o6. Easy cow-boy
𝐹𝒪𝑅 𝒜𝐿𝐿 𝒯𝐻𝐸 𝒢𝒪𝐿𝒟 𝐼𝒩 𝒯𝐻𝐸 𝒲𝒪𝑅𝐿𝒟
o6. Easy cow-boy
— C'EST ÉVIDENT, NON ?
Tout le monde se lança un regard discret ; clairement personne n'était d'accord avec les propos de John B, mais comment lui dire délicatement que c'était absurde ? Il n'y avait pas vraiment de moyen et encore moins de preuve pour lui faire comprendre qu'il avait tord, car après tout... ils n'en savaient rien.
— Un objet de famille, continua-t-il. Rien de mieux pour cacher un message, il savait que ça allait me revenir.
— Oui, c'est possible, mentit Kiara pour le rassurer.
— Peut-être aussi que tu inventes de théories absurdes pour gérer ton chagrin ?
— Pope, râla la brune.
— Tu sais comment je gère mon chagrin ? Un bon joint et de la beuh qui déchire, se venta JJ.
— Evidemment, ça a l'air de fonctionner, ironisa Lauren qui n'avait pas dit un mot depuis qu'elle les avait suivi.
JJ releva la tête vers elle presque aussitôt, les lèvres pincés tout en la méprisant.
— Dis-moi comment tu gères ton chagrin, Princesse ?
— J'ai pas dit que je le gérais, croisa-t-elle les bras sur sa poitrine.
— Je vais pas te contre dire là dessus.
— Au moins je ne passe pas mon temps à fumer de l'herbe tout ça pour oublier ma vie merdique, cracha-t-elle.
— Lauren, la prévint Kie.
— Ne mets pas les pieds sur ce chemin.
JJ avait serré la mâchoire encore une fois comme pour se retenir de dire de nombreuses affreuses choses. Combien de temps continueraient-ils à se renvoyer la balle jusqu'à ce que l'un des deux dérape et finisse droit dans le mur ?
Il ne la lâchait pas du regard alors qu'elle l'ignora et décida de s'intéresser au cas de John B plutôt que le siens.
— Tu disais quoi avant que cet idiot ne te coupes ?
— Mon père veut me faire passer un message, conclut John B.
— Avec une boussole ?
— O-Oui, hésita-t-il. Après je n'ai pas encore compris le sens, mais...
— Tu sais John B, si ton père voulait te faire passer un message, il t'aurait laissé une lettre ou un Dictaphone, voire une vidéo... mais surement pas une boussole, dit Lauren.
— Alors comment ça se fait que toi aussi tu connaisses cette boussole alors qu'elle appartenait à ma famille ? Lui demanda John B.
— Doucement Cow-boy, il n y a pas de théorie du complot derrière tout ça. On ne va pas découvrir que je suis ta soeur cachée ou quoi que cela soit !
Tout le monde se retourna vers elle comme s'ils la croyaient vraiment. Lauren haussa les sourcils et les regarda un part un :
— C'était de l'humour, roula-t-elle des yeux. Arrêtez de prendre tout ce que je dis au pied de la lettre.
— Ils délirent, intervint Pope. Tout les deux.
— Je vais très bien, moi.
— Objection, ajouta JJ.
— Tu te la mets ou je pense ton objection ?
Elle lui offrit un sourire narquois au passage, avant que quelqu'un ne reprennent, John B haussa le ton :
— Mon père a disparu, d'accord ? Il a disparu, répéta John B. Vous ne savez pas ce que ça fait de perdre un être cher sans savoir ce qui s'est passé, de se le demander tout les matins.
— Ca fait presque un an, ajouta Kie délicatement.
— Il a peut-être été enlevé, ajouta JJ. C'est possible.
Lauren roula des yeux, ne valait mieux pas qu'elle lui réponde.
— Il est peut-être séquestré par le KGB dans un bunker soviétique, continua Pope.
C'était plus fort qu'elle...
— Oui, bien-sûr ! Ironisa Lauren une nouvelle fois. Et il est détenu dans une pièce secrète rouge, suivant des entrainements d'athlètes haut niveau pour devenir tueur à gage en costume moulant.
— Mais oui, fit le blond. Ou en Atlantide.
Lauren les regarda tout les deux se demandant lequel était le plus con finalement.
Voir John B dans cette situation et le laissait croire qu'il était seul, que personne ne pouvait le comprendre lui faisait mal au coeur. Ce garçon ne méritait pas ce qui lui arrivait, alors elle devait lui faire savoir qu'il n'était pas tout seul —même si elle n'était pas la meilleure personne pour exprimer ce qu'elle ressentait.
— Moi je le sais, intervint Lauren.
— De quoi ? Demanda Pope. Tu sais ce que ça fait de se faire kidnapper par le KGB ?
— De perdre un être cher, pauvre idiot.
Pope tourna la tête vers JJ qui haussa les épaules, comme si c'était Lauren qui disait des âneries.
— Je sais ce que ça fait John B. Ça fait mal, tu veux des réponses, tu veux tout faire pour espérer un jour connaitre la vérité sans savoir si la vérité en vaut la peine.
— Comment tu peux savoir ça ? Demanda Pope indiscrètement.
JJ baissa la tête, si Pope insisté il allait courir à son secours, mais John B répondit avant :
— Oui enfin, excuse-moi mais on ne peux pas dire que tu sois la personne la plus saine d'esprit.
Ce que venait de lui dire John B lui resta en travers de la gorge et malgré tout elle ne pouvait pas le contre dire. JJ regardait Lauren attentivement, il remarqua de suite qu'elle venait de rentrer dans sa coquille.
Ce qu'elle venait de dire au sujet de son père piqua sa curiosité, il ne lâcherait pas l'affaire et réussirait tant bien que mal à en savoir plus sur elle. JJ ne savait pas vraiment ce qui le poussait à s'acharner sur cette fille mais c'était comme un lien psychique incontrôlable. Ils étaient comme deux aimants, bien qu'ils étaient à la fois le jour et la nuit.
— Et selon toi c'est quoi le message ? Demanda Kiara pour changer de sujet.
— Redfield. Le phare de Redfield, l'endroit préféré de mon père.
Le reste du trajet, Lauren l'avait passé dans le silence à regarder le paysage défilés sous ses yeux. Elle se perdait dans ses pensées dès qu'elle n'était pas occupé, c'était surement l'une des raisons pour laquelle Lauren était toujours avec eux après ce qu'il s'était passé.
Depuis un mois ses pensées étaient en constante ébullition et menaçaient d'exploser à n'importe quel moment, c'était la seule raison pour laquelle elle restait avec eux pour poursuivre leur chasse à la vérité —évidemment il n'y avait aucune autre raison.
Une fois arrivé au pied du phare et que tout le monde était descendu du van, John B commença à donner les ordres pendant que Lauren était resté assise sur le rebord du van, les regardant préparer leur plan tranquillement.
— Voilà ce qu'on va faire : toi, tu fais le guet, dit-il en pointant son meilleur ami du doigt.
— Attends... Pourquoi moi ? Demanda JJ comme si ce n'était pas une évidence —ce qui fit pouffer Lauren.
— Tu ne viens pas.
— Pourquoi ?
— Il y a des variables indépendantes et dépendantes, ajouta Pope. Tu es une variable indépendante, sourit John B.
— La ferme, haussa-t-il le ton sur l'intello. La ferme !
— Ecoute-moi, intervint John B. Pope, tu vas rester avec JJ. Si on est séparés, rendez-vous chez lui.
Le blond ne répondit rien, mais au vu de sa tête et sa mâchoire contractée, il n'en pensait pas moins. Après tout, il l'avait cherché, pensa Lauren.
— Je vais faire ma candidature de bourse en essayant de minimiser mes crimes.
John B se tourna vers Lauren qui était toujours assit sur le rebord du van tout en jouant avec ses bagues presque nerveusement.
— Hé ? Tu viens avec nous ?
Lauren releva la tête en comprenant qu'il s'adressait à elle.
— C'est pas une variable indépendante elle aussi ?
— Si, ajouta Pope.
— Oui mais si elle reste là, il y a une chance sur deux pour qu'on ne retrouve jamais l'un de vos corps, fit Kie.
Lauren haussa les sourcils plus ou moins d'accord avec la brune.
— Je vais prendre le risque, répondit Lauren. La hauteur ce n'est pas trop mon truc.
— Ok, comme tu veux, dit-il en pinçant les lèvres. Faites attention.
Lauren lui fit un signe de tête pour confirmer ses propos alors que John B chercha l'approbation de ses amis avant de filer avec Kie.
Quelques secondes après qu'ils aient passé les barrières, Lauren se ré-installa dans le van, s'étalant de tout son long sur le banquette arrière. Elle ferma les yeux un instant pour essayer de rattraper les heures de sommeil qu'il lui manquait mais impossible de se concentrer sur autre chose que la petite balle que JJ faisait rebondir d'un pied à un autre. Elle n'arrivait pas à oublier ce bruit mais essayait de rester calme, si elle lui faisait une réflexion, cela voudrait dire que Kie aurait raison
Mais elle ouvrit les yeux à partir du moment où elle n'entendit plus ce bruit, elle chercha JJ dehors qu'elle ne voyait plus.
— Tu me cherches ?
Elle sursauta lorsqu'elle vit le blond dans le van assit à même le sol juste à sa gauche. Lauren posa une main sur sa poitrine avant de pousser un soupire de soulagement ce qui fit rire le blond.
— Je ne t'entendais plus, râle-t-elle. Je ne voulais pas qu'on me fasse porter le chapeau s'il t'étais arrivé un truc idiot.
JJ riait doucement dans son coin, jouant avec son zippo nerveusement.
Lauren jouait avec ses bagues nerveusement, JJ avec son zippo... Que de points communs.
— Rassure-toi, je ne suis pas là pour t'embêter cette fois-ci.
Sa voix était bien plus posée que jusqu'à présent, il ne l'avait même pas critiqué et encore moins insulté. C'était sûrement ce qui avait poussé Lauren à ouvrir les yeux pour donner un minimum d'intention au jeune homme qui jouait toujours avec son zippo.
— Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Lauren.
— Je repensais à ce que tu as dit à John B tout à l'heure.
Lauren tourna la tête pour regarder droit devant elle avant qu'il ne continue.
— Tu ne sais pas ce qui est arrivé à ton père, c'est ça ?
— Il s'est suicidé, je t'ai dit.
— Pourquoi ?
Elle haussa les épaules pour ne pas avoir à lui répondre mais sa tête lui disait de faire le contraire —son coeur plutôt.
— Je sais pas vraiment, dit-elle.
— Dis-moi ce que tu sais, alors ?
Lauren poussa un soupir, soit il avait des super pouvoirs, soit elle ne le détestait pas tant que ça.
— Mon père est venu ici un week-end comme il l'avait déjà fait, puis lorsqu'il est revenu le dimanche soir, il- il n'a plus sortis un seul mot. C'était comme si... comme si il était en état de choque, comme si il n'était plus vraiment là ? Pendant des mois et des mois, rien que le silence. Il ne bougeait plus de son lit...
Lorsque Lauren releva la tête à la fin de son récit, elle se souvint qu'elle était en train de parler au blond et se referma presque aussi tôt mais il ne remarqua et se releva pour s'assoir à coté d'elle. JJ était trop curieux pour ne se satisfaire de ça.
— C'est pour ça que tu es là ?
— J'en sais rien, dit-elle en se tournant vers la fenêtre.
— Et ta mère ?
— On n'est pas vraiment compatible ma mère et moi, soupira Lauren.
— Etonnant, ironisa JJ ce qui fit sourire la brune.
— Je-
Lauren marqua un temps d'arrêt en réfléchissant à ce qu'elle allait dire, mais se ravisa se rendant compte qu'il était encore trop tôt pour elle de parler de cela. Elle lui en avait déjà trop dit, alors lui parler de cet enregistrement sans queue ni tête n'était pas le bon moment.
— Je pensais qu'en venant ici ça me permettrait de souffler un peu, d'éviter les situations stressantes,
— C'est pas gagné, sourit le blond.
Lauren lui accorda un large sourire avant de reprendre.
— Pourquoi tu m'as embrassé ?
— Je- Tu as dit que les animaux ressentaient nos émotions, donc je me suis dit que fallait trouver un truc qui- qui... enfin, tu vois ?
Lauren haussa les sourcils tout en se retenant de rire en voyant JJ qui avait du mal à lui donner une raison valable, il était gêné et ça l'amusait de le torturer.
— En attendant, ça a fonctionné !
— Ne-recommence-plus, dit-elle fermement.
— Oui.
— Sans mon autorisation...
Il esquissa un sourire.
— Oh, donc si j'ai ton autorisation-
— Toi, tu vois une ouverture tu sautes à pieds joints dedans, n'est-ce-pas ?
— Les gars ? Intervint Pope en sortant de nul part visiblement affolé.
Il n'eut pas besoin de continuer qu'ils comprirent ce qui se passait. Les sirènes des voitures de police se firent entendre. Ils se regardèrent tout les trois avant de se précipiter à l'avant du véhicule, laissant Lauren à l'arrière qui leur criait de se bouger le cul.
— Kie et John B ? Demanda la petite brune.
— Ils se débrouilleront, intervint JJ. Là, faut juste qu'on se casse d'ici maintenant.
Lauren n'était pas du genre à penser aux autres, elle n'avait jamais eut à penser à qui que cela soit avant, car elle n'avait personne. Les Pogues étaient ces seuls amis et finalement... se soucier de quelqu'un d'autre qu'elle n'était pas si compliqué, la preuve.
Après quelques kilomètres pour quitter la côte et revenir au coeur de l'île, Lauren avait demandé à JJ de la déposer en ville, qu'elle finirait de rentrer à pieds.
— Tu es sûr que tu ne veux pas qu'on te dépose chez ta tante ?
— Merci Blondie, mais non. Je vais marcher.
— Fais attention à pas te casser un ongle en marchant, la taquina Pope qui se prit un magnifique majeur.
— Il a raison, ajouta JJ. Fait attention.
Lauren roula des yeux comme elle savait faire avant de leur tourner le dos pour partir le sourire aux lèvres.
— Hé ? JJ ?
Elle avait son attention.
— Ce n'est pas parce que t'as réussi à calmer le poulet que tu dois t'occuper de mes affaires, sourit-elle.
— Je t'ai juste dit de faire attention, je t'ai pas demandé en mariage.
Lauren esquissa un sourire, il fit de même avant de remettre le contact et faire le chemin retour pour aller là où bon lui semble.
La jeune femme profita de sa solitude pour souffler un coup et reprendre ses esprits. Elle repensait à cette discussion profonde qu'elle avait eu avec JJ, sans oublier cette crise de panique et ces trafiquants qui la pétrissait encore ; mais elle devait avancer, mettre ça dans un coin de sa tête et juste passer outre pour dominer ses peurs.
Cela semblait paradoxal mais Lauren ne devait pas avoir peur de ses peurs, elle devait apprendre à les contrôler toute seule sans l'aide de traitement qui la rendrait abruti. Elle était décidé à suivre les leçons qu'elle avait retenu des nombreuses séances de psy qu'elle avait suivit, elle était prête.
Peut-être bien que le blond n'y était pas pour rien.
— Hé ? Toujours en vie ?
Lauren se retourna. Elle marchait tranquillement sur le trottoir lorsqu'on l'interpella et pas n'importe qui : Sarah Cameron.
— Ça t'étonnes ? Demanda Lauren en reprenant son chemin.
— Pas vraiment, continua Sarah en la suivant. Lauren ?
Elle se stoppa avant de faire un tour sur elle-même et faire face à la jeune femme.
— Heureusement que tu étais là, dit-elle comme si elle cherchait à la remercier.
— Ton imbécile de copain n'aurait pas été là, les choses se seraient sûrement mieux passés, dit-elle avant de repartir.
— Topper n'est pas méchant !
— J'ai vu ça, oui, ironisa-t-elle.
— C'est quelqu'un de bien, il a juste- il a juste besoin d'aide.
Lauren s'arrêta commençant à se demander pourquoi Sarah lui disait tout cela. Elle finit par se retourner, longer le trottoir une nouvelle fois pour revenir juste devant Sarah, les sourcils froncés, la regardant de la tête aux pieds.
— On ne parle plus de Topper là, je me trompe ?
Elle fit la moue.
— Crache-le morceau, Cameron.
— Je devrais pas te dire ça car c'est mon frère, mais... Fais attention à Rafe.
Elle attira sérieusement son attention.
— Comment ça fais attention à Rafe ? Tu vas me faire croire que c'est lui le méchant dans l'histoire ?
— Lauren, je-
— Ok, ton frère peut être un vrai con, je pense que tu le sais, mais ce n'est pas quelqu'un de mauvais, il aimerait juste avoir un peu d'attention, que la Princesse arrête de passer avant lui et que ton putain de père cesse de le prendre pour un incapable !
Lauren avait vidé son sac sans que Sarah ne puisse finir ce qu'elle voulait dire, alors une fois que Lauren eut dit ce qu'elle voulait, Sarah reprit avec son air de pétasse habituelle :
— C'est bon ? T'as fini ?
— Oui.
— Rafe se drogue, dit-elle simplement.
— Quoi ?
— Il est embarqué dans je ne sais quoi et je voulais simplement te dire de ne pas te laisser faire ! S'agaça-t-elle. Maintenant, fais ce que tu veux mais tu ne pourras pas dire que je ne t'aurais pas prévenu.
Sarah boucula Lauren en partant mais la brune la suivit du regard.
— Pourquoi est-ce-que tu me dis ça, Cameron ?
— Pour t'éviter les emmerdes, je pense que t'en a assez vu ces derniers temps.
Sarah n'avait pas tord. Elle connaissait très bien la situation et connaissait Lauren plutôt bien. Elles avenir passé l'été derniers ensemble lorsqu'elle ne se trouvait pas avec son frère. On ne peut pas dire qu'elle soit resté très amis —enfin comme une amitié d'été, ça va, ça vient tout les ans. Mais Sarah était une des seules personnes à connaitre ce qui hantait Lauren et l'avait rendu si dur avec elle-même.
C'était surement la raison pour laquelle Sarah venait de la mettre en garde contre son propre frère. Rafe était bancale et elle ne souhaitait pas qu'il l'emmène dans sa chute.
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