Des pas résonnèrent sur le sol en marbre, nets et autoritaires, comme une mélodie froide annonçant une confrontation imminente.

La poignée de la porte s'abaissa dans un cliquetis presque menaçant, et la porte s'ouvrit, révélant Dimitri , imposant dans son costume noir, le visage grave et impeccablement rasé.

Son regard, vert et perçant, se fixa immédiatement sur la silhouette fragile d'Emily , recroquevillée au bord du lit.

Il s'avança de quelques pas, la lumière dorée du lustre dans le couloir dessinant des ombres sur ses traits durs.

— Que se passe-t-il ? demanda-t-il d'une voix basse, mais teintée d'impatience, ses yeux rétrécissant légèrement alors qu'il scrutait son visage pâle et visiblement marqué par la douleur.

— Pourquoi n'es-tu pas descendue ? Les invités sont rassemblés dans le hall, attendant que la fête commence, et je te veux à mes côtés.

Quel est le problème ?

Il s'arrêta, son regard s'assombrissant lorsqu'il sembla remarquer la tension palpable dans l'air.

Il plissa les yeux, comme pour percer le mystère qui se déroulait devant lui, avant d'ajouter d'un ton plus inquiet :

— Es-tu malade ?

Emily releva lentement les yeux vers lui, mais elle ne répondit pas immédiatement.

Sa poitrine se soulevait à peine sous le poids d'une douleur qu'elle peinait à contenir.

Une douleur sourde, mais intense, qui résonnait en elle comme une lame plantée directement dans son cœur.

La nouvelle qu'elle venait d'apprendre avait changé tout ce qu'elle croyait savoir sur Dimitri .

Elle inspira profondément, cherchant à calmer la tempête d'émotions qui menaçait de la submerger, avant de se lever du lit avec une lenteur calculée.

Son regard, empreint de tristesse et de défi, se fixa sur Dimitri , qui la dominait toujours par sa stature imposante.

— Dis-moi, Dimitri , commença-t-elle d'une voix tremblante mais chargée de reproches, as-tu déjà eu l'intention d'acheter Bennett Jewellery ?

Ou bien m'as-tu amenée ici, en Grèce, pour me faire ta maîtresse, me laissant croire que les problèmes de mon père étaient résolus... alors que tout ce temps, tu savais que c'était toi qui avais ordonné à Apaex Wealth Management de ne pas procéder à l'achat ?

Dimitri resta immobile, mais une lueur indéfinissable brilla brièvement dans ses yeux avant que son masque ne retombe, et son expression devienne impénétrable.

Pourtant, ce moment de vulnérabilité, aussi fugace soit-il, avait suffi à Emily .

Elle comprit tout.

Son cœur se brisa une fois de plus, la douleur devenant presque insoutenable.

Elle avait été encore une fois de plus bête

Quand apprendrais-je que les hommes ne valent pas le chagrin qu'ils causent ? pensa-t-elle, serrant les poings pour retenir ses larmes.

Sa voix se brisa lorsqu'elle reprit :

— Ma mère m'a appelée pour me dire que la banque avait pris possession de la maison .

Les officiers viendront demain pour les expulser.

Dimitri fronça les sourcils, une ombre de confusion traversant ses traits.

— Les banques n'émettent généralement pas d'ordres d'expulsion à moins qu'il n'y ait de sérieux retards dans l'hypothèque.

— Mon père n'a pas payé les versements depuis des mois, répliqua Emily d'un ton sec.

Tout son argent était dans l'entreprise.

Je te l'ai déjà dit.

Tu savais que mes parents risquaient de perdre leur maison ?

Il hésita une fraction de seconde avant de répondre :

— Je ne pensais pas que c'était si imminent.

Emily émit un rire sans joie, amer et coupant.

— Non... je suppose que tu pensais pouvoir me garder un peu plus longtemps avant que je découvre que tu n'es rien d'autre qu'un menteur.

Elle ignora l'éclair de colère qui passa sur le visage de Dimitri et continua, sa voix pleine de reproches :

— Mon père a informé la banque que  Apaex Wealth Management allait acheter Bennett Jewellery , et que, dès que les papiers seraient signés, il paierait l'hypothèque de la maison .

Mais quand la banque a contacté Apaex Wealth Management , on leur a dit qu'aucune vente n'aurait lieu.

Il y a dix minutes, j'ai parlé à Dean Lawson

Il m'a confirmé que l'achat avait été annulé sur l'ordre direct du propriétaire de l' enterprises... autrement dit, toi.

Un silence lourd s'abattit sur la pièce.

Dimitri , malgré son masque impassible, semblait peser chaque mot qu'elle venait de prononcer.

Mais le fait qu'il ne nie pas son accusation était pour Emily la confirmation ultime.

Elle sentit son cœur se briser un peu plus, comme si un couteau s'enfonçait davantage dans sa poitrine.

Le poids de la vérité était insoutenable, et pourtant, elle n'avait plus la force de fuir.

Emily sentit ses mains trembler alors qu'elle se tenait droite face à Dimitri , ses paroles résonnant encore dans l'air.

— Tu as détruit la vie de mes parents, et je ne te pardonnerai jamais, avait-elle déclaré, sa voix brisée par l'émotion.

Dimitri fit un pas vers elle, ses traits durs masquant une agitation intérieure qu'il ne voulait pas admettre.

Mais lorsqu'elle recula instinctivement, il s'arrêta, comme frappé par un mur invisible.

Il inspira profondément avant de parler, un calme glacé imprégnant ses mots.

— Tu tires des conclusions hâtives si tu me donne une chance d'expliquer...

Mais elle le coupa, sa voix montant d'un cran, pleine de colère retenue depuis trop longtemps.

— De la même manière que tu m'avais permis de me défendre contre les accusations absurdes de ta sœur ? demanda-t-elle, la mâchoire serrée.

Tu n'as jamais voulu entendre ma version des faits, Dimitri .

Pas une seule fois.

Tu as préféré croire ces mensonges et me punir pour quelque chose que je n'avais pas fait.

Dimitri ouvrit la bouche, mais Emily ne lui laissa pas le temps de répondre.

Ses yeux étaient embués de larmes, mais ils lançaient un feu qui le déstabilisa.

— Dans ta quête de vengeance, tu m'as utilisée tu as exigé que je devienne ta maîtresse pour satisfaire ton orgueil blessé.

Et maintenant, la pire des trahisons...

Sa voix se brisa, et une larme solitaire roula sur sa joue.

— Tu m'as menti, Dimitri tu as détruit ce qu'il restait de ma confiance.

Un silence lourd tomba entre eux, seulement troublé par le bruit du vent contre les fenêtres de la suite luxueuse.

Dimitri fit un pas en arrière, une main passant nerveusement dans ses cheveux bruns.

Ses yeux verts, autrefois si perçants, semblaient vaciller, un mélange de culpabilité et d'impuissance.

— Écoutez-moi, murmura-t-il fermement.

Je l'admets, lorsque je t'ai amenée en Grèce, je n'avais aucune intention d'aider ton père.

Ma sœur a subi des blessures terribles, et... comme tu le sais , je croyais que tu étais en partie responsable.

Les journaux regorgeaient de rumeurs... de ta réputation de voler les maris d'autres femmes.

Je voulais que tu souffre comme je croyais que tu avais fait souffrir Isabelle.

Il hésita, jetant un coup d'œil à son téléphone qui vibrait sur la table.

L'impatience se lisait sur son visage, mais il ignora l'appel.

— Mais tout a changé quand je t'ai emmenée au lit, reprit-il, sa voix plus basse, presque rauque.

Ce que nous avons partagé... c'était réel.

Le plaisir, l'intensité... tu m'as bouleversé, Emily.

Et quand j'ai découvert que tu étais vierge, que je m'étais trompé sur ton compte, j'ai immédiatement appelé Logan harper pour renverser ma décision concernant Bennett Jewellery

Les souvenirs d'Emily défilèrent dans son esprit : les nuits passionnées, les promesses murmurées dans l'obscurité.

Mais ces souvenirs étaient ternis maintenant, contaminés par la découverte de son mensonge.

Elle secoua la tête, incrédule.

— Je ne te crois pas, murmura-t-elle, la voix étranglée.

Dean Lawson m'a dit que tu  n'avait jamais eu l'intention d'acheter Bennett Jewellery .

L'un de vous ment, et je ne pense pas que ce soit lui.

Dimitri fronça les sourcils, sa colère éclatant comme une vague.

— Tu me traites de menteur ? demanda-t-il, ses yeux lançant des éclairs.

Je ne sais pas pourquoi Dean Lawson a dit cela, mais je t'assure qu'il y a eu un malentendu.

Mais Emily n'écoutait plus.

Elle se détourna, attrapa sa valise et ferma les yeux pour retenir les larmes qui menaçaient de couler à nouveau.

Elle voulait partir, fuir cet homme qui avait piétiné son cœur.

— Je dois partir, dit-elle d'une voix plate, se dirigeant vers la porte.

Dimitri, désespéré, l'attrapa par le bras, la forçant à le regarder.

— Tu n'oublies rien ? demanda-t-il, son ton étrangement calme.

Elle fronça les sourcils, confuse.

— J'ai laissé le collier que tu m'as offert sur la table de chevet.

Mais il secoua la tête, un sourire sans joie jouant sur ses lèvres.

— Pas le collier... la robe.

La tension monta d'un cran.

Emily sentit un frisson parcourir son échine devant l'étincelle dans ses yeux, cette étincelle qui promettait qu'il n'aurait aucune hésitation à la déshabiller lui-même.

Mais elle refusa de montrer sa peur.

D'un geste lent et calculé, elle fit glisser la fermeture éclair dans son dos, laissant la robe tomber à ses pieds.

Dimitri la regarda, une lueur de désir passant fugacement dans son regard, mais Emily le coupa d'un ton glacial.

— Félicitations, Dimitri.

Tu es vraiment doué pour appuyer sur les bons boutons, n'est-ce pas ?

Elle se détourna, ramassa ses vêtements de rechange et les enfila rapidement, refusant de croiser son regard à nouveau.

Mais avant de quitter la pièce, elle se retourna une dernière fois.

— Combien de temps avais-tu prévu que notre relation durerait ? demanda-t-elle d'une voix tremblante.

Dimitri détourna les yeux, ses traits se durcissant.

— Je n'avais jamais prévu que ça dure, répondit-il finalement.

Quelques semaines de soleil, de mer et de sexe... c'est tout ce que j'ai toujours voulu.

Le petit espoir qu'Emily avait encore s'éteignit, laissant un vide insupportable dans sa poitrine.

Sans un mot de plus, elle quitta la suite, laissant derrière elle l'homme qui avait brisé son cœur.

Au moment où Emily est arrivée à l'aéroport, elle avait raté le dernier avion , mais elle était si désespérée de quitter Mykonos qu'elle a pris le vol suivant pour un autre pays et, après une nuit blanche au terminal, a obtenu une place sur le premier vol pour Florence le lendemain matin.

Lorsque le taxi a franchi les portes de la maison , elle a imaginé qu'elle verrait des voitures officielles dans la propriété, mais pour son soulagement, seule la voiture de son père était là.

— Ils ne sont pas encore arrivés, alors ? murmura-t-elle quand sa mère ouvrit la porte, pleurant à la vue.

— Où est Philipe?

— Il déballe répondit sa mère , en se séchant les yeux.

— Déballer ? mais ... je pensais que vous deviez sortir avant midi ?

— Non sa mère a secoué la tête, l'air très confuse nous pouvons rester.

Apparemment, l'argent pour Bennett Jewellery a été déposé sur notre compte bancaire hier soir, et aujourd'hui, tôt, ton père a remboursé l'hypothèque.

Je ne comprends pas ce qui se passe, mais ton père dit que tout est réglé.

N'est-ce pas merveilleux, chérie ? sa mère a souri.

— Oui, c'est merveilleux  a accepté Emily.

Pourquoi Dimitri avait-il fait ça ? se demanda-t-elle.

Avait-elle blessé son orgueil en le traitant de menteur ?

— Comment va papa ?
— Soulagé...

Il a admis qu'il n'avait pas bien dormi depuis des mois sa mère soupira.

— J'ai d'autres nouvelles tante Catherine est décédée pendant son sommeil il y a deux jours.

Elle avait 92 ans, tu sais , même si elle disait à tout le monde qu'elle avait 87 ans.

Son chat est entré dans la pièce, le cul haut, et a sauté sur les genoux de Emily, ronronnant bruyamment alors qu'elle enfouit son visage dans sa fourrure douce.

sa mère lui a caressé l'épaule et a pris une boîte de mouchoirs.

— Je suis désolée, chérie je sais à quel point tu aimais ta tante murmura-t-elle, inconsciente que les larmes d'Emily n'étaient pas seulement pour sa tante, mais pour le Grec énigmatique qui avait volé son cœur.