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Désobéissance

Si je dois raconter tout ça, autant remonter loin. Mon... "état" a commencé a se dégrader il y a un an.

Tout d'abord, mes doigts ont commencés par mettre du temps à répondre. Si je voulais prendre un stylo, ils me faisait d'abord patienter une ou deux secondes, puis obéissaient. Au fur et à mesure, ils ont été de plus en plus lents à répondre. Jusqu'à deux minutes parfois. A cette époque, j'en était agacé. Agacé ! Alors qu'ils mettaient seulement du temps à répondre ! Qu'est-ce que j'aurai donné aujourd'hui pour qu'ils me répondent, même avec une heure de retard !

Puis ça a commencé à m'inquiéter. Mes doigts bougeaient alors sans raison apparente. Ils s'ouvraient et se refermaient, spasmodiquement.

Bien sûr, je n'en ai parlé à personne. "A quoi bon ? Ça ne doit être que des tics nerveux" me disait-je pour me rassurer.

Ça a brusquement empiré en un week-end.

C'est passé à tout mes bras. Certaines fois, ces parties de mon corps "boudaient". Elles refusaient de répondre à mes commandes. Et quand elles le faisaient, j'avais l'impression que c'était avec réticence : je sentais mes bras très lourds, comme s'ils pesaient des tonnes.

Je me souviens avec précision du dimanche de ce week-end là. J'étais passé rendre visite à mes parents et mon corps faisait de drôle de chose : il se levait tout seul, se grattait sans demandes de ma part.

Là encore, je n'ai rien dit. Mais cette fois, je ne niais pas. J'étais terrifié.

Qu'est-ce que vous auriez fait à ma place ?

"-Oh, papa, j'ai un truc important à te dire : mon corps bouge tout seul, j'ai l'impression qu'il a sa propre volonté."

Ah ! Laissez-moi rire : j'avais peur de passer pour un fou.

Si j'avais su à ce moment là que je finirais de toute façon dans un hôpital psychiatrique, je n'aurait sûrement pas hésité. Peut-être m'auraient-ils emmené voir un psychologue et peut-être cela m'aurait aidé. Ou peut-être pas.

Enfin, il est trop tard pour les regrets.

Un moment de l'après-midi m'a particulièrement marqué, où je me suis retrouvé seul avec ma mère. Elle est généralement assez sensible à mes humeurs et m'a demandé :

-Est-ce que ça va ? Tu avais l'air inquiet cet après-midi.

A cet instant, je me suis décidé à lui dire la vérité. Peut-être pourrait-elle m'aider ? C'était ma mère après tout, elle avait veillée sur moi depuis tout petit. Pourtant ce n'est pas ce que j'ai fait. Mon corps a pris le contrôle. Il a adressé un sourire rassurant à ma mère et lui a déclaré :

-Ne t'en fais pas, je vais très bien.

Mon corps m'a surveillé toute l'après-midi, m'empêchant d'avertir mes parents. J'avais l'impression surréaliste d'être plongé dans un film d'horreur. Après avoir passé toute ma vie à faire des soirées horreurs, ça ressemblait à une mauvaise blague.

Les jours ont passés et si rien n'empirait davantage, rien ne s'améliorait non plus.

Durant la période qui suivi, j'étais terrifié. Il arrivait que mon corps ne m'écoute pas pendant 15 minutes à suivre... Ainsi je fus très près de devenir alcoolique : je me saoulait dès que j'étais "libre". Je pris également tout mes congés, espérant régler cette "crise". C'est d'ailleurs assez étrange qu'à cette époque je soit dans cet état, alors que maintenant, je ne retrouve plus jamais le moindre contrôle et je reste calme ; même, j'observe toutes les nouvelles manies de mon corps avec... disons avec curiosité.

Une nuit, je me réveillai en sursaut pour découvrir que mon corps courait sur place dans mon petit appartement, marmonnant des paroles incompréhensibles et bougeant mes bras de façon désordonné. Puis il me rendis brusquement le contrôle et je m'effondrai sur le sol gelé. Je me traînai misérablement vers mon lit, la peur au ventre. Par la suite, je me réveillai quasiment toutes les nuits pendant que mon corps faisait n'importe quoi. Une autre de ces nuits, je me réveillai dehors, vers 1h00 du matin pendant que mon corps hurlait à la mort. Mais cette fois, au lieu de me rendre le contrôle, il s'évanouit, devant les voisins qui venait à leur fenêtre. Je repris connaissance avec le contrôle de mon corps à l'hôpital. Un voisin avait appelé les secours lorsqu'il m'avait découvert évanoui. Je prétendit me souvenir de rien, ce qui, en un sens, était vrai, après tout je n'étais pas du tout responsable de cette situation !

Je reparti chez moi dans l'après-midi et ma vie continua, avec toutes les pertes de contrôle, de plus en plus fréquentes, de plus en plus longues. J'étais constamment paniqué, n'osant plus sortir, cherchant à m'enfermer à l'intérieur de ma maison bien que conscient de la futilité de ce geste -si je pouvais m'enfermer, mon corps pouvait m'ouvrir. Je n'avais plus aucun contact social, devenant taciturne et renfermé. Je pensais de nombreuses fois à me sucider et essayai plusieurs fois, mais sans trouver le courage de finir mes tentatives, ainsi mon corps n'eut même pas à m'en empêcher. J'étais égalemment pris d'une jalousie terrible contre les autres, tout ceux qui avaient le contrôle plein et entier de leurs corps, sans condition. Qu'avait donc mon corps de si spécial pour agir ainsi ? Il semblait en révolution. Il se rebellait contre le maître, contre le roi. Il lui manquait cependant un cerveau : peut-on accuser un corps d'être fou, alors qu'il ne peut même pas penser ? Il cherchait à prendre son indépendance, mais sans les connaissances nécessaire pour l'avoir. Il arrivait que je me mette en colère contre ce corps, si ingrat, alors que j'avais passé ma vie à l'entretenir. Alors je me frappais, aussi fort que l'on peut soit-même se frapper. J'en ressortais couverts de bleu, mais sans changements : toujours autant de pertes, toujours aussi longues. Etrangement, mon corps ne cherchait même pas à m'empêcher de frapper ; sans doute percevait-il aussi bien que moi la futilité de cette manoeuvre. Je passais ensuite à l'auto-mutilation : cela me rapportait un peu de réconfort de savoir que si je me faisais souffrir, mon corps souffrait aussi. C'était ma seule façon d'avoir un peu de contrôle sur la situation. Je choisissais quand me couper, je choisissais à quelle profondeur et je choisissais quand m'arrêter. Mon corps n'intervenait pas, mais je n'ai là aucune hypothèse : pourquoi donc me laissait-il nous mutiler ?

En parallèle de mes mutilations, mon corps installa une routine contre mon gré. Il prenait le contrôle tout les soirs, quand le soleil se couchait, et allait roder dans les rues. Il fixait les gens qui se risquait à passer près de lui d'un regard fiévreux, fou. Les passants accélérait sous ce regard, ils le fuyait, ils fuyait mon corps ! J'étais parfaitement conscient de la situation : je passais pour un pervers, un tueur peut-être ! Cela me glaçait d'effroi. Avant, j'avais peur pour moi, désormais j'avais peur pour les autres : qu'est-ce que mon corps serait capable de faire ? Au moins mon corps ne pouvait rien me faire, à part peut-être se mutiler comme je le faisai ou bien se tuer, mais aux autres, mon corps pouvait tout faire ! Les violer, les rouer de coups, les noyer, les assassiner ! Ma petite bulle d'horreur s'est brusquement étiré à toutes mes connaissances et à toutes les personnes que mon corps croisait, ou que je croisait, pour peu que mon corps décide de prendre le contrôle à ce moment là.
"Assassin contre ma volonté".
Ah, ils riraient bien les inquêteurs qui m'interrogeraient !
"Mais si, je vous jure, c'est mon corps qui a pris le contrôle et qui a tuer cette fille, j'ai rien pu faire !".

Il fallait que je trouve un moyen d'empêcher cela.
Dès le lendemain, je réfléchit toute la journée, dans l'espoir de trouver une solution miracle, et j'assistai, impuissant à la sortie de mon corps, dès que la nuit fut tombée sur la ville. Le mois qui suivit fut aussi calme que l'on peut être dans ma situation : toutes les journées, je réfléchit et j'essayait diverses méthodes, et tout les soirs mon corps reprenait le contrôle. Ainsi, j'essayait :
Le déménagement pour un coin au milieu de nul part, mais mon corps m'empêcha de commencer quoi que ce soit en rapport avec le déménagement, même partir sans rien pour l'aéroport.
Le sucide, qui ne me mena à rien puisque même lorsque j'en eu vraiment la volonté, mon corps me bloqua : par exemple pour la pendaison, il m'empêcha de repousser le tabouret sur lequel je m'étais perché, pour la privation de nourriture, il m'empêcha de jeter la clé sous la porte lorsque je m'enferma dans ma chambre ou pour la noyade mon corps remonta tout simplement à la surface, ou détacha le poids que j'avais mis à mes pieds avant de le jeter au fond du fleuve dans lequel je m'appretais à plonger.
Je finis par renoncer à cette dernière idée puisqu'elle ne menait à rien, mais j'étais inventif, j'essayai également :
La négociation : j'essayai de parler à mon corps pour entendre ses raisons, mais je me sentis ridicule au bout de 5 minutes à attendre sans réponse.
L'ennui, mais je finis par m'ennuyer plus vite que mon corps, et ce dernier partit sans rien changer à la nuit tombée - qui peut dire si un corps connait l'ennui ?
La fatigue, je couru jusqu'à ne plus pouvoir marcher et rentra chez moi en taxi, mais mon corps ne changea rien, si ce n'est qu'il partit en voiture, puis il sortit et se posa dans une rue quelques mètres plus loin de l'endroit où il avait garé ma voiture.
Je songeai un moment à inviter quelqu'un à dormir chez moi, aussi bizarre que puisse paraître mon invitation, dans le vague espoir qu'un témoin empêche mon corps de s'évader à la nuit tombée, mais je renonça bien vite, par peur que mon corps ne blesse la personne invité.
J'essayai également le sommeil, m'empêchant de dormir à chaque fois que j'avais le contrôle, mais sans grand résultats, sauf peut-être une augmentation du nombre de nos baillements.

Ce n'est là qu'une infime partie de toutes les méthodes que j'ai essayé, et aucune ne marchèrent.

A la fin de ce mois de tentatives ratées, j'entamai ma période de dépression, je recommençai l'auto-mutilation - que j'avais arrêté pendant ce mois d'essai - et je me mis, non à vivre, mais à survivre, tel un zombie. Je déambulais chez moi, ne me nourrissant plus, perdant mes habitudes d'hygiène tel la douche ou le brossage de dents, et je laissai mon corps nous prendre en charge. C'était lui qui nous nourrissait, lui qui nous couchait et qui prenait la charge de toutes les affaires domestiques que j'avais abandonné. Du fond de mon désespoir, j'avais développé une sorte d'humour noir et je riait de savoir qu'un corps, sans rien pour penser, se souciait de la propreté de son lieu de vie. Sûr que j'aurais fait un bon sujet d'étude, mais je ne savais pas pour quel thème les scientifiques m'aurait étudié entre ces deux là : "Il croit que son corps prend le contrôle" ou bien "Réactions d'un corps non gouverné par l'esprit".

C'est également à cette période que mon entourage commença à se rendre compte que quelque chose n'allait pas. Mon humour noir en riait : là où toutes mes tentatives avaient échoués, mon corps y réussissait sans rien faire.
Ainsi donc, un soir, un voisin vint toquer à ma porte. A ce moment là, c'était mon corps qui avait le contrôle presque toute la journée, sauf une petite heure juste en début d'après-midi, où je restai prosté sur le canapé. Ironie du sort, alors que j'étais en dépression pour la perte de contrôle les seuls moment où j'étais libre je restai prosté. Mon corps alla donc ouvrir au voisin, qui avait été un ami avant que tout ne commence. Celui-ci eut un mouvement de recul en voyant notre visage. Je n'avais aucune idée de mon allure à cette époque, mais ça devait être effrayant avec les yeux fou de mon corps et la barbe de trois jours qui me mangeait le visage. Le voisin eu le courage de ne pas s'enfuir en courant sous le regard de mon corps ; il bredouilla une invitation à un barbecue pour fêter l'arrivée de l'été, puis demanda timidement si j'allais (nous allions ?) bien. Mon corps répondit que oui, il allait bien et que non, il ne viendrait pas, puis il lui claqua la porte au nez.
Je n'avais pas remarqué que le beau temps était là, et curieusement cela ne fit que renforcer ma dépression : à quoi bon des beaux jours si on ne peut pas en profiter ?
Ma mère appela également, et cette fois, par le plus grand des hasards, quand j'étais au contrôle, avachi sur le canapé. Elle s'inquiètait pour moi, voulait savoir si j'allais bien et si je pouvais passer les voir. Je la rassurais, pris un ton joyeux et refusai catégoriquement de la voir, par peur de la réaction de mon corps. Elle semblait encore inquiète lorsque je réussit finalement à la convaincre, et je fus certain qu'elle rappelerai, voir qu'elle passerait chez moi. Je n'avais qu'à prier pour qu'elle arrive pendant que je contrôle le corps.

Ce n'est pas ce qui arriva.

Quand elle sonna à ma porte, mon corps faisait le ménage, et moi je ruminai des idées noires.
Il alla lui ouvrir, et devant son air inquiet, me rendit le contrôle. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien. Peut-être s'est-il dit qu'elle aurait moins - voire pas du tout - de soupçons si c'était moi aux commandes.
Or, je n'ai rien trouvé de mieux à faire que de m'effondrer par terre. Mettez-vous un peu à ma place, j'avais perdu l'habitude de bouger, et plus encore d'être debout. Je restai donc allongé de tout mon long dans mon couloir d'entrée, fixant béatement le plafond, jusqu'à que le visage inquiet de ma mère se penche sur moi et me tapote les joues. Je marmonna un "Ca va, ça va", mais je ne bougeai pas. Si je l'avais de toute façon tenté, je serait retombé. Ma mère me porta tant bien que mal jusqu'à mon canapé et déclara qu'elle appelait les secours. Je protestai faiblement, déclarant que mon corps allait très bien, que c'était moi le problème. Elle marmonna un "Mais oui, mais oui" et continua à chercher son téléphone dans son sac. J'essayai de poser ma main sur son bras pour l'arrêter, et à ma grande surprise, je réussi sans trop de peine. Je me raclai la gorge et lui affirmai j'allais vraiment très bien, que ce n'était qu'un malaise passager. Elle protesta et, mettant enfin la main sur son portable, composa un numéro. Je devinai à sa voix, qui paraissait soulagée, que c'était les pompiers ou quelconque ayant une formation médicale . Elle me décrit comme pâle, squelettique et m'effondrant sans raisons apparentes, mais restant conscient. Je n'entendit pas la voix à l'autre bout du fil, mais ma mère se pencha soudain sur moi mon me tater le front.
-Je n'ai pas de fièvre, soupirai-je.
Elle m'ignora et continua à converser. Au bout d'un moment elle raccrocha et déclara :
-Allez, je t'emmène chez le médecin. Il est d'accord pour te recevoir en urgence entre deux rendez-vous.
-Maman ! Protestai-je, fermement. Je n'ai plus quatre ans, et je te dis que je vais bien !
C'est le moment que choisis mon corps pour reprendre le contrôle. Il marmonna quelque chose qui ressemblait vaguement à "Mais je suis fatigué", et s'endormis. Je n'eu d'autre choix que de le suivre dans le sommeil. Lorsqu'il se réveilla, il n'ouvris pas immédiatement les yeux, mais se concentra sur les sons que nous apportait la maison. Quelqu'un, assis dans le fauteuil à côté du canapé, tournait régulièrement les pages d'un livre. Je devinai ainsi que ma mère n'était pas partie. Mon corps poussa un soupir, l'air énervé, et ouvris brusquement les yeux.
-Pourquoi es-tu restée ?!! Lui reprocha t-il
"Oulà, elle va finir par croire que je suis devenu lunatique !" songeai-je avec amusement "Mais elle ne serait pas si loin de la vérité..."
Ma mère eut l'air peinée, et j'en voulu à mon corps de lui infliger cela.
-Tu avais l'air mal. Je me suis dit qu'il valait mieux ne pas te laisser seul.
-Et bien tu t'es trompée ! répondit froidement mon corps.
Mon coeur se serra quand je vis la tristesse sur son visage. Elle se recomposa une expression fermée puis répondit, tout aussi froidement que mon corps :
-Alors je vais te laisser.
Elle se leva, rassembla ses affaires et sortit, sans un regard pour moi. J'eu désespérement envie de lui courir après, de m'excuser, de tout lui raconter. C'était ma mère ! Mon corps resta ferme. Nous ne bougeâmes pas tandis que le porte claquait.

Cette nuit là, quand j'assistai, morose, à la sortie quotidienne de mon corps, j'eu tout le temps du monde disponible pour réfléchir à la visite de ma mère. Je finis par la considérer comme une bonne chose : désormais ma mère n'était plus en danger puisqu'elle ne risquait plus de m'appeler ou de me rendre visite. Restait à considérer mon père. Viendrait-il ? Sûrement. Je songeai à tout mes proches encore en danger...
Soudain, me vint une idée, une idée auquel je n'avais jamais osé penser, même durant mon mois d'essai.
Et si je faisais quelque chose d'horrible, d'affreux, à chacunes de mes connaissances, tel qu'ils ne voudraient plus jamais me voir ?
Ils seraient en sécurité !
Certes, ce serait dur pour mon moral. J'atteindrai un point de non-retour.
Mais au moins, ils seraient tous sauf.

Dès le lendemain, j'entamai ma torture et appela chaque connaissance succeptible de vouloir prendre de mes nouvelles. J'abattis leur confiance en moi, un abattage en règle pour chacun d'entre eux. Chaque fin d'appel sonnait comme une fissure de plus dans mon coeur blessé. Je redoutait, mais esperait également que personne ne décroche, à chaque appel.
J'ai tout fini en deux jours. Deux jours de lente torture. J'en sortis brisé. Qui, ayant un coeur, peut supporter ça sans rien ressentir ?
J'abandonna entièrement la partie. Mon corps gagnait. Fin du match par K.O.

Je me repliai au fond de mon esprit, et je laissai toutes les informations que me donnait encore le cerveau couler sans me toucher.
J'étais en deuil.
Le deuil de mon corps.
Le deuil de mes amis.
Le deuil de ma famille.
Le deuil de ma vie.

C'est pourquoi je ne remarquai pas le changement. Il me semble que tout commença par une dispute entre l'huissier et mon corps. Je me souviens d'avoir ressentit, du fond de ma retraite, la surprise de mon corps lorsque l'huissier est venu et a commencé à emporter des meubles, la voiture. Comme les hurlements furieux de mon corps n'ont pas fait cesser les "voleurs", il a commencé à s'en prendre à eux physiquement. Or, les policiers chargés de surveiller la prise des biens ne l'ont pas laissé faire. Il s'est débattu, et a été emmené au poste de police. J'aurai sûrement bien ri si j'en avais eu quelque chose à faire.

Arrivé au poste, il a été enfermé, puis interrogé pour combler les vides du rapport. Les policiers se sont vite rendu compte de son instabilité mental. Il a été pris en charge par un psychologue, puis par un psychiatre. Les deux ont déclaré qu'il était, en langage familier, "fou" et qu'il fallait l'interner, pour sa propre sécurité. Il a été emmené dans "un hôpital psychiatrique, où on pourra l'aider, voire le soigner." pour reprendre les mots du psychiatre à ma famille. Je les aperçu et je cru reconnaître du soulagement dans leur regard. Et oui, je n'ai pas fait ça pour rien, je suis (nous sommes ?) fou !

C'est ainsi que mon corps se retrouva interné dans un hôpital psychiatrique "pour sa propre sécurité".
Et là où les interactions sociales de mon corps avaient commencés le travail, le changement de décor le fini ; et je sortit de mon apathie.
Je ne décrirai pas l'endroit où je me trouve désormais. Certains parmi vous auront peut-être envie de me délivrer, après s'être pris d'empathie pour moi.
Or je ne peux pas être délivré de cette prison - depuis quelques mois, mon corps attaque quiconque se rapproche trop près de lui - comme je ne peux être délivré de mon enfer personnel - ma prison de chair.
De plus, je ne le souhaite pas. Je flotte. Tout mon univers se résume désormais à ça : je flotte. Sans doute des médicaments, mais je n'arrive pas à en être faché. Je flotte. Plus de sentiments négatifs, être juste... heureux.
Presque libéré. Pas tout à fait, mais presque. Je touche du bout des doigts le paradis.

De temps en temps, je m'agite. Je crois que je hurle. Ou nous hurlons ?
La Question me fait m'agiter (nous fait nous agiter ?).

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