Chapitre 45: Rassure moi.
Étonnamment, la porte de sa chambre n'était pas fermée il n'eut donc pas besoin d'utiliser sa clef pour entrer.
Jun dans son sillage, pénétra timidement à sa suite et observa les lieux, curieux de découvrir où dormait son amant.
Mais alors qu'il le suivait du regard, sans pour autant s'imposer dans son espace, le beau brun remarqua que la chambre n'était pas vide. En plus des lits et des bureaux, Jeonghan était là, en train de préparer sa valise.
C'est une blague...
Ses écouteurs visés dans les oreilles, il était si concentré sur le rangement de ses vêtements qu'il ne remarqua même pas la venue des deux garçons.
Ce n'est que lorsqu'il eut fini de plier son tee-shirt qu'il tomba nez à nez avec Jun. Ses yeux dévièrent ensuite à l'opposé de la chambre où Minghao, tout sourire recupérait son bagage.
- S-salut... bégaya le blondinet mal à l'aise en retirant ses écouteurs.
- Ouais c'est ça salut, répliqua Jun, pas vraiment heureux de sa présence.
- Ah Jeonghan t'es là! s'étonna Minghao en se rapprochant de son petit-ami.
- Ouais... je fais une petite pause on va dire.
- Mytho. Tu t'es juste barré en douce, le corrigea son collocataire.
- Ouais mais faut pas le dire. Puis ils ont sans doute rien remarqué. J'ai pas eu le temps de faire ma valise donc j'ai profité qu'il n'y ait personne pour...
- Dommage, on est là.
- Oui mais si c'est toi, ça me dérange pas, avoua-t-il d'une petite voix.
- T'aurais pu au moins enlever ton costume de serveur craignos.
- T'as pas tord mais j'y ai pas pensé. Puis moi je l'aime bien ce costume.
Euh surtout faites comme si j'étais pas là hein, bouillit intérieurement Jun en le voyant sourire à ce qui lui appartenait. Car oui, Minghao lui appartenait. Il était à lui et personne d'autre.
- Bon euh, désolé de vous interrompre dans votre incroyable discussion mais on va y aller hein.
- Ah oui, ta mère doit nous attendre, se rappela le plus jeune avant de tourner les talons.
Sur le pas de la porte, Jun sentit le regard de Jeonghan lui brûler le dos. Ses yeux lui transperçaient la colonne comme s'il tentait d'attirer son attention. Jun n'avait pas besoin de ça pour le remarquer, son air de faux-gentil étant déjà bien assez exaspérant.
Il osait aborder Minghao comme-ci de rien n'était juste sous son nez. Qu'essayait-il de prouver au juste? Que lui aussi pouvait faire copain-copain avec son mec?
S'il voulait le rendre jaloux, hé bien son pari était réussi car désormais un sentiment des plus terribles martirisait sa poitrine.
Le brun aurait aimé voir son amoureux le rejeter violemment. Il aurait aimé le voir l'ignorer ou même l'insulter. Mais non. Minghao s'était contenté de discuter avec lui comme s'il n'était pas là. Comme s'ils étaient seuls.
Alors c'est comme ça qu'ils agissent ensemble la semaine...
Bien plus qu'écœuré par cet immonde type, il était à présent en colère. Ce constat décevant lui filait la nausée. Il voulait montrer à Jeonghan à qui Minghao offrait son cœur, à qui il faisait confiance, qui de eux deux avait la chance de pouvoir le côtoyer d'une manière des plus intimes. Qui de eux deux était le plus méritant. Alors, il fit une chose qui ne lui ressemblait pas.
Il s'assura que le blondinet les fixait toujours et posa sa main sur les fesses de Minghao qui eut un regard surpris.
- Jun... qu'est-ce que tu-
L'artiste n'eut le temps d'achever sa phrase qu'il fut coupé par son amant.
Jun attrapa son menton du bout des doigts et lia amoureusement leurs lèvres. Il intensifia le baiser jusqu'à sentir la langue de Minghao chercher à pénétrer sa bouche qu'il ouvrit volontier. Leur muscles roses jouèrent quelques instants puis lorsqu'il sentit qu'il allait perdre pied, il se détacha avant d'adresser un sourire complice à son bien-aimé.
- Ne m'attends pas je dois passer aux toilettes.
- Tu sais où-
- Je vais bien finir par trouver.
- D'accord, je vais sur le parking.
- Je te rejoins, lui indiqua-t-il en le regardant s'éloigner sa grosse valise à la main.
Il attendit d'être sûr que Minghao ait quitté le couloir pour se retourner, face à Jeonghan.
- Pourquoi tu-
- J'ai deux mots à te dire.
- À propos de?
- Minghao.
- Tu comptes me refaire le portrait encore ou ça va aller? ironisa le blondinet.
- Je sais pas, je me tâte encore.
- Ahah très drôle.
- Je suis sérieux. Je t'ai vu agir avec lui.
- Je vois pas de quoi tu veux parler.
- Arrête. Ne me prends pas pour un con.
- Mais putain j'ai rien dit!
- C'est pas ce que tu dis qui me déranges, même si ça me ferais plaisir que tu te la fermes, mais c'est ce que tu fais. Je t'ai vu le regarder avec ces yeux d'amour et n'essaye pas de me contredire parce que je les connais ces yeux puisque j'ai les mêmes.
- Je-ne-suis-pas-amoureux-de-Minghao, articula Jeonghan en détachant chaque mot de sa phrase.
- C'est ce que je disais, t'aurais mieux fait de te la fermer, parce que là tu vois, j'étais déjà en colère de te voir t'adresser à lui comme si vous étiez les meilleurs amis du monde, mais je le suis encore plus de t'entendre me mentir sans aucun scrupule.
- De toutes façons, quoique je dise, tu ne me croiras pas.
- Qui croirait un menteur? le défia Jun une pointe de sarcasme dans la voix, je te préviens, je ne te le dirais qu'une seule fois; Minghao m'appartient. Il est à moi et à personne d'autre. Alors ose poser tes sales pattes sur mon trésor et je te jure que je vais tellement te faire souffrir que même ta mère ne te reconnaîtra pas. Compris? acheva-t-il.
Il quitta la chambre sans même attendre de réponse, ne jugeant pas utile de l'écouter et retrouva l'extérieur pressé de rejoindre le parking.
***
Installé sur la banquette arrière depuis cinq bonnes minutes déjà, Minghao papotait amicalement avec Maxine lorsque Jun arriva pour s'asseoir à sa gauche.
- Ah bah enfin, j'ai faillit partir sans toi, le sermonna sa mère en démarrant le contact.
- Désolé je... me suis perdu, mentit-il.
- J'aurais mieux fait de t'accompagner, renchérit Minghao avant de reprendre sa conversation.
Durant les trois quarts du voyage, Maxine accapara entièrement Minghao, l'assomant de questions concernant sa nouvelle école, auxquelles il prit plaisir à répondre.
Jun, de son côté, s'ennuyait. Il fixait le paysage par la fenêtre sans même participer à la discussion. Ce soir, il voulait garder Minghao pour lui tout seul et sa mère l'en empêchait.
Son amant lui-même ne remarqua pas sa détresse, alors il décida de lui faire comprendre son trouble en agrippant de manière enfantine son index autour duquel il enroula sa main.
- Bah ça dépend des jours parfois c'est... s'interrompit Minghao en sentant la petite main saisir son doigt.
Il lança un regard en biais à Jun qui fixait toujours le plexiglas et attrapa sa main pour l'emprissonner entre les siennes.
- Oui donc je disais, on a pas les mêmes travaux tous les jours.
Le brun sentit son cœur s'affoler dans sa poitrine à cause de ce petit geste anodin. Le simple contact de leurs peaux le faisait frissonner tant il tenait à celui qui caressait à présent le dos de sa main, sans même s'en rendre compte. Il soupira sentant sa paume devenir moite, et la retira à regret, ne voulant pas que Minghao remarque sa gêne.
Malheureusement son amoureux en décida autrement et enlaça leurs doigts, lui compliquant la tâche.
Je l'aime tellement... songea Jun en étouffant son sourire dans sa manche de libre.
- Aller les gosses tout le monde dehors, ordonna Maxine lorsqu'ils arrivèrent à proximité de la maison.
Elle attendit que Minghao récupère sa valise pour ouvrir la porte du garage et rentrer la voiture.
- Donne, ordonna Jun en attrapant la poignée de la valise.
- Non elle est lour-
- Justement je veux pas que tu te fasses mal, grommela-t-il en entrant dans la maison.
- Bon, si ça te fait plaisir, accepta Minghao en le suivant.
Une fois la porte fermée, le son de la télévision leur parvint nettement et ils échangèrent un regard interloqué avant de se diriger vers le salon où Christophe s'était endormi sur le canapé.
- Papa... le réveilla Jun en secouant doucement son épaule.
Son géniteur cligna des yeux plusieurs fois avant de lui demander d'une voix comateuse:
- Alors c'était bien la cérémonie?
- Oui. Minghao reste dormir à la maison.
- Super pas de bêtises les garçons hein. Ne criez pas trop.
- Non non... répondit Jun en se dirigeant vers les escaliers.
Mais juste avant qu'il ne monte, Minghao attrapa sa manche et lui murmura:
- Jun... j'ai faim. J'ai rien mangé...
- Ah mais oui! Je suis bête. Bouge pas je vais voir ce qu'il y a dans le frigo. Tu peux aller te changer en haut. Laisse ta valise ici.
- Je fais comment pour me changer si je laisse ma valise en bas?
- Sers toi dans mon placard, lui indiqua-t-il en commençant à préparer un sandwich.
Son casse-croûte confectionné, il le disposa dans une assiette, rempli un verre d'eau et grimpa les marches quatre à quatre pour regagner sa chambre où Minghao avait revêti un de ses tee-shirts et un caleçon noir.
Pourquoi j'ai chaud...
- J'ai pris ce qu'il y avait...
- Non, non mais pas de soucis.
- Bah alors pourquoi tu me fixes comme ça?
Parce que tu m'as manqué.
- Je te fixe pas... Tiens c'est pour toi, nia-t-il avant de lui tendre l'assiette et le verre d'eau.
- Merci.
L'artiste s'installa en tailleur sur le lit et dévora d'une trempe le sandwich sans même prendre le temps de le mâcher. Jun le regarda faire, fasciné par ses yeux qui pétillaient dans la pénombre.
Lorsqu'il vint à bout de son repas, Minghao reposa l'assiette et le verre sur la table de nuit puis se tourna vers Jun qui cherchait de quoi s'habiller.
- Euh tu ne veux pas un bas? lui proposa-t-il.
- D'habitude je dors sans mais... si ça te dérange je peux en-
- N-non. C'est bon ça me dérange pas.
- T'es sûr?
- Oui. Tu... dors sans à l'internat? osa timidement le brun en se retournant les bras chargés.
- Quoi?! Non! Ça va pas! Jamais de la vie avec ce malade mental à côté? Plutôt crever!
Ouf...
- C'est juste chez moi et chez toi que j'en mets pas... Parce que on dort souvent nus ou à la limite avec un boxer donc...
- Chut!
- Je me tais, sourit mesquinnement Minghao en toisant Jun qui s'apprêtait à partir pour aller se changer.
- Mon ange...?
- Oui?
- Viens voir s'il te plaît...
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Je peux te demander un truc...?
- Bah évidemment?
- Tu me promets de répondre honnêtement même si... ça me blesse...
- Oui. C'est quoi ta question?
- J'ai un peu honte de te demander ça m-mais... est-ce que tu me... enfin...
- Je te?
- Tu me trouves beau?
Non mais c'est quoi cette question?! Je suis pas préparé moi! Je vais quand même pas lui dire tout ce que je pense. C'est beaucoup trop gênant à dire... et puis je... je peux pas c'est comme ça. Je suis pas bon pour dire ce que je ressens.
- J-je... je peux pas te répondre désolé, s'excusa Jun en sentant ses joues chauffer.
- Ah... d'accord, soupira Minghao alors que son cœur se contractait douloureusement, t'inquiètes je t'en veux pas. Je m'en doutais de toutes façons, au moins t'es assez gentil pour ne pas vouloir me vexer, murmura-t-il en s'allongeant avant de lui tourner le dos.
Il faut croire que Jooheon et cette fille avait raison même Jun ne me trouve pas beau. Je lui ai dit que je m'en foutais alors pourquoi ça fait si mal?
- Hein mais de quoi tu parles?
- T-tu... veux pas répondre p-parce que la réponse est non...
- Quoi?! Mais non non pas du tout! Je... je... bien-sûr que je trouve beau! hurla-t-il presque, tellement beau que... ça m'est arrivé d'être jaloux et... j'ai toujours peur de pas être à ta hauteur enfin ce genre de trucs débiles et... quand tu me regardes un peu trop longtemps j'ai mal au ventre...même si je suis pas malade et...
- Junhui...
- Qu-quoi? Me juge pas... je sais que c'est pas normal mais... j'y peux rien... devant toi je panique trop facilement...
- Merci, lâcha Minghao d'une petite voix avant d'enrouler ses bras autour du cou de son amant dont le cœur rata un battement.
- Tu sais d'habitude c'est toi qui me fait des compliments et comme je suis pas doué pour ça... je voulais pas dire de bêtises donc j'ai préféré ne pas répondre. Te moque pas hein...?
- Je ne vais pas me moquer, bougonna-t-il en collant son visage contre le torse de son amoureux.
- Pourquoi tu me demandes ça maintenant?
- Parce que cette semaine... j'étais pas bien et... je doutais beaucoup. J'avais besoin d'être rassuré.
- Mais... qui est-ce qui t'as fait douter...? C'est moi...? Pardon... je suis désolé... je t'assure que t'es le plus beau à mes yeux.
- N-non c'est pas toi. Enfin pas entièrement. C'est juste que j'ai reçu pas mal de critiques et on m'a comparé à toi... en disant que t'avais l'air d'un mannequin et que moi à côté-
- C'est faux. Je sais pas qui t'as dit ces conneries mais j'ai vraiment pas l'air d'un mannequin et toi... t'es sans doute plus beau que moi alors...
- Je suis pas du même avis. Pourquoi tu crois que les filles demandent toujours ton numéro?
- Parce que moi je suis pas effrayant?
- Jun...
- Je voulais faire une blague pardon, s'excusa-t-il en resserant son étreinte.
- T'as vraiment été j-jaloux de moi ou t'as simplement dit ça pour me faire plaisir?
- A-arrête ça m'embarrase... Je... oui j'ai été jaloux deux fois... mais... je...
- Quand ça?
- Je veux pas te dire c'est gênant...
- Dis moi, sinon j'arrête le câlin, le menaça Minghao.
- La première fois que je t'ai vu sortir de ces vestiaires... t'étais si charismatique et sûr de toi. T'as même pas pris le temps de lire ma lettre d'admission. J'étais admiratif de tout chez toi... rien que ta démarche était cool... Je me suis dit que j'aurais aimé te ressembler...
- C'est vrai? chuchota l'artiste incrédule.
- Hum.
- Et la deuxième fois?
- Non ça c'est hors de question que je réponde.
- S'il te plaît...
- Non!
- Mon amour...
- Ça marchera pas.
- Aller, pour te faire pardonner de m'avoir fait peur cette semaine.
- Non je p-peux p-pas... J'ai honte... bafouilla Jun en abandonnant Minghao pour cacher son visage dans l'oreiller.
Le sportif s'approcha de lui et fit courir ses doigts le long de sa colonne ce qui provoqua une multitude de frissons dans le cou de Jun qui gémit en le sentant mordiller son oreille.
- Ah...
- Dis moi ou je continue.
-D-d'accord d'accord! C'était quand... je l'ai vu p-pour la première fois, déballa-t-il après avoir cacher son visage dans ses mains.
- Quoi donc?
Le brun découvrit juste assez ses yeux pour les diriger à l'endroit concerné et Minghao rougit en voyant de quoi il parlait.
- La première fois qu'on a fait l'amour?
- N-non... quand... on était aux toilettes et que...
- C'est vrai?!
- O-oui...
- Mais pourquoi?
- Parce que... t'étais mieux que
m-moi... enfin... elle était p-plus... je p-peux p-pas le d-dire, bégaya-t-il en enfouissant à nouveau son visage écarlate dans le coussin.
- Imposante? l'aida Minghao en caressant son dos pour le rassurer.
Jun hocha la tête en guise de réponse et sentit les lèvres de son voisin rejoindre sa joue.
- C'est mignon. Tu faisais bel et bien un complexe...
- Oui... quand tu m'as surpris... et que tu m'as taquiné en disant que je me sentais inférieur j'ai cru que tu lisais dans mes pensées.
- Je peux te confier un truc?
- Quoi? demanda l'adolescent en tournant la tête vers le doux visage de celui qu'il aimait.
- Complexe pas, parce que mini Jun je l'aime comme elle est, lui sourit Minghao avant de déposer un tendre baiser sur ses croissants de chair.
Jun prit part au baiser et lorsque Minghao y mit fin, il rouvrit les yeux pour le découvrir à seulement quelques millimètres de son visage.
Merde merde merde... Me regarde pas comme ça!
- Je vais... me changer, se précipita-t-il en quittant le lit, le feu aux joues.
Il s'enferma dans la salle de bain et posa une main sur sa poitrine, tentant de calmer les battements de son cœur qui étaient bien trop hauts.
N'y parvenant pas, il se rinça le visage à l'eau froide et arriva finalement à retrouver un teint naturel. Il se changea ensuite mais alors qu'il traversait le couloir pour rejoindre sa chambre, il songea au fait que Minghao, tout comme lui, avait probablement envie de le faire. Cela faisait une semaine qu'ils ne s'étaient pas vus et même si cela paraissait peu, ses simples baisers l'avait rendu toutes choses.
Il entra donc dans sa chambre, sur la pointe des pieds, s'attendant à trouver un bel apollon torse nu mais découvrit à la place un petit bébé endormi.
Il n'était parti que dix minutes et déjà Minghao avait trouvé le sommeil.
Sa semaine a du être horrible pour qu'il soit si fatigué... Je m'en veux tellement de l'avoir délaissé alors qu'il avait besoin d'être rassuré, se réprimanda Jun en se couchant à côté de lui.
Il observa son visage endormi et se surpris à dériver sur son tee-shirt légèrement échancré. Un fourmillement familier s'accompagna de cette vue alléchante et il ferma les yeux honteux d'avoir épié ainsi son amoureux.
Où est-ce que je regarde?! Merde... j'ai mal... il faut que je fasse un truc, constata Jun en vérifiant que Minghao dormait.
Il pria le ciel pour que celui-ci ne se réveille pas et glissa sa main dans son caleçon.
J'ai tellement honte de faire ça à côté de lui mais... je peux pas faire autrement.
LE MULTIMÉDIA DE MINGHAO EST BEAUCOUP TROP HOT JE MEURS.
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