J'ai souvenir de Vous, ah cherchons le bonheur
Au sein de vos grands bois, dans la verte forêt !
Si l'ouest scintillant s'éloigne du malheur,
C'est qu'un foyer très cher au loin nous apparaît.

J'ai souvenir de Vous, et ma joie est extrême
Quand tout paraît fléchir en notre humanité,
Car votre paix ici est une paix suprême
Et l'âme de vos bois est sa fraternité.

J'ai souvenir de Vous, un temps viendra peut-être
Où tous vos bois seront les séjours des heureux ;
Où dans notre imparfait chacun viendra renaître
Pour cueillir en nos cœurs ce Songe harmonieux.

J'ai souvenir de Vous, mon Dieu vous êtes belle
Et rien n'a pu encor abolir votre chant !
La mer a reculé, votre âme est immortelle,
Les traits que vous aviez sont intacts et charmants.

J'ai souvenir de Vous, restez ici ma muse...
Le secret de ces lieux s'éclaire par moment :
Dans le dédale aimé de leur ardeur confuse,
Un cygne apparaîtra pour votre enchantement...