J'ai souvenir de Vous, vos sentes solitaires
Sont des sources d'amour et des sources de joie.
Il faut les parcourir et en fouler les terres
Pour goûter l'infini de cette âme des bois.

J'ai souvenir de Vous, vos brises parfumées
Sont le don de ce sol et l'arôme du ciel ;
Et la tiédeur des bois aux sentes embaumées
Ont la douceur des nids et la senteur du miel.

J'ai souvenir de Vous, votre sylphe est humaine
Car dans son grand amour elle fait des folies.
Il faut la regarder comme une magicienne
Qui conserve en secret les fleurs les plus jolies.

J'ai souvenir de Vous, votre forêt s'anime
Depuis que les sûriers ont captivé la nuit.
La Lune et sa blancheur, dans un colloque intime,
Vont semer la clarté à l'écart de tout bruit.

J'ai souvenir de Vous, une étoile s'allume
Dans un ciel pur et bleu au fond de la forêt.
Sa clarté, fleur d'Azur, s'étend puis se consume
Après avoir donné son plus sublime attrait.