32. épilogue : It was worth all the gold in the world
𝐹𝒪𝑅 𝒜𝐿𝐿 𝒯𝐻𝐸 𝒢𝒪𝐿𝒟 𝐼𝒩 𝒯𝐻𝐸 𝒲𝒪𝑅𝐿𝒟
32. épilogue : It was worth all the gold in the world
LORSQU'ELLE ARRIVA la nuit était tombée. Seules les sirènes de police transperçaient la nuit noire. Lauren avait parcouru toute l'île dans l'espoir de jouer sa dernière carte pour que ses amis puissent s'en sortir.
C'était le cœur lourd, le cœur serré et meurtri que Lauren regagna cette espèce d'espace où les forces de police avaient établit leur camp.
Elle était là, à travers la foule en délire à se poser des questions sur la situation, sur ce qu'il pouvait bien se passer à l'intérieur de ces tentes.
Son cœur battait la chamade, son estomac n'avait jamais été aussi noué ; sa vie était en jeu et pourtant elle se sentait déjà morte.
Elle se demandait si ce qu'elle voulait faire —ce qu'elle allait faire— était vraiment la solution. Elle se demandait si cela réglerait ses problèmes ou si cela les empirerait ou tout simplement si cela servait vraiment à quelques choses.
Elle était indécise et elle n'avait personne pour la rassurer. A ce moment précis, la seule chose que Lauren souhaitait, c'était JJ. Elle avait besoin de lui pour soutenir ses prises de décisions douteuses, effacer ses doutes, ses chagrins, éloigner ses pensées sombre et sécher ses larmes.
Lauren avait besoin de lui mais il n'était pas là, d'autant plus qu'elle lui en voulait. Il l'avait trahi en prenant la décision de se débarrasser d'elle, même si c'était soi-disant pour son bonheur et sa sécurité. Cet imbécile n'était même pas capable d'ouvrir les yeux pour se rendre compte qu'il était la source même de son bonheur.
Lauren n'avait pus le choix, elle devait agir.
Elle attrapa la banderole de sécurité devant elle et s'apprêta à la passer dessous jusqu'à ce qu'on la tire par le poignet vers l'arrière.
Lauren était trainée à l'extérieur de la foule comme un vulgaire chien qui n'en faisait qu'à sa tête.
Elle ne voyait pas la tête de son ravisseur mais lorsqu'elle vit ces épaules —ces larges épaules—, Lauren comprit tout de suite de qu'il s'agissait.
Rafe.
— Lâche-moi, bon sang ! Dit-elle en se débattant.
Rafe s'arrêta net lorsqu'elle réussi à lui faire lâcher son poignet.
Il n'avait plus ce regard menaçant, il n'avait plus la même fureur ou même peur que la dernière qu'elle l'avait vu.
— Qu'est-ce-que tu fais là ?
— Et qu'est-ce-que cela peut te faire, hein ?
— Oh, sérieux Lauren ! Arrête de faire l'idiote, s'il te plait.
— Et toi arrête de croire que t'as encore le droit de donner ton avis sur les choix que je prends dans ma vie, tu veux ?
— Vraiment ? Arrête tes conneries, on sait très bien que si tu mets un pied là-bas, tu n'en ressortiras pas !
— Et en quoi c'est ton putain de problème, Cameron ?
Lauren l'avait surement dit un peu trop fort —beaucoup trop fort puisque les gens autour d'eux s'étaient retournés.
Lauren croisa sur sa poitrine et regarda attentivement Rafe qui semblait mener un combat intérieur contre lui-même. Elle connaissait cette expression. Elle comprit.
— Alors c'est ça ? C'est pas vrai !
— Quoi ? Demanda Rafe le regard fuyant.
— Tu t'en veux, t'as des remords.
Il pouffa et roula ses yeux.
— Tu t'en veux de m'avoir balancé et tu cherches un moyen de te racheter, c'est ça ?
— Crois ce que tu veux, je ne veux- je ne veux simplement pas que tu passes le reste de ta vie en prison, ok ?
— Par ta faute, ajouta Lauren.
— Oui, c'est ma faute ! Avoua-t-il. Mais tu voulais que je fasse quoi, hein ?
— Rien, parce que ça ne te concernait pas !
— A partir du moment où cela te concerne, ça me concerne.
— Oh s'il te plait ! Arrête ça, arrête les disquettes, Rafe. Arrête toute tes conneries, c'est fini.
Lauren s'apprêta à y retourner mais il se mit en travers de son chemin une nouvelle fois.
— A la minute où tu franchis cette banderole, ils t'arrêterons.
— A la minute où t'as ouvert ta gueule, tu m'as condamné.
Elle hurlait, alors qu'il était gêné par la situation et regardait autour d'eux.
— Lauren, s'il te plait.
— T'as merdé Rafe, ok ? T'as merdé alors maintenant apprend à vivre avec, c'est tout. Laisse-moi sacrifier ma vie pour sauver celle de mes amis, parce que dans tous les cas, tu m'as retiré le choix de vivre la mienne à la minute où tu m'as balancé aux autorités. Tout comme t'as ruiné la vie de ta sœur, celle de John B ou encore lorsque t'as retiré le droit de vivre de Peterkin.
— J'ai besoin de toi, la supplia-t-il.
— Non, c'est pas de moi que t'as besoin. T'as juste besoin d'une bonne thérapie.
Et elle tourna les talons, contourna la foule, suivit de Rafe qui avait encore l'espoir de la convaincre d'arrêter ses conneries.
Pour une fois, il n'avait pas tort de ne pas la lâcher mais c'était trop tard.
Rafe repensait à toutes les fois où il l'avait laissé tomber lui disant qu'elle ne comptait pas pour lui, qu'elle n'était qu'une fille parmi les autres. A toutes ces fois où il ne l'avait rien que pour elle et pourtant qu'il continuait de gâcher toute ses chances.
A toutes les fois où Rafe aurait pu lui dire ces trois petits mots simple et pourtant remplie de sens et qu'à la place, il avait préféré lui dire qu'elle était sympa.
A tout ces moments, à toutes ces chances qu'il avait manquées et qu'il regrettait aujourd'hui.
— S'il te plait, reste !
Lauren l'ignora et continua son chemin, avant de ne se retourner soudainement vers lui, le regard accusateur.
— Et si j'étais resté, est-ce-que tu serais comme ça aujourd'hui ?
— Quoi ?
— Est-ce-que si ça avait duré plus longtemps qu'un été, serais-tu le gros con que tu es aujourd'hui ou le mec bien que j'ai toujours souhaité ?
Il baissa la tête vers ses pieds. Lauren comprit qu'elle n'aurait pas de réponse si facilement.
Elle hocha la tête de haute en bas avant de pousser un soupir, déçu même si elle s'y attendait.
— Alors, je n'ai aucun regret.
Et elle mit les pieds de l'autre côté de cette banderole, ce qui la condamné.
Lauren était en terrain ennemi, elle courrait à travers les voitures de policiers, à travers les forces de l'ordre jusqu'à arriver à la tante qu'elle cherchait.
— John B est innocent ! Hurla Lauren.
A ce moment-là, tout le monde se tourna vers elle. Ils la regardaient de la tête aux pieds alors qu'une tempête s'était levée, Lauren se trouvait sous la pluie.
Elle reprit, essoufflée par sa course, l'eau qui dégoulinait sur son visage, ses cheveux bruns emmêlés.
— John B est innocent, il n'a pas tué Peterkin !
— Lauren, soupira Shoupe en s'approchant d'elle.
— Non, s'il vous plait, écoutez-moi. Shoupe, écoutez-moi.
Lauren était prête à le supplier pour qu'il l'écoute. Elle s'agitait de plus en plus alors que deux grands costauds l'attrapèrent par un bras chacun pour essayer de la calmer.
— Shoupe, je vous en supplie ! Ecoutez-moi, vous savez d'où je viens. Shoupe, s'il vous plait.
— Lauren, calme-toi ! Haussa-t-il le ton pour la calmer. Calme-toi !
Il posa ses mains sur ses épaules. Les deux hommes qui la tenaient finirent par la lâcher.
Lauren reprenait doucement son souffle alors que Shoupe affichait cette expression triste, désolée même. Lauren ne saisissait pas mais étonnement, elle lui faisait confiance.
— John B est innocent, répéta-t-elle calmement.
— Où est-ce que tu étais ? Demanda le moustachu. Lauren, l'on te cherchait.
— Oui, dit-elle en prenant une grande inspiration. Je sais, mais je devais... enfin, j'avais des trucs à faire.
— Je suis désolé, mais cette fois-ci je vais devoir te passer les menottes.
— Attendez, attendez ! S'il vous plait ! Je sais que je ne devrais pas discuter et que vous n'êtes même pas censé être aussi gentil et bienveillant avec moi mais... Laissez-moi parler, écoutez-moi.
— Lauren, soupira-t-il.
— Croyez-moi, John B est innocent, je sais qui l'a tué. J'étais là, je vous jure.
— Lauren, écoute-moi.
— C'est Cameron, continua-t-elle en ignorant Shoupe.
— On les a perdus !
Il lui avait hurlé dessus pour la faire taire.
Lauren assemblait doucement chacun des petits mots que Shoupe venait de prononcer.
Elle n'était pas sur de ce qu'il voulait parler, elle se persuadait de ne pas comprendre, de n'avoir rien entendu parce que si c'était bien cela, c'était inconcevable. C'était impossible, pas ça.
Lauren se dégagea de l'étreinte de Shoupe, elle le força à la lâcher. Lauren lui répétait de ne pas la toucher, qu'il disait faux, ce n'était pas vrai, impossible. L'idée l'horripilait.
Son cœur s'emballait, tout son corps la menaçait de la lâcher. Ses jambes étaient tremblantes, elle avait froid. Son estomac menaçait de renvoyer son dernier repas, datant de plusieurs jours, tout comme sa gorge se nouait, impossible de laisser sortir un seul sanglot.
— Je suis désolée, dit-il.
— Non, se recula-t-elle.
Lauren allait se mettre à courir mais les deux hommes de tout à l'heure se mirent devant elle pour l'empêcher de passer.
— Ne t'enfuis pas, tout se passera bien pour toi.
— Je suis venu ici pour rien, dit-elle en se tournant vers lui.
— Non, viens avec moi. Tes amis sont là.
Qu'elle le veuille ou non, Lauren n'avait pas le choix. Même si Shoupe lui donna un instant seule pendant qu'il allait leur annoncer la mauvaise nouvelle.
John B et Sarah avait disparu en mer. John B et Sarah, ils étaient peut-être mort.
Ce qui angoissait Lauren c'était le fait qu'elle aussi à l'heure actuelle pourrait simplement avoir disparu avec eux si elle était restée sur ce bateau. Ça aurait pu être elle, pensa-t-elle.
Et les Pogues ? Ils allaient la penser disparu.
Et JJ ?
JJ.
Lauren se précipita hors de la tante pour se rendre dans celle que Shoupe lui avait indiqué de rejoindre lorsqu'elle se sentirait prête.
Rien ne l'étonna ; elle entendit des cris. La voix de JJ qui commençait à s'énerver sur les forces de police, il les insultait et provoquait. Elle pouvait même entendre Kie qui paniquait.
Lauren arriva aussi vite que possible et se pointa à l'entrée, mouillée de la tête aux pieds.
Devant elle, JJ était retenu par deux des collègues de Shoupe mais il ne décolérait pas.
Seule elle y arriverait.
— JJ ?
A la seconde où elle prononça ces deux petites lettres, il se calma. Il avait reconnu sa voix. Bien-sûr, il la reconnaitrait entre mille.
Les Pogues, tous ensemble se retournèrent vers Lauren qui n'eut pas le temps de dire quoi que cela soit, ni même de bouger le petit doigt que le blond avait couru vers elle pour la serrer contre lui. Il la serrait aussi fort que possible pour ressentir chaque parcelle de son corps contre le sien, quitte à ressentir les battements de son cœur à travers de sa poitrine qui s'agitait de plus en plus.
Et Lauren s'autorisa à pleurer.
Elle pleurait dans ses bras, la tête au creux de son cou, les larmes qui coulaient dans son cou. Il dégageait ses cheveux mouillés et mêlés de son visage pour pouvoir l'observait.
Lauren n'avait plus la force de rester forte, elle avait besoin de se vider et elle savait qu'elle le pouvait en toute sécurité avec lui.
Alors elle pleurait, encore et encore quitte à vider toute l'eau de son corps jusqu'à la dernière goutte.
— Je suis arrivée trop tard, sanglota la petite brune. J'ai pas pu les sauver. Je suis... je suis arriver trop tard, JJ. Je suis désolée, je suis- je suis désolée.
Et il la serra contre lui encore une fois, sa tête appuyée contre son torse pour étouffer ses sanglots et lui montrer qu'il serait là pour elle.
Qu'ils étaient tous là pour elle.
Qu'ils étaient ensemble à travers cette tragédie.
Kie et Pope s'était approché d'eux, dans le même état, brisés et impuissant.
Ce soir, ils avaient perdu plus que des amis, ils avaient perdu des membres de leurs familles.
En parlant de membre de la famille, les parents de chacun finirent par entrer dans la tente. Kie lâcha ses amis pour aller se réfugier dans les bras de ses parents, tout comme Pope qui s'excusa auprès d'eux avant de s'éffondrer.
Seul, restèrent JJ et Lauren. Au milieu de tous, les yeux dans les yeux. JJ tenait son petit visage entre ses mains cailleuse et essuyait ses larmes à la volée d'un coup de pouce. Il ne pouvait pas faire plus, il se sentait impuissant.
Une larme s'échappa de ses yeux, elle roula, encore et encore avant de tomber sur le sol.
— Lauren, dis-moi une-
— Non, le coupa-t-elle. Non, JJ, non.
— Si, Lauren, une dernière fois.
— Non...
Il saisit son visage fermement et la força à le regarder.
— Lauren, dis-moi une chose dont on est sûr, toi et moi ?
— JJ...
— Lauren, dis-le-moi.
Elle regarda le plafond de la tente, le menton tremblant, le cœur brisé, avant de fermer les yeux, laisser tomber quelques larmes pour ensuite les rouvrir et se perdre à l'intérieur de ses yeux.
— Ce qu'on a, toi et moi... ça vaut plus que tout l'or du monde.
— Et qu'est-ce qu'on a toi et moi ?
— Un amour à toute épreuve.
Il approcha délicatement ses lèvres des siennes.
— Je t'aime, ne l'oublie pas.
Alors qu'elle allait lui répondre, elle entendit une voix, peu familière prononcer son nom.
Lauren fronça les sourcils puis regarda par-dessus l'épaule de JJ.
Son sang ne fit qu'un tour. Elle manqua de tomber. Elle s'accrocha fermement au blondinet qui cherchait des réponses.
— Maman ?
Shoupe s'approcha de Lauren pour poser une main sur son épaule.
Ça y est, c'était la fin.
Lauren se tourna précipitamment vers JJ pour le regarder, une dernière fois. Elle analyser les moindres détails de son visage pour le garder graver à jamais dans son esprit.
C'était un adieu, ils le savaient l'un comme l'autre mais aucun ne savaient comment réagir, ni quoi faire, ni quoi dire, puis de toute façon JJ lui avait tout dit. Elle savait tout.
— Lauren, tu dois y aller, lui expliqua Shoupe.
Elle chercha l'approbation du blond dans son regard.
JJ ne pleurait pas car JJ était fort, mais brisé.
Il attrapa sa main droite, qu'il porta à ses lèvres avant de secouer la tête de haut en bas, lui donnant son accord.
Il lui donnait l'accord de partir.
Et elle lui en voulait.
Lauren lui en voulait de céder si facilement sans se battre, sans s'énerver contre elle, sans l'insulter ou lui dire des mots . Elle lui en voulait de ne pas faire de scène et simplement comprendre et l'aimer.
Il l'aimait et c'était la raison pour laquelle il la laissait partir.
Lauren lâcha sa main, déçue, en colère —contre JJ de comprendre ou bien sa mère de se trouver ici.
Et elle lui tourna le dos, le laissant derrière lui.
Partir en colère contre lui serait plus facile que de partir en bon terme, mais puisque pour eux le bon terme c'étaient les cris et les pleurs, les scènes tragiques, les je t'aime, moi non plus à tord et à travers pour mieux se retrouver et simplement s'aimer.
Alors là, Lauren pouvait dire qu'ils étaient en mauvais terme.
Elle sortie de la tente, accompagné de Shoupe et sa mère, sans un mot.
Mais elle se retourna encore une dernière fois, encore un dernier baiser.
Juste quelques secondes.
Lauren échappa à la vigilance de Shoupe pour aller se glisser dans les bras de JJ. Elle passa ses mains dans ses cheveux, sur son torse, autour de sa nuque, front contre front plus passionnés que jamais.
— T'aurais du appuyer sur la détente la première fois que tu m'as vu.
Et elle posa ses lèvres sur les siennes brutalement, pressant son corps fougueusement contre le sien avant de déposer un baiser sur sa joue.
Il chuchota au creux de son oreille, lui laissant un long frisson dans tout le corps.
— Ne te retourne pas pour me dire que tu m'aimes.
— Et toi ne dis pas que tu m'aimes.
— Ok, je te le dis pas.
Lauren sourit, JJ déposa un baiser sur son front en fermant les yeux.
Lorsqu'il les ouvrit, il ne lui restait plus que la sensation et l'illusion de sa présence.
Il le fallait. Il fallait qu'il lui fasse une dernière crasse sinon cela ne serait pas à la hauteur de leur relation.
Il souriait, puis l'appela.
Lauren était déjà bien loin, sous la pluie, elle ne se retourna pas, comme elle lui avait promis. Elle se contenta de tendre l'oreille et de s'arrêter.
— Les fruits rouges, promis.
Elle se mit à sourire de plus belle. Le visage humide, un mélange de larme et de gouttes d'eau.
Arriver devant la voiture, Lauren s'arrêta. Elle hésita quelques secondes à se retourner, mais elle lui avait promis.
— Rentre, lui proposa sa mère. Tu vas te tremper, Laurie.
— Il y a bien longtemps que plus personne ne m'appelle comme ça, maman.
Elle soupira puis entra à l'avant. Shoupe ouvrit la portière arrière pour laisser Lauren entrer.
— Lauren !
Elle vit Rafe Cameron arriver droit sur elle.
— Quoi, encore ?
— Tu mérites mieux que ça.
— Rafe, sache qu'aujourd'hui, t'as perdu la seule personne qui aurait pu croire à ta rédemption.
Et elle monta dans la voiture.
Shoupe claqua la portière de voiture et quelques secondes plus tard Lauren était réexpédiée à New-York.
La tête appuyée contre la fenêtre, elle regardait le paysage défiler sous ses yeux alors que les gouttelettes lui barraient la vue.
Elle repensait à tout ce qu'elle avait vécu ces derniers temps, elle repensait à ses amis, ses meilleurs amis, sa famille.
Elle n'oublierait jamais le sourire idiot de John B et ses réflexions enfantine
Kie et sa crinière de princesse, bien qu'insupportable, elle s'avérait être une alliée de confiance.
Pope et son manque d'humanité, sa ressemblance flagrante avec Alex.
Puis JJ, que dire ? Tout avait déjà été dit, tout le monde savait ce que JJ avait changé dans la vie de Lauren. Tout le monde savait à quel point ils étaient le jour et le nuit, pourtant si proche, si aimant et compréhensif l'un de l'autre.
Elle se perdit dans ses pensées.
— Dis-moi JJ, as-tu déjà été amoureux ?
— Amoureux ? Pourquoi faire ?
— C'est agréable d'être amoureux, la plupart du temps.
— Oui, mais dès que ça tourne mal t'as l'impression que tout ton monde va s'écrouler, j'ai déjà vu ça...
— Ton monde pourrait s'écrouler pour n'importe quelle autre raison, alors ce n'est pas une excuse.
— Tu as déjà été amoureuse ?
Lauren haussa les épaules avant de reprendre.
— Je ne sais pas. Je te le dirais quand mon monde se sera écroulé.
— Si le tiens s'écroule, le miens s'écroule aussi.
Alors oui, le monde de Lauren avait fini par s'écrouler.
A cet instant même, tout était réduit au néant, tout était parti en poussière. C'était comme si les dernières semaines avaient disparu en quelques secondes, avec quelques mots.
Le pouvoir des mots prenait le dessus sur le pouvoir du coeur. Pendant que le coeur se taisait, tout un monde s'écroulait à la force des mots.
Et ce monde, c'était celui de Lauren Gray.
— J'espère au moins que tu l'as trouvé ce trésor, dit sa mère à l'avant.
— Non, j'ai trouvé bien mieux.
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