31. Pogues styles ? On one condition
𝐹𝒪𝑅 𝒜𝐿𝐿 𝒯𝐻𝐸 𝒢𝒪𝐿𝒟 𝐼𝒩 𝒯𝐻𝐸 𝒲𝒪𝑅𝐿𝒟
31. Pogues style ? On one condition
JJ VENAIT DE mettre le Phantom à l'eau. Kie et Pope commençait à s'impatienter et se demander où se trouvait John B et pourquoi il mettait autant de temps.
Quant à Lauren, elle était au bout du ponton, sur la rive, face à la mer comme elle avait l'habitude de faire lorsque cela n'allait pas.
Finalement, elle n'allait pas si mal que cela avant —depuis qu'elle avait rencontré les Pogues—, puisque la dernière fois qu'elle avait pris du temps pour contempler la mer impatiente sur le bord de la rive, c'était la veille de leur escapade en mer, avec JJ.
Elle se trouvait là, debout, face à l'immensité de la mer, regardant les vagues s'agiter nerveusement, tout en se demandant ce que cela ferait de se perdre en mer, être à la dérive de tout, du monde, de la vie, loin de tout ça.
Elle en était même à se demander si Big John n'avait pas eu la chance de mourir à ce moment-là, il n'avait pas eu à supporter toute ces atrocités que des jeunes de dix sept ans n'aurait jamais du vivre.
Personne n'aurait jamais du vivre ce qu'ils avaient vécu, mais si Big John était toujours en vie, est-ce-que son père à elle aurait perdu la vie ? Est-ce-qu'elle aurait remis les pieds sur OBX ? Aurait-elle rencontrés ces trois amis qui aujourd'hui était devenu sa famille, la seule famille qu'elle n'aurait jamais eu.
Sans toutes ces tragédies, Lauren n'aurait peut-être jamais rencontré JJ.
Lauren ne se serait jamais ouvert à quelqu'un.
Elle ne se serait jamais donné corps et âme pour quelqu'un, autre que elle.
Jamais Lauren n'aurait su ce qu'était l'amour, le vrai. Celui qui te retourne l'estomac et t'effraies puisque tu n'as plus aucun contrôle et que la seule chose que tu souhaites c'est que cette personne, ta moitié, soit saine et sauve.
Jamais, Ô Grand jamais, Lauren ne serait tombée amoureuse si ce n'avait pas été JJ Maybank.
Ce blond, aux allures de cow-boy des mers, planche de surf sous le bras, clichés de la tête aux pieds avec sa chevelure blonde, parfois emmêlés, parfois rebelle mais toujours avec cette odeur mentholé —à part lorsqu'il lui avait piqué son shampooing aux fruits rouges.
Lauren sourit, une larme coule sur sa joue.
JJ s'approcha discrètement à côté d'elle, fixant à son tour l'horizon.
— Dis-moi un truc dont on est sûr, lui demanda Lauren.
— On est plus sûr de rien, soupira le blond.
Elle baissa la tête.
— Tu pensais que j'allais lui tirer dessus, n'est-ce-pas ?
— J'avais peur que tu t'embarques sur ce chemin là, avoua-t-il les mains au fond de ses poches.
— Pourquoi ? Demanda Lauren en se tournant vers lui pour lui faire face. Pourquoi est-ce-que tu avais peur de ça ? JJ, crois-moi que si ça avait été la seule chose à faire pour te sauver, j'aurais tiré sur Rafe Cameron sans hésiter une seule seconde.
— Lauren, on parle de Rafe, ok ? Je croyais qu'une partie de toi lui appartiendrais toujours.
— Et bien peut-être que cette partie là devrait mourir avec lui.
Elle croisa les bras sur sa poitrine et se retourna en direction de la mer.
JJ garda le silence.
— Moi, je vais te dire de quoi je suis sûr, JJ.
Elle ne décrocha pas son regard de la houle.
— Je suis sûr que tout ce qu'on a, toi et moi, ça vaut plus que tout l'or du monde.
JJ tourna la tête vers Lauren qui ne bougeait pas. Son coeur battait à un certains rythme, qu'il avait du mal à le gérer et contenir ses émotions.
Il allait lui répondre mais la sirène d'une voiture de police qui arrivait droit sur eux, les affola plus qu'autre choses.
— Montez sur le bateau, fit JJ. Montez sur le bateau !
— Et merde, jura Kie.
— Attendez ! Dit Lauren. C'est John B.
Ils arrêtèrent ce qu'ils faisaient pour se tourner vers leur ami qui avait attirer toute l'attention sur lui.
John B avait l'air bien trop calme pour que cela n'aille.
— J'y crois pas, pouffa JJ en descendant du bateau.
— Pardon ? Rigola Kie.
— Shoupe me l'a prêté.
— Ok, je veux bien y croire.
Il serra Kie dans ses bras puis se tourna vers Lauren quelques secondes pour lui doffrir un petit sourire qui suffisait largement.
— Ça n'a pas été facile, mais j'ai le Phantom, jubila JJ. Il marche comme au premier jour. Prêt à partir ?
Il lui lança les clefs.
— Où est Sarah ?
— On croyait qu'elle était avec toi ?
— Non, on a été séparés. Elle devait me retrouver ici.
— On ne la pas vue, répondit Pope.
— Je ne pars pas sans elle !
— Regarde-moi, fit JJ en attrapant son meilleur ami par les épaules. Je sais que c'est dur, mais on a peu de temps. Tu as de l'essence et à manger. Tu fais le tour de la pointe puis tout droit jusqu'au grand marais. Ok ?
Les yeux de John devenait de plus en plus luisant ce qui faisait mal à Lauren. Elle détourna les yeux.
— Une fois là-bas, fais profil bas. Attends quelques semaines puis passe par la terre ferme et traverse la frontière à Brownsville. Tu as compris ? Brownsville !
John B n'écoutait plus JJ, il était perdu dans ses pensées, les yeux humides et rougies par les larmes qu'il retenait.
Il regardait dans la direction de Lauren comme s'il attentait une réponse de sa part, comme s'il attentait qu'elle le rassure et lui dise que Sarah arriverait d'une minute à l'autre et pourtant rien.
Lauren était tout aussi désemparée que lui et se sentait impuissante.
Elle détourna le regard, ne pouvant plus soutenir le regard inquiet de son ami. Elle essuya à la volée une larme solitaire puis se retourna pour jouer avec les cailloux au sol nerveusement.
— C'est compris ? Répéta JJ.
— Oui, oui, répondit John B en reniflant. Brownsville.
— En selle cow-boy des mers, dit JJ avant de laisser un blanc de quelques secondes, baisser la tête vers le sol. Toi aussi Lauren.
Elle aurait préféré ne jamais entendre ce qu'il venait de dire.
Lauren ne réagissait pas, elle avait simplement arrêté de taper les petits cailloux sur le sol poussiéreux, sans même changer de position. Elle essayait encore d'assimiler ses mots, ou elle espérait rêver, que ce qu'il venait de dire n'était qu'une simple illusion qu'il changerait d'avis dans quelques secondes.
Mais non.
— Dépêche-toi, dit-il en attrapant son sac sur le ponton pour lui donner. Monte sur ce bateau, on a plus beaucoup de temps.
Son ton était froid, presque insensible à la situation. Lauren était en train de rêver ou JJ déraillait totalement ?
Elle releva lentement la tête vers lui, regarda son sac avant de le regarder. Elle n'affichait aucune expression alors qu'elle le voyait lutter contre sa propre personne.
— Non.
— Lauren, répéta-t-il en essuyant de garder son ton. Prends ce sac et monte tes fesses sur ce bateau.
— J'ai-dit-non. Ok ?
Elle le bouscula et se rendit au bout du ponton, une nouvelle fois face à la mer. Ses bras était croisés sur sa poitrine et Lauren était en colère. Elle n'avait même pas envie de pleurer, simplement de lui hurler dessus sans même chercher à comprendre pourquoi JJ faisait cela.
Il s'approcha d'elle. Il avait toujours ce même ton autoritaire et ce visage qui n'exprimait rien d'autre que de la colère, de la colère contre lui. Il était en colère contre lui et ses décisions à la con mais il essayait de se convaincre que c'était pour le meilleur. Que Lauren serait loin de lui mais saine et sauve.
Heureuse, en bonne santé mais loin de lui.
C'était ce qu'il pensait alors que l'idée d'être loin de JJ et heureuse n'était même pas concevable pour Lauren. Elle ne comprenait même pas comment elle pourrait être heureuse ailleurs qu'ici et sans lui.
JJ était son bonheur et il essayait de l'éloigner de son bonheur.
— Lauren, tu ne peux pas rester ici, ils te retrouveront.
Qu'il se taise, c'était tout ce qu'elle souhaitait.
Même si elle était en colère contre lui et ses idées à la con, elle se retourna précipitamment pour saisir son visage entre ses mains et poser brutalement ses lèvres gercés contre ses lèvres fendus.
Ce baiser avait un gout amer de au revoir et Lauren détestait ce gout.
JJ aussi détestait ce gout et pourtant c'était de sa faute.
Il entoura à son tour le visage de Lauren avec ses mains après avoir dégageait ses cheveux. Il pressa ses lèvres contre les siennes toujours plus intensément se demandant quand est-ce-que cette occasion se représentera.
La respiration leur manquait, à l'un comme à l'autre. Lauren se sépara de lui quelques secondes, même pas, quelques centièmes de secondes pour reposer ses lèvres sur lui furtivement, encore et encore et encore et encore.
Les adieux, elle n'avait jamais eu à en faire.
Tout comme elle n'avait jamais été amoureuse.
Tout comme JJ Maybank.
C'était dur mais elle devait se séparer de lui.
Elle commençait à mieux accepter l'idée du blond même si elle n'était pas pour autant d'accord.
C'était donc cela la dernière carte à jouer de JJ, et bien ça craint.
Lauren décolla ses lèvres des siennes avec un gout de reviens-y, pour entourer ses bras frêles autour de sa nuque, inhaler une dernière fois son odeur mélanger à une certaines transpiration.
JJ avait entouré son petit corps avec ses bras, la collant toujours plus près de lui, espérant un jour ne faire qu'un.
Une larme glissa le long de sa joue.
— Je t'aime, Lauren.
Lauren le lâcha, sans réponse —non pas qu'elle ne l'aimait pas, mais elle refusait de se dire que c'était sans doute la dernière fois qu'elle lui dirait—, elle attrapa ses sac et monta sur le bateau.
— Prends une douche, Blondie.
JJ sourit, passant ses bras autour des épaules de ses deux amis, Lauren s'approcha de John B qui tira Lauren contre lui.
— Promis je sentirais meilleur quand on se reverra. Les fruits rouges même.
Une larme s'écrasa sur le sol, Lauren lève les yeux au ciel puis pouffe de rire.
— Les fruits rouges.
Lauren se réfugia dans les bras de John B qui pleura à son tour.
— Je suis désolé de vous avoir entrainés dans ma chute avec cette chasse au trésor. Je suis désolé Lauren que tu te sois senti obligé de m'aider car ton père était impliqué là-dedans.
— Hé, John B ? On aurait fini par chuter de toute façon, dit JJ les yeux humides malgré son sourire. Au moins on l'a fait ensemble.
— Et honnêtement, j'ai même l'impression que vous avez donnez du sens à ma vie, sourit Lauren. Alors, peu importe comment tout ça va se finir, j'aurais au moins pas de regret. Plus de regret, grâce à vous. Kie, Pope... Je vous remercie de m'avoir laissé le bénéfice du doute et de vous être investi dans cette quête. John B. (Elle sourit) Je pense que par un moyen ou un autre on est du même sang, blagua-t-elle.
— Je le savais, rit JJ. Y'a toujours une histoire de parent cachés. Je l'avais dis.
Lauren s'essuya les yeux.
— JJ...
— Je sais, la coupa-t-il. Je sais Lauren.
Il sourit. Elle sourit.
— Pogues style ?
— Pogues style, à condition que vous viriez cette règle à la con de pas de Pogues sur un Pogues.
— Le conseil est d'accord, sourit Kie.
— Alors... Pogues style.
Lauren les regarda un par un.
Kie.
Poe.
JJ.
— Maintenant tirez-vous !
— On se revoit dans deux mois au Mexique, ajouta Pope.
Ils se dirigèrent vers la cabine.
— On vous aimes, dit JJ.
Lauren se retourna pour croiser son regard bleus océans une dernière fois.
— Moi aussi.
Elle posa son sac, alors que John B demanda à ses amis de dire à Sarah qu'il l'aimait.
Lauren détourna le regard, retenant ses larmes puis il la rejoint.
— N'oubliez pas, passez la frontière à Brownsville !
— Compris !
Les Pogues aidèrent Lauren et John B a mettre le bateau à l'eau. Lauren s'installa à l'avant, John B mit le contact et ils s'éloignèrent rapidement.
Le regard plongé dans celui de JJ à la recherche d'une once de regret sur son super plan mais rien. Il était persuadé que c'était la meilleure chose à faire pour elle.
Assez loin, Lauren brisa le silence.
— La vie est une pute, s'énerva Lauren. Non, non, bien-sur que non ! La vie, c'est comme une pute sur talons hauts qui bouge les hanches de droite à gauche pour se faire voir, ne pas te faire oublier qu'elle est là, qu'elle te tiens, pour ensuite, simplement te poignarder dans le dos lorsque tu ne t'y attends pas.
— Je n'aurais pas pensé une seule seconde associer une prostituée à la vie.
— Prostitue toi avant que la vie ne se prostitue.
Lauren esquissa un léger sourire en regardant John B qui se retenait de rire.
Il secoua la tête de droite à gauche avant de se déconcentrer sur sa conduite, et Lauren sur le paysage qui défilait devant ses yeux.
— Merci, dit-il.
Elle tourna la tête, les sourcils en arque.
— Relax John B, rien n'est encore fini.
— Je suis fini, Lauren. Toi, t'as encore une chance mais moi, je suis fini.
Elle secoua la tête.
— Hm, non. Je suis pas d'accord avec toi, je refuse de croire que c'est fini.
— À moins que tu es une idée de génie, ou un miracle, je crois que c'est bel et bien terminé, Lau. L'or s'est envolé.
— On se débrouilleras.
— Je suis accusé de meurtre, sur un officier de police.
— On sait très bien qui c'est, John B.
— Des centaines de personnes veulent me mettre en prison !
Au même moment, ils entendirent la voix de Sarah qui courait sur le ponton, tout en criant le nom de son ami. Lauren se releva.
— John B ! John B !
— Sarah, s'exclama-t-il en se garant. Je croyais que tu ne viendrais jamais.
— Je suis là, dit-elle en montant.
Et Lauren joua sa dernière carte. Elle sauta du bateau pour atterrir sur le ponton et commença à courir alors que ses amis l'appeler et lui demandait où elle allait.
— Lauren ! Hurla John B. Lauren, où est-ce-que tu vas ?
— Tu me fais confiance, John B ?
—Lau...
— Est-ce-que tu me fais confiance ?
Il acquiesça.
— Alors, laisse-moi utiliser notre dernière chance.
— Fais attention à toi, hurla Sarah.
— Toujours ! Tu me connais ?
Sarah esquissa un large sourire pendant que Lauren continuait sa course, tout droit dans la gueule du loup.
Pas sûr que tout le monde soit de cet avis là.
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