o1. The girl from last summer
𝐹𝒪𝑅 𝒜𝐿𝐿 𝒯𝐻𝐸 𝒢𝒪𝐿𝒟 𝐼𝒩 𝒯𝐻𝐸 𝒲𝒪𝑅𝐿𝒟
o1. The girl from last summer
DES CONVERSES ROUGES trempées, un sweat-shirt gris clair, devenu gris foncé après s'être imbibé d'eau, des cheveux bruns entremêlés qui lui barrait le visage, un sac noir sur les épaules et une démarche de voleuse ; Outer Banks ? Un paradis sur terre !
Après avoir marché deux bon kilomètres sous la pluie qui ne cessait de se déverser depuis maintenant deux heures, le vent commençait vraiment à devenir ingérable —évidemment, elle marchait sous la pluie en plein milieu d'un ouragan. Elle serrait ses bras contre elle pour essayer de garder le plus possible sa chaleur corporelle, mais le vent n'aidait en rien, faisait tomber sa capuche de sa tête. Si cela continuait, Lauren serait malade.
Lorsque Lauren vit enfin l'immense maison blanche de sa tante —semblable à toute celle du quartier de Figure Eight, Lauren accéléra le pas, exténuée et grelotant. Encore quelques pas toujours plus lourds avant d'arriver sur la palier de la porte et de frapper timidement, à cause de ses mains gelées. Elles lui faisaient mal, elle les remit immédiatement dans ses poches humides.
Quelques secondes plus tard —qui paraissait une éternité— la porte s'ouvrît, laissant apparaître une magnifique brune, le portrait craché de son père, avenante et souriante —qui perdit immédiatement son sourire, lorsqu'elle vit sa nièce sur le palier de sa porte.
— Hé, fit simplement Lauren. Surprise...
Elle aurait certainement voulut lui demander ce qu'elle faisait ici, mais au vu de la situation et du temps, Maria ne posa pas de question, attrapant rapidement la jeune femme pour la faire entrer et courir lui chercher des serviettes pour l'enrouler dedans comme un bébé et de la serrer contre elle.
Maria Gray était la sœur de son père, c'était une femme incroyablement gentille et bienveillante, surtout avec sa nièce. Elle était née ici, à Outer Banks avec son frère, mais elle avait fait le choix d'y rester, dans la maison familiale, alors qu'il avait choisit de fonder une famille à New-York —chose regrettable comme souhaitable.
Lauren aimait sa tante, elle était comme sa mère spirituelle, elles se comprenaient et elle aimait le fait qu'elle ne soit pas envahissante. D'où le fait que Maria laissa Lauren tranquillement, silencieusement dans son coin avant de s'assoupir dans le canapé toujours humide.
Maria savait pertinemment que la relation entre Lauren et sa mère était compliquée, elle savait aussi que Lauren était compliquée avec un paquet de valises derrière elle, plus lourde à chaque fois. Elle connaissait bien sa nièce, sûrement plus qu'elle-même et c'était sûrement une bonne chose pour Lauren d'avoir un appuie sain, un endroit, une personne sur lequel elle pourrait se reposer et se vider la tête.
Lauren ne dirait jamais à haute voix qu'elle va mal, Lauren ne demanderait jamais d'aide et c'est la raison pour laquelle il lui fallait une personne qui serait là comprendre sans qu'elle n'ouvre la bouche.
Outer Banks, un paradis sur terre ? Voyons si on pouvait compter sur un miracle.
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C'ÉTAIT LA PREMIÈRE FOIS que Lauren fuguait, en même temps, avant le décès de son père, Lauren ne voyait pas l'intérêt de quitter cet homme qu'elle chérissait temps, même si l'école se passait mal, même si elle n'aimait pas New-York et ses habitants, même si la situation était compliquée, Lauren aimait son père et c'était ce qui l'a maintenait là-bas.
Mais maintenant qu'il était parti, à quoi bon rester à New-York si ce n'est pour aller vivre chez sa mère et son nouveau mari, à l'autre bout d'une ville qu'elle détestait, dans une maison où elle ne connaissait personne ? Mise à part prendre un ticket première classe, direction l'enfer, il n'y avait pas grand intérêt.
Alors, fuguer était sûrement la meilleure option, bien qu'elle savait que sa mère n'abandonnerait pas si facilement. Elle tenait cette même hargne et détermination de sa mère, elle ne pouvait pas non plus tout lui reprocher. Lauren aimait ces qualités chez elle, alors en avoir hériter ne la dérangeait pas mais un simple merci serait le bienvenu.
En venant ici, elle espérait au moins avoir un peu de répit pour quelques temps car elle savait que sa mère finirait par la ramener de n'importe quelle façon.
Maria ne posait pas de question —pour le moment— et acceptait que Lauren puisse rester, le temps qu'elle souhaitait. Elle savait pertinemment qu'à un moment ou un autre, elle devrait dire la vérité à sa tante, mais Lauren s'attendait à ce que cela dur quelques temps encore.
Assise sur le bord de la rive, Lauren regardait à travers ses lunettes de soleil, assise en tailleur, essayant de s'imprégner du paysage qui s'offrait à elle, de la chaleur qui épousait sa peau pour la dorée légèrement.
Elle était absorbée par le mouvement de l'eau sous ses yeux, juste assez pour la maintenir loin de ses pensées noires et tout ce pourquoi elle avait fuit. Lauren essayait tant bien que mal de se vider la tête, tranquillement dans cet endroit aux airs paradisiaques.
Alors qu'elle était en train de se dire qu'elle a dit tout ce qu'il fallait pour passer un bon été, l'on vint l'interrompre ;
— Mais que vois-je, Lauren Gray ?
Enfin presque...
Lorsqu'elle entendit son nom, Lauren se retourna. Elle pencha la tête en avant pour faire glisser ses lunettes sur le bout de son nez regardant au dessus de celle-ci pour voir ce grand brun qui arrivait vers elle, un large sourire accroché aux lèvres.
Elle le regardait de la tête aux pieds, jugeant un peu au passage son polo rose —bien que cela n'enlevait pas son charme, mais elle était d'humeur taquine, ou tout simplement de mauvais humeur. Il n'y avait pas grande différence avec elle.
Et pour être honnête, elle était partagée entre deux sentiments : surprise —bien qu'elle savait qu'elle le verrait, mais pas si tôt— et ennuie —car elle n'avait pas vraiment envie de parler à qui que cela soit.
Alors autant lui faire une frayeur ?
— Pardon... Vous êtes ? Reprit-elle en continuant de le dévisager.
Le sourire que ses lèvres avaient formés, s'écroula en quelques secondes pour laisser place à la déception —quitte à blesser un peu son ego. En voyant sa tête, elle se retint de se moquer de lui.
Elle retira ses lunettes pour les balancer dans ses cheveux, un sourire amusé et un œil fermé à cause du soleil qui l'éblouissait, Lauren reprit en essayant de ne pas rire :
— Je rigole, Rafe.
C'était un peu comme les montagnes russes. Passant d'une euphorie incroyable à une descente aux enfers pour parfois revoir le jour ; c'était ce que venait de ressentir Rafe Cameron. Ses cils papillonnaient rapidement pour ce qui montra son soulagement, ses larges épaules se soulevèrent marquant un peu plus ce sentiment. Il reprit ses esprits en quelques secondes avant de s'approcher d'elle, les mains dans les poches tout en ayant retrouver son sourire de premier de la classe.
— Je ne pensais pas te voir cette année, dit-il.
Lauren riait doucement, tout en se relevant, prenant le soin d'essuyer l'arrière de son jean au passage. Elle jeta ses cheveux derrière son épaule d'une façon qui ne la ressemblait pas, mais la présence de ce garçon avait toujours réveillé un coté un peu précieux de Lauren. Un côté qu'elle n'aimait pas spécialement mais qu'elle ne contrôlait pas.
Il était imposant et elle bien plus petite, mais se relever lui donner l'impression d'avoir un peu plus d'assurance que recroquevillée sur le sol, lui, la regardant de haut —bien qu'il la regardait toujours de haut.
— Je ne pensais pas non plus revenir, dit-elle.
— Mais je te manquais trop, c'est ça ?
Elle pouffa de rire, ce qui le fit sourire.
— Si ça te plait d'y croire, Cameron.
— Hé ? Dit-il doucement. J'ai appris pour- enfin... pour ton père.
Lauren hocha de la tête avant de la baisser et regarder ses pieds, embarrassés d'avoir cette conversation avec lui, car après tout... Rafe Cameron n'était qu'une amourette d'été.
Il était vrai qu'ils avaient eut du bon temps ensemble, beaucoup de bon temps. L'été dernier avait sûrement été le meilleur été de toute sa vie, enfin de ce qu'elle se souvenait.
C'était la première fois depuis sa naissance que son père avait accepté de l'emmener passer l'été là où il était né, histoire de montrer les merveilles de cette île à sa fille. Étant un homme assez Mystérieux, Lauren ne s'était pas doutée une seule seconde que ces vacances étaient en faite toute calculée. Il était rentré pour pouvoir étudier de plus près la légende du Royal Marchant, mais peu importait au final, Lauren était sur la terre de son père et elle appréciait.
Pendant qu'il faisait ses recherches avec son ami, Lauren avait réussi à se distraire comme une adolescente devait le faire. Rafe Cameron avait été cette distraction. Entre les soirées mondaines dans lesquelles ils s'éclipsaient à moitié soul —alors qu'elle n'aimait pas boire—, les dîners entre voisins à se cracher sur la gueule ou bien même les nombreuses sortie nocturnes qu'ils avaient pu faire sur la plage, les prises de tête idiotes à cause de ses amis, ou encore de l'alcool qu'elle avait ingurgitée ; Lauren avait apprécié cet été à ses côtés mais ce n'était rien de plus pour elle. Tout ce qu'elle avait vécu cet été là était bien loin des crises d'angoisses habituelles, loin des prises de tête avec sa mère mais la fin de l'été arrivé, tout s'envolait. Une amourette d'été.
Mais ça, c'était bien avant qu'il ne prenne du muscle et ne se noie dans la drogue —mais elle ne le savait pas encore.
— Je suis désolé, si je peux faire quoi que-
— Non, l'arrêta-t-elle. T'es pas obligé, Rafe.
— Ok, dit-il soulagé. De toute façon je vois pas ce que j'aurais pu faire.
Elle haussa les sourcils.
Aucune délicatesse, pensa-t-elle.
— Je vais y aller, dit-elle en partant en marche arrière timidement. Ça fait plaisir de te voir, Cameron.
— Tu vois que j'avais raison ?
— Est-ce-que tu peux accepter un compliment sans avoir à redire quoi que cela soit derrière ?
— Venant de toi je préfère être sûr, sourit-il.
Lauren roula des yeux tout en secouant la tête.
— Il y a une fête ce soir sur la plage, ça me ferait plaisir de t'y voir.
Lauren se mit à rire avant de remettre ses lunettes sur son nez.
— Non merci.
— Aller... Lau ? On s'étaient bien amusés, non ?
— C'était l'année dernière ça.
— Je sais à quel point tu aimes les bières et la plage.
— J'ai pas besoin de toi pour sortir !
— Ne fait pas comme s'il ne s'était rien passé !
— C'était l'année dernière, Cameron.
Elle lui tourna le dos, ignorant complètement ce qu'il lui répondit. Lauren retourna vers la terrasse, un léger sourire sur les lèvres repensant à l'invitation de Rafe et les quelques souvenirs de l'été passé qu'elle chassa d'un revers de main.
Une soirée sur la plage ? Bien-sûr qu'elle allait s'y rendre.
Après, pas sûr que tout se passe comme prévu...
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