5ème BOUQUET
La fin d'après-midi était arrivée et avec elle, les vacances d'été. Les lycéens se pressaient dans les rues créant une foule inhabituelle.
Certains sautaient de joie alors que d'autres plaquaient un de ces sourires tristes décrivant malheureusement que trop bien leurs émotions.
Ils étaient quand même tous soulagés. On l'entendait à leur voix bien plus enjouées et bruyantes qu'à l'habitude.
La foule respirait la liberté en s'engouffrant dans la descente de la rue principale. Réveillant tous les petits commerces espérant relever leurs ventes grâce à tout ce monde.
Les examens étaient enfin terminés et certains élèves disaient au revoir à la fois à leur lycée, prison et vie d'enfant aux yeux des adultes.
La plupart profitaient de leurs derniers instants en uniforme s'autorisant à le déboutonner pour laisser apparaître leur t-shirt blanc ou pour certaines filles à raccourcir leurs jupes pour les derniers jours.
Ils en avaient rêvé et c'était encore un autre synonyme de liberté. Sans les entraves d'une tenue trop stricte, ils avaient la liberté de bouger sans contrainte.
On aurait pu croire voir certains s'envoler dans cette tornade de chemises blanches semblables à du duvet blanc.
Dans cette foule une jeune fille dévalait la pente laissant d'autres lycéens se retourner sur elle avant de la laisser passer.
Sa beauté laissait une atmosphère de lumière traîner derrière elle alors que son sourire illuminait son visage. Ses yeux scindaient le monde dans l'espoir de trouver son but. Avec une telle détermination, elle ne tarda bien sûr pas à le trouver, caché bien au milieu de toute la foule.
Elle voulut l'enlacer mais avec toute la vitesse qu'elle avait accumulée, elle dû rapidement ralentir pour ne rentrer dans personne. À la place, elle attrapa sa main pour le faire se retourner. Quand ses yeux rencontrèrent enfin son visage, elle le vit hausser des sourcils. Il était surpris.
« - Mark ! »
Un sourire radieux s'afficha sur son visage alors que la foule continuait sa descente tel un cour d'eau tout autour d'eux.
Leurs yeux se fondirent l'un dans les autres créant une nouvelle palette de couleur. Le bleu de ses yeux se confondait avec le profond noir des siens pendant que la main du jeune garçon passait sur la taille de sa partenaire pour la rapprocher.
Il ne fallut pas plus longtemps pour que leurs lèvres se rencontrent alors qu'un torrent les entourait. Un torrent d'émotions, et de monde.
Ils étaient comme des poissons nageant contre le courant qui les embrassait de ses bulles dansantes et joyeuses formant de l'écume en refaisant surface.
La vague finit par s'essouffler tout comme leurs poumons, alors ils éloignèrent leurs lèvres les unes des autres pour revenir à la surface.
Les commissures des lèvres de la jeune fille s'étirèrent encore plus que plus tôt alors qu'elle susurrait pour que seulement lui l'entende.
« - Félicitations!
Le flot d'émotions ne se calmait pas chez Mark par rapport à la rue qui retrouvait petit à petit son calme.
- Merci, Margot. »
Il ne s'embrassèrent pas une deuxième fois mais se serrèrent dans les bras l'un de l'autre.
Avec la descente, Mark semblait presque plus petit que Margot étant à l'aval de la colline lui permettant de blottir sa tête dans le cou de celle-ci.
C'était agréable. La joie émanant des deux corps était réconfortante.
Une bonne nouvelle venait d'être annoncée pour Mark. Il avait été accepté dans la meilleure école pour continuer ses études.
Les résultats des ses examens étaient incroyables. Encore plus comparés à ceux de ses bordéliques d'amis. Ils lui avaient permis de se placer dans le top 10 des admis et le premier de son lycée par la même occasion.
Sa petite amie était tellement fière de lui qu'elle réagissait comme si c'était elle même qui avait réussi ses examens.
De son côté, elle avait été une élève moyenne tout au long de ses études ne ressentant pas vraiment le besoin d'avoir de très bonnes notes pour intégrer son école de mannequinat.
Quand ils décolèrent leur corps l'un de l'autre, la foule avait disparue ne laissant que le calme habituel de la rue où quelque couples venaient se balader.
Comme une coïncidence, Mark avait tourné ses yeux vers une boutique fleurie à travers laquelle il pu voir des yeux pétillants les regarder tout les deux.
La fleuriste à l'intérieur les observait depuis que l'animation s'était dissipée et que son regard était tombé sur eux.
Elle avait directement reconnu Mark et n'avait pu détourner le regard de la scène.
C'est seulement en rencontrant son regard à travers la vitrine qu'elle avait furtivement tourné sa tête gênée de les avoir fixé si longtemps.
« - Margot ?
- Uhm?
- Tu m'as bien dit que les fleurs que je t'avais offertes avaient complètement fanées ?
- Oui, je suis dégoûtée elles étaient tellement belles... Et elles sentaient vraiment bon!
- Tu en re-veux?
Ses yeux s'illuminèrent.
- Tu m'en rachèterais ?
- Viens. »
Il attrapa son poignet et la tira jusqu'à la boutique. En rentrant à l'intérieur, Margot ne pu s'empêcher d'être émerveillée par la beauté de la boutique.
Quand à Wendy, elle ne pu s'empêcher d'être surprise qu'ils soient venus dans son magasin. Un peu plus et Mark allait devenir un habitué.
C'est après les avoir salués en appuyant inconsciemment un plus grand sourire en direction de Mark, que Wendy suivi le couple des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse entre les plantes du fond du magasin.
Ils firent un tour, Margot n'arrêtant pas de s'exclamer devant la beauté du magasin.
L'atmosphère spéciale les avaient encore plus rapproché. Le bras de Mark était passé autour du cou de sa petite amie alors que celle-ci avait entouré la taille du garçon de son bras tout en reposant sa tête sur une de ses épaules.
Il y avait quelque chose de magique. Même à force de prendre des grandes bouffées d'oxygène l'air respirait toujours la fraîcheur et l'odeur de la végétation.
Mais malheureusement leur inspection se finit rapidement. Trop rapidement. Le couple avait décidé de demander une bouquet à la vendeuse.
« - Bonjour !
Le sourire de Mark avait subitement changé alors qu'il parlait avec Wendy. Aux yeux de Margot, il était devenu plus clair, plus pur mais elle n'y pouvait rien.
Tout ce qu'elle pu faire était de resserrer sa main dans celle de son petit ami qui n'y porta aucune attention.
- Bonjour! »
Le sourire de la fleuriste était encore plus envoûtant quand elle regardait Mark. Il y avait quelque chose de protecteur dans ses yeux. Comme si elle était la fée bienfaitrice du garçon.
Margot était passée en mode protectrice et s'attachait de plus en plus fort au bras de Mark. Elle se mit à scruter la vendeuse alors que Mark dictait sa commande un certain enjouement sortant de son corps.
Elle était belle, trop belle. Ses cheveux légèrement ondulés retombaient sur ses épaules. Un sorte de pouvoir ressortait d'elle.
Elle se confondait avec les fleurs et ses yeux étaient remplis de paillettes alors qu'elle parlait des fleurs qu'elle allait utiliser et de leurs particularités.
Margot n'écoutait pas, elle sentait juste le corps de Mark contre le siens qui s'animait d'une certaine admiration. Ou était-ce plus que ça?
Wendy avait commencé la réalisation du bouquet alors que le silence s'était installé. Entre chaque action, elle ne pouvait s'empêcher de jeter à son tour un coup d'œil à la petite amie de Mark.
Wendy se sentait attiré par ce visage parfait, sans aucune imperfections.
Wendy avait en effet découvert, il y a déjà quelques années qu'elle n'était pas vraiment intéressée par les hommes. Et tout se confirmait de jour en jour quand elle se trouvait en face de sa meilleure amie.
Ce qui n'était pas normal c'est que la petite amie de quelqu'un d'autre lui fasse cet effet...
Margot était la perfection incarnée. Grande et fine. Tellement grande que Wendy se sentit comme un insecte. Insignifiante.
Ses cheveux courts étaient lisses naturellement et bougeaient gracieusement à chacun de ses mouvements.
Wendy n'avait jamais eu une très grande estime de soi. Devant une personne dégageant un tel aura, elle aurait pu s'enterrer six pieds sous terre.
Petit à petit, le silence se mit à peser. Sans le savoir à elles deux, les filles avaient changé l'atmosphère en quelque chose de pesant.
La fleuriste faisait son bouquet et relevait la tête de temps en temps pour inspecter Margot qui elle, pensait que la vendeuse regardait Mark, qui lui était détendu profitant du spectacle qui se posait devant ses yeux: la confection du bouquet.
Wendy sentit le malaise quand elle eu finit son inspection. Alors elle prit une grande inspiration et essaya de démarrer une conversation.
« - Vous devez beaucoup aimer les fleurs.
Mark releva la tête comme si il était surpris de sa soudaine prise de parole.
- Ah! Euh.... Oui!
- C'est sympathique d'avoir des habitués surtout quand on sait que les fleurs vont être appréciés par une personne aussi jolie que vous.
Wendy s'était rendue compte que ses joues avaient pris une teinte rosée quand elle avait rencontré le regard de Margot alors elle avait légèrement détourné sa tête.
Quant à Margot, elle avait retrouvée le sourire en comprenant que la fleuriste n'avait pas de mauvaises intentions.
Elle s'était tout de suite empressée de répondre d'un petite voix toute aussi parfaite pour la vendeuse.
- Ah ! Merci... »
Le bouquet de fleurs tomba dans les mains de Mark et ils partirent joyeux de leur trouvaille.
Une fois qu'ils étaient parti, Wendy se laissa tomber sur sa chaise le regard porté vers la fenêtre alors qu'elle rêvassait.
Elle se mit à rêver qu'elle ressemblait à Margot. Ce qui, assurément, n'arriverait jamais. En tout cas, pas temps qu'elle stagnait à son petit mètre cinquante cinq.
Elle pensait trop. Trop profondément. Tellement, que sans qu'elle ne s'en rende compte, ses pensées avaient dérivé à sa meilleure amie.
Elle était tout aussi belle que la petite amie de Mark.
Wendy aurait d'ailleurs tellement aimé la voir maintenant... Mais elle ne s'en croyait pas capable. Pas capable de lui avouer qu'elle avait le béguin pour elle.
Elle ne savait pas comment apporter le sujet encore plus quand son amie ne parlait que de garçons.
Si seulement elle avait plus d'amies... Au moins on aurait pu la conseiller. Elle aurait pu entendre des choses comme "Allez! Vas-y sinon tu vas le regretter!" Ou encore "Moi je me suis sentie direct mieux après l'avoir dit... Même si je me suis faite rejetée, je ne le regrette pas."
Mais elle n'avait pas confiance en elle, ce qu'il lui avait souvent empêchée de se faire des amies. Elle avait aussi été conditionnée par son éducation stricte et par son rapide départ de l'université.
En ayant toutes ses pensées, elle compris une chose. Elle se sentait seule.
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