Mes maux avec des mots
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MES MOTS AVEC DES MOTS
Lors de ma rupture, j'ai énormément écrit dans mes notes. Cela m'aidait à libérer tous les m(aux)ots que je ne pouvais balancer à quelqu'un, à rendre la situation un peu plus supportable et à laisser une trace de cette longue période douloureuse.
Un an après, je souhaiterais vous faire partager quelques uns de ces textes, qui pourront peut-être en aider certains en vous rappelant que vous n'êtes pas seuls, et qu'on s'en sort toujours.
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Lundi 2 mars 2020, 23:29
Jour 2
Je crois que je me suis jamais sentie aussi mal, aussi détruite et aussi anéantie. J'ai l'impression que c'est qu'un cauchemar, un cauchemar un peu trop réaliste mais en même temps si faux, un cauchemar qui dure un peu trop longtemps pour en être un.
J'ai rien vu venir, je m'attendais pas à ça et en même temps, c'est comme si c'était inévitable, que je l'avais toujours su. Paradoxe sur paradoxe.
Je voulais pas qu'on en finisse comme ça et tu le sais. Je voulais pas ça bordel, tu sais à quel point je t'aime et comment je peux pas te laisser partir. Et en fait non, tu sais pas comment je t'aime, je sais même pas l'expliquer j'ai pas les mots
C'était un peu comme une évidence ; on s'est rencontré, on s'est aimé si vite et d'une façon si naturelle, un vrai conte de fées
J'ai vécu énormément de choses avec toi, tu m'en as appris beaucoup et tu m'as faite grandir mine de rien. J'avais pas mal de blocages sur différents sujets quand je me suis mise avec toi, et comme par magie, t'as su les faire disparaître un à un. Et tu sais à quel point ça m'a pris du temps et de l'énergie à prendre sur moi et à me dire que non, c'est rien de dire je t'aime de vive voix c'est même tellement beau, c'est rien d'envoyer des photos et vidéos un peu trop osées tant qu'on s'amuse, c'est rien de s'ouvrir à l'autre sur ce qu'on ressent tant qu'il s'en sert à bon escient.
T'as été exemplaire sur toute la ligne, t'étais aux petits soins avec moi, tu me payais quelques trucs, tu m'offrais des cadeaux, tu me donnais toute l'affection dont j'avais besoin, tu me respectais, tu m'as placée très haut et tu m'as redonné confiance en moi
Tu me faisais énormément de compliments sur mon corps et même si je t'en ai jamais vraiment parlé, j'ai pas toujours été à l'aise avec, ça va mieux maintenant et grâce à toi j'apprends à aimer ce que j'aimais moins ou pas avant
J'ai été loin avec toi, je t'ai offert une chose qui m'était chère et qui s'offre qu'à une seule et unique personne tu dois voir de quoi je parle, ce jour-là t'as été si adorable à m'écouter et à écouter mon corps, t'as pas joué l'égoïste à penser qu'à toi et à tes plaisirs, t'as pensé à moi d'abord et ça je t'en remercierai jamais assez
À l'heure d'aujourd'hui, je sens qu'il manque quelque chose à ma vie, cette petite étincelle qui me faisait vivre
J'arrête pas de penser que tu reviendras, que ça peut pas se finir comme ça et que de toute façon on s'aime trop pour se quitter mais les illusions finiront par me tuer
J'ai beaucoup de questions en tête, comme : le vis-tu aussi mal que moi ? Dors-tu toujours avec mon t-shirt ? As-tu gardé ce que je t'ai offert ? Penses-tu à moi ? Es-tu triste ? Regrettes-tu de m'avoir quittée ? Espères-tu qu'on recommence un jour ? Et tant d'autres
Je dors plus, et le peu que je dors j'en rêve
Je mange plus, si ce n'est des conneries
Je souris plus
Je ris plus
Je pleure tout le temps
Je déprime en permanence
Je broie du noir
Waw, c'est ça une rupture ?
À peine ton prénom est prononcé, je me mets à pleurer et à me demander pourquoi moi, pourquoi nous. T'es toute ma vie, et je sais que toi ça a fait l'inverse de moi
Dès le départ t'étais très amoureux, moi pas. Je t'aimais pas assez pour dire que j'étais amoureuse. C'était un début de relation, alors oui, c'est tout beau tout rose mais j'étais pas raide dingue de toi, pas comme maintenant. Ça a mis un certain temps à venir de mon côté mais c'est là, et ça me quitte pas. Toi, ça s'est peu à peu atténué.
Je me sentais mal parce que je sais que dans une relation, quand la fille aime plus le gars que le gars l'aime, c'est la merde. Les plus belles histoires sont celles où c'est l'amour de l'homme qui triomphe, la nôtre en est la preuve. À ses débuts, tout du moins
T'as été tout mon monde, et à vrai dire tu l'es encore. J'arrive pas à me résigner à me débarrasser de ton pull et de la peluche que tu m'as offerte pour dormir, je suis obligée de dormir avec, tout comme avant
Non seulement je dors plus, mais en plus le peu que je dors je rêve de toi, de nous et je fais que de me réveiller. Tu chamboules tout mon quotidien. Mais avant c'était positivement
On me dit de pas me faire de faux espoirs mais j'ai trop d'espoir, trop de voix dans ma tête qui me disent que forcément, tu reviendras. Que ça peut pas se finir comme ça, pas maintenant
J'attends juste une simple notif de toi qui me dit que je te manque et que tu veux continuer avec moi, peu importe les obstacles. J'attends désespérément mais rien ne vient. Ça fait peut-être que 2 jours, mais 2 jours à broyer du noir et à espérer, c'est long.
Je peux même pas regarder le tableau que tu m'as offert avec toutes les photos de nous parce qu'à peine je vois ta bouille d'ange, ton sourire si beau et tes fossettes si mignonnes, je craque et je pleure. Ta lettre, c'est pareil. Tu sais pas à quel point elle me touche, autant positivement que négativement. Parce que je me rends compte que tout ce que tu dis dedans, c'était vrai qu'un temps. Ou tout du moins, plus autant qu'avant.
Je t'aime. Je t'aime tellement et ça tu le sais. Tu m'as dit de trouver mieux, mais je t'ai toujours dit que tu es le meilleur. Alors pour le coup, tu l'es ptete plus autant, mais à mes yeux y'a que toi et ce que tu es.
Ne m'oublie pas
Juste reviens-moi, et on recommence tout à zéro. Une nouvelle fois.
Je t'aime
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25 avril 2020, 23:56
Jour 56
Je crois qu'il m'a tellement détruite que je n'arrive même plus à sentir la douleur. Je sais que j'ai mal, mais plus aucune sensation.
Comme si j'étais toujours dans mon corps, mais que mon âme était déjà partie depuis bien longtemps.
Vous savez, une des choses les plus dures à mes yeux, c'est lorsque quelqu'un vous fait du mal, et que votre humeur change à cause d'elle. Que votre bonheur s'efface à cause de ses actes. Je n'arrive pas à accepter que ce soit lui qui décide de mon état actuel, et non moi-même.
C'est ma vie, mon cœur, mon état, mon bonheur ; alors pourquoi ce serait lui qui en aurait le contrôle ? Je veux avoir le contrôle de ma propre vie, et non laisser les autres la piétiner avec dégoût. C'est insurmontable, je m'en veux rien que pour l'avoir laissé me rendre dans cet état.
Et puis, pourquoi c'est moi qui en paie les pots cassés ? Après tout, une rupture, c'est à deux. Alors pourquoi c'est moi qui en souffre ? Pourquoi seulement moi ?
Pourquoi lui, à l'heure actuelle, est heureux et m'a oubliée ? Et puis, en fait, je n'ai aucune idée de comment il le vit. Il montre qu'il va bien, il parle à d'autres filles, mais je le connais, et je sais qu'il ne montre pas et ne parle pas quand ça ne va pas. Alors soit il le cache, soit il va vraiment bien. Et dans ce cas-là, c'est injuste.
Vous savez, je pourrais passer des heures à vous parler de comment on était. Nous. Rien que lui et moi. Il était si protecteur, comme si j'étais un diamant précieux, de l'or ou un rare bijou. Il prenait soin de moi comme jamais on ne m'a porté autant d'attention. C'était la première fois que ça m'arrivait. J'ai découvert avec lui ce que le verbe « aimer » signifiait, ce que ça faisait de se sentir vivre, vivre pour de vrai.
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Vendredi 22 mai 2020, 01:16
Jour 83
Tout a changé. Tout est en perpétuel changement, ces derniers temps.
En vérité, la seule chose qui change, c'est moi-même. Je ne me reconnais pas. Comme si c'était une autre personne qui avait possession de mon corps, comme si j'étais son pantin articulé.
Je deviens une personne mauvaise, peut-être même toxique. Et je ne veux pas l'être.
Je ne me concentre plus que sur moi-même, sur mon propre bien. Celui des autres, je sais qu'il est là, qu'il existe. Mais je m'en fiche. Je ne veux plus m'en préoccuper. En fait, ça se fait tout seul. Comme si leur bien n'avait jamais compté à mes yeux. Alors qu'il a toujours compté plus que le mien.
Comment appelez-vous une personne qui a conscience qu'elle fait du mal aux autres, qu'elle est blessante, mais qui s'en moque et n'en bouge même pas le petit doigt ? Une mauvaise personne, non ? C'est comme ça que je commence à me définir. Je me définis moi-même de « mauvaise personne ».
Je peux sortir des paroles blessantes, sans en avoir le moindre remord. Blesser les autres ne m'importe plus. Qu'on me fasse la gueule, ne m'importe plus. Qu'on parte de ma vie, encore moins.
Je suis dans cette optique du « Tu veux me faire la gueule ? Tu veux partir de ma vie ? Alors fais-le, rien ne te retient, pas même moi ». Alors qu'avant, j'étais la première à tout mettre en œuvre pour n'offrir que le bien autour de moi. Qu'on me voit comme une bonne personne. Comme quelqu'un d'adorable, de serviable, qui veut voir son entourage heureux.
Maintenant, tu peux pleurer devant moi, je n'aurai pas autant de compassion qu'avant.
Je me sens vide. Et pour la première fois de ma vie, je ressens ce sentiment. Je n'avais jamais compris ce que les gens voulaient dire quand ils se qualifient de « vide ». Comment peut-on être vide d'émotion, de ressenti ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
Et bien, maintenant, je le comprends. Et je peux le certifier : oui, ce sentiment existe. Cette sensation de n'avoir rien à l'intérieur, parce que c'est ça, tu ne ressens plus rien. Et ça n'est en aucun cas plaisant, parce que tu prends conscience que si tu en es à ce point, c'est à cause du fait que tu en as bavé. T'en as bavé à en crever.
Même la joie, je la ressens moins qu'avant. Je suis moins heureuse, moins souriante, un peu moins tout et un peu plus rien. Mais que m'arrive-t-il ? Comment est-ce possible de ne plus ressentir des choses pourtant si naturelles ?
J'ai le cœur tellement abîmé, même cassé, bousillé et détruit qu'il n'est plus en capacité de me faire ressentir quoi que ce soit. Je suis comme qui dirait, morte de l'intérieur.
Et pourtant, je souris parfois. Même souvent. Je rigole aussi. Je m'amuse, danse, chante, crie. Mais tout ceci est en parti mensonges et supercheries. Et tout le monde croit à ce sourire, à ces rires, à cette joie pourtant si fausse. Et c'est en quelque sorte ce que je recherche.
Je ne veux pas, ou du moins, je ne veux plus parler de comment je vais à mes amis. Je leur mens, leur dis que ça va, je vais mieux, et ils ont l'air d'y croire les yeux fermés. Et au fond, il y a une part de vérité.
Je vais mieux. Ça, c'est indéniable. Mais aller mieux ne veut pas dire aller bien. Aller mieux veut simplement dire que la situation n'est plus aussi catastrophique qu'auparavant, mais elle n'en est pas moins atroce et affreusement dure à vivre.
Je ne sais plus où j'en suis, si je suis arrivée à un point mort, si je recule, si j'avance, ou peut-être bien que je stagne, je ne sais même pas. Tout ce que je peux certifier, c'est que je ne suis pas heureuse à l'heure actuelle. Je ne le suis plus. Et j'en ai marre.
J'ai beau me dire « Tu y arrives, regarde, tu vas mieux, et ce de plus en plus », la réalité me rattrape au grand galop. Le lendemain, c'est pleurs et déprime. Et puis, dix minutes après, je peux péter la forme et chanter à cœur joie. Je ne me suis plus moi-même, alors je ne m'attends pas à ce que quelqu'un me suive.
En arriver là pour si peu. Ou en fait, c'est beaucoup. En vérité, je n'en ai aucune idée. Paraît que j'abuse, dans mes réactions. Dans ma façon de le vivre, de m'y faire. Paraît aussi que j'extrapole tout. Peut-être bien qu'au fond, c'est vrai. En fait, je n'en sais rien. Et je ne veux même pas le savoir.
Tout est si long, si pénible et je ne veux plus avoir à vivre ça. C'est en train de me changer, en mal. Et le pire, c'est que je le sais, j'en ai pleinement conscience. Mais je ne bouge pas ne serait-ce que le petit doigt pour y faire quelque chose. Comme si au fond, ça me plaisait. Ou que je m'en foutais. Je crois que c'est surtout ça.
Comment peut-on s'en foutre de faire du mal aux gens ? Ça n'est pas humain. C'est être un monstre, quelqu'un d'ignoble.
Je sais que je fais du mal, que je me laisse aller, et je l'accepte. Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que je vire vers le mal ? Alors que j'essaie de le fuir au maximum ? À croire que le mal m'attire comme un aimant. Je deviens monstrueuse.
Je ne veux pas changer. Je veux rester moi-même, parce que je m'aimais comme ça, et on m'aimait pour ça. Mais si je deviens nocive, comment vais-je m'aimer ? Comment va-t-on m'aimer ? Je vais tout perdre, par mes propres moyens.
En fait, je crois que la réponse, c'est que j'ai abandonné. J'ai laissé tomber, me suis peut-être dit que ça n'en valait pas la peine, ou que c'était trop dur pour moi. Alors, j'ai abandonné, et ai accepté les atrocités qui peuvent m'être données. Ça n'est pas moi, ça ne me ressemble pas.
Mon état dans le temps change. Au début, j'étais déboussolée. Je pleurais tout ce dont je pouvais chaque instant, broyais du noir, ne mangeais ni ne dormais. Aujourd'hui, je mange, je dors, je souris, je rigole, je pleure aussi, déprime toujours. Au fond, ce sourire, ces rires, sont-ils vraiment si faux ?
Jamais, de mes presque dix-sept ans de vie, je ne me suis sentie si abattue, si seule, si vide. Il faut une première à tout, comme on dit. J'ose espérer que ce sera la dernière.
J'aurais pu y rester, y laisser ma peau. Personne n'a jamais voulu l'entendre, je n'ai jamais compris pourquoi. J'ai dû me relever de moi-même, faire les choses seule. Alors, je peux dire que la seule personne qui a le mérite de m'avoir aidée, c'est moi-même. Et chaque jour, je m'aide. Seule. Et je ne sais pas quel est le plus dur : devoir traverser ça seule, ou devoir le vivre tout court.
Parfois, je vais me dire que ça y est, je vais vraiment mieux. Et puis, des souvenirs qui me remontent en mémoire, une nouvelle découverte ou revoir des photos qui auraient dû être supprimées, et c'est une nouvelle descente aux enfers.
Je crois que je remonte la pente, et je me prouve moi-même le contraire. Parce que ça n'est pas le cas, je n'en remonte pas. Cette pente est tellement raide, qu'à peine je veux la gravir, je glisse et m'écrase contre le sol.
Et j'en ai marre. Ça va faire trois mois que ça dure. Qui est assez fort pour vivre ça pendant trois mois ? Vais-je l'être encore longtemps ? Je me force à le rester, parce que de toute façon, je n'ai pas le choix.
J'aimerais tellement faire juste une simple pause de ma vie, comme sur une vidéo. Prendre une longue pause, comme dans un rêve, et partir dans une autre vie. Rien qu'un temps. Oublier tous ces problèmes qui ne me servent à rien, m'en éloigner le plus possible, et arrêter de survivre pour enfin vivre réellement. Je ne demande que ça.
Et puis, à peine vais-je faire un pas en avant, on va m'en faire faire trois en arrière. On me met des bâtons dans les roues, sans forcément le vouloir. Peut-être que si, parfois. À moins que ce soit moi qui vois le mal partout, comme si j'en devenais parano en croyant que le monde est contre moi. Et peut-être qu'au fond, c'est bel et bien le cas, je n'en sais putain de rien.
Tout ce que je veux, c'est m'en sortir. Pas dans cinq mois, ni dans trois ans, mais maintenant. Je ne veux pas me battre, je veux juste que ça me tombe dans les bras. Je n'ai pas de temps à perdre, ni aucune envie de mériter le bonheur. Je veux que ça vienne tout seul. Parce que se battre est si dur et si périlleux, que je me demande si le trésor qui se cache derrière en vaut vraiment la chandelle.
Je ne sais plus comment gérer la situation. Alors, je la laisse se gérer seule, venir à moi et laisser la vie faire les choses. Je suis, disons, spectatrice de ma propre vie. Je n'ai plus aucun rôle à y jouer, c'est terminé. Il ne me reste plus qu'à espérer que la fin du film ne sera pas dramatique. À tort, une fois de plus.
On sait comment ça vient, mais jamais comment ça prendra fin. Ça te tombe dans les bras, et tu n'as plus qu'à faire avec.
On te dit « Tiens, prends ce sac. Dedans, tu y trouveras de la douleur, des tonnes de pleurs, des questions sans réponse, beaucoup de déprime, une envie que ça se termine qui n'aboutira probablement jamais et une sensation de solitude et d'abandon. Garde ce poids sur tes épaules. Bon courage pour t'en sortir ». Et on te laisse avec ça.
Tu n'as rien demandé. Tu vivais ta petite vie plutôt paisible, et pouf ! tout tombe à l'eau. Le karma, peut-être ? Mais alors, qu'ai-je bien pu faire pour avoir d'aussi belles retombées ? À mon sens, rien.
On ne te donne pas d'instruction, d'aide ou de conseil sur la façon de faire, on te laisse juste te demmerder. Seul. Et c'est à toi de prouver que tu en es capable et que tu es plus malin qu'un sac rempli de merdes. Mais comment s'y prendre ?
Ça n'est pas un jeu. Tu n'as pas le pouvoir de décider d'arrêter d'y jouer, parce que tu n'en as plus envie ou parce que ce jeu t'ennuie. T'y es contrains, et tu y joues, ou tu y laisses ta peau. À toi de faire le bon choix.
Mais pourquoi sommes-nous censés vivre ça ? C'est évitable, rassurez-moi ? On te colle des souffrances sans le moindre remord. Puis, tu deviens une mauvaise personne à cause de ce que tu as vécu. Et enfin, c'est toi-même qui fais vivre le même schéma à une autre personne, qui elle-même en deviendra une mauvaise et le fera vivre à une autre. Un sacré cercle vicieux qui ne prendra donc jamais fin.
Je ne veux pas être celle qu'on pointe du doigt en lui crachant à la figure parce qu'elle crée le mal autour d'elle sans s'en soucier une seule seconde. Je n'ai jamais voulu de ça. Je ne le voudrai jamais. Ça n'est pas le schéma de vie que je m'étais imaginé.
Et peut-être bien que je dramatise tout. Et puis, quand tout ça sera enfin terminé, je relirais tous ces textes qui te donnent envie de te flinguer, regarderais toutes ces vidéos où je m'affichais en train de chialer, ces conversations où je criais à l'aide, sans réponse en retour. Et je me dirais : « Bordel, j'en ai passé, un sacré chemin. Ça a été l'épreuve la plus dure de toute ma vie, mais j'y suis arrivée. Et c'est une fierté ». Je veux pouvoir me dire ça maintenant, dans la seconde. Mais je crois surtout que ça n'arrivera que dans quelques mois, dans le meilleur des cas.
T'en viens à te demander si ça n'est pas toi qui as merdé, ou peut-être bien que tu l'as cherché, voire mérité. Au fond, c'est peut-être toi, le vrai monstre de l'histoire. Tu te remets en question alors que le mal est venu à toi, à cause de quelqu'un, et tu ne lui as pourtant rien demandé. Comme un cadeau empoisonné, en quelque sorte.
En fait, la seule chose dont j'ai besoin à l'instant, c'est d'une bonne bière. Ou peut-être bien dix. Mettre de la musique à fond, m'enfiler des shots de vodka, de whisky pourquoi pas, juste oublier et m'amuser. Tout ça, avec mes amis. Et puis, pleurer toutes les larmes de mon corps, parce que j'ai l'alcool triste. Me lamenter sur mon sort jusqu'à la levée du soleil. Et ne rien assumer le lendemain, n'ayant pas dormi et ayant vomi tripes et boyaux.
J'ai besoin d'oublier, le temps d'une soirée. Ou de deux. Ou bien même le temps de toute une vie. Juste m'évader, fuir mes problèmes comme la peste. Je n'en veux pas, je ne les ai jamais appelés. Eux aussi, sont toxiques. Tout autant que moi, je le deviens.
Généralement, on dit que les épreuves de la vie nous rendent plus forts, puis construits. Qu'on en apprend des choses, et qu'on en ressort meilleurs. Pourquoi ça n'est pas le cas ? Pourquoi ça me fait plus chuter qu'autre chose ? Pourquoi je n'arrive pas à en tirer du positif ?
J'aurais voulu en sortir plus grande, plus mature. En avoir compris quelque chose. Loin de là. J'ai comme la sensation d'entraîner tout le monde dans ma chute.
Le bien, le mal ; je crois bien que je n'arrive même plus à en voir la différence. Au fond, ne se ressemblent-ils pas comme deux gouttes d'eau ?
Je me laisse aller, je crois qu'en fait, j'en suis à un point de non-retour. C'est comme, je dirais, foutu. Il n'y a plus rien à faire.
Tout m'y ramène, m'y fait penser, me fait me souvenir que je ne suis plus heureuse. Je crois bien même que je ne suis pas malheureuse. Ou du moins, je ne le suis plus. Peut-être bien que si. En fait, je ne sais pas du tout. Je suis perdue entre ce que je crois ressentir, ce que je ressens réellement, et ce que j'aimerais ressentir. Au fond, n'est-ce pas la même chose ?
Je me pose souvent la question de s'il y aura une fin. Et si oui, quand. Je suis déjà à deux doigts de vriller au bout de presque trois mois, alors plus, je n'imagine pas.
J'espère un miracle, quelque chose d'inespéré qu'il puisse se produire qui y mettra enfin un terme. En un claquements de doigts. En une fraction de seconde. Que tous ces tracas sans utilité disparaissent en un coup de vent. Comme si j'avais le pouvoir de souffler dessus pour les faire s'échapper.
De jour en jour, mon intérieur se consume avec sa propre douleur. C'est étrange, parce que j'ai cette impression d'y arriver, même si c'est sacrément dur et long. Et, en même temps, je me dis que c'est plutôt le contraire. Je régresse. Je pars en arrière.
Je me remets à pleurer très souvent, presque tous les jours parfois. À déprimer des soirs de suite, à y penser chaque fois plus fort et à me dire des paroles blessantes. Et tout aussi bien, chanter tout ce que je peux, je pourrais même vous danser la Java. Quand je suis avec mes amis, je souris, rigole et m'amuse. Et pour dire vrai, à ce moment-là, je ne pense pas que ce soit de la comédie. Peut-être bien un peu. À moitié. Ou même beaucoup. Je ne sais pas.
En un instant, je peux passer d'un fou rire, à des pleurs et de la déprime parce que je me mets moi-même à penser des choses qui ne me font pas plaisir. Pourquoi je m'inflige cette douleur ? Elle est tellement omniprésente que même l'instant d'un aprèm, ou pire, d'une journée, je ne peux pas m'en défaire. J'en suis incapable.
Je me demande dans quel état je serai dans un mois. Et puis dans cinq. Et dans un an. Je me demande si d'ici là, je réussirais à passer au-dessus. Ou peut-être bien que je ne le pourrais jamais. Ça reste à voir.
En tout cas, je regrette de m'être laissée faire. Et puis, d'avoir été trop gentille en ne voulant pas causer du mal aux gens, qui sont la cause de comment est ma vie actuelle.
Je ne supporte pas l'idée que ce soit quelqu'un d'autre que ma propre personne qui ait le pouvoir de décider comment je vais être les prochains jours, les prochains mois, les prochains instants. C'est ma propre vie, c'est moi-même qui suis dans mon corps et qui vis ma vie. Alors je ne veux pas qu'une personne puisse choisir à ma place ce que je vais vivre, et comment. Je veux mener ma propre vie, décider de ce qu'il va m'arriver, quand, où, comment, avec qui.
En fait, je crois que ce qui me fait peur, c'est de ne pas avoir le contrôle de la situation. Ne pas pouvoir décider seule de comment ça va se passer, ce qu'il va arriver. Je veux avoir le monopole de tout mon futur, mais je crois bien que j'en suis incapable. Et je ne veux pas me faire à cette idée.
Je demande uniquement que l'on prenne soin de moi. En tout cas, qu'on ne me nuise pas. J'ai beau ne plus rien ressentir lorsque l'on me fait du mal désormais, ça n'empêche pas que je ne veux plus que ça arrive.
Ça doit s'arrêter. Et je vais tout faire pour, parce que c'est ma vie, et moi seule dois pouvoir décider de ce qu'il va m'arriver.
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Vendredi 22 mai 2020, 1:22
Jour 83
En ce début de mois de mai, j'ai l'impression d'être totalement perdue dans ce monde.
Cette sensation qui persiste, ce sentiment de changer pour ne plus être moi-même. Comme si je devenais une autre personne.
Je crois perdre du temps, à espérer devenir comme si ou comme ça, à croire en une histoire déjà vouée à l'échec, à penser que tout changera, pour n'être que meilleur. Que ça redevienne meilleur.
Et puis, parfois pleurer de petites larmes tristes, en étant simplement un peu mélancolique, pas trop mal. Et bizarrement, ça ne me dérange pas. En fait, c'est même comme si ça me plaisait. C'est étrange.
Et regarder le ciel noir, les larmes dévalant mes joues devenues rosies, parfois composé d'étoiles scintillantes et de la Lune, ou bien uniquement de nuages recouvrant le tout, ou d'autres encore d'éclairs d'orage. Tout ceci avec, à fond dans les écouteurs, des musiques que j'appelle des musiques mélancoliques. Un sacré mood.
Et puis, me dire que de si belles choses m'attendent dehors, que j'ai une belle vie et un bel avenir. Et parfois encore, penser tout le contraire. Que je suis malheureuse avec un cœur bousillé en voie d'extinction, que je vis des choses dures qui me deviennent de plus en plus insoutenables. Mes pensées divaguent, pour parfois ne devenir que des mots balancés sans y réfléchir.
Et, la journée, être dans une humeur tout à fait banale. Enfin, la plupart du temps.
J'ai cette sensation de ne faire que des conneries tout en sachant à quoi elles aboutiront, comme si je n'en avais plus rien à faire des répercussions que ça pourrait avoir sur les autres, sur moi. Sur moi, ça n'en aura pas. Parce que je ne ressens plus rien.
Même les douleurs les plus minimes, je ne les vois pas. Parce que j'ai tellement subi ces derniers mois, en ai tellement bavé qu'à présent, mon corps est comme... anesthésié, je dirais. Faites-moi toutes les pires crasses qu'il puisse exister. Allez-y, essayez. Le résultat ? Il n'y en aura pas. Parce que ça ne me fait plus rien. Plus d'impact sur ma vie, sur mon moral ou ma santé. C'est plutôt un avantage, mais le truc, c'est qu'à présent, je fais n'importe quoi.
Je tente des choses qui, je le sais d'avance, n'aboutiront pas, me feront plus de mal qu'autre chose. Mais du coup, non, pas de mal. Parce que j'en suis comme immunisée. Le mal ne m'atteint plus. Le bien, lui ? À vrai dire, je n'ai aucune réponse à offrir.
C'est comme si je déraillais, n'étais plus maître de moi-même. Je me laisse aller à des choses qui ne me ressemblent pas, des choses que je ne devrais même pas faire. À défaut de me faire du mal à moi, je risque d'en faire aux autres. Et ça, horrible soit-il, ça ne me préoccupe plus autant qu'avant.
Je me fais passer avant les autres. Je fais passer mes envies, mon propre bien, avant même de penser à ceux des personnes qui m'entourent. Et ça, je ne le faisais jamais avant. Alors, ça non plus, ça ne me ressemble pas. Je change, mais ne suis-je pas en train de devenir une mauvaise personne, une personne toxique ? Sans aucun doute.
Et ça ne devrait pas arriver. Ça n'aurait jamais dû se passer. Ma propre souffrance empiète sur ma vie, sur ce que je suis, et finira par empiéter sur les autres.
Et ça, même en en ayant conscience, je ne peux rien y faire. Je suis simplement spectatrice de ces changements.
Et je crois que la fin sera brutale. Les retombées, encore plus. Et ça, c'est inévitable.
Il fait noir, ce soir. Aussi noir que je le deviens. Alors, je reste là, pensive sur ce que contiendront ces prochains mois, à regarder ce noir me représentant, par la fenêtre.
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Samedi 27 juin 2020, 00:20
Jour 119
Et j'aimerais comprendre ce qu'il se passe. Je voudrais pouvoir tout stopper, avoir le pouvoir de contrôler la situation et cesser cette souffrance.
Je ne veux plus pleurer au clair de Lune, regarder les étoiles et espérer que l'une d'entre elles viennent à mon secours. Regarder le ciel noir, sentir ce vent frais sur mes bras nus, une infinité de petits points blancs scintillant dans les airs.
J'ai comme ce sentiment de perdre du temps, de faire un peu trop de conneries tout en sachant que ce ne sont pas des choses à faire, et de m'enfoncer moi-même.
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Mardi 21 juillet 2020, 02:01
Jour 143
Salut, je sais que j'ai mis énormément de temps à te tenir au courant, j'avais beaucoup de mal à me décider parce que j'avais autant de pour que de contre. Ça a été très compliqué, j'ai beaucoup cogité sans savoir quoi faire, et j'ai fait mon choix.
Écoute, je pense qu'il y a un moment pour tout, dont un pour se dire adieu. Et ce moment est arrivé. Je pense qu'on s'est fait trop de mal pour rester ami, on s'accroche au peu d'espoir qu'il nous reste de garder bons termes et on espère trop. Ça nous détruirait trop et je veux plus de ça.
Je veux plus de problèmes, de pleurs, d'embrouilles, de haine. On en a trop souffert l'un l'autre et il est temps que ça s'arrête. Ne pense pas que je fais ce choix de manière égoïste, parce que je l'ai fait en pensant autant à mon bien qu'au tien. C'est le mieux à faire pour nous deux. On s'est fait assez de mal comme ça. On s'accroche trop au passé, mais j'estime que nous avons bien terminé les choses. On s'est expliqué, on s'est finalement dit qu'on voulait pas que ça se passe comme ça et qu'il y avait pas de guerre, et c'est un bon moment pour s'arrêter.
Et je te cache pas que je décide de ça aussi parce que J m'a trahie pour toi. Je peux pas être amie avec toi en sachant que vous l'êtes aussi. C'est une trahison, bien que personne ne veuille l'accepter c'en est une, et je lui pardonne pas ça.
J'aurais aimé que ça se passe autrement mais on n'a pas le choix. Et ne crois pas que je m'en fous, parce que c'est pas le cas. Je me rends compte qu'au moment où je t'aurais envoyé ce message, ce sera pas une page qui se sera tournée, mais tout un livre. Le livre de notre histoire. C'est très compliqué, mais je le fais en pensant au bonheur de l'un l'autre. Sache qu'à l'heure actuelle, j'ai plus de regret, de colère, de rancœur, rien. Je t'en veux plus. Je te souhaite d'avoir la vie la plus heureuse, de réaliser tes rêves de te perfectionner dans la trott et de visiter le Canada, de trouver celle qui te comblera de bonheur autant que tu m'as comblée et qui t'aimera autant que je t'ai aimé, même plus.
Merci pour tout. Pour ce que tu m'as fait vivre, pour ce que tu m'as fait découvrir, pour tout ce que tu m'as donné, pour la confiance en moi que tu m'as fait gagner, pour tous les moments qu'on a passés ensemble, pour tous les petits détails, pour tout. T'as été un cadeau pour moi, tu m'as été très bénéfique et j'oublierai pas ce qu'on a vécu et qui tu es. Peut-être qu'un jour, on se reverra, qui sait. Merci encore, prends soin de toi
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Dimanche 30 août 2020, 01:09
Jour 183
6 mois maintenant. Et c'est toujours pas terminé.
Les trahisons se multiplient, les embrouilles encore plus, les pertes de potes aussi. Tout s'accentue.
Et on ose me dire que tout finira par s'arranger, que je finirais par m'en remettre. J'attends de voir ça ouais.
Et je m'en veux au plus profond de moi parce que jamais de ma vie je n'aurais dû faire cette erreur de les faire devenir pote. Et plus jamais je ferai cette erreur.
Mes soi-disant potes n'ont aucune valeur de l'amitié et de la loyauté. C'est chacun pour sa gueule. Je compte trop sur eux pour qu'ils me relèvent, pour qu'ils produisent un miracle qui me ferait me relever, mais je me trompe complètement. Ça n'arrivera jamais puisque tant qu'eux ne le vivent pas, ils s'en foutent. Et je tiendrai pas encore longtemps.
6 mois équivaut à une demi année. J'ai beau faire tout ce qui est en mon possible, rien ne marche. Absolument rien. Parfois ça peut marcher, mais y'a toujours le moment où ça casse et où c'est une redescente aux enfers. Et t'as plus qu'à te demmerder pour en remonter. Un cercle vicieux qui a 6 mois maintenant.
Je sais plus comment m'y prendre, par où passer et avec qui avancer. Tout n'est que questions sans réponse. Je me sens de plus en plus seule, incomprise, délaissée. Abandonnée. Et je déteste ça.
Personne n'est capable de comprendre. Ils se permettent tous de juger mais ne connaissent pas la valeur de ma souffrance. Et s'ils savaient, ils regretteraient d'avoir agi comme ça.
Mais pour le moment c'est moi qui regrette. C'est moi qui regrette tout, qui m'en mords les doigts et qui me morfonds sur mon sort, seule. Toujours seule.
J'ai simplement envie de partir, partir loin. De tout abandonner, laisser tomber tout ce que j'ai, et partir. Sans savoir où ni comment, juste partir. Je veux supprimer la totalité de mon passé. Tout ce qui a pu me causer du torts, je veux le supprimer. Le brûler, le casser, l'anéantir. Faire comme si rien de tout ça n'avait d'importance. Ou même n'avait existé.
Je veux que ça s'arrange, je veux être heureuse et vivre. Je veux être bien, sourire plutôt que de pleurer, rire plutôt que de crier. Je n'en vois aucune fin, j'ai juste le sentiment d'en être condamnée. De ne jamais avoir la chance de pouvoir m'en sortir, de pouvoir dire « j'ai réussi, je suis fière de moi ». Je voudrais pouvoir l'être. Mais ça ne vient pas. Et peut-être bien que ça ne viendra jamais. J'en sais rien. Et je veux savoir.
Je veux que ceux qui ont agi paient, que ceux qui ont souffert s'en remettent. Que le bien revient au bien, et que le mal revient au mal. Aussi simple que ça. N'est-ce pas ce qu'on appelle le karma ? « La roue tourne » ? La roue je la vois tourner, mais que pour moi. Pas pour les mauvaises personnes qui, eux, ne paient rien. Pas un morceau de leurs actes. Je paie à leur place, et ils continuent d'en jouer. J'en suis bien condamnée.
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Lundi 14 juin 2021, 19:49
Jour 471
Ça fait bizarre, quand même.
J'ai peur de construire quelque chose, de donner une confiance qui ne serait finalement pas méritée, pour finir déçue.
J'arrête pas de dire "cœur de pierre, cœur de pierre" mais ne serait-ce pas plutôt parce que je m'en persuade ? En réalité, ça n'est pas vraiment ça. Ou plus. Je sais pas, en fait.
J'aimais bien le fait de me sentir comme immunisée de l'amour, des disquettes qu'on pouvait bien me balancer et de toutes les tentatives de drague. Ça me plaisait, en fait. Me sentir désirée, sans que moi, je ne les désire. Pour certains, les rôles s'étaient inversé, et ça me changeait.
Je n'étais plus là, à craquer à la moindre approche, comme "Oh non, il est trop mignon, il me dit des choses si belles". J'étais ce cœur de pierre, un cœur un peu trop amoché qui avait besoin de temps pour recoller les morceaux. Un cœur qui ne voulait plus aucun amour. Un cœur qui ne savait même plus ce que l'amour signifiait. Un cœur en vacances, en fait.
J'étais dégoûtée de l'amour que pouvaient bien ressentir certains entre eux. Je les regardais, en pensant sûrement trop fort : "Profite, mais ne te fais pas d'illusions, ça ne dure qu'un temps. P't-être bien que tu ne seras même plus avec d'ici deux semaines.".
J'étais bien seule, je remontais la pente, et tout allait mieux.
J'étais un cœur de pierre.
Maintenant, je reprends un peu trop goût à l'amour, et ça me fait peur. Je n'en veux pas. L'amour est amer.
Je recommence à m'attacher, à craquer face à de belles paroles, à m'imaginer de nouveau avec quelqu'un. Mais ça n'est juste pas possible.
Je veux rester de marbre, et pas qu'un garçon vienne avec son marteau et ses promesses briser cette pierre. Je l'aime, et elle me sauve.
Je dois me protéger, faire attention à ne pas m'attacher, ne pas en dévoiler de trop, faire attention à ce que je dis. La moindre erreur pourrait m'être fatale.
Mais je n'y arrive plus. J'ai envie de réessayer avec un garçon, de construire quelque chose et d'être heureuse de cette manière. Mais j'ai tellement peur. Je sais pertinemment que les amours d'adolescence ne sont que rarement pour la vie. Je m'attends donc, avant même que ça n'ait commencé, à une fin triste et douloureuse.
Dès le début, je vais me demander : « Qu'est-ce qui va se passer pour qu'on en vienne à se lâcher ? Quelles en seront les raisons ? Et comment je vais le vivre ? ». Plutôt que de penser au présent et d'éviter de me projeter de manière négative, je me torture l'esprit en pensant déjà au fait que je vais atrocement souffrir. Au risque de moi-même gâcher un début d'histoire rien qu'avec mes peurs.
J'ai peur de m'attacher, de donner ma confiance à quelqu'un, que mes humeurs dépendent d'un autre, qu'on me lâche, me trahisse, m'abandonne. J'ai peur de tout. J'angoisse, je me torture l'esprit toute seule en m'imaginant mille et un scénarios qui probablement, ne se réaliseront même pas. Je ne veux plus souffrir, mais finalement, je souffre par moi-même. J'angoisse, alors ça me fait stresser et me fait du mal. Finalement, ce dont j'ai peur de ressentir, je le ressens en en ayant peur. Ça n'a aucun sens.
J'ai trop de séquelles, trop de plaies qui me détruisent mes relations. À chaque nouvelle déception, ça me fait une peur en plus sur la liste, une peur en plus que devra supporter le prochain.
À chaque fois, je me dis que le gars est de confiance, que je devrais me laisser aller, qu'il n'a aucune raison de me faire du mal. À chaque fois. Et à chaque fois, ça finit de la même façon.
La personne se lasse, en rencontre une autre, ne veut plus... Et on me fait du mal. Parfois en le sachant et en s'en foutant, parfois sans le vouloir et en s'en voulant. Mais le résultat reste le même. On me fait toujours du mal. Et je n'ai plus la force pour ça.
Je veux juste que tout se passe bien, à la perfection, qu'on se fasse confiance sans jamais se trahir ni se faire souffrir. Mais ça n'arrive jamais. Je commence à croire que c'est tout simplement impossible.
Le cœur de pierre me sauvait. Bien que d'un côté, je me disais que je risquais de faire du mal, je voulais le garder. Mais je savais que ça ne serait pas infini, qu'à un moment donné, quelqu'un viendrait casser cette pierre pour le faire revenir à la normale. Et je pense que d'un côté, j'en avais envie aussi. Parce que même si je me sentais bien avec cette carapace, je crois avoir toujours voulu retrouver l'amour, le vrai. Le bonheur d'être en couple. Mais plus le temps passe, plus j'en ai peur, et plus j'angoisse. Peut-être qu'en fait, je suis pas prête pour ça. Mais alors dans ce cas, je ne le serai jamais.
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À ce jour, le vendredi 25 juin 2021 à 19:50, je peux affirmer avec joie et fierté que je m'en suis sortie. Ça m'aura coûté énormément de pleurs, de doute, de remises en question, de peine, d'envies d'abandonner ; mais je me suis battue, y ai cru et j'ai gagné cette guerre. J'en ressors avec pas mal de séquelles, notamment des traumatismes qui me causent de bons gros problèmes dans ma vie sentimentale avec à cela beaucoup de peurs, mais le principal est que j'y ai survécu et m'en suis sortie.
Et si moi j'ai réussi, vous le pouvez aussi.
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