À cœur ouvert #2
ꕥ
À CŒUR OUVERT #2
Je sais pas si je vais réussir à enfin trouver les mots justes, mais je vais essayer. Et préparez-vous, parce que ce texte va être très long.
Je ne le cache pas, je ne le cache plus ; oui, je vais mal. Et pour tout vous dire, je crois que je n'ai jamais été aussi mal de toute ma vie.
C'est qu'une passe je le sais, mais une sacré passe. Une passe très longue. Trop longue. Tellement longue que je ne sais même pas si je vais tenir jusqu'au bout tant je faiblis si vite.
En vérité, je vis quelque chose que vous avez probablement tous connu, qu'on connaîtra sûrement tous plusieurs fois dans nos vies, et qui nous détruira plus d'une fois.
C'est l'âge. L'âge des amourettes d'adolescence, mais à vrai dire, pour ma part, ça n'était pas qu'une amourette. C'était mon premier vrai amour. 5 mois et demi d'amour partagé, presque 6.
On dit souvent que le premier amour ne s'oublie pas et que c'est même le plus dur à s'en remettre, alors j'ose espérer que les prochaines fois, je me sentirais pas aussi détruite.
Mais si ça n'était qu'une rupture, ça aurait été, disons. Mais non, tout s'enchaîne : le confinement – malheureusement, on est tous dans cette merde, donc impossible pour moi de sortir avec mes amis et de me vider l'esprit –, les disputes qui se multiplient de jour en jour avec ma famille – parce qu'à cause de la rupture et de tous les problèmes que je suis en train de vous énumérer, je suis extrêmement sur les nerfs et très vite irritable –, les problèmes avec mes amis + ce fameux premier amour qui s'incruste dedans et m'engueule – ce dont je vous parlais dans le texte précédent –, un ami qui me tourne le dos, mes sentiments persistants d'être incomprise et totalement seule face à cette épreuve, mes études qui vont très probablement devenir compliquées à cause de mes examens de fin d'année qui vont sûrement être repoussés et donc tout me décaler. Rien que ça. Et je dois endurer ça seule.
J'ai plus goût de rien, j'ai beau faire tout ce dont vous pouvez imaginer, impossible pour moi de ne pas y penser.
La seule chose qui me donne le sourire à l'heure actuelle, c'est le soleil et le ciel bleu que je vois tous les jours à travers ma fenêtre – à défaut de pouvoir en profiter en extérieur.
Je sais pertinemment que je vais m'en sortir, même si je vais probablement dire des phrases qui prouvent le contraire. Je le sais, parce qu'après tout ce que j'ai pu vivre du haut de mes 16 bougies soufflées, je me suis toujours relevée, aussi difficile que ça a pu l'être.
Très sincèrement, je ne me suis moi-même jamais vue aussi détruite et aussi malheureuse qu'à l'heure actuelle.
J'ai lu quelque part qu'une blessure psychologique causée par une rupture est tout aussi réelle qu'une blessure physique. Et je crois que ma situation actuelle vient d'être résumée en une phrase.
Ça ne m'arrive plus maintenant, mais la première semaine de ma rupture, je ressentais parfois des pincements au cœur ; comme si quelqu'un l'écrasait entre ses doigts. Parfois aussi, j'avais une légère difficulté à respirer, comme si on appuyait doucement mais fermement sur mon torse et que l'air peinait à entrer. Et d'autres, j'avais une sensation de tête qui tourne ; là aussi, légère.
J'ai toujours pensé que c'était causé par ma sous-nutrition et mon manque considérable de sommeil. Parce que oui, je ne mangeais plus. Je me forçais. Et dormir, n'en parlons pas.
C'est pas que je m'en empêchais, c'est que mon organisme refusait lui-même que j'ingère quoi que ce soit. Et j'ai toujours été comme ça lors de peine de cœur. Je me suis renseignée, et c'est tout à fait normal : mon cerveau a compris que je n'étais pas dans un état mental suffisamment bien, alors il se met en mode « survie » et privilégie d'abord mon bien-être mental et fait passer le besoin primaire de se nourrir en secondaire. J'avoue que j'aurais préféré me goinfrer de chocolat et de bonbons, comme tout le monde.
Et pour mon sommeil, à vrai dire, j'ai pas d'explication. Peut-être parce que j'étais bien trop occupée à broyer du noir et à me demander pourquoi. Les premières nuits, je me couchais à 3 ou 4 heures du mat, pour me réveiller à des heures qui diffèrent : 7 heures 30, 8 heures, 9 heures. Si peu de sommeil ? C'est pas dans mes habitudes de me coucher aussi tard, même en période de vacances. Mais j'arrivais pas à dormir. Je pleurais, pleurais, pleurais. Et pourquoi je me réveillais aussi tôt ? Je suis de nature une grosse dormeuse et, en temps normal, si je m'endors aussi tard, vous ne me verrez pas avant 14 heures. Alors pourquoi ?
Comme vous pouvez vous en douter, mes rêves n'étaient rythmés que par lui. Lui, lui, lui. Soit je rêvais que c'était la merde entre lui et moi, soit qu'on se rabibochait et que tout rentrait dans l'ordre. J'aimais rêver de lui. Peu importe ce qu'on pouvait faire dedans : s'engueuler, s'embrasser, faire des cochonneries parfois même ; j'aimais sa présence. À défaut de l'avoir en face, je l'avais en rêve.
Et dès que je me réveillais, j'étais dans un mood très bizarre que j'avais jamais vécu auparavant et dont j'ai même pas les mots pour l'expliquer. C'est comme si je revenais à la réalité et que je me disais « ah oui, c'est vrai, il n'est plus là ». J'étais comme triste, mais en même temps pas triste, je n'arrive même pas à vous l'expliquer parce que je n'arrive pas à me l'expliquer à moi-même.
Et j'étais pas levée avant 13 heures lorsqu'on m'appelait pour aller manger. Et là, ce fut l'horreur. Je devais me forcer à manger ne serait-ce qu'un peu pour ne pas inquiéter mes parents, mais j'avais tout le temps des envies de vomir, et même des hauts-le-cœur parfois. J'étais dégoûtée de la nourriture qui, d'habitude, me donne tellement envie.
Et puis l'aprem, je m'occupais comme je pouvais avec mes cours à distance. Ça me prenait pas mal de temps, alors je voyais pas les heures passer. Mais j'y pensais toujours. Toujours.
Et le soir, je restais dans le salon, seule, pendant que chacun vaquait à ses occupations dans sa chambre respective. Et là, soit je pleurais et j'étais très mal, soit j'étais dans un bon mood et j'écoutais de la musique joyeuse en dansant et chantant comme une folle.
Mais, au moment où je montais dans ma chambre, je m'effondrais. Je pleurais en relisant nos conversations, ou en regardant toutes nos photos et vidéos que j'ai classées dans un dossier spécial « nous ». Et puis, je serrais son sweat fort contre moi, comme si c'était lui, comme si son corps était présent, avec moi.
Alors oui, je dors encore avec son sweat et la peluche qu'il m'a offerte à Noël, même encore aujourd'hui, le 2 avril. Mais je ne veux pas m'en débarrasser. Je dormirai avec jusqu'à temps que je sois obligée de le lui rendre quand on se reverra enfin, après le confinement. C'est peut-être une mauvaise chose pour moi, je sais, mais à vrai dire, ça m'apaise. Ça m'apaise et je sais même pas pourquoi. Sûrement parce que ça me rappelle le temps où je dormais avec quand tout allait bien entre nous, et que ça fait donc comme si c'était encore le cas.
Et à l'heure actuelle, je vais mieux, mais je vais toujours mal. Je ne pleure plus tous les jours, il m'arrive de ne pas pleurer pendant un jour, même si ça repart le lendemain. Je mange mieux. Pas beaucoup, mais mieux. J'ai d'ailleurs toujours une soudaine faim le soir, aux alentours de 22 / 23 heures. Allez comprendre pourquoi. Je dors mieux aussi, même si je dors toujours peu ; ça, ça n'a pas changé. Et lorsque je me réveille, je n'ai plus ce sentiment étrange. Dieu merci, parce que je n'aimais pas du tout ressentir ça, surtout quand j'arrive pas à mettre des mots dessus.
Mais je veux que vous sachiez une chose. J'ai beau dire des choses très tristes dans ce texte, des choses que jamais je n'aurai pensé dire, je ne suis pas une personne dépressive ou quoi que ce soit. Pas que je dénigre ces personnes, non ; mais je ne veux pas qu'on me voit comme la petite fille malheureuse sans défense. J'ai toujours été une fille joyeuse, de bonne humeur, pleine de conneries et prête à rire de tout. Malgré tout ce que j'ai pu vivre, horrible soit-il : harcèlement, manque de confiance en soi, dégoût de son propre corps, sentiment de ne pas être aimée des autres, douleur de la solitude et d'être incomprise, relations amoureuses foireuses, ruptures ; après tout ça, je suis encore en vie. J'ai un passé, nous en avons tous un plus ou moins sinistre, et malgré ce que j'ai pu vivre, je considère avoir toujours eu une belle vie. Il y a pire que moi, et ça, je le sais.
Je vais mettre du temps à m'en remettre, c'est une certitude. Mais Dieu que c'est dur. Pourquoi il a fallu qu'il me largue juste avant le confinement ?
Il a ses raisons, et pour dire vrai, je l'ai toujours accepté. Je l'accepte, mais je ne suis pas d'accord avec ça.
J'ai réussi à le faire revenir lorsqu'il m'a quittée la première fois. J'ai pu le faire changer d'avis et nous redonner une deuxième chance, mais ça n'a pas marché.
Vous n'imaginez même pas l'état dans lequel j'étais à cette première rupture. J'étais pire qu'à l'heure actuelle. Seulement, à ce moment-là, je n'avais que la rupture comme problème.
C'était deux semaines avant le début du confinement. J'ai passé deux jours absolument minables en cours. Je pleurais, je ne faisais que ça. Je broyais du noir, mais j'étais avec mes amis, et non seule chez moi à écouter des musiques dépressives comme je l'aurais fait. Et puis, j'ai fait une crise d'angoisse. L'une des plus intenses que j'ai pu faire. Je me sentais mourir, n'étais plus maître de moi-même. J'avais ce sentiment d'impuissance, que je finirais probablement en dépression vu comment j'étais partie. Je n'ai même pas les mots pour décrire mon état à ce moment-là, c'était si fort.
Et puis, deux jours après, on a repris. J'étais la plus heureuse, mais je gardais en tête qu'il pouvait repartir aussi vite qu'il était revenu. Et ce fut le cas.
Et, je crois que je ne remercierai jamais assez mon corps, parce qu'il est si bien fait.
Vous connaissez l'anhédonie ? Moi non, avant d'en vivre une. Pour faire simple, mon cerveau a compris que j'étais dans une situation trop critique, alors il a décidé de me couper toutes émotions. En gros, je sais que je suis triste, même complètement anéantie, en colère et avec du dégoût, mais je ne le ressens pas. Tout du moins, pas tellement. Et c'est une des raisons pour lesquelles je vis mieux la deuxième rupture que la première.
Je sens que je vais mal, que j'ai le cœur brisé et même que je suis complètement malheureuse, mais en même temps, je le sens pas. Là aussi, je ne peux pas l'expliquer, et j'aime pas ça.
Malgré ça, ça m'empêche pas d'en avoir marre et d'être à bout. J'ai mal, mon cœur saigne et je n'en vois plus la fin.
Je suis complètement larguée, je me sens tellement vide. Très sincèrement, je ne vis plus, je survis.
Et putain, je suis en train de perdre du temps pour un mec, et je sais bien que ça sert à rien et que je devrais juste m'en relever et lui dire d'aller se faire foutre. Et croyez-moi, c'est pas l'envie qui manque.
Mais ce gars m'a aimée comme jamais on ne m'a aimée. Je vous jure, il était tellement aux petits soins avec moi, toujours là à ne vouloir que mon bien et que je sois comblée. Je le revois encore prendre soin de moi à nos soirées où j'étais un peu trop bourrée et dans le mal, ou lorsqu'il me disait de faire attention à ma cheville quand j'avais mon entorse, ou bien même qu'il me retenait lorsque j'étais à deux doigts de tomber dans le bus lors d'un coup de frein trop violent.
C'était mon petit amour, je lui ai tout donné, tout ce que j'avais. Il m'a fait découvrir tellement de choses, que ce soit de sa passion, du monde du sexe, ou même de moi-même, c'était comme mon ange gardien. Il était tout mon monde, mes yeux entiers, j'aurais pu crever par amour. Je l'aimais tellement que je n'avais même plus assez d'amour pour m'aimer moi-même, vous vous rendez compte ?
J'ai toujours essayé d'être parfaite pour lui, d'être la petite copine dont il avait toujours rêvé. Si vous saviez les déclarations qu'il me faisait, jamais on ne m'avait dit d'aussi beaux mots aussi sincèrement. J'étais la plus heureuse du monde.
Et vous savez quoi ? J'en viens à regretter. À regretter de l'avoir rencontré, de l'avoir laissé m'embrasser ce fameux 28 septembre, de l'avoir embrassé en retour et d'avoir vécu tout ceci avec. Et je sais que c'est débile, parce que j'ai moi-même dit que je n'avais jamais été aussi heureuse que pendant ces 5 mois.
Je suis la première à dire qu'il ne faut jamais rien regretter dans la vie. Encore moins des relations, parce qu'au moment où on les vivait, on était heureux de les vivre. Mais si je n'avais pas vécu tout ça, à l'heure actuelle, dans quel état serait mon cœur ? Pas aussi amoché que maintenant. Je serais heureuse, toujours pleine de vie et avec le sourire.
Et puis, j'ai tant demandé d'aide. J'ai tellement tiré la sonnette d'alarme, mais personne pour tendre l'oreille et la main. On me dit toujours « on est là, parle-nous, on t'aidera », mais quand vous en avez réellement besoin, qui est vraiment là ? Personne. Vous vous retrouvez seuls face à vous-mêmes et vos problèmes. Et vous n'avez plus qu'à vous demmerder pour vous en sortir.
J'ai des amis, des vrais, mais à l'heure actuelle, ils ne sont plus aussi vrais qu'ils l'étaient auparavant. Et un qui me tourne le dos. C'est énorme à supporter, mais personne n'arrive à en prendre conscience.
J'ai dit je ne sais combien de fois à mes amis, en pleurs, que je ne tiendrai pas jusqu'à la fin du confinement, que je finirai par vriller. Mais ils ont tous pris mes paroles à la légère. Comme si je rigolais. Comme si je ne savais plus ce que je disais. Mais non, ce sont de vraies paroles. Je ne tiendrai pas jusqu'à la fin, c'est trop d'un coup à supporter seule.
Et j'ai failli faire une connerie. Je crois bien que c'était le soir le plus dur de tous. J'ai dit à une amie que je ne pouvais plus supporter, que c'était trop dur pour moi et que je n'avais plus la force. Je voulais en finir. Puis, je me suis mise en mode avion et ai mis de la musique déprimante à fond dans mes écouteurs. Et je pleurais jusqu'à ne plus m'arrêter.
Plusieurs d'entre eux m'ont appelée, m'ont envoyé plein de messages, mais je n'ai répondu à aucun d'entre eux. Et je suis finalement allée me coucher, en pleurs encore. Le lendemain, je n'ai donné de nouvelles à personne, aucun signe de vie. Le seul que je leur ai donné, c'est un snap flammes en fin de journée. Puis, plus rien.
J'ai demandé à une amie de s'occuper de mes flammes parce que j'avais besoin de me couper des gens. Et c'est grâce à ça que je vais un peu mieux à ce jour. Ça me fait beaucoup de bien, et cette amie est la seule qui a des nouvelles de moi. Je ne parle plus à personne.
J'ai compris que la seule personne qui peut nous comprendre et nous aider, c'est nous-mêmes. Les autres ne font que parler, mais pas aider. Jamais. On me balançait des « c'est la vie », « oui bah écoute », jugeait mes faits et gestes lorsque je ne faisais pas toujours tout bien.
Alors oui, ça m'est arrivé de lui envoyer un message alors que je savais que je n'aurais pas dû. Mais et alors ? Et puis les snap où je fais genre que je vis ma meilleure vie en me montrant sous mon plus beau jour uniquement pour le faire regretter alors qu'au fond, je n'ai jamais été aussi mal, qu'est-ce que ça peut bien faire ? On m'a dit que ça ne servait à rien, que ça ne le fera pas revenir, mais tout ça, je le sais. Tout ça venant d'une personne qui elle-même le faisait, et même pire que moi. Pourquoi on ne me comprend jamais ? Et après, tout le monde s'étonne parce que je ne parle pas et que je vis ça seule. Mais quand je le fais, on ne me comprend pas, ne m'aide pas, et en prime, on me juge.
Je vis la même journée en boucle. Des pleurs, des envies de crier et de tout péter, et cette putain d'envie de lui envoyer un message et de tout lui balancer à la gueule. L'insulter de tous les noms, lui faire comprendre qu'il a merdé. Et une minute après, vouloir lui dire qu'il me manque comme jamais il ne m'a manqué et que je l'aime plus que tout. L'histoire de ma vie.
Je suis dans la période où il commence réellement à me dégoûter et à m'énerver. Mais je l'aime toujours, et plus que jamais. Et rien que pour ça, je m'en veux.
Lui a toujours été plus amoureux de moi que moi je ne l'étais de lui. Mais, au fil du temps, les rôles se sont inversés. Ses sentiments commençaient peu à peu à disparaître, quand les miens ne faisaient qu'accroître.
À l'heure actuelle, il est devenu si indifférent. Ou alors, c'est ce qu'il veut montrer.
Vous savez, j'ai tant cherché de petits messages qui me diraient « tu me manques, reviens, je t'aime ». Et j'en ai trouvé. Mais il s'avère que j'avais tout faux. J'ai trop espéré qu'il regrette et qu'il souhaite revenir, alors je me faisais de fausses idées. À ce jour, il porte toujours le t-shirt que je lui ai offert à Noël, et le sweat que je lui ai offert à son anniversaire. Et il ne s'en cache pas. Dans des snap flammes, dans sa story, dans ses tiktok, dans ses vidéos insta ; partout. Je le vois souvent avec. Et ça me fait vraiment plaisir.
L'autre jour, j'ai vu un snap de lui où il portait ce fameux t-shirt. Je me suis effondrée en larmes, parce que j'étais touchée. Mais, je crois bien qu'il les porte en les dissociant de moi, comme si c'était lui-même qui les avait achetés. J'ose espérer que j'ai tort.
Et il m'a avoué qu'il dormait toujours avec mon t-shirt et la peluche que je lui ai offerte. Dieu que ça m'a fait plaisir. Pareil pour les photos, il m'a dit qu'il n'en avait quasiment pas supprimées parce qu'il n'arrivait pas, qu'il ne m'avait pas oubliée mais qu'il vivait avec. Sauf que oui, il vit avec. Il vit avec mieux que moi.
Et, pour mon bien, quand je dormais, il s'est connecté à mon compte snap pour se bloquer lui-même et que je puisse le débloquer lorsque j'irai mieux. Je lui avais dit la veille de ne pas le faire, mais il y tenait vraiment. Il m'avait dit qu'il avait toujours voulu mon bien, qu'il ne voulait pas que je sois mal. En me réveillant, je lui ai alors envoyé un message sur Instagram, lui demandant pourquoi il avait fait ça, et il m'a répondu qu'il était désolé et qu'il devait aussi me bloquer sur ce réseau. Et il l'a fait.
Je suis alors passée par message, où je lui ai clairement dit que non ça ne me ferait pas aller mieux, et qu'au contraire, ça m'enfoncerait. Que si je n'avais pas ne serait-ce qu'une simple présence de lui dans ma vie, je serais capable de faire une connerie. Il ne m'a jamais répondu. Peut-être qu'il m'a bloquée par message aussi.
Mais, ensuite, il m'a débloquée sur Instagram en me disant de le rajouter sur snap mais qu'il ne me parlerait pas. Pourtant, la veille, il m'a dit que si j'avais besoin de réconfort, il était là. Et je lui ai répondu que non, je ne parlerai à personne parce que je ne veux pas que les gens connaissent mes faiblesses. Il m'a alors dit qu'il connaît toutes mes faiblesses parce qu'il connaît tout de moi, et que personne ne me connaît mieux que lui. Et il a raison. Et, finalement, à l'heure actuelle, il joue au gros connard à base de vus.
En se connectant à mon compte snap, il m'a laissé un petit message en snap photo dans memories. Dedans, il me dit qu'il est désolé mais que c'est pour mon bien, que ça lui fait du mal autant qu'à moi mais que c'est nécessaire, qu'il faut vivre avec le présent et non le passé, qu'il faut que je le bloque aussi sur Instagram parce que lui ne peut le faire. J'ai vu ce message que le soir. Et je me suis effondrée, une nouvelle fois.
Je vous raconte mon histoire d'une manière plus ou moins maladroite alors vous ne devez pas tout comprendre. Mais ce qu'il faut en retenir, c'est que j'ai vécu la plus belle histoire d'amour. Et qu'à l'heure actuelle, j'ai le cœur aussi brisé qu'il était comblé auparavant.
Et vous savez quoi ? Je n'ai rien vu venir. Rien.
Alors oui, des choses avaient changé dans notre couple, et j'étais la première à en souffrir. C'était de simples détails qui avaient disparu, mais autant de détails qui disparaissent peu à peu, ça fait peur.
Et ça a commencé à partir de janvier. Au début, c'était un petit rien. Puis, ça s'est dégradé. On s'aimait toujours, on était toujours pareil lorsque l'on se voyait avec des bisous, des câlins, des je t'aime et de l'amour à l'eau de rose, mais ça avait quand même changé. J'arrêtais pas de lui dire, mais il me disait que c'était rien, qu'il m'aimait.
Il m'a même promis de ne pas partir une semaine avant de me quitter. Pas mal, sa promesse.
J'arrive même pas à comprendre ce qu'il s'est passé, à quoi il pensait, ce qu'il cherchait. J'essaie de tout corréler, d'établir des connexions entre toutes ses paroles et ses actes, mais j'y parviens pas. Tout est si flou.
J'ai tellement de questions en tête, tellement de trucs que j'aimerais savoir. Et je dois attendre la fin de ce putain de confinement pour enfin avoir des réponses concrètes. C'est dans si longtemps, et je sais pas si j'arriverais à tenir jusque-là.
J'ai déjà vécu un flirt qui a mal fini et pour lequel j'ai encore des interrogations. Ce flirt a duré d'août à septembre. Et à l'heure actuelle, je ne l'ai pas totalement oublié. Tout simplement parce que je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé. Et quand on ne comprend pas bien tout, on ne peut pas archiver l'histoire, parce qu'il y a encore des choses qu'on ne saisit pas et qu'on aimerait comprendre. Et ça, ça peut durer des années.
Et je ne veux pas que ça recommence. Je ne veux pas avoir notre histoire en tête jusqu'à la fin de ma vie en n'ayant pas tout compris. Alors je mise tout sur le jour où on se reverra, en espérant que tout sera mis à plat à ce moment-là.
Et d'ailleurs, ce moment, j'arrête pas de me l'imaginer.
On se rejoindrait à l'arrêt de tram, comme on le faisait à chaque fois qu'on se voyait. On irait s'asseoir sur un banc, et on s'expliquerait. Me connaissant, je fondrais en larmes. Et pas qu'une fois. Et puis, je lui lâcherais tout. Le positif comme le négatif. À quel point je l'ai aimé que j'aurais pu crever pour lui, comme à quel point je le déteste et que c'est qu'une merde.
Enfin, on se rendrait nos affaires. Lui, mon t-shirt. Moi, son sweat. Et on repartirait chacun de notre côté, lui dans son car, moi dans mon bus. Et je suis sûre qu'au moment où l'on se quittera, je fondrais encore en larmes. Parce que ce sera probablement la dernière fois que je le verrais. Ou, tout du moins, la dernière fois avant un bon bout de temps. Alors je me sentirais obligée de lui faire un câlin. Un énorme câlin. Un comme je ne lui ai jamais fait. Histoire de sentir son corps contre le mien, son odeur, son cœur qui bat, juste une dernière fois.
Le problème, c'est qu'on fait partie de la même bande de potes. Personne ne le connaissait avant moi, mais il a rencontré mes amis les plus proches, et depuis, ils ne se lâchent plus.
Si on organisait des après-midis avec toute la bande, il sera forcément là. Pareil si on fait des soirées, il sera présent. Et, en soi, j'en suis heureuse, parce que ça veut dire que j'aurais toujours des chances de le recroiser. Mais ça me fera sûrement beaucoup de mal, plus qu'à lui.
Et puis, en 6 mois, je n'ai fait que 2 soirées avec lui, et 2 après-midis avec la bande seulement. Alors, on ne se verra quasiment plus jamais.
Et, en soi, c'est peut-être pas plus mal. Mais j'en ai peur.
Et lui voulait qu'on reste potes. Il m'a clairement dit qu'il ne veut pas me perdre parce qu'il tient à moi et que je suis une bonne personne. Mais moi, je me vois pas pote avec.
On s'est très vite mis ensemble lui et moi, on est resté très peu de temps juste amis. Alors j'ai jamais eu cette habitude de n'être que des amis. Et puis, après tout ce qu'on a vécu, c'est dur.
Je lui ai tout donné, tout mon amour, mon corps, tout ce que j'avais à lui offrir. J'ai du mal à m'imaginer rigoler avec lui, discuter normalement en sachant que c'est fini, et qu'on est plus que de simples potes. Mais, comme je l'ai dit, j'ai du mal à voir ma vie sans lui. Alors le dilemme est compliqué.
Il a su me rendre ma vie si simple comme me la rendre compliquée comme jamais elle ne l'a été. Il est si indifférent face à tout ça, et ça me tue. Il a clairement dit à nos amis en commun que je ne lui manquais pas. Que oui, plein de trucs lui faisaient penser à moi, mais sans plus. Ça m'a détruite.
Et j'étais heureuse qu'on se quitte en de bons termes. C'est de plus en plus rare que ça se passe comme ça, alors ça me permettait de vivre un peu mieux cette épreuve. Mais, plus le temps passe, plus notre relation se dégrade.
Et c'est d'ailleurs pour cela qu'on n'a pas arrêté de me dire de le bloquer. De partout. Mais je ne m'en suis jamais sentie capable. Et, à ce jour, j'y songe de plus en plus. Et je n'ai pas envie que ce soit lui qui finisse par le faire parce que je le saoule ou que je force trop avec mes messages, parce que mon ego en prendrait un coup. Quitte à ce que ça se fasse, autant que ce soit moi qui m'y colle. Mais, pour le moment, je ne m'en sens pas prête.
Vous savez, même à l'heure actuelle, je suis encore là, à faire passer son bien-être avant le mien. À avoir de l'empathie pour lui, plus qu'il n'en mérite. Et j'en ai marre de tout faire pour contribuer à son bonheur, au détriment du mien. J'en ai marre de m'oublier pour tout lui donner.
Alors, je lui ai tout balancé. Je lui ai envoyé des vocaux, longs, c'est vrai. Mais je me suis libérée.
Dedans, j'y ai dit tellement de choses. Un « t'es qu'une merde » en passant par « je t'ai aimé comme jamais on ne t'a aimé », ou bien même « j'aurais jamais dû vivre tout ça avec toi, c'était une erreur » ou encore « tu étais tout mon monde, la prunelle de mes yeux ». J'ai dû avoir l'air complètement indécise sur mes propres ressentis, mais tant pis.
J'ai perdu toute dignité en lui disant tout ce que je lui ai dit, mais vous savez quoi, j'en ai plus rien à foutre. Il m'a vue sous toutes mes facettes, et a lui-même dit qu'il connaît toutes mes faiblesses. Alors, au point où j'en suis...
En me réveillant, j'ai regardé mon téléphone et ai vu qu'il n'a rien répondu. Il a ouvert, mais ne m'a donné aucune réponse. Et ça, je m'y attendais. Je mettrais ma main à couper qu'il n'a rien écouté, qu'il a simplement ouvert et s'est dit « flemme, elle me saoule ». Mais croyez-moi, il ne s'en sortira pas comme ça. Je compte bien le harceler de messages s'il le faut, pour qu'enfin il écoute ce que j'ai à lui dire et me donne une réponse. C'est fini le temps où je n'osais pas forcer parce que j'avais peur de sa réaction ou de ce qu'il pouvait en penser.
J'en ai marre de m'oublier et de le faire passer avant moi-même. Alors je vais jouer l'égoïste, et à partir de maintenant, je ferai tout pour contribuer à mon bien. Au mien uniquement. J'emmerde tous les autres et pour une fois, je vais m'écouter moi et arrêter de privilégier le bonheur des autres à la place du mien.
Rien à foutre de s'il se dit « oh putain, pas elle, elle me saoule », il n'a qu'à assumer. Il fait que de la merde et quand on le met face à ses responsabilités, il choisit la facilité. Il se cache derrière des vus parce qu'il n'assume rien, il n'a aucune couille. Il s'écrase totalement, mais quand il s'agit d'engueuler les autres par rapport à leurs propres torts, là y'a du monde.
Je sais pas comment on a pu passer du couple parfait aux ennemis jurés. Quand je revois les plus beaux moments qu'on a passé, comment il était l'homme le plus amoureux du monde et si protecteur ; et que maintenant c'est comme si on ne se connaissait pas, ça fait mal. Il a tout gâché. On aurait pu se quitter de la plus belle des façons, c'était bien parti mais comme d'habitude, il a tout gâché. Tout. Et le pire, c'est qu'il s'en fout. Il n'en a plus rien à foutre.
J'ai plus rien à perdre. Alors je l'embrouillerai jusqu'au bout, jusqu'à temps qu'il comprenne que faire ce qu'il fait, c'est être un monstre. Un putain de monstre.
Tu ne peux pas détruire le cœur de quelqu'un, détruire sa vie et le détruire lui-même en en rigolant et en minimisant tes faits et gestes. J'en ai marre qu'on le défende, ou qu'on me sorte des « je veux pas prendre parti ». Bordel, comme d'hab, c'est moi qui prends tout dans la gueule, et personne ne fait rien.
Et il a osé dire à une de mes potes que ça ne faisait que 5 mois, que c'est pas comme si ça avait duré 3 ans. Traduction : j'abuse en la vivant aussi mal parce que ça n'était pas une longue relation. Sauf que si, ça l'était. 5 mois et demi pour moi, c'est pas rien. Surtout en sachant tout ce que j'ai pu vivre avec lui. Et ça, vous n'en avez même pas idée.
C'est ma plus longue relation. Presque une demi année à ses côtés, c'est énorme.
Je lui ai fait rencontrer mes parents. Ils l'appréciaient, bien qu'ils ne l'aient vu que très peu de fois. Et lorsqu'ils ont su ce qu'il s'est passé, ils ont dit que ça n'était qu'un con et qu'on ne peut pas jouer avec les sentiments des gens.
S'ils savaient ce qu'il s'est réellement passé... Ils connaissent juste une infime partie des raisons du pourquoi il m'a quittée. Le reste, ils n'en savent rien. Même pas que je le vis mal. Même pas qu'on s'est remis ensemble. Même pas qu'il joue de moi. Et pourtant, ils ne m'ont jamais vue aussi mal. Les deux premiers jours de la rupture, j'étais très à cran. À peine on me parlait de lui en prononçant son nom, mes yeux pleuraient tout seul. Rien que d'y penser moi-même me faisait pleurer. Et ça, ça ne m'était jamais arrivé. Pleurer aussi facilement, qu'est-ce que c'est dur.
Je ne peux pas aller dans une pièce de ma maison sans me remémorer les fois où il y était, avec moi. Ce qu'on y a fait, ce qu'il s'est passé, comment on était heureux. Et le pire, c'était ma chambre et ma salle de bain. Ma chambre, parce que c'est là qu'on passait le plus clair de notre temps lorsqu'il venait chez moi. Ma salle de bain, parce que la dernière fois que j'y suis allée avant cette fameuse dernière soirée, c'était avec lui. Alors, en rentrant, la gueule complètement dans le cul due à l'alcool qui redescendait et ma nuit blanche, j'étais mal. Très mal. Je ne pouvais même plus aller me laver, me préparer ou quoi que ce soit sans me souvenir de chaque seconde passée avec lui à cet endroit, de chaque petit détail de cette dernière fois où il est venu. Et ça fait mal.
Je n'arrive même plus à pleurer. Quand je lui ai envoyé les vocaux où je me suis lâchée, habituellement, j'aurais fondu en larmes comme jamais je ne l'ai fait. Mais rien. Je parlais normalement. En haussant le ton parfois, peut-être. Mais j'ai tant pleuré que c'est comme si j'en devenais indifférente, comme si mon corps n'était plus en capacité de fabriquer de nouvelles larmes.
Vous savez, depuis trois semaines, voire un mois passé si on part de quand ma descente aux enfers a commencé, ma vie joue aux montagnes russes. Un jour je peux aller super bien, le lendemain aller moyennement bien, le surlendemain aller très mal, et ainsi de suite. Tout ça, en fonction de ce qu'il se passe dans ma journée. Une engueulade de plus avec lui ? Des problèmes qui se rajoutent ?
Tout s'est tellement enchaîné ces derniers temps que je me demande quelle sera la prochaine étape. Une personne de ma famille va mourir ? Je vais attraper le Coronavirus ? En fin de compte, plus rien ne m'étonne.
Les gens ne font que le défendre, ou tenter de lui trouver des excuses. Mais non, il n'y a pas d'excuse. À partir du moment où tu détruis une personne au point d'en avoir rien à faire, aucune excuse n'est valable pour te justifier. Aucune. Ça s'appelle être inhumain, égoïste et sans pitié. Il doit payer. Maintenant. Et je ne veux pas attendre que la roue tourne. Elle va tourner quand ? Demain ? Dans 6 mois ? Dans 50 ans ? Non, je veux maintenant.
Ça me met hors de moi de voir que lui vit sa meilleure vie tranquille pendant que moi, j'en crève. Dans tous les sens du terme. Pourquoi c'est toujours moi qui paie, alors que dans cette histoire également, comme dans la précédente, je suis innocente ? J'ai arrêté de lui lancer des piques, je me suis même totalement éloignée de lui. Alors pourquoi il continue ? Il me disait lui-même d'arrêter de le provoquer parce que ça le saoulait. Alors pourquoi il cherche les problèmes alors que moi, je ne fais que les éviter ?
Je lui ai toujours dit que s'il voulait jouer, il serait perdant. Et même si à l'heure actuelle c'est moi qui suis perdante, les rôles s'inverseront quand j'aurais enfin remonté la pente et que lui verra que je vis mieux sans lui. Il regrettera. Il s'en mordra les doigts. Parce qu'il comprendra que j'aurais tout fait pour son bonheur. Absolument tout. Et ça, je le lui ai toujours dit.
Alors voilà, je vais mal. Mon cœur hurle à l'aide et tout ce que je peux faire, c'est étouffer ses cris en espérant qu'ils finiront par se taire et que tout reviendra à la normale. Comme avant. Comme avant, mais sans lui.
Et je vous le promets, je vais y arriver.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro