𝐹𝒪𝑅 𝒜𝐿𝐿 𝒯𝐻𝐸 𝒢𝒪𝐿𝒟 𝐼𝒩 𝒯𝐻𝐸 𝒲𝒪𝑅𝐿𝒟
16. Next time, I will do it

— SUPER, IRONISA KIE. Donc vous deux, vous disparaissez sans donner de nouvelles pendant vingt-quatre heures et ensuite John B nous plante sans aucune explication.

Lauren et JJ se regardèrent avant de regarder Pope pour savoir ce qui arrivait à Kie —s'ils avaient loupés quelque chose ou si c'était son caractère. Elle avait l'air remonté contre tout le monde sans vraiment donner de raison, enfin... c'était bizarre.

— On est en vie, c'est le principal, répondit JJ.

Elle allait répliquer pour s'énerver contre lui mais Lauren lui coupa la parole.

— JJ a passé la journée chez moi, dit-elle.

Kie haussa les sourcils.

Pas certains que cela la rassure.

— On a...

— ...discutés, continua JJ.

Elle le regarda en fronçant les sourcils.

— On avait besoin d'éclaircir deux, trois trucs, ajouta JJ.

— Comme quoi ? Sourit Pope.

— Tais-toi, Pope, dit JJ en lui donnant une tape derrière la tête.

— Il se passe des trucs qui ne devraient pas dans ce groupe, soupira Kie visiblement vexée avant d'accélérer le pas.

Lauren se sentait coupable de causer cette distance entre les amis. Pope le remarqua.

— Ne t'en fais pas, dit-il. Ça lui passera, de toute façon on est ses seuls amis alors...

Lauren lui sourit avant qu'il ne rejoigne Kie devant eux.

JJ regardait Lauren avec un large sourire, amusé de la situation alors qu'elle était stressée et se sentait coupable. Il lui donna un léger coup d'épaule pour la sortir de ses pensées.

— Fais pas cette tête, on passé une bonne journée !

— On a discutés, répéta-t-elle. C'est quoi cette excuse à la con ?

— C'était toujours mieux que de lui dire que ton père avait magouillé je ne sais pas quoi, avec je ne sais qui, pour faire-

— C'est bon, j'ai compris, dit-elle en levant les mains au ciel. Merci, JJ.

— Au pire on discute de ce qu'on veut, non ? D'ailleurs faudrait parler du-

— Faut que j'aille parler à Kie.

Alors que JJ allait aborder un sujet bien plus important pour eux et l'évolution de leur relation, elle avait décidé de le planter pour aller discuter avec Kie —arranger les choses, être sur qu'elle ne lui en veuille pas— pendant qu'elle allait chercher à boire.

— Hé ? Fit Lauren.

Elle venait de dépasser un bon paquet de personne qui faisait la queue depuis quelques longues minutes pour obtenir à boire, ce qui les fit râler, mais Lauren se retourna vers eux pour leur demander de se taire.

Kie n'avait pas daigné la regarder, elle attendait patiemment, les bras croisés sur sa poitrine alors qu'à côté d'elle Lauren se dandinait nerveusement.

— J'ai l'impression que tu ne m'aimes pas trop, avoua Lauren.

Kie tourna enfin la tête vers elle, mais son visage n'arborait aucune expression —peut-être un peu de mépris.

— Je t'ai fait quoi ?

— Rien.

— Alors pourquoi est-ce-que tu m'agresses à chaque fois que je dis un truc ?

— Ecoute, on va dire que j'ai rien contre toi, ok ? Simplement, depuis que t'es arrivé il se passe plein de trucs comme... JJ qui ne donne pas de nouvelle pendant plus de vingt-quatre heures, John B qui soudainement fait équipe tout seul, tes crises sortit de nul part qui nous mettent en danger et ton lien avec-

— Kie, Lauren ! Comment ça va ?

Lauren n'avait pas besoin de se retourner pour savoir qui venait des appeler. Au vu de la tête de la brune, elle avait certainement raison.

— Rafe Cameron ?

Kie roula les yeux alors que Lauren se retourna pour faire face à Rafe.

Son regard s'était déjà perdu dans le sien, comme à chaque fois mais elle se battait contre elle-même pour en sortir avant qu'il ne l'entraine dans sa chute.

Lauren secoua la tête de droite à gauche pendant que Rafe essayé tant bien que mal de se faire pardonner. Il leva la main pour la poser sur l'épaule de Lauren mais se résigna comme s'il tenait d'être ramené à la réalité. Au fond d'elle, Lauren était un peu déçu.

— Qu'est-ce-que tu veux, Rafe ? Interrompit Kie.

— Je voulais rappeler à Lauren quelques trucs parce qu'apparemment elle n'a pas l'air d'avoir compris.

— S'il te plait, pas encore ça.

— Trainer avec ces Pogues, c'est une chose. Les suivre dans leur conneries, c'en est une autre.

— De quoi tu parles ? Demanda Kie alors que Lauren ne se sentait pas fière à côté.

— Lauren sait très bien de quoi je parle.

— On devrait y aller, dit Lauren en tirant le bras de Kie.

— Continue comme ça Lauren, hurla Rafe à travers la foule. Continue comme ça et tu n'auras pas besoin de moi pour couler.

— Va te faire foutre !

— Je sais ce que vous avez fait !

Lauren s'était dépêchée de s'éloigner toujours en tirant Lauren par le bras jusqu'à ce qu'elle se débatte et s'arrête au milieu de tout le monde.

— C'était quoi ça ?

— Rien qui ne te concerne.

— Et tu te demandes pourquoi je ne t'aimes pas ?

Kie retourna s'assoir auprès de garçons en tapant du pied alors que Lauren se retrouva coincé au milieu de tout ces gens en train de se frotter le front pour essayer d'évacuer toute cette tension.

Elle tourna la tête en direction de Rafe qui se trouvait au fond avec ses deux acolytes. Ils avaient chacun un verre et sirotait tranquillement le liquide à l'intérieur alors que Lauren allait s'éloigner au loin —loin des Pogues, loin des Kooks— jusqu'à ce que JJ lui retienne le bras.

Il avait cette expression sur son visage qui montrait sa compassion envers la jeune femme. JJ desserra sa poigne et attrapa doucement sa main qu'elle retira immédiatement pour ne pas que Rafe fasse une scène maintenant.

— Ce n'est rien, fit le blond. Tu viens ?

— J'ai pas la tête à-

— Le film va commencer.

Il ne lui laissa pas le choix. Lauren finit par accepter et revenir auprès des Pogues.

Kie était toujours fâché contre elle alors qu'au final ils étaient tout les trois coupables, mais Lauren se contenta de regarder l'intello qui lui fit signe que tout aller bien avant qu'elle ne s'assoit sur l'herbe à côté de JJ sur sa chaise —s'il avait été galant il lui aurait laissé.

Le film se passa tranquillement, enfin tout le monde était bien trop concentré sur l'écran géant, les blagues de mauvais goûts choisis par les scénaristes, à manger des pop-corn bruyamment et boire un bon nombre de litre de bière.

Pendant que Lauren, elle, était perdu dans ses pensées, jeter des coups d'œil furtif derrière elle pour regarder Rafe.

Elle lui en voulait énormément pour ce qu'il avait fait à Pope mais elle lui en voulais surtout sur ce qu'il aurait pu faire si elle n'avait pas été là. Entre l'été dernier et cette année, Lauren voyait le changement —pas que physique— de Rafe. Il était plus dur, plus sombre, plus travaillés alors qu'avant il ne souciait que de lui et à faire la fête.

Ça n'avait pas changé en soit, simplement maintenant il y avait ajouté la drogue. Une consommation régulière qui le rendait abruti, violent, alors qu'il pensait que cela l'aider à supporter le rejet de son père.

Rafe était perdu, Lauren le savait mais elle était aussi perdu que lui et ne voulait pas prendre la responsabilité de le ramener à la surface sans savoir comment elle finirait.

JJ n'était pas innocent dans tout ça. Il ne le savait peut-être pas, mais il l'aidait à lui faire garder espoir et rester à la surface, chose qu'elle n'avait pas fait depuis longtemps.

Bien qu'il l'aidait, Lauren percevait une grande colère en lui, une haine injustifiée et des démons qui ne voulaient pas le lâcher. Il s'efforçait sûrement à l'aider elle, pensant pouvoir se défaire de ses propres démons.

Lauren le voyait, elle le savait et elle était bien décidé à lui rendre la pareille. Il le méritait.

Il méritait d'être aimé.

Comme elle le méritait aussi.

— JJ ?

— Quoi ?

— Je dois pisser !

— Retiens-toi, dit le blond en se reprenant sa concentration sur le film.

— Je ne peux pas, j'ai bu trop de soda.

— Ils vont nous voir !

— Je dois y aller, insista Pope.

— Ils bloquent les toilettes, répondit JJ en se retournant.

— Va pisser derrière un arbre et tais-toi, soupira Lauren.

Ils se regardèrent tout les deux avant de lui donner raison. Ils se relevèrent l'un après l'autre.

— Vous allez où ? Demanda Kie.

— On va pisser.

— Tout les deux ?

— Ils ont besoin de se la tenir, ironisa Lauren.

— Tu feras moins la maline quand tu la verras, Princesse.

Lauren roula des yeux avant de lui dire de dégager.

Elle jeta ensuite un coup d'oeil en direction de Kie qui affichait toujours cet air renfrogné. Ce n'étais pas le bon moment pour faire la discussion ça c'était sur, alors Lauren se contenta de croiser les bras sur sa poitrine et d'essayer d'écouter le film alors qu'elle n'avait rien suivi jusqu'ici.

Même en essayant de rester concentré sur le film, Lauren divaguait à ses pensée, regardait autour d'elle les gens qui l'entourait jusqu'à remarquer Rafe se diriger en direction de l'endroit où Pope et JJ étaient partit se vider la vessie.

Il y avait une chance sur deux pour qu'il se rendent là-bas pour s'occuper de leur cas, à moins qu'ils aient une envie pressante de se libérer à l'air libre.

Lauren devait faire quelque chose, mais si elle se relevait sans dire un mot à Kie, il y avait aussi une chance sur deux pour qu'elle s'énerve une bonne fois pour toute et ne l'accepte plus.

Timidement —surtout nerveusement—, Lauren s'approcha de Kie, s'éclaircit la gorge quelques secondes avant de se pencher vers elle.

— Kie, hm- Je crois que les garçons ont des ennuies.

Elle tourna immédiatement la tête vers elle.

— J'ai vu Rafe les rejoindre.

— Merde, jura-t-elle en se relevant aussitôt. Tu ne peux pas le tenir en laisse ton copain ?

— Ce n'est pas mon copain, soupira Lauren en se dépêchant de marcher.

— Alors pourquoi j'ai l'impression que c'est tout comme ?

— Ok, grogna-t-elle. On est sorti ensemble l'année dernière mais Rafe n'était pas... Rafe ?

— Rafe Cameron a toujours été Rafe Cameron. Tu t'es peut-être juste rendu compte que c'était un emmerdeur de première.

Ce n'était pas faux, mais elle ne lui donnerait pas raison.

Lorsqu'elles arrivèrent derrière l'écran, la seule chose que vit Lauren fut JJ, retenu par Kelce en train de se faire insulter et frapper par Rafe qui à chaque provocation le cognait plus fort encore.

L'on pouvait voir le sang gicler de la bouche du blond et transpercer la nuit.

Lauren fut prise de nausée et ses jambes l'avaient lâchés vulgairement.

Ça recommençait, encore.

Sa respiration s'accélérait bien qu'elle essayait de se contrôler. Lauren n'arrivait plus à respirer correctement. La main posé sur son ventre elle essayait de se rassurer mais impossible. Le poing de Rafe fermement serré, rougie par le sang continuait d'heurter le visage du blond, le sonnant un peu plus à chaque fois.

Le problème de Rafe était que son égo était plus grand que lui, il n'arrivait pas à le gérer et devait se sentir toujours plus puissant —sans compter tout les autres problèmes.

Mais le problème de JJ était qu'il n'arrivait pas à admettre l'échec, il n'arrivait pas à simplement accepter une situation, se taire et juste attendre. Non, il empirait toujours les choses et trouvait les bons mots pour se faire détester.

Toute cette violence ramenait Lauren des années en arrière, encore.

Cette boule dans son ventre qui s'était crée lui appuyait sur l'estomac et la rendait malade. Ses larmes semblaient instoppable et ses jambes refusait de lui répondre, son corps entier refusait de lui répondre. C'était sans doute la pire sensation, se retrouver coincer dans son propre corps sans pouvoir lui dire quoi faire, les yeux grands ouverts assistant à la scène sans pouvoir agir. La peur, c'était elle qui prenait possession de son corps et Lauren devait lui faire face.

Pendant qu'ils continuaient de se battre, pendant que Kie cherchait un moyen des aider, Lauren était comme transparente. Elle menait un combat contre elle-même jusqu'à réussir à se sortir de son état, courir vers le sac de JJ, les jambes tremblantes, le visage immaculé de larme et la nausée toujours présente.

Elle plongea sa main à l'intérieur, fermant les yeux pour ne pas assister à la scène, seul les bruits suffisait à lui faire froid dans le dos. Elle attrapa l'objet métallique, le sortit immédiatement du sac, le décocha et pointa Rafe avec cette arme.

Personne ne l'avait remarqué, personne hormis JJ à deux doigts de s'évanouir.

— Lauren...

Il tenait à peine debout, ses yeux étaient mi-clos et pourtant il ne remarquait plus qu'elle.

Lauren était comme le mot magique. Rafe avait arrêté de cogné JJ et s'était tournée lentement dans la direction de la petite brune.

Ses yeux papillonnèrent, la peur s'empara de lui comme ce sentiment de trahison.

Lauren n'avait cessé de pleurer, elle tremblait toujours et pouvait s'évanouir à n'importe qu'elle moment sous cette pression, mais elle se sentait forte. Elle se sentait assez forte pour tenir tête à Rafe Cameron, quitte à briser son coeur et le sien.

— Tu ne peux pas faire ça, dit-il en s'avançant vers elle. Tu ne le fera pas.

— Si tu m'y oblige, je le ferais Rafe.

Une larme roula sur sa joue suivie d'un rire nerveux.

— Je ne te reconnais plus.

— Qu'est-ce-que je devrais dire de toi ?

Son coeur était serré aussi fort que possible, mais elle ne baisserait pas cette arme.

— Alors, je pense qu'on a plus rien à faire ensemble, conclut Rafe.

— Je t'interdis de faire comme si c'était ma faute, dit-elle en serrant la mâchoire. Je t'interdis de- de me faire culpabiliser de pointer cette arme vers toi alors que tout ce que tu mérites c'est que j'appuie sur la gâchette.

— Tu ne penses pas ce que tu dis.

Lauren haussa les épaules avant de renifler et pousser un long soupire.

— Je pense que vous devriez partir.

— Tu n'as rien à faire avec ces Pogues.

Alors que les choses s'envenimaient entre eux, l'écran blanc prit feu ce qui affola tout le monde. Les Kooks commençaient à partir sans Rafe alors que les Pogues essayaient de se remettre de leur émotions tranquillement.

— Viens avec moi.

— Je ne peux pas être avec quelqu'un qui est tout ce contre quoi je me bats depuis des années, dit-elle en pleurant. Je ne peux pas continuer à espérer qu'un jour tu redeviennes celui à qui j'ai confié une part de mon âme. C'est trop douloureux de te regarder dans les yeux et de voir- de voir toute cette haine qui te nuis peu à peu.

Il savait qu'elle avait raison, ce fut sûrement la raison pour laquelle il acquiesça simplement sans dire un mot et s'éloigner en courant.

Lauren n'avait pas baissé les bras même lorsqu'il était partit. Son regard était perdu dans le vide et ses muscles si contracté qu'elle n'arrivait pas à lâcher cette arme.

JJ s'approcha d'elle, colla son torse contre l'arme. Il lui faisait pleinement confiance, il voulait lui montrer.

Lauren se débattait, elle voulait s'excuser, lui dire combien elle était désolée, que c'était de sa faute, qu'elle n'aurait pas du faire ça, qu'elle ne serait jamais venu ici il ne serait rien passé.

C'était JJ qui était le plus mal en point et pourtant, c'était lui qui prenait soin d'elle.

Lauren subissait le retour de la crise d'angoisse, —la crise de panique. Elle n'arrivait pas à s'arrêter de parler, elle se repassait sans cesse ces images dans sa tête, déversant des litres de larmes en à peine quelques secondes jusqu'à ce qu'il enroule ses bras autour de son cou, lui demandant de se calmer.

JJ était remplie de sang mais elle s'en fichait, elle avait besoin de ça, elle avait besoin de le sentir près de lui.

Honnêtement, elle ne s'était pas rendu compte de l'état dans lequel il se trouvait. Lorsqu'elle reviendrait à ses esprits, Lauren s'en voudra de n'avoir pensé qu'à elle.

Alors que tout ce qu'il l'importait, c'était son bonheur.