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À CŒUR OUVERT #3

      Ça fait aujourd'hui deux semaines que je t'ai bloqué, et si tu savais à quel point ça a été libérateur pour moi.

      Ne plus avoir de tes nouvelles, ne plus voir tes snap ou tes story ; oui, c'est un peu difficile à accepter, mais c'est vivable. Largement vivable. Et tu sais quoi, je m'en porte tellement mieux.

      Les jours qui ont suivi, je t'ai unfollow sur tous les réseaux. Ça ne m'empêchait pas de te pister beaucoup trop de fois, mais plus le temps passait, moins je le faisais.

      Tu m'as ajoutée sur snap avec ton compte de conneries avec nos potes, par numéro. Ce qui veut donc dire que tu ne l'as pas supprimé. Et t'es là, à mettre en story « qui nude ? », et crois-moi, quand j'ai vu ça, j'ai explosé de rire. Parce que oui, c'est très drôle.

      Je sais que tu faisais beaucoup de nude avant, alors ça ne m'étonne pas le moins du monde que t'en refasses maintenant. Mais mon petit doigt me dit que c'est en partie pour me faire chier.

      Tu m'as ajoutée toi-même avec ce compte, alors que de base, tu ne voulais plus entendre parler de moi. Mais paraît-il que tu ajoutes beaucoup de gens, alors peut-être que tu m'as ajoutée uniquement pour faire une personne en plus, et non parce que c'est moi. Mais tu savais que je voyais les story, alors t'as dû te dire « ça va la piquer un peu, alors autant le faire ».

      Je sais très bien que c'est surtout pour avoir des nudes ; ça, c'est inévitable. Mais mon instinct me dit que c'est aussi pour me piquer. Et, dommage pour toi, ça ne me fait plus rien.

      Y'a 1 mois, j'aurais passé mes nuits à pleurer, à écouter des musiques dépressives et à me demander ce que tu cherches en faisant ça. Mais aujourd'hui, je m'en fous. Ça me fait vraiment rire.

      Alors, j'ai décidé de te bloquer. Je n'ai pas hésité une seule seconde à cliquer sur « Bloquer » quand j'ai vu ta demande très particulière. Et là non plus, ça ne m'a rien fait.

      Et tout de suite après, je me suis décidée à supprimer nos photos. Parce que oui, je n'en avais supprimée aucune. J'ai fait il y a bien longtemps un dossier « nous », un dossier où figurent toutes les choses qui se rapportent à toi. J'en avais plus de 450, presque 500. Pour terminer par n'en avoir plus que 97. À chaque fois que j'arrivais à la fin du dossier, je le remontais au début pour recommencer et supprimer d'autres photos. Et je l'ai refait plusieurs fois. Jusqu'à ne garder que les photos et vidéos les plus chères, celles où on est tous les deux, celles où on s'aimait. Et puis, il me reste aussi celles où je pleurais en chantant des musiques dépressives.

      Parce que oui, je me suis plusieurs fois filmée dans des états minables pour l'envoyer à mes potes. Bizarre dit comme ça, mais au moins, ça me permet de voir mon évolution. Et oui, y'a eu une putain d'évolution.

      On est parti d'un « qui nude ? » pour finir sur un blocage et des tonnes de photos/vidéos supprimées. Alors que y'a deux jours, je disais que c'était impossible pour moi d'en supprimer maintenant, que je n'en étais pas encore capable. C'est sûrement juste que je repoussais le moment.

      Et puis, j'ai repris contact avec un ex flirt, si on peut appeler ça comme ça. Tu sais, le gars avec qui j'ai failli me caser avant toi, celui qui m'a fait du mal. Et bien, je lui ai envoyé un message.

      Alors, non, pas pour recommencer avec. Uniquement dans le but d'avoir des explications, des réponses à mes questions. Oui, même 7 mois après. Et, au fil de la conversation, on se disait qu'on était passé à côté de quelque chose pour des futilités.

      On s'est donc rajouté sur les réseaux, avons continué à nous parler. Et, à l'heure d'aujourd'hui, on se tourne autour. Une nouvelle fois.

      Et, le plus génial dans tout ça, c'est que grâce à lui, je t'oublie. Alors non, ce serait te mentir de te dire que je n'en ai plus rien à foutre de toi, que si demain tu venais à te mettre avec une fille, je m'en foutrais. Ce ne serait pas le cas. Mais je pense moins à toi, je ne pleure presque plus, je te piste de moins en moins ; et ça, c'est une sacrée victoire.

      Alors, non, ce n'est pas un pansement. Ce garçon-là, j'ai toujours vu plus que de l'amitié entre nous. C'est mon idéal, comme j'ai souvent répété. Donc, non, je ne le prends pas pour t'oublier et ensuite, le dégager. Je le choisis parce que je le veux.

      Et je dis ça mais, il n'y a encore rien entre nous. Rien de concret, d'officiel. On se tourne juste autour, c'est tout.

      Je n'essaie même pas de retrouver un tant soit peu de toi en lui. Avant, j'aurais voulu qu'il soit un peu moins lui, et un peu plus toi. Mais maintenant, je n'en ai plus rien à foutre. Si je peux t'éviter et éviter tout ce qui te représente, je m'en porte mieux.

      Mais, ça me fait chier de gâcher l'amour que l'on s'est porté pour finir par ne ressentir que de la colère et du dégoût. Je n'ai jamais voulu ça. J'aurais même plutôt préféré qu'on garde un bon contact, qu'on s'entende bien malgré tout, qu'aucune haine ne prenne place entre nous. Mais t'as tout foiré. Et t'es sacrément con.

      Et j'ai beau t'insulter de tous les noms lorsque je parle de toi et crier haut et fort que tu n'es qu'une merde, je dors toujours avec ton sweat. Contradictoire, tu ne trouves pas ?

      Et puis, quand je revois ton visage sur des photos, ou que j'entends ton rire sur des vidéos, j'en viens à me dire : « Merde, qu'il est beau, et qu'il a un beau rire ». Mais pourquoi ?

      Tu sais, je me demande toujours si je t'aime encore ou si mes sentiments sont partis. Je ne ressens plus rien, je ne me sens plus amoureuse de toi, mais j'ai toujours ce pincement au cœur quand je revois nos souvenirs. Est-ce le mal des souvenirs ? Ou parce que justement, je t'aime encore ?

      Et puis, si je t'aimais réellement, je n'aurais pas pu ne plus t'aimer aussi rapidement. Alors, je ne t'aimais pas pour de vrai ? Ou je me fais croire que je ne t'aime plus pour ne pas souffrir davantage ? Je me prends sûrement trop la tête, parce que dans tous les cas, le résultat reste le même : on n'est plus ensemble. C'est terminé. Fini. Il n'y a plus rien.

      Il y a des moments où je vais me dire que c'est comme ça, que ce n'est pas grave, que je suis tout aussi bien sans toi qu'avec toi. Et d'autres, où je vais me rappeler à quel point j'étais heureuse et à quel point j'aimerais revivre ça avec toi. Ou revivre ça tout court, je ne sais pas.

      C'est sûrement simplement les souvenirs qui me font mal, et non le fait qu'on ne soit plus ensemble. Je m'en persuade. Parce que je sais que c'est vrai. Ou peut-être que c'est surtout ce que je veux.

      Ce n'est plus qu'une question de jours avant que l'on ne se revoit enfin. Ou de semaines. Peut-être même de mois, si rien ne s'arrange. Mais ça approche pas à pas. Et crois-moi, je n'attends que ça.

      Mais j'ai peur. Parce que je n'ai aucune idée de comment je vais réagir lorsque l'on va se revoir. J'ai beau dire que je vais m'énerver contre toi, avoir envie que tu retombes dans mes bras ou bien même que je serais indifférente, en vérité, je n'en sais putain de rien. Tout dépendra de toi, je pense. De comment tu seras, de ce que tu me diras. Et j'ose espérer que tu ne joueras pas au connard jusqu'à la fin. Que t'admettras enfin que t'as fait de la merde et que tu n'aurais jamais dû. Mais bon, toi et ton égo, je vous connais.

      Et si je m'emportais ? Et si je pétais un plomb et que je m'en prenais à toi ? C'est de ça, dont j'ai peur. Alors, je me demande si je ne devrais pas venir accompagnée, pour éviter que ça ne dérape. Mais je me dois d'y aller seule, parce qu'on a des choses à régler à deux, et non avec le monde entier. Je me dois d'assumer et de prendre sur moi. Et je le ferai.

      J'espère simplement que tu es prêt à t'en prendre plein la gueule. Parce que, crois-moi, je ne compte pas mâcher mes mots, ni oublier ne serait-ce qu'un détail. À toi ensuite d'en comprendre le sens.

      J'espère simplement que le fait de jouer au mort chacun de notre côté te permet de te remettre en question, tout comme moi, j'ai pu le faire. T'as été une mauvaise personne pendant cette période, alors que je sais au plus profond de moi que tu es un gars absolument formidable.

      Tu faisais tout ce dont tu étais capable pour que je sois la plus heureuse, que je ne manque de rien et que je sois épanouie. Et, après, t'as fini par n'en avoir plus rien à faire et à commettre les pires des erreurs. Et puis, je sais que t'en avais conscience. Et tu devais sûrement en jouer.

      C'est ça, que je ne saisis pas. Pourquoi faire souffrir quelqu'un que tu as toujours prétendu aimer ? Et puis, ne me dis pas que c'était de la vengeance, parce que je n'ai rien fait pour mériter ça. J'ai toujours été droite, n'ai jamais fait un pas de travers. Ou, si j'en ai fait, ça n'a jamais été voulu. Alors, pourquoi faire ça ?

      Alors, ouais, t'es devenu une mauvaise personne à mes yeux. Et ce qui me rend dingue, c'est que personne ne s'en rend compte.

      J'ai fait la connerie de te présenter toute ma bande de potes. Ils t'ont tout de suite adopté, t'ont pris sous leurs ailes. Quelle connerie, j'ai fait. Maintenant, ils ne veulent pas t'engueuler pour ce que tu m'as fait parce que, je cite : « C'est notre pote ». Ça ne veut pas te bloquer non plus, ni arrêter de te voir. Donc, on va devoir continuer de se supporter en soirées, toi et moi.

      Mais crois-moi, j'ai fait l'erreur une fois, mais pas deux. Le prochain, je veux bien le leur présenter, mais ils auront tous interdiction de faire copain-copain avec. Si c'est pour que ça finisse comme à l'heure actuelle, c'est hors de question.

      Pour en finir, je peux te promettre une chose : le karma s'occupera de toi. Je sais qu'il fait toujours bien son travail, je l'ai vu auparavant. Alors, tôt ou tard, tu te prendras une belle retombée.

      Et moi, je serai là, me foutant de ta gueule, parce que tu n'auras que ce que tu mérites.