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Folle... ou pas ?

Gilles, mon ami, je veux te raconter un événement qui m'a bouleversée. C'était il y a deux semaines, lors de l'excursion d'escalade dont je t'ai parlé. Cet événement, je ne l'ai relaté à personne, mais maintenant je ne peux plus me taire. Ces souvenirs hantent mes jours et mes nuits. Tu ne me croiras peut-être pas, tu me prendras peut-être pour une folle, tant c'est étrange. Mais je vais te raconter.

J'étais avec Christophe, Eveline et Fabrice, mes amis que tu connais déjà de notre sortie de l'autre fois. Il est d'ailleurs bien dommage que tu n'ai pu venir. C'était l'après-midi, aux alentours de 15 heures. Des villageois du coin nous avaient conseillé un ravin, et, armés de notre matériel, nous avions commencé l'escalade de la paroi. D'ici, la vue sur le ravin était magnifique. La lumière jouait sur les arêtes rocheuses. J'imaginais de nombreuses formes, ici un lion, là un arbre avec un oiseau dessus, ou encore un vieillard appuyé sur sa canne. Le ciel était bleu, sans nuages. Le soleil tapait fort, et chauffait la roche qui maintenant me brûlaient les mains. L'air était chaud et lourd. J'avais soif et chaud, et j'étais en sueur. Je me coupais les mains sur les arêtes rocheuses. Grimper dans ces conditions n'était pas agréable, et je commençais à regretter de ne pas avoir attendu le lendemain.

Et puis soudain, je sentis sur ma peau une bouffée d'air froid, glacial même, monter du sol. Je baissai les yeux. Dans le ravin, illuminé par le soleil quelques instants plus tôt, s'était répandu une nappe de brouillard. Stupéfaite par cet étrange phénomène, je remarquais qu'à présent il montait vers nous. Je prévins les autres, et d'un commun accord nous décidâmes de redescendre : il était dangereux de continuer à grimper, car nous étions à mi-chemin et le brouillard nous rattraperait avant que nous ayons pu arriver en haut. La descente était difficile, mais faisable sans trop de risques, car étrangement, la brume s'écartait autour de nous alors qu'ailleurs le brouillard était très dense. Nous étions presque arrivés lorsque ma corde s'emmêla. Le temps que je la démêle et que je pose les pieds sur le sol, les autres s'étaient déjà écartés de la paroi. Mais le brouillard était si dense que je les perdis aussitôt de vue, et je me précipitai à leur suite. Mes vêtements étaient mouillés par l'humidité ambiante et ils me tenaient froid. Je ne voyais rien à cause du brouillard et ne retrouvais pas mes amis. Ce brouillard me faisait peur, je voulais retrouver mes amis au plus vite. Je hâtais le pas. L'odeur de la pierre humide flottait dans l'air. Je me mis à courir. Je ne voyais rien. Je trébuchai. Je heurtai violemment le sol. Une douleur vive se diffusa aussitôt dans mes genoux et mes mains. A tâtons, je gagnai la paroi. Je me relevai, et faillis tomber de nouveau tant mes jambes tremblaient. J'avais l'impression qu'un étau de fer m'enserrait la tête. Je chancelai. Gardant une main contre la roche, j'avançai à petits pas. Soudain, la roche sous ma main disparut. Après un instant de panique, je pris conscience que de l'ouverture s'échappait de l'air chaud. Alors seulement je me rendis compte que je frissonnais de froid. Cela me convainquit de m'avancer dans l'ouverture, qui se révéla être une petite cavité, vide de brouillard. Elle était éclairée par une fente au plafond. Reprenant peu à peu mes esprits, je me maudissais d'avoir cédé à la panique. Mes jambes tremblaient, et je décidai de m'asseoir. Lorsque je m'adossai à la paroi, je sentis dans mon dos la roche tiède, dépourvue d'arêtes tranchantes comme ailleurs dans le ravin. Mon corps était lentement réchauffé par l'air chaud et sec qui circulait dans la grotte, sans que je sache d'où il provenait. Le regard fixé sur mes genoux sans les voir vraiment, je m'efforçai de réfléchir à toute mon aventure dans le ravin, aux mystères de cette grotte, au moyen de sortir d'ici, surtout, mais mon esprit s'égarait sans cesse. Presque contre ma volonté, je levai les yeux sur la paroi en face de moi..

Il y avait le visage d'une femme gravé dans la pierre, avec une précision extrême. Je restai bouche bée devant sa beauté. Son visage, oval, était poli et paraissait doux comme la soie. Ses yeux et son nez étaient fins, et sa bouche s'étirait en un demi sourire. Ses cheveux, légèrement ondulés, encadraient son visage et semblaient en constant mouvement. En fait, elle paraissait vivante, prête à sortir de la roche, tant ses traits étaient fins et délicats. Qui l'avait sculptée ? Que faisait-elle ici ? Je la trouvais superbe, magnifique, et j'étais incapable de détourner mon regard. D'ailleurs, je n'en avais pas envie. Ma tête bascula contre la paroi. Un sentiment de bien-être s'empara de moi : je n'avais ni trop chaud, ni trop froid, la roche dans mon dos me paraissait aussi douce qu'un oreiller et l'odeur des cookies de ma plus tendre enfance flottait dans l'air. Je restai ainsi, sans penser à rien, pendant quelques minutes, puis je mes souvins de mes amis, et je voulus bouger. Il me semblait que je ne pouvais pas remuer ne serai-ce que le petit doigt. Mais, avec l'impression de lutter contre quelque chose d'inconnu, je m'obligeai à baisser les yeux sur ma montre. Elle ne fonctionnait plus. Regardant autour de moi, je vis, sculptée dans la pierre comme si elle en sortait, une main tenant un sablier. De toute évidence, elle appartenait à la femme. Mais pourquoi un sablier ? Je n'avais pas de réponse, cependant je devais repartir. 5 minutes dans la grotte chaude avait suffi à faire sécher mes vêtements. En me relevant, j'entendis des craquements. Baissant les yeux, je me rendis compte que je marchai sur des os ! Poussant un hurlement, je bondis hors de la grotte. Mon cœur battait follement, je haletais et un filet de sueur coulait dans mon dos. Je m'obligeai à me calmer. Reprenant mes esprits, je regardai autour de moi. Tout était noir, je ne voyais rien ! Je mis quelques instants à comprendre que la nuit était tombée. Par réflexe, je regardai ma montre. Elle affichait 20 heures ! M'étais-je endormie ? Évanouie ? Non, j'étais consciente. Je n'étais restée que 5 minutes dans la grotte, et c'est comme s'il s'était passé 5 heures. Sortie de mes réflexions par l'air vif de la nuit, je téléphonai à mes amis, et peu après ils m'avaient rejointe.

Le lendemain, je persuadai mes amis de m'accompagner au ravin, car je voulais retrouver la grotte et la sculpture que j'avais découverte. Après 2 heures de recherches, nous n'avions toujours rien trouvé. Mes amis voulaient rentrer, mais je m'entêtais. Une dispute éclata, et finalement nous repartîmes. Tout l'après-midi je parcourus le village, discutant tantôt avec un passant, tantôt avec un commerçant, à la recherche d'informations sur mon étrange aventure. Je découvris que de temps à autres, des hommes, et parfois des femmes, disparaissaient sans explications, souvent aux alentours du ravin. Mais le plus intéressant était une légende du coin. C'était l'histoire d'une jeune femme si belle que tous ceux qui la voyaient souhaitaient la contempler indéfiniment. On disait même qu'elle pouvait arrêter le temps. Un jour elle partit hors de la ville en compagnie d'un homme qui possédait (selon la légende) des pouvoirs surnaturels. Personne ne les revit jamais. Mais ce n'était qu'une légende, et le barman qui me la racontait me conseilla de ne pas y croire. Comme j'insistais, il me conseilla d'aller voir une vieille femme et de le laisser tranquille. Cette femme, me confia-t-il, est folle, et dit que son mari est resté indéfiniment dans une grotte, devant la sculpture d'une femme. « Elle raconte aussi que le temps ralentissait. Mais va donc la voir, elle habite tout près d'ici. »

Il m'indiqua le chemin, je le remerciai et m'éloignai.

J'arrivai devant la maison. Elle était plutôt jolie, avec ses murs de pierre et sa grille en fer forgé, qui clôturait un jardin bien entretenu. J'avançai dans l'allée et toquai à la porte. Une vieille femme vint ouvrir. C'était une grand-mère qui me parut tout de suite sympathique, avec son tablier à fleurs, ses petites lunettes rondes et ses cheveux blancs.

« -Bonjour, dis-je, je voudrais vous parler, s'il vous plaît.

-Pourquoi ? Demanda-t-elle de sa voix chevrotante.

-C'est à propos de la légende, on m'a dit de venir vous voir. »

Elle changea immédiatement d'attitude. Se redressant autant qu'elle le pouvait, elle pointa un doigt accusateur sur ma poitrine, et me hurla à la figure :

« La légende, hein ? Dit-elle d'un ton moqueur. Ce n'est pas une légende ! Tout est réel, et la femme a été transformée en pierre ! Elle ralentit le temps et nous fascine, à tel point que mon mari est resté dans la grotte ! Il y est resté ! Et je ne l'ai pas retrouvé ! »

Elle avait prononcé cette dernière phrase d'un ton plaintif, désespéré. J'étais sidérée par son brusque changement d'attitude. Elle reprit, sur le même ton :

« Je l'ai laissé dans la grotte, il ne voulait pas partir ! Ma montre ne fonctionnait pas, et 2 heures avaient passé, j'avais très faim ! J'étais en colère et je suis partie. Et en fait, ça faisait 2 jours qu'on étaient dans la grotte ! Quand je suis retournée le voir, pour le ramener à la maison, je ne l'ai pas retrouvé ! J'ai cherché partout dans le ravin, et il m'a été impossible de rejoindre la grotte ! Elle a disparu ! Pour toujours ! Je la cherche encore, et jamais je ne peux y retourner ! »

Elle pleurait, maintenant. La prenant par le bras, je la conduisit dans la maison, et je l'aida à s'asseoir sur le canapé. Ne sachant que faire, je la laissai là, secouée de sanglots. En marchant dans la rue, j'entendis un bruit métallique. Mon pied avait buté contre un petit objet. Je le ramassai. C'était un minuscule sablier.




Alors ? Qu'est-ce que vous en pensez ? A votre avis, ça vaut 17/20 ? :)

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