedans. C'était purement égoïste, je sais pas ce que je me suis imaginé, je...

   Il poussa un petit grognement, de nouveau énervé.

   — Tu me plais, Leslie. Je sais pas, je voulais juste me rapprocher de toi et j'ai trouvé que ça. C'était complètement con... et je peux pas t'en faire ressortir, ça se fait pas, maintenant que je t'ai avoué plus de trucs qu'à n'importe qui. Il me manquait une aide, c'est ce qui m'a manqué à New York. Il me manquait un peu le Watson de Sherlock si tu vois ce que je veux dire. Je suis désolé... c'est trop dangereux tout ça... Je suis moi-même dangereux, je sais gérer mon comportement uniquement en m'isolant. Puis chuis même pas prof, chuis détective privé. J'aurais plutôt dû faire prof, ça m'aurait évité pas mal d'emmerdes. Tout ça pour faire comme ma sœur, du droit. Mais j'suis pas ma sœur, j'suis juste malheureusement moi.

   Il semblait que tout le reste s'était arrêté pour Leslie. Il avait vraiment dit « Tu me plais » ? Et il était détective privé ? Mais... finalement, tout prenait son sens ! Elle ne savait pas comment se sentir, comment réagir, elle ne comprenait même pas sa réaction, elle n'était ni excitée ni emballée, elle avait juste envie de pleurer. Son cœur faisait des bonds, elle se sentait être avec la personne qu'elle devait évidemment rencontrer dans sa vie. Cet homme la touchait au plus profond de son âme, ses deux iris obsidienne brûlaient d'une flamme qui appelait à l'aide. Elle avait envie de le repêcher, de lui montrer la sortie des problèmes. Mais elle n'en était pas débarrassée elle-même. Elle voulait lui crier de remonter la pente, de se rappeler ce qu'il avait dit à toute la classe au premier cours. Elle avait même très envie de le prendre dans ses bras.

   — Tu me calmes, Leslie. J'ai l'impression que tout ce que j'ai fait ou subi jusqu'à présent c'était pour te rencontrer. Je sais pas si tu peux comprendre...

   — Si, je comprends très bien, le coupa Leslie d'une voix tremblante.

   Elle allait pleurer, elle le sentait. Sa présence enserrait son cœur dans un espèce d'étaux dont elle avait du mal à s'habituer, mais aujourd'hui elle trouvait ça agréable, pour la première fois. Non, Ackermann n'était pas un type normal, loin de là, mais au fond qu'est-ce que « normal » signifiait ?

   — Rejoins-moi, dit-il en souriant tristement.

   Ça y est, elle sentait ses yeux se remplir de larmes. Il lui tendit une main et elle hésita quelques instants avant de la prendre et de progresser lentement le long du tronc pour venir sur sa branche. Sa poigne était ferme et sa peau chaude, elle s'appuyait à moitié dessus, confiante. Il la tira légèrement pour l'aider à monter sur ses genoux. Elle était un peu gêné par cette soudaine proximité, d'autant plus qu'il la couvait du regard. Elle détourna les yeux et il passa un bras autour de ses hanches, pour l'empêcher de tomber. Il l'encouragea à se laisser aller contre lui et elle finit par poser sa tête sur son épaule. Mais... qu'est-ce qui était en train de se passer là tout de suite ? Est-ce qu'elle était amoureuse ? Non, elle n'en avait pas l'impression. Il était physiquement très attirant mais... il lui en fallait plus pour la séduire, ce n'était pas pour rien qu'elle n'avait eu qu'une seule relation amoureuse jusque là. D'un autre côté, elle l'appréciait énormément... Elle soupira, perdue, ce qui attira son attention.

   — Et toi ? demanda-t-il.

   — Quoi, moi ?

   — Est-ce que... j'ai une chance... avec une fille comme toi ?

   Aïe, la fameuse question.

   — Déjà plus de chance que tous les autres. Après je ne sais rien de ce que je ressens. Et puis t'es mon prof.

   — J't'ai dit qu'j'étais pas prof, rappela-t-il d'un ton brusque.

   — Oui bon, je sais qu'on n'a pas beaucoup d'années d'écart...

   — Sept ans, non ? Mes parents en ont quinze alors tu sais...

   — Oui mais... je ne sais pas comment l'expliquer... tu vas me prendre pour une fille compliquée mais...

   — Quoi ?

   — Je... je te l'ai dit, je sais pas du tout... je suis pas facilement séduite... je sais même pas moi-même ce qu'il faut faire pour me séduire... En fait, j'ai du mal à ressentir les choses, je me suis tellement barricadée pendant des années, je ne sais plus ce que je ressens. C'est vrai que t'es sexy et qu'on s'entend super bien mais j'ai pas envie de précipiter les choses.

   Il la regarda longuement, avant de soupirer.

   — Ça ne m'étonne même pas, dit-il en regardant à nouveau le ciel. Donc là je viens de me prendre un râteau, c'est ça ?

   — Ah mais... non ! Je... je... ok c'est bon je me jette à l'eau.

   — T'as pas mis beaucoup de temps à savoir ce que tu veux, dit-il en souriant, toujours sans la regarder.

   — Je sais toujours pas ce que je veux... mais le meilleur moyen de savoir c'est d'essayer.

   Il vrilla alors son regard dans le sien et elle se sentit partir dans un autre monde, son monde de ténébreux asocial. Elle était consciente qu'un type comme lui n'ouvrait pas la porte à n'importe qui et là... Il rapprocha son visage du sien, interrompant le cours de ses pensées... ses lèvres vinrent effleurer les siennes puis il les captura doucement en glissant son autre main derrière sa nuque. Tout semblait s'être éteint même son esprit, elle ne sentait plus que ses lèvres contre les siennes. Lorsqu'elle ne sentit plus ses lèvres chaudes sur les siennes, elle se rendit compte qu'elle avait fermé les yeux et les rouvrit. Waouh... donc c'était ça l'amour ? Elle avait la désagréable impression que leur baiser n'avait duré que trois millisecondes mais n'osait pas se jeter sur lui pour l'embrasser à pleine bouche, comme tout son être le réclamait. Et puis merde, on a qu'une vie. Elle s'agrippa à ses épaules et plaqua ses lèvres sur les siennes. Après tout c'était lui qui venait de dire qu'elle lui plaisait. Il sourit contre sa bouche et elle finit à califourchon sur lui. Il posa ses mains sur ses hanches avec un mélange de tendresse et de... possessivité ? oui, c'était ça. Sa peau réclamait la sienne. Elle se colla à lui et il glissa sa langue dans sa bouche. Elle dut retenir un gémissement, jamais elle n'avait ressenti ça, jamais elle n'aurait pensé que ça lui arriverait à elle de connaître les feux brûlants de la passion.

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