▬▬ 1. Kook's life
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LAUREN PRENAIT LA VIE AVEC LÉGÈRETÉ.
Elle attrapa les plats bouillants sur le bord du comptoir de la cuisine avant prendre la direction de la salle. Lauren travaillait dans un petit restaurant du côté des Kook. À ses débuts, elle était loin d'être la meilleure et des assiettes, elle en avait cassé plus d'une.
Aujourd'hui, elle traversait la salle avec autant de plat possible qu'il lui était donnée de porter et traversait la salle avec aisance.
— Tartare de boeuf avec son confit de figue ?
La personne se désigna. Elle déposa son assiette sur la table avec un large sourire.
— Et pour vous, j'imagine que ce sera un burger classique.
— Merci beaucoup, jeune fille.
— Je vous en prie, je vous souhaite un très bon repas.
Elle se retira toujours avec son sourire avant de tourner les talons et de commencer à retirer son tablier. Lauren retournait à la caisse pour vider ses poches un large sourire sur les lèvres, excitée comme une puce.
— Qui c'est qui s'est fait cent dollars de pourboire pour son service de remplacement ? Jubila-t-elle auprès de son collègue et ami.
Il secoua la tête de gauche à droite en comptant la caisse.
— Au moins, tu n'auras pas perdu ton temps.
— Ce n'est pas pour ça que je vais faire plus de remplacement, il ne faut pas abuser.
— Je me disais aussi.
Lauren lui tira la langue avant de l'aider à compter les pièces de la caisse.
— Tu finis à quelle heure ?
— Je compte ça et j'y vais. Je te ramène ?
— Carrément, ouais.
Lauren sourit à son nouvel ami continua de compter les petites pièces pendant qu'il s'occupait des billets. Mason, c'était son nom. Il n'état pas originaire d'Outer Banks, ce qui signifiait pas de prise de tête avec cette rivalité entre les Kook et les Pogues. C'était une bonne chose. Il était plus âgé qu'elle, d'un an. Sous ses airs de brun ténébreux, cachait un vrai cœur d'artichaut, que peu de personne connaissait. Il avait atterri ici après avoir pris sa voiture et ses affaires, il était parti de chez lui, sa copine l'avait trompé, il refusait d'écouter ce qu'elle avait à dire. Il avait pris le large.
Ce qui allait bien chez Lauren, c'est que l'un comme l'autre respectait leur intimité. Pas de question indiscrète, juste échanger sur tout et rien, boire des bière ensemble, travaillait ensemble ; une vraie vie de jeune adulte.
— Gray ?
Lauren se retourna en même temps que Mason, c'était leur manager qui l'appelait. Il lui tendit une enveloppe blanche.
— Tiens, pour ton remplacement.
Visiblement surprise, elle saisit l'enveloppe et bégaya :
— Je- merci ? Merci beaucoup même.
— Merci d'avoir répondu présent à mon appel, Gray. Et j'ai toujours de très bons retours à propos de ton service.
Lauren le remercia gênée, puis esquissa un large sourire. Il s'en alla, les faisant seule à nouveau. Lauren ouvrit l'enveloppe, il venait de la payer 200 dollars de plus pour le service. Les Kook ne comptaient pas, c'était l'avantage. Mason attendait Lauren sur le parking, derrière leur lieu de travail. Il était 15 heures, elle sortit du vestiaire, sac sur le dos, sourire aux lèvres. Elle le rejoignit et ils se dirigèrent vers sa voiture dans le silence. Il démarra.
—Je te dépose chez Maria ou ta mère ?
— Ma mère, s'il te plaît.
— Bien reçu.
Lauren regardait le paysage défiler sous ses yeux. Le comté de Kildare était bien calme ces derniers temps. La criminalité avait baissé, Shoupe n'avait qu'à gérer que des petites infractions, rien de catastrophique. Leur plus gros problème, c'était Barry et ses trafics de drogue. Il n'arrivait pas à le coincer réellement avec sa came.
— Avant de rentrer, tu peux t'arrêter à l'épicerie, s'il te plaît ?
Il mit son clignotant et bifurqua sur sa gauche pour entrer sur le parking et couper le contact.
— Je reviens, j'en ai pour cinq minutes.
Lauren entra dans l'épicerie et salua la caissière qui ne lui répondit pas. Au vu de son âge, il y avait de grandes chances pour qu'elle ne l'ait pas entendu. Elle se dirigea au rayon jus de fruit pour prendre de quoi se rafraîchir. Lauren prit un jus de citron frais et un jus de brocoli, carotte pour sa mère. Ce n'était pas la boisson du siècle, mais il parait que ça avait des vertus. Laissez-la y croire. Elle continua dans les rayons, jusqu'à tomber nez à nez avec Barry.
— Tiens, tiens, Miss Country Club.
Lauren tétanisée, fit un pas en arrière. Barry avait les cheveux courts à présent. Il était appuyé contre un rayon pour l'empêcher de passer. De toute façon, elle n'aurait pas forcé le passage.
— Ça fait longtemps que tu n'es pas venu me casser les pieds, dis donc. Tu t'es assagie depuis que tes petits potes t'ont laissé tomber ?
— Qu'est-ce que tu veux, Barry ?
— Je viens aux nouvelles, c'est tout, sourit-il.
Lauren plissa les yeux pour bien lui montrer qu'elle le méprisait.
— Rafe t'as laissé tomber, c'est pour ça que tu viens me casser les pieds ?
Il prit un sérieux inhabituel ce qui étonna Lauren, il s'approcha d'elle. Elle recula aussitôt.
— Je ne vais pas te toucher, relax, ma belle. J'ai juste une question à te poser.
— Je ne vois pas en quoi moi, j'aurais une réponse a t'apporter.
— Les Cameron ont déserté, comme tu le sais. Je...
— Ton petit copain te manque ?
— Je peux savoir où ils sont ?
— Pourquoi je le saurais ?
— Parce que c'est le jet privé des Cameron qui t'as ramené ici, j'en ai conclue que t'étais avec eux.
Il n'était pas totalement con. Lauren roula les yeux.
— En quoi ça va te changer la vie de le savoir, Barry ?
— Tu sais, que Rafe me doit de l'argent pour ses consommations persos ?
Elle n'avait définitivement pas envie d'entendre parler de ça, pas maintenant en tout cas.
— Barry.
— Il s'est barré, et je n'ai pas ma thune.
— Barry.
— Il me faut une nouvelle personne qui distribue ma came.
— Je rêve ?
Elle avait hurlé plus fort qu'elle ne le pensait.
— Tu te fous de moi ? Je ne sais pas si t'es au courant, mais je ne t'apprécie pas vraiment, je détestais le fait que tu fournisses Rafe, t'as essayé de me tuer à plusieurs reprises. Du moins t'étais complice-
— J'ai empêché Rafe de te tuer une fois.
— Abrutis ! T'es au courant que Shoupe et ma tante sont ensemble ? À tout moment, je peux décider de te balancer, Barry. Alors lâche-moi les basques !
Elle le poussa pour passer, mais il l'a suivi.
— C'était au cas où que l'action te manquait.
— Non ?
— Si t'as besoin de thune, tu sais où me trouver.
— Je vis chez les Kook, tu crois vraiment que j'ai besoin de ton argent sale ?
Elle posa ses articles sur le tapis roulant de la caisse. Barry finit par s'éloigner en levant les mains au ciel.
— Hé, dit-il en pointant son chauffeur dehors. Mignon ton nouveau petit copain.
— C'est un ami, idiot.
— Tu diras bonjour à Mason de ma part.
Lauren le regarda sortir. Elle prit un moment pour réfléchir et se demander comment il connaissait son nom. La caissière lui indiqua le prix de ses achats plusieurs fois avant de la sortir de ses pensées.
Lauren retourna dans la voiture, pensive. Elle posa ses articles sur ses genoux et regarda Mason en fronçant les sourcils.
— Tu en a mis du temps, déclara-t-il.
— Est-ce que tu connais Barry ?
Ses yeux papillonnèrent à plusieurs reprises avant d'esquisser un léger sourire et de secouer la tête.
— Je devrais ?
— Non, laisse tomber. On peut y aller.
Mason avait déposé Lauren comme prévu. Elle l'avait remercié puis n'avait pas perdu de temps pour rentrer dans la maison qui comme à son habitude était extrêmement calme. Lauren retira son sac à dos avant de le poser sur le comptoir de la cuisine.
— Je suis rentrée !
Elle prit les jus qu'elle avait achetés et commença à les secouer de haut en bas. Lauren n'avait toujours pas de réponse de sa mère. Elle commença s'inquiéter. Elle monta à l'étage en s'imaginant le pire qu'il pouvait arriver. Une boule au ventre commençait à se créer et l'empêchait de respirer correctement. Après avoir enjambé les deux dernières marches, elle courut jusqu'à sa chambre. Elle n'y était pas. Lauren se rendit dans la salle de bain, elle ne la trouva pas non plus.
— Maman !
Toujours aucune réponse. Elle fit toutes les pièces une à une avant de redescendre et de regarder dans le jardin. Toujours rien. Lauren décida de se rendre chez Maria. Elle savait qu'elle n'était pas là aujourd'hui et que la porte avant serait fermé. Lauren se dirigea en premier lieu par d'arrière, traversant le jardin des Cameron et plusieurs autres. Une fois dans l'enceinte de la maison, elle courut à côté de la piscine et monta les escaliers de la terrasse avant de se jeter sur la porte de la baie vitrée qu'elle fit coulisser.
— Maman ?
Rien. Lauren commençait sincèrement à perdre patience et à s'imaginer les pires scénarios possibles. Elle était malade et a tout moment tout pouvait basculer. Lauren monta à l'étage toujours en criant son nom avant de trouver dans le couloir la trappe du grenier ouverte.
— Maman ?
— Je suis là, Laurie.
— Bon sang, jura la brune en montant à l'échelle. Je te cherche partout !
Sa mère, assise par terre, la regarda avec un petit sourire en coin et un mou quasi-similaire à celle que Lauren faisait elle aussi.
— Désolée, ma puce.
Lauren toujours grognon, parce qu'elle lui avait fait la peur de sa vie, finis par relâcher la pression en poussant un soupir. Elle avait gardé ses jus achetés précédemment en main, qu'elle avait promené avec elle dans sa petite escapade. Elle regarda un peu plus attentivement sa mère, assise en tailleur au milieu de la poussière et plein de vieux cartons. Lauren lui tendit la bouteille qu'elle lui avait achetée.
— Merci.
— Qu'est-ce que tu fais ? Demanda la brune en s'asseyant avec elle.
— Je me suis dit que ça serait bien de remettre le nez dans les affaires de ton père.
Lauren écarquilla les yeux vraiment surpris d'entendre ça venant de sa mère. Elle commença à soulever deux, trois feuilles.
— En quel honneur ?
— J'aimerais comprendre.
Sa mère s'arrêta un instant de bouger les feuilles et les babioles dans les cartons, puis elle sortit lentement une carte qui n'était autre qu'une carte sur l'or du Royal Merchant. Elle regarda Lauren, qui ne perdit pas de temps à comprendre. Elle fixait cette carte en silence, l'une comme l'autre.
Parler de son père était une chose, mettre le nez dans ses affaires en était un autre, mais alors aborder le sujet avec sa mère, c'était encore nouveau.
— C'est une carte qui mène à l'or, dit-elle.
— Non, reprit Lauren. C'était une fausse piste. Papa avait juste une copie. En réalité, l'or, n'avait pas coulé avec le bateau, il était ici.
— Je peux te demander une chose ?
Lauren acquiesça.
— En te lançant dans cette quête, qu'est ce que tu as ressentis ?
— Je-
Lauren baissa la tête. Cela faisait maintenant bien des semaines qu'elle essayait d'oublier tout ce qu'il s'était passé ces derniers temps. C'était encore trop tôt pour elle de réussir à en parler sans avoir le cœur serré et envie de vomir. Le mal était encore là et il le serrait pour le reste de sa vie, simplement, elle finirait par apprendre à vivre avec.
— J'avais peur, finit-elle par avouer. J'avais super peur, je n'avais aucune idée dans quoi je m'engageais, mais je savais ce que je voulais. Des réponses.
— Et tu as trouvé ce que tu voulais ?
Elle acquiesça en silence.
— Et bien plus, reprit-elle avant de marquer une nouvelle pause. J'étais sur les traces de papa, ce qui m'a amené à rencontrer les Pogues. John B était dans la même situation que moi, alors je me suis senti moins seule. Ça m'a... permis de renouer avec mon père. Je ne sais pas comment t'expliquer, mais je ne m'étais jamais sentie aussi proche de lui que lorsqu'on cherchait l'or.
— Est-ce que ça t'as aidé ?
— À faire mon deuil ? Non, mais j'avais des amis et c'était plus simple.
Sa mère lui tendit une photo qu'elle avait trouvée dans les cartons. Elle souriait. C'était une veille photo vintage, de Lauren, sa mère et son père. Une des rares qui existaient d'eux trois.
— Tu avais à peine un an, sourit sa mère.
— On était où ? Je ne reconnais pas la maison.
— On était ici, à Outer Banks.
Lauren regarda sa mère intriguée par ce qu'elle venait de lui dire.
— On a vécu ici, dans une petite maison du côté de la rive des Pogues, dit-elle. On y est resté jusqu'à tes deux ans et demi.
— Pourquoi vous me l'aviez jamais dit ?
— Parce que... c'était des années compliquées pour ton père et moi, et ce qui s'est passé ici... on préférait l'oublier.
— Que s'est-il passé ?
— C'est entre moi et ton père, Lauren.
— Papa et mort et tu...
— Va mourir ?
— Je suis désolée, soupira la brune. Je ne voulais pas.
Sa mère posa une main sur son épaule et tira sa fille dans ses bras. Lauren ne se rendait pas forcément compte, mais des fois elle était dur. Dur avec elle-même, dur avec ses proches.
— Tu sais, quand je serais plus là -
— Ne dis pas ça.
— Ça arrivera, et sache que je peux partir en paix. Quand je vois Shoupe et Maria s'occuper de toi, comme leur fille, je suis soulagée.
Lauren serra sa mère un peu plus fort.
— Maria a toujours été là pour moi...
— Je lui en serais jamais assez reconnaissante... je veux que tu ailles bien, Laurie. Je veux que tu vives ta vie comme tu le souhaites, je t'ai fait perdre assez de temps. J'aurais jamais dû.
— Stop, lui fit-elle en la lâchant. Si Shoupe ne m'avait pas arrêté, je sais pas jusqu'où je me serais arrêtée, Maman.
Nathalie te dit une main pour la poser sur la joue de sa fille.
— Tu as toujours fait ce que tu croyais bon pour toi, tu auras su...
Lauren tourna la tête de droite à gauche, regardant le sol.
— Je crois bien que depuis quelque temps, mon horloge interne est altérée. On ne peut pas dire que mes derniers choix aient été les meilleures.
— On fait tous des erreurs, si on ne les fait pas, comment-
— Veux-tu savoir que s'en est une ?
Elle souriait, Maria lui avait dit cela quelques semaines plus tôt. C'était ce que son père avait pour habitude de dire. En soi, ce n'était pas faux, mais Lauren pensait aussi que ce n'était qu'un moyen de justifier le mal que l'on pouvait faire aux autres. Si cela s'appliquait pour elle, cela devait s'appliquer aux autres ?
Et pourtant, elle était loin de vouloir en faire une généralité.
nda : premier chapitre de notre Lauren national et sa vie, sans les Pogues.... d'après vous, ça va bien tourner cette histoire ? Barry ?? hmmmmm
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