4- J'en suis capable, mais...
ꕥ
J'EN SUIS CAPABLE, MAIS...
Je n'arrive pas à y croire.
Je n'arrive pas à me dire que ça y est, c'est la fin. Une fin bien triste, bien destructrice. Enfin, d'un côté uniquement. Et duquel, à ton avis ?
Tu sais, je me demande ce qu'il t'est passé par la tête. Ce que tu comptais me faire en me rencontrant, en me donnant autant d'importance pour finalement me l'arracher sans crier garde. N'as-tu donc aucune empathie ?
En un mois, te rends-tu compte de tout ce que l'on aura traversé ? De toutes les merdes que tu m'auras faites endurer ? Et de toutes les fois où je t'ai pardonné ?
Sais-tu combien j'y ai cru, en toi comme en notre histoire ? Comprends-tu à quel point tu m'as fait vriller ?
J'ai tout donné pour nous, pour que ça marche. J'ai fait plus que ce que je n'ai jamais fait pour un garçon. Et ça, tu étais au courant. Ça ne t'a pourtant pas empêché d'aller au bout de tes envies, égoïstes soient-elles.
À chaque fois que je prononçais un mot plus haut que l'autre, je m'empressais de m'excuser. De peur de te vexer, puisque je sais à quel point tu es impulsif, un putain d'impulsif qui réagit au quart de tour sans même prendre la peine de tenter de se contrôler.
Tout ça parce que tu savais que j'étais piquée. T'avais bien compris que je resterai quoi qu'il arrive, j'étais bien trop attachée pour me barrer en un instant. Alors... t'en as joué. Et ça, c'est dégueulasse. Je t'en veux. Tellement.
Je t'en veux parce que tu m'as fait croire à un conte de fées auquel tu ne portais aucune attention. Tu n'étais pas intéressé. Ou peut-être que si, au fond.
Tu étais si protecteur, si... aimant. Puis, t'as vrillé. Un événement déclencheur, et pouf ! tu n'es plus le même. Comme si on ne s'était jamais connus, finalement. Mais en fin de compte, c'est peut-être le cas.
T'es devenu distant, mais en même temps encore plus proche qu'avant. Un paradoxe que j'ai du mal à saisir.
Tu continuais à prendre des nouvelles presque tous les soirs, à envoyer le premier message. Et comment ça finissait, à ton avis ?
Tu en venais souvent à parler de ce sujet. Et moi aussi, à vrai dire. Y'a toujours eu cette tension palpable entre nous, ce petit je-ne-sais-quoi qui me faisait rêver. Et voilà qu'on se mettait à nous imaginer nus sous les draps, l'un contre l'autre, ne faisant plus qu'un avec la Lune et le temps. On était peut-être un peu trop pervers, des ados qui ne faisaient que se chercher, mais j'aimais ça. Je me sentais aimée, désirée. Est-ce vraiment malsain ?
Et peut-être qu'au fond... tu n'étais là que pour ça. Peut-être que tu en jouais. Mais... tout compte fait, pourquoi moi ? On n'est jamais allés au bout de nos actions, je ne t'envoyais pas de photos magiques, ni quoi que ce soit pouvant te faire rester à ce niveau-là. Alors, n'est-ce pas une rumeur infondée ? J'ose espérer que tu n'es pas ce genre de personnes. À tort, sûrement.
Tu sais, je ne peux pas te cracher à la gueule des absurdités du genre « je te déteste » ou bien « oublie-moi, je suis passée à autre chose, c'est terminé ». J'aimerais, mais... je ne peux pas.
Je ne peux pas renier notre histoire. Comment nommer ce qu'on a vécu ? Un flirt ? C'était plus que ça. On était ensemble sans vraiment l'être. On s'aimait, mais de loin.
Je ne peux pas te dire que oui, je t'ai oublié, ou bien encore que je n'en ai plus rien à faire de ce que tu deviens. Ce serait te mentir... Parce que, oui, je pense toujours à toi. Et ô combien je m'en veux rien que pour ça.
Pourquoi je m'obstine à te garder en tête, alors que j'ai trouvé un garçon formidable ? Un garçon qui ne joue pas avec moi comme tu l'as fait, un garçon qui m'aime pour ce que je suis, qui fait tout pour contribuer à mon bonheur et que ça dure. Toi... t'as à peine fait le quart de ce que lui me donne. Et pourtant... je suis toujours là, à t'idéaliser, à avoir un pincement au cœur rien que de t'imaginer dans les bras d'une autre. J'en viens à me demander si dans le fond, ce n'est pas moi qui ai un problème.
Mais merde, sors de ma tête, sors de mon esprit, de ma vie ! Tu ne veux pas me laisser seule, pour une fois ?
Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? J'ai peur de passer à côté d'une personne magique rien que par ta faute. J'ai peur de devoir tout abandonner parce que tu ne daignes m'accorder un peu de tranquillité.
Et puis, je continue à voir du bien en toi. Alors que, merde, tu m'en as tellement fait endurer... Jusqu'à multiplier les crises d'angoisse, alors que je n'en avais jamais faites auparavant. Tu imagines un instant le stress que tu me procures ? T'étais peut-être un peu toxique pour moi, finalement...
J'ai beau t'insulter de tous les noms lorsque notre histoire revient en tête des sujets, au fond, je t'aime toujours. Mais de quel amour il s'agit ? Est-ce juste la sensation de manque ?
J'aimerais me dire que tout ceci n'est qu'illusoire, que ça finira bien par passer. Qu'après tout, tu n'en as plus rien à faire, alors pourquoi pas moi ? Mais c'est dur. C'est si dur de parvenir à négliger une personne à qui on a accordé tant d'importance. Un jour, t'es là ; le lendemain, tu n'es plus. Et aucune pause n'est possible pour souffler, parce que sinon, tu sais que tu vas tout foirer.
Faudrait que tu m'expliques ce qu'il s'est passé. Pourquoi ça a si mal tourné. Pourquoi j'en ai tant bavé. Tant bavé de simplement aimer. Aimer à en crever.
J'aurais beau faire croire que ça y est, je t'ai oublié, toi et tous nos si beaux souvenirs, nos moments passés ensemble que j'ai tant idolâtrés ; ce ne sera jamais vrai. Parce que tu as marqué mon esprit.
C'est ça, la vie ; des êtres débarquent, s'en vont ; certains ne laisseront aucune marque de leur passage, d'autres seront inoubliables. Chacun nous marque plus ou moins, à sa manière. Toi, c'est toi. Toi, je t'ai placé haut, bien plus haut que tu ne le méritais. Suis-je vraiment fautive ? Je ne pensais tellement pas que tu finirais par en arriver là. Comme si nous n'avions jamais rien vécu ensemble. Comme si tout ceci n'avait jamais compté. Comme si je n'avais jamais compté.
Et ça, c'est dur. Mais je parviendrai à t'oublier. Je parviendrai à me dire que tu ne fais que partie intégrante de mon passé, tout comme tu l'as accepté.
Si tu es en capable, je le suis aussi.
En fin de compte,
J'EN SUIS CAPABLE, ET IL N'Y A PAS DE MAIS.
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