❝ Chère moi,

Voici une check-list des choses auxquelles je dois penser pour aller mieux.

✓ Trouver un job
✓ Trier les affaires de Papa
✓ Réunir ma famille
✓ Refaire ma chambre
☐ Faire mon deuil (P4L)
☐ Ne plus me rendre au Château
☐ Arrêter de penser à eux
☐ Brûler Tannyhill
☐ ̶N̶e̶ ̶p̶l̶u̶s̶ ̶p̶e̶n̶s̶e̶r̶ ̶à̶ ̶l̶u̶i̶
☐ Me pardonner

Liste non-exhaustive mais essaie de la respecter s'il te plaît, que tu tiennes au moins ta propre parole. Maria m'a forcé écrire ce qui me rongeait de l'intérieur, mais comment mettre des mots sur des sentiments qu'on ne peut même pas décrire ?

A force de tout remettre à demain, je ne sais plus ce que je dois faire aujourd'hui. ❞

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L'été dernier, OUTER BANKS

La fête battait à son plein.
Un verre de punch bien trop corsé à la main et un déhanché d'enfer, Lauren n'était plus maître de son corps. La musique était bien trop fort et couvrait les nombreuses discussion ennuyeuses autour d'elle, tout ça pour la laisser danser au milieu des gens. Ce n'était pas dans ses habitudes de se laisser aller ainsi, mais elle s'était enfilée bien trop de punch pour pouvoir oublier sa timidité. Et pour une fois, c'était une bonne chose.

Elle s'amusait, au milieu de gens qu'elle ne connaissait pas, principalement des Kook richissime qui pétait plus haut que leur cul, mais c'était le cadet de ses soucis. Plus la musique montait en puissance, plus les mouvements de la brune était aléatoire. Elle se déchainait, bouger les hanches, la tête de haut en bas, décoiffant ses belles boucles faites au préalable, tout en agitant les bras en l'air. Au moment du drop, Lauren heurta quelqu'un et renversa son verre sur lui. Le jeune homme était bien plus grand que lui, elle s'était arrêté, une main sur la bouche pour retenir ses pouffements de rire grossier en voyant la tête qu'il tirait. Il n'était visiblement pas très content qu'elle ait renversé sa boisson sur lui. Et la seule chose qu'elle trouva à lui c'était ça :

— Ça va, t'es un Kook. T'en à cinquante autres chemises de la même couleurs.

— T'es qui, toi au juste ? Qui t'as invité ?

— Pourquoi ? dit-elle en s'enfilant la fin de son verre. Je suis pas assez Kook à ton goût.

Il pouffa de rire et la reluqua de la tête aux pieds.

— Kook ou pas, dans le noir ça n'a aucune importance.

Lauren le regarda en fronçant les sourcils sans bouger d'un poile. Elle evait les bras croisés sur la poitrine et essayait de comprendre ce qu'il racontait, mais l'alcool l'empêcher de saisir les informations. L'homme allait poser une main sur son visage, mais une autre main bien plus grande que la sienne arriva par la gauche pour attraper le poignet de l'homme et l'empêcher de toucher la brune.

— Tu la touche une seule fois, et t'auras à faire à moi.

Lauren les regardaient un à un de sa petite taille, les yeux ébahit lorsqu'ils se posèrent sur les muscles du bras de son sauveteur. Sans aucune gêne, elle posa sa main sur son biceps, juste sous son nez et le pressa à plusieurs reprises.

— Encore une meuf que t'as ramené, Cameron.

— Dégage, maintenant.

Il partit en courant, Lauren n'avait rien suivit au reste de la conversation et ne s'était même pas occupé de l'homme qui venait de partir. Elle était bien trop concentrée à tripoter et presser les muscles du bras de Rafe pour s'intéresser à autres choses. De sa hauteur, il la regardait sans rien dire, telle une petite créature découvrant la vie. Lauren était adorable. Elle était soul, ça c'était certain, mais ses actions étaient bien trop aléatoire et sincère, ce qui attendrissait le coeur de Rafe. Il ne disait rien, il pouvait l'observer pendant de très longue secondes, de très longues minutes, tant qu'elle était épanouie. Puis soudain, elle releva la tête vers lui, un large sourire sur son visage, ce qui accentué ses fossettes et ses cheveux retombées sur son visage. Lauren appréciait ce qu'elle voyait.

— Hé, dit-elle.

— Salut, dit-il simplement.

— J'avais jamais remarqué, commença-t-elle en pressant son bras toujours. Mais t'as de sacré bras.

Rafe se mit à rire doucement. Il passa une main dans ses cheveux pour les plaquer en arrière puis la regarda à nouveau, un doux regard, rien que pour elle.

— Tu peux faire quoi avec des bras aussi gros ? Demanda la brune sans aucune gêne.

— Je peux faire beaucoup de choses.

— Du genre ?

— Du genre ça.

Rafe se pencha vers elle, l'attrapa par les cuisses et la fit basculer sur son épaule. Lauren rigolait de bon coeur et s'agrippait à son dos comme elle pouvait. Il la tenait fermement par les cuisses, se frayant un chemin à travers la foule pour l'emmener à l'extérieur de la maison. Lorsqu'il était au calme dans la pelouse, il se mit accroupit pour la poser sur le sol et remonta ses mains doucement autour de ses hanches, sans les lâcher.

— C'est bon ? Tu tiens debout ?

— Mais oui !

— Je te demande ça, parce que tu es soûle, Lau.

— À peine !

— T'arrives pas à faire des phrases plus longues que trois mots, s'amusa-t-il.

— Ok, j'avoue.

Il lui sourit. Il aimait sa présence et l'aura qu'elle dégageait. Dès le premier jour où leur regard c'était croisés dans cette épicerie, Rafe avait su qu'il ne la lâcherait plus. Lorsqu'il en avait apprit un peu plus sur elle, il s'était promis de lui faire vivre le meilleur été de sa vie. Et lorsqu'il avait commencé à tomber amoureuse d'elle, il s'était promis de prendre soin d'elle autant que possible.

— Viens.

Lauren glissa sa petite main dans la sienne et commença à marcher, ce qui le tira vers elle. En quelques pas, il avait rattrapé la distance qui les séparait. Lauren avait du mal à marcher droit, elle s'était donc glissé contre lui, sous son bras protecteur. Il n'allait pas la repousser, tout comme il ne la brusquerait pas.

Ils marchaient ensemble, jusqu'au bout du ponton, isolés de tous. La musique était presque devenu un bruit de fond. Lauren s'éloigna de Rafe et commençait à faire des tours sur elle-même toute joyeuse. Il la regardait faire avec grand plaisir, jusqu'au moment où elle manqua de tomber. Rafe n'avait pas perdu une seconde pour se jeter vers elle et la rattraper.

— Fais attention, s'il te plait, dit-il plus fermement.

Il avait un bras autour d'elle qui la tenait contre lui et l'autre tenait la rembarre en bois à côté d'eux. Rafe avait plongés ses yeux dans les siens, elle avait fait de même et ils restèrent ainsi, sans parler. À ce moment-là, Lauren eut une élan de lucidité. Personne n'avait prit soin d'elle comme ça depuis que son meilleur ami était mort. Personne ne s'était autant intéressait à elle en dehors de son père, personne ne l'avait jamais regardé ainsi.

Elle était en train de tomber amoureuse de Rafe Cameron, et venait de s'en rendre compte.

Pas une seconde de plus, elle se hissa sur la pointe des pieds, agrippa son visage de chaque côtés avec ses petites mains et s'empara de ses lèvres fougueusement. C'était la première fois qu'elle embrassait un garçon. C'était maladroit et si sincère. Rafe n'avait pas perdu de temps pour répondre à son baiser. Il avait passé ses mains sous ses cuisses pour la soulever et la poser sur la rembarre pour qu'elle soit à a hauteur. Lorsqu'elle retira ses lèvres de siennes, elle détourna le regard, commençant à dessouler et comprenant ce qu'elle avait osé faire.

Rafe, quand à lui ne la lâchait pas du regard et ne laisserait pas perdre toute cette confiance en elle. Il attrapa son menton entre ses doigts pour la forcer à le regard. Son regard était donc et réconfortant. Il lui donnait de la force.

— N'ai pas honte, Lauren.

— J'aurais pas dû.

— Si tu ne l'avais pas fait, c'est moi qui aurait fini par le faire.

Elle esquissa un léger sourire timide, il en profita pour embrasser son front rapidement.

— Je donnerais tout pour voir ce sourire accroché sur tes lèvres, chaque jour, Lauren Gray.

Elle posa sa tête sur son torse. Il la serra.

— Je vais repartir, Rafe.

— Peu importe le temps que ça durera.

— On devrait plutôt passer l'été à s'amuser.

Il caressa son visage d'une main douce et délicate.

— Je me contre fou des autres, mets-toi ça dans la tête, Gray.

— Je crois que je pourrais tomber amoureuse de toi, Rafe Cameron.

Yeux dans les yeux, il finit par s'emparer de ses lèvres une nouvelle fois scellant leur amour.

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Le Rafe Cameron qu'elle avait connu à cette époque, n'avait rien à voir avec celui qui avait eut la force de tuer Peterkin de sang froid. Lauren comprenait parfaitement à quel point il était devenu nocif et elle connaissait la raison, elle avait essayé de l'aider mais en vain. À quoi bon essayer d'aider une personne qui n'avait pas envie de l'être ? Lauren avait perdu assez de temps à essayer. Elle le détestait, du plus profond de son âme.

Mais il y avait des choses qu'elle ne pouvait pas nier. Elle l'avait aimé, elle lui avait donné une part de son âme, laissé une grande place dans son coeur pour lui. Elle avait connu un autre homme que celui qu'il était devenu, alors même si elle avait confiance du danger qu'il représentait pour elle, les autres et lui même, une part d'elle lui appartiendrait toujours.

Tout comme une part d'elle appartiendrait toujours à JJ.

Les histoires de coeurs de Lauren étaient arrivés tardivement, mais au final ce n'était pas plus mal. Lorsqu'elle se lançait dans quelques choses, elle y mettait tout son coeur même si elle savait qu'il finirait en mille morceaux à la fin. C'était inévitable. La stabilité ce n'était pas son fort, alors pourquoi aurait-elle des relations stables ?

En attendant, la vie continuait malgré les maux.

Lauren était assise dehors, sur le rebord de la piscine les pieds dans l'eau. Elle avait vu sur Tannyhill. La maison était vide, il n'y avait plus personne depuis bien longtemps maintenant et peut-être qu'il n'y aurait jamais plus personne. Ces derniers temps elle se perdait beaucoup dans ses pensées. Il y avait beaucoup de souvenir qui datait d'avant son arrivée ici, ou bien même simplement de l'été qu'elle avait passé avec Rafe.

Maria arriva silencieusement à côté d'elle et finit par s'assoir, laissant tremper ses pieds dans l'eau à son tour. Lauren n'avait pas remarqué les larmes que ses joues avant qu'une douce brise du caresses le visage.

— Tu sais, commença Maria. Ton père me disait souvent : Faire des erreurs, c'est ce qui nous construit. Si tu n'en fais pas, comment veux-tu savoir que s'en est une ?

— Je suis censée comprendre quoi ?

— Tu peux pas t'en vouloir d'avoir des sentiments, Lauren. Peu importe la personne. Tu es maître de ce que tu ressens, pas de ce que la personne fait.

— Jolie moyen de justifier le fait de ressentir des choses qu'on devrait pas sachant pertinemment que cette personne est profondément mauvaise.

— Tu parles de toi ou de lui ?

— Au final, je saurais pas dire si... moi aussi, je ne suis pas quelqu'un de mauvais.

Maria posa sa main sur la sienne.

— L'amour fait dire et faire des choses invraisemblables. Des choses dont on ne se croyait pas capable et parfois incompréhensible. Parfois, il faut juste... laisser aller et arrêter de se prendre la tête.

Lauren baissa la tête.

— A moins que penser à la mauvaise personne, s'est juste un moyen de t'empêcher de penser au vrai problème.

Il lui était plus facile de penser à Cameron et de le haïr que de penser à JJ et de se sentir trahit.