L'aube vient de jaillir tout au fond de la plaine
Et va toucher sans bruit l'azur de la forêt.
Son intense clarté s'annonce souveraine,
Le long des noirs sentiers où l'ombre disparaît.

J'ai souvenir de Vous, quand l'aube s'illumine.
La forêt dans un songe avive sa beauté
Et sous un ciel d'azur tout chargé de résine,
Elle frémit d'amour au sein de la clarté.

J'ai souvenir de Vous, ah votre aube est charmante,
À l'orée des Grands bois, près des vertes prairies !
Comment ne pas sentir cette ferveur aimante
Qui dit à notre cœur le secret des Patries ?

J'ai souvenir de Vous, une clarté s'entrouvre,
Jaillie dans le sous-bois tout au fond de la nuit.
L'ombre de la forêt sans cesse la recouvre,
Pour que monte le jour quand s'éteindra minuit.

J'ai souvenir de Vous, l'aube qui vient de naître,
M'apporte à chaque pas des éléments d'amour.
Je sais qu'un noir sentier là-bas va disparaître,
Afin qu'un bleu d'azur règne tout alentour.

Mais ta mission d'un jour prend corps et s'illumine,
À l'instar d'un bonheur qui ne doit pas finir.
Car le passant charmé à travers toi chemine
Et te dit son adieu pour bientôt revenir.

Et ainsi vont tes jours ; ce grand geste éternel
Assure à ton Génie sa sublime durée.
Le sable est ton mentor ; il sera fraternel...
Ta marche vers le Beau est toujours assurée...