Chapitre 31: Anxiété?
- Voilà comme ça, verse doucement...
- Jun attention le...!
- Trop tard, souffla Minghao.
Jun détacha son regard du bol qu'il tenait entre les mains et le reporta sur le sol. Il se rendit compte de sa maladresse en voyant Maxine se baisser pour ramasser les noisettes éparpillées sur le sol.
- Ah merde!
- Jun! Comment tu parles?
- Désolé c'est sorti tout seul.
- Aide donc ta mère à nettoyer ta connerie.
- Minghao! Comment tu parles?
- Désolé madame...
- Bien fait, le railla Jun en jetant une poignée d'arachides à la poubelle.
- T'es encore plus maladroit que Mingyu... À ce stade là ça devient grave.
- La faute à qui?! Vous me mettez la pression avec vos conseils nuls. Et maman pour la centième fois laisse moi seul avec Minghao, râla Jun.
- Je ne vois pas en quoi je gêne, vous ne comptez pas fricoter dans ma cuisine alors je peux rester!
- Maman... insista-t-il d'une fois suppliante.
- Bon si tu insistes, soupira Maxine avant de quitter la cuisine, au fait...
Elle s'arrêta-t-elle sur le pas de la porte.
- Hum? répondit son fils, toujours concentré sur ce qu'il faisait.
- Minghao reste dormir ce soir?
- Euh non je ne veux pas vous-
- Il est déjà 19 heures passé...
- Ah mince! Je n'ai pas vu l'heure, je vais rentrer, murmura-t-il avec un sourire poli.
Jun releva la tête de sa préparation et le dévisagea d'un regard froid.
- Euh finalement... je veux bien abuser de votre charité si ça ne vous dérange pas, se reprit Minghao en mélangeant le beurre et le chocolat noir.
Un sourire victorieux sur le visage, Jun retourna à son praliné comme-ci de rien n'était.
- Bon et bien je n'y vois pas d'inconvénient. Préviens tes parents et... ah si! Une dernière chose!
- Quoi encore? se plaignit Jun.
- Quand vous faites vos petites affaires à quatre heures du matin, pensez à baisser le volume. Non parce que à entendre des cris à cette heure-ci, les voisins vont finir par penser que je te maltraite, acheva Maxine en tournant les talons.
En entendant le rire moqueur de sa mère, Jun fit tomber la cuillère qu'il tenait dans le récipient métallique face à lui.
M-merde...
Le rouge s'empara de lui, et il se racla la gorge, totalement décontenancé face à la situation.
Il s'attendait à ce que Minghao face une réflexion mais remarquant que celle-ci ne venait pas, il se retourna pour lui adresser la parole.
Cependant aucun mot ne sortit de sa bouche lorsqu'il se retrouva confronté à une facette de Minghao qu'il ne voyait que très rarement. Si ce n'était jamais.
Minghao était pétrifié sur place, le teint cramoisi et semblait baragouiner quelque chose d'incompréhensible.
En l'observant ainsi, Jun éprouva une pointe de pitié pour son petit-ami et tenta de le distraire en posant sa main sur son épaule.
- M-minghao... ça va?
Aussitôt sa question posée, Minghao se rua dans ses bras en blottissant sa tête contre son torse.
- Jun... à cause de toi je viens de me prendre la pire honte de ma vie, lui reprocha-t-il la voix tremblante.
- Quoi?! J'ai rien fait.
- À ton avis, quel est celui de nous deux qui fait le plus de bruit quand on-
- Ne finit pas ta phrase! C'est m-moi...
- Putain... ma belle-mère nous a entendu...
- C'est bon ma mère est hyper cool avec ça. Et d'ailleurs qui te dit qu'elle deviendra ta belle mère?
- Parce que tu m'épouseras.
- À condition que t'enlèves ta tête de là et que tu me montres ton adorable bouille honteuse.
- Hors de question. Et je ne suis pas adorable. Loin de là.
- Bon, peut-être que ce n'est pas l'adjectif te qualifiant le mieux, mais montre-moi quand même ta p'tite tête, supplia Jun en relevant le visage de Minghao.
Minghao détourna le regard, gêné de la couleur qu'avaient pris ses joues et agrippa fermement les mains de Jun. C'était la première fois qu'il se sentait aussi mal à l'aise devant Jun. Il avait plutôt l'habitude que ce soit Jun qui gémisse d'embarras mais face aux commentaires de Maxine, il n'avait pas pu s'empêcher de réagir autrement qu'en rougissant furieusement. Ses jambes tremblaient et son cœur battait à toute vitesse mais Jun mit fin à sa souffrance en plantant ses lèvres sur sa bouche tremblante.
Leur passion prit le dessus, et Minghao se retrouva bientôt à mordiller sa lèvre inférieure. Jun passa ses bras dans son dos et se mit à couiner timidement.
- Pas dans ma cuisine! hurla Maxine du salon.
Instantanément leur bouches se séparèrent, laissant le silence, ponctué des bips sonores du frigo, reprendre sa place.
22 heures.
Les deux adolescents avaient achevé leur repas en compagnie de Maxine qui n'avait pas hésité à qualifier leurs chocolats de détectables. Cependant le choix s'étant restreint, ils ne lui avaient proposé que du chocolat noir, au plus grand bonheur de Minghao qui s'était régalé. La boîte avait été vidée en vingt minutes et même si Maxine avait insisté pour que Jun en laisse à Christophe, seules les miettes étaient restées.
Minghao avait continué à s'excuser maintes fois pour ses remarques et Jun avait fermé les yeux dessus, le remerciant de l'avoir aidé à s'améliorer.
- Ah au fait!
- Hum?
- J'ai failli oublié...
- Quoi donc? sourit Minghao allongé sur le lit de Jun, un crayon en main.
- Je t'ai acheté un truc... pour... euh...
Minghao sentit une pointe de culpabilité lui brûler la poitrine. Lui n'y avait même pas pensé.
- Mais mon cœur! Il fallait pas! Je t'ai rien acheté... j'ai l'air débile, constata-t-il en abandonnant son croquis pour se redresser, qu'est-ce que c'est? demdanda-t-il, tout de même curieux.
Jun farfouilla dans son placard et au bout de cinq minutes parvint finalement à extirper le paquet.
- Il était bien caché.
- Ouais euh... je voulais pas que ma mère le trouve en fait.
- Ah ouais? Pourquoi ça?
- O-ouvre et tu verras, balbutia Jun en lui tendant le cadeau.
À la hâte, Minghao défit l'emballage et resta pantois en découvrant cinq DVDs numéroté de un à cinq, tous rangés dans une boîte blanche.
- C'est des films? demanda-t-il surpris.
- En quelque sorte... enfin... je sais pas trop comment t'expliquer... c'est pas des... Raaah! s'exaspéra Jun en enfouissant sa tête dans l'un de ses oreillers.
Impatient, Minghao se rapprocha, caressa sa nuque puis finit par chuchoter au creux de son oreille:
- C'est des pornos?
Face à l'absence de réponse de Jun, il comprit ce qu'il pensait être une blague au départ, n'en était pas une.
- M-me juge pas... j'ai m-mes raisons pour t'avoir acheté ça, bégaya honteusement le brun.
- Ah oui? Et quelle sont-elles? Et ne crois pas que ton cadeau ne me plaît pas. C'est juste... atypique disons. De toute façon tout ce que vient de toi me plaît alors bon...
- Tu... te rappelles la dernière fois que je suis venu chez toi... à un moment donné tu es sorti pour t'engueuler avec ton frère, commença Jun mal à l'aise.
- Hum?
- J'ai en quelque sorte... euh... fouillé dans tes affaires. Désolé! Je sais que j'aurai pas dû... C'était impoli et j'avais pas le droit! Mais la curiosité était plus forte que tout, tenta-t-il de se justifier en évitant le regard de Minghao qui s'arrondissait au fur et à mesure du récit.
- Ne me dis pas que-
- Et je suis tombé sur ta boîte en plastique...
- Merde. C'est gênant.
- Et j'ai commencé à regarder tes DVDs avant de comprendre ce que c'était-
- Arrête toi là, je veux pas passer pour un... voilà quoi...
- Attends! Laisse moi finir! Sinon tu comprendras pas. Et donc j'ai vu qu'ils étaient classés, enfin étiquetés. Donc j'en ai conclu que tu les avais tous vu. Alors j'ai décidé de t'en acheter des nouveaux pour... quand... on sera séparés l'année prochaine.
Rouge pivoine, Minghao écoutait les paroles de Jun sans pour autant oser relever ses yeux vers lui.
Quel con j'ai été de laissé traîner ces trucs. Pour qui je passe maintenant?! Il doit sûrement être en train de me juger... Fait chier.
- Minghao?
- Q-quoi?
- Tu... c'est bizarre à demander mais tu... aimes ce genre de trucs? Non parce que si jamais je peux toujours les rendre.
- N-non. C'est bon je vais les garder, décida-t-il en les fourrant dans son sac de cours.
Attentif, Jun remarqua la teinte rosée qu'avaient prise ses joues et se sentit mal d'avoir violé son intimité.
- Désolé d'avoir fouillé dans ton placard. Je sais que j'avais pas le droit.
- Non c'est rien. Je suis juste affreusement gêné et en plus je dois passer pour un pervers à tes yeux maintenant.
- C'était déjà le cas avant.
- Jun! s'exclama Minghao, le visage en feu.
- Je rigole, je rigole. Non, je m'en fous. Tu regardes ce que tu veux. Et puis t'es pas le seul mec à faire ça. Et arrête d'avoir honte. Parce que dans l'histoire c'est moi qui avait l'air ridicule à acheter ces DVDs. Le vendeur m'a même demandé ma carte d'identité alors bon.
Sur cette dernière information, Minghao imagina la scène et ne put retenir son rire qui franchit bruyamment la barrière de ses lèvres. Il se rallongea sur la matelas tout en enroulant ses bras autour de son ventre tant la crise lui tenaillait les boyaux.
- Oui bon ça va, c'est pour toi que je l'ai fait. Alors dépêche toi de me faire un câlin.
Minghao se plia à sa demande et s'empressa d'étouffer Jun d'amour, en dévorant ses joues de baisers papillons.
- Tu es fatigué? lui demanda-t-il sans desserrer son emprise.
- Pas vraiment.
- Ça te dit qu'on s'en regarde un? proposa-t-il simplement en attrapant une des boîtes au hasard.
Aussitôt, Jun sentit ses mains devenir moites. Il n'avait pas envisagé cette option là et le sourire pâle se dessinant sur son visage, prouvait qu'il n'était pas à l'aise.
- Euh... je... bah... euh...
- Tu ne veux pas? Si c'est non c'est pas grave hein.
- C'est juste que j'en n'ai jamais vu, avoua-t-il d'une minuscule voix, à peine audible.
- Quoi?! s'étonna Minghao.
- Chhhuuuut. Ma mère dort!
- Comment ça? reprit-t-il complètement abasourdi.
- Te moque pas... poursuivit Jun en en se pinçant les lèvres.
- Mais non mon ange...
- Bah j'ai jamais pensé à en regarder à vrai dire...
- Mais comment tu fais pour te... soulager entre guillemet? demanda-t-il curieux.
- Je me... touche pas, bafouilla Jun, honteux de sa révélation.
- Hein?! s'écria Minghao.
- CHUT!
- Oui pardon... c'est juste que ça me paraît impossible. Mais t'as jamais été tenté de...
- Non.
- Même pas par curiosité?
- Bah c'est à dire que quand t'es dans un hôpital où des infirmières entrent dans ta chambre toutes les deux minutes, c'est assez compliqué.
- Ah oui... je vois. Mais, attends, ça veut dire que depuis que t'es avec moi tu t'es jamais masturbé?
En entendant sa question, Jun tritura nerveusement ses doigts tout en fixant le mur opposé.
- Utilise pas ce mot...
- Bah j'utilise quoi alors?
- Trouve un synonyme!
- Branler?
- Je préférais encore le précédent.
- T'es dur en affaire. Mais essaye pas d'éviter ma question.
- B-bah si... bien-sûr que depuis qu'on est ensemble je...
- Mais je comprends pas, comment ça se fait que d'un coup d'un seul ça te soit venu comme ça?
- Je peux p-pas te dire, balbutia Jun en se recroquevillant sur lui même.
- Mon amour, je suis curieux moi aussi. T'as fouillé dans mon placard, à moi de fouiller dans tes secrets.
- B-bon, tu te souviens de la fois où tu m'as demandé de tenir tes plans quand t'es allé aux toilettes... et que j'ai accidentellement r-regardé, commença-t-il en grattant son avant-bras.
- Hum?
Minghao le dévisagea attendant la suite, sans prêter attention à sa main dont les ongles s'enfonçaient un peu plus dans sa chair alors qu'il parlait.
- Bah le soir j-je... enfin... bégaya Jun en continuant de frotter sa peau déjà à sang, j'ai repensé à ce que j'avais vu et je me sentais pas bien, avoua-t-il en fixant son avant-bras rougi, et... je savais pas trop quoi faire... alors automatiquement je... tu vois quoi...
- Non je vois pas, se moqua Minghao, un sourire espiègle aux lèvres.
- A-arrête, rougit son petit-ami en enfonçant davantage ses ongles dans sa plaie.
- Je t'écoute mister Wen.
- Je me suis touché... p-parce que...ça me faisait mal... s'emballa-t-il à toute vitesse en fermant les yeux.
Minghao le scruta minutieusement avant de réaliser qu'à cette époque là, ils n'étaient pas encore en couple. L'idée d'imaginer Jun dans cet état à cause de lui, alors qu'il ne lui avait même pas avoué ses sentiments, lui donna chaud d'un coup.
Il tira sur le col de son tee-shirt avant d'une fois de plus, taquiner le restant de ce qu'était devenu Jun.
- Mais à cette époque on n'était pas-
Son regard se perdit sur la peau de Jun et un cri de panique franchit ses lèvres.
- Mais Jun t'es malade, qu'est-ce que tu fais?! hurla-t-il en arrachant vivement la main qui cachait à présent la blessure causée par son stresse.
- Q-quoi..? demanda Jun, d'un air penaud en tirant sur les manches de son tee-shirt pour couvrir ses rougeurs.
- Donne moi ton bras!
- N-non...
De force, Minghao attrapa sa manche et la releva d'un coup sec avant d'observer sous toutes les coutures l'état de sa peau meurtrie.
- J'ai de l'urticaire, se justifia Jun en détournant le regard.
- Mais depuis quand? Tu n'avais pas ça avant.
- Euh bah si. Mais ça s'est calmé entre temps et ça reprend quand je suis stressé.
- Parce que tu es stressé?
- N-non. Enfin... si..
- Pourquoi? C'est à cause de moi? paniqua Minghao en rabaissant le tissu sur son avant bras.
- N-non. C'est juste que... je suis pas à l'aise de te parler de ce genre de truc. J'ai peur que tu me juges...
- Mais Jun tu sais que-
- Oui, je sais que je devrais pas penser de tels trucs. Mais j'y peux rien. C'est plus fort que moi.
Minghao soupira longuement avant de déposer sa tête au creux du cou de Jun.
- Tu changeras jamais...
- Non.
- Mais tu as ça depuis quand?
- Depuis que... on a rompu. J'étais tellement contrarié et dépité que l'anxiété m'a gagné. Résultat, je me grattais tout le temps et j'ai fini par avoir des plaques comme ça un peu partout sur le corps.
En entendant ces mots, Minghao ferma les yeux. Le douloureux souvenir de leur séparation refit surface et il réalisa une fois de plus, à quel point son choix avait été une belle connerie. Alors qu'il se sentait si bien auparavant, la souffrance l'attaqua. Elle se planta dans son ventre, ses cotes, son cœur.
- Quel con j'ai pu être... chuchota-t-il en se crispant dans l'espoir de retenir ses larmes de regret.
- Minghao, c'est pas de ta faute...
- Celle de qui alors? Hein?
- Arrête. S'il te plaît. Je ne t'en veux plus et tu ne m'en veux plus alors arrêtons de penser à "ça", bougonna Jun en enlaçant leurs doigts.
Minghao détailla leur mains entrelacées et finit par déposer ses lèvres contre le dos de celle de Jun.
Rassuré, il sourit contre sa peau sous le regard attentif de Jun dont le cœur martelait sa poitrine.
- Bon allez, on le regarde ce film?
- Mais mon amour si tu-
- Il y a une première fois à tout. Et puis je préfère le regarder avec toi plutôt qu'un autre.
Désolée, je suis pas régulière j'ai très peu de temps avec ma correspondante mais j'essaie quand même de publier.
J'espère que vous avez aimé ce chapitre ^^.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro