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Chapitre 30 - Le mari secret

Danila ignorait si une sortie au village était une très bonne idée.

Tout d'abord, avec une étrange maladie qui circulait, Marcus, Duncan et elle prenaient des risques considérables. Ils avaient déjà suffisamment de problèmes pour ne pas s'en rajouter. Quelqu'un pouvait également les reconnaître, ou percevoir leur aura en activant sa vision animale. Même s'il y avait peu de chances pour que cela arrive, Danila ne se sentait guère à l'aise dans les rues de la petite cité.

Les deux loups avaient cependant insisté pour s'y rendre. Comme Marcus ne pouvait prendre le risque de se balader sans l'alpha avec lui, elle avait été obligée de l'accompagner. Quant à Duncan, il tenait absolument à se rendre au bureau de poste.

— Je vous rejoins tout à l'heure, annonça-t-il en s'engouffrant dans une ruelle.

Il disparut avant que les autres aient pu lui répondre. À la mine sombre de Marcus, elle comprit que cette absence soudaine ne lui plaisait pas du tout.

— Pourquoi est-il à ce point attaché au bureau de poste ? demanda-t-il, suspicieux.

Hésitante, Danila marcha quelques instants sans dire un mot. Ils tournèrent à l'angle d'une ruelle, où les pavés se faisaient un peu glissants. La neige avait été déblayée et gisait sur les côtés, mais cela n'avait pas empêché des plaques de givre de se former.

— Il lui reste de la famille sur la Terre des Vampires, expliqua-t-elle enfin. Il leur envoie des nouvelles régulièrement.

Au moins, elle ne mentait pas.

— S'il a encore de la famille, pourquoi l'aurait-il abandonnée pour vous accompagner ? Vous êtes si proches que ça ?

Cette question étonna la louve, qui ne sut qu'en penser.

— Je vous l'ai dit, nous sommes amis. Étant donné les circonstances de ma disparition, il ne voulait pas me laisser revenir toute seule sur la Terre de l'Émeraude. Il pensait que quelqu'un m'avait empoisonnée, alors il tenait à veiller sur moi.

À propos d'empoisonnement, Danila n'avait rapporté à personne les découvertes de Percy. Elle ne parvenait pas à se faire à l'idée que quelqu'un ait réellement pu lui donner de la raiponce. Cela devait forcément être un accident. Si elle en parlait à Duncan ou Marcus, ils se persuaderaient qu'il s'agissait de la vérité. Ils accuseraient Gladis, ce que l'alpha ne supporterait pas.

Ils croiraient qu'elle s'enfonçait la tête dans le sable, mais Danila en était sûre : sa tante ne l'avait pas empoisonnée.

Peut-être que quelqu'un l'avait fait, certes. Or ce n'était pas Gladis.

— Il est étrange qu'un simple ami prenne autant de risques, nota Marcus. Il doit y avoir une autre raison à sa volonté de vous suivre partout, non ?

Alors qu'ils allaient entrer dans un temple de la Lune, la louve s'arrêta net et pivota vers lui. Elle planta ses yeux dans les siens, bien décidée à comprendre la raison d'un tel interrogatoire. Il portait un capuchon sur sa tête, mais comme il était plus grand qu'elle, elle pouvait voir son visage sous sa cape.

— Puis-je savoir à quelle autre raison vous pensez ? Pourquoi me posez-vous ces questions, du reste ?

Croyait-il que Duncan cherchait à lui nuire ? Ou s'interrogeait-il sur la nature de leurs liens pour une autre raison ? Se pouvait-il que ce soit une étincelle de... jalousie, qui brillait au fond de son regard ?

— Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, tous mes problèmes ont commencé au début de notre voyage. Et qui nous accompagne partout depuis le début ? Votre prétendu ami.

Exaspérée qu'il s'acharne encore sur cette piste, Danila s'apprêta à ouvrir la bouche. Il fut cependant plus rapide :

— J'ai une parfaite confiance en Lyssandra. Je sais que je peux me fier à vous aussi, donc il ne reste plus que lui. Et s'il se rendait au bureau de poste pour recevoir des informations de ses supérieurs ? Et s'il communiquait des détails sur chacun de nous et...

— Je peux vous jurer sur ma vie que ce n'est pas le cas. Je comprends que son attitude puisse vous paraître suspecte, mais il n'entretient des liens qu'avec sa famille. Cela lui coûte d'être loin d'elle. 

S'il continuait de se montrer aussi curieux, il risquait d'aller fouiller dans les affaires de Duncan. Celui-ci ne conservait jamais très longtemps les lettres d'Isabella et les brûlait après y avoir répondu, mais le futur Grand Alpha était capable de tout.

— Dans ce cas, il doit drôlement tenir à vous, observa-t-il d'un air un peu bourru.

Pour une raison obscure, cela ne semblait pas le réjouir. Elle réalisa ce qu'il pouvait s'imaginer et s'empressa de dissiper ses doutes :

— Il n'est pas amoureux de moi, si c'est ce que vous croyez. C'est purement un ami.

En théorie, elle n'avait pas besoin de se justifier, ou de lui livrer ce genre de confidences. Néanmoins, Duncan étant marié, elle ne supportait pas l'idée que quelqu'un puisse imaginer une quelconque liaison entre eux. Cela lui aurait bêtement donné l'impression de tromper la princesse.

Il la fixa un instant, avant de se détourner pour passer la porte du temple.

— Dans ce cas, vous êtes drôlement aveugle.

Ce commentaire la laissa stupéfaite, si bien qu'elle n'eut pas le réflexe de le suivre. Ce ne fut qu'en le voyant disparaître dans l'édifice sacré qu'elle se décida à le rattraper.

— Vous n'y êtes pas du tout, affirma-t-elle en s'efforçant de suivre ses grandes foulées. Duncan n'est pas intéressé par moi et... Il est même marié.

Marcus s'arrêta net au milieu de l'allée. Elle avait parlé un peu trop fort, de sorte que sa voix résonnait entre les hauts murs de pierre du temple. Heureusement, hormis une vieille dame accompagnée de jeunes enfants, personne ne s'y trouvait.

— Marié ? répéta-t-il.

Danila retint une grimace, craignant d'avoir dit une bêtise. À sa connaissance, les gardes royaux étaient libres de se marier, non ? Il pouvait avoir épousé n'importe quelle demoiselle, qui n'avait rien à voir avec la princesse.

— Euh... En effet, oui. Ne le dites à personne, il n'aime pas trop parler de sa vie privée, mais... Il est marié avec une ancienne domestique du palais du roi.

Si Isabella l'avait entendue la reléguer au rang de domestique, elle aurait probablement sorti son épée.

— Elle a survécu à l'attaque ? s'enquit-il.

Là encore, elle hésita. Ce qu'elle craignait le plus était en train d'arriver : elle ne se souvenait plus exactement des premiers mensonges qu'ils avaient racontés.

— Elle a quitté le palais quelques jours avant, en même temps que Duncan et moi.

Il la toisa avec perplexité pendant une dizaine de secondes, qui la mirent au supplice. Avait-elle trahi leur couverture ? Venait-elle d'éventer en cinq minutes un secret que la princesse et son mari avaient préservé pendant des siècles ?

Finalement, il reprit son chemin sans révéler le moindre soupçon.

— Sa femme doit sacrément avoir confiance en lui, pour le laisser voyager si longtemps en votre compagnie.

Danila le suivit, sans comprendre où il voulait en venir. Sous-entendait-il qu'elle était du genre à voler les maris des autres ? Il commettait la plus grande des méprises. Elle n'eut cependant pas le temps de répliquer, puisqu'il frappa à une porte en bois, qui devait être un local pour les prêtres lunaires. Un vieil homme vint leur ouvrir et les accueillit avec un sourire cordial. 

— Mes chers louveteaux, que puis-je faire pour vous ?

Il ne portait pas de cape argentée – habituelle lors des messes lunaires – mais de simples vêtements de ville.

— Nous aimerions savoir si votre temple abrite une bibliothèque, déclara Marcus. Ou un quelconque endroit où nous pourrions consulter des ouvrages anciens, sur les croyances de notre espèce.

Le prêtre parut agréablement surpris qu'ils s'intéressent à ce genre de choses.

— Tous nos livres sont conservés à la bibliothèque du village. Elle est juste au bout de la rue.

Ils furent donc obligés de ressortir et prirent le chemin de la bibliothèque. Une jeune femme les y accueillit et ils découvrirent deux salles relativement petites, où s'entassaient des centaines de livres.

— Les ouvrages religieux sont par ici, leur indiqua la bibliothécaire. Je suis désolée, nous n'en possédons pas beaucoup...

En effet, il ne devait pas y en avoir plus de dix. Pour une bibliothèque de village telle que celle-ci, ils pouvaient déjà s'estimer chanceux qu'un rayon y soit consacré.

Danila et Marcus prirent chacun quelques livres et s'installèrent dans le seul coin lecture de la pièce. Il n'y avait qu'une sorte de minuscule canapé, qui ne devait avoir été conçu que pour une seule personne. La louve s'y assit en laissant une place pour Marcus, qui préféra rester debout.

En temps normal, Danila appréciait l'odeur des livres, mais elle se mélangeait tant à celle de la poussière que cela lui donna rapidement mal à la tête. Il lui tardait de pouvoir sortir d'ici et au nez plissé de Marcus, elle comprit qu'il en allait de même pour lui.

Ils prirent toutefois le temps de feuilleter les ouvrages, en quête d'une mention de l'incendie de la Lune. Rien que de parcourir les pages en diagonale, Danila sentait poindre une envie de somnoler. Les auteurs étalaient des inepties et quelques-unes étaient tout particulièrement révoltantes :

« Les premiers prêtres lunaires affirmaient que les loups-garous ne devaient pas se reproduire avec des Neutres. Lorsque l'enfant d'un Neutre et d'un loup n'hérite pas des gênes lycanthropes, c'est qu'il est jugé "indigne" par la Lune. Les élus ne devraient pas unir leur lignée avec des individus que la Lune n'a pas dotés de dons lunaires.

Quant à de potentielles unions avec des vampires, elles devraient tout simplement être proscrites. Ce sont les créatures les plus néfastes et indignes pour notre espèce. »

Choquée par ces mots, Danila les fit lire à Marcus. Il semblait las de rester debout et elle insista pour qu'il s'asseye à côté d'elle. Il se retrouva tout près et l'odeur de poussière fut remplacée par des senteurs beaucoup plus agréables. S'agissait-il de menthe ? Ou de quelque chose de plus boisé ? Peu importe ce que c'était, elle ne put s'empêcher de l'apprécier et résista à l'envie de se rapprocher un peu plus de lui.

Il finit de lire rapidement et elle craignit d'abord qu'il approuve les horreurs écrites dans ce livre. Cependant, il afficha un air grave.

— Il a été prouvé que les loups existaient bien avant les vampires, donc les premiers prêtres lunaires n'ont pas pu dire ça. Honnêtement, je n'ai jamais compris comment un loup pouvait vouloir fréquenter un immortel, mais chacun fait ce qu'il veut.

Ce commentaire mitigé la renfrogna un peu. Elle ne voyait pas le problème de ce genre d'unions.

— Ce n'est pas une question de haine, ou de ressentiment envers les vampires, expliqua-t-il. Il y a juste certains aspects d'une relation qui me paraissent difficilement concevables entre deux personnes si différentes.

Elle le fixa en fronçant les sourcils, peu certaine de ce qu'il évoquait. Ce ne fut qu'en le voyant détourner le regard, légèrement embarrassé, qu'elle eut une idée de ce à quoi il pensait.

— Les vampires ont le corps froid, alors que celui des loups est encore plus chaud que celui des Neutres. À titre personnel, je ne ne vois pas comment on peut... désirer une personne qui contraste autant avec nous.

Danila comprit que pour une fois, cette remarque envers les buveurs de sang ne découlait pas d'une forme de racisme. En vérité, elle comprenait son point de vue. Même si elle n'avait jamais entretenu de relation avec qui que ce soit, elle imaginait sans mal qu'un tel décalage de température pouvait être... assez étrange.

D'ailleurs, sa cuisse effleurait celle de Marcus et malgré leurs épaisses couches de vêtements, il lui semblait sentir la chaleur qui se dégageait de lui. À moins que ce ne fût elle qui avait trop chaud, enfermée dans cette petite salle et assise si près du loup.

— Peut-être que tout n'est pas qu'une question de chaleur, ou de froid, se hasarda-t-elle en baissant les yeux. On ne tombe pas amoureux du contact de quelqu'un, mais... De sa personne toute entière. Enfin, je crois.

Aborder ce sujet avec lui la gênait un peu, d'autant plus qu'elle n'était pas tout à fait certaine de ce qu'elle disait. Comment tombait-on amoureux ? Elle n'en savait rien. L'étrange moment qu'elle avait passé avec Percy, juste avant la transformation de Marcus, se rappela à elle.

Pourquoi lui avait-il pris la main ? Pourquoi l'avait-il regardée si intensément ? Et par-dessus tout, pourquoi s'était-elle sentie aussi mal à l'aise ? Voilà les questions qu'elle essayait de faire taire depuis la veille.

Percy était un garçon adorable, doté d'une grande intelligence. Quatre ans plus tôt, il était bien trop jeune pour qu'elle s'intéresse à lui. À présent qu'il l'avait rattrapée, son charme n'avait rien à envier à celui des autres garçons de leur âge. Sa soeur, Jenna, était l'une des plus proches amies de Danila. Toutes les conditions étaient réunies afin qu'elle se réjouisse de sa potentielle attirance pour elle, cependant... Elle savait qu'elle ne serait jamais amoureuse de lui.

Pour quelqu'un qui rêvait de vivre une histoire digne des plus belles romances, c'était un comble. Qu'est-ce qui pouvait bien clocher chez elle ?

— Vous avez raison, déclara Marcus, la ramenant à l'instant présent. J'imagine que j'ai une vision trop... pragmatique des relations.

Danila risqua un regard vers lui, tout en songeant qu'il devait pourtant en savoir beaucoup plus qu'elle. Même si à sa connaissance, aucune compagne officielle ne lui était attribuée, il ne devait pas être un novice en la matière. Il avait beau être parfois peu avenant, toutes les demoiselles ne devaient pas se laisser refroidir par ce genre de détails.

Elle se réintéressa à son livre, puis réalisa une chose :

— J'ai toujours cru que c'était à cause des vampires si les Neutres vivaient en quasi esclavage. Mais avec leur notion d'êtres jugés "indignes", peut-être que les loups-garous sont les véritables responsables.

Désormais, cela lui crevait les yeux. Au cours de l'histoire, les loups avaient eu mille occasions de défendre les Neutres et de leur offrir un meilleur sort. À la place, ils s'étaient contentés de tolérer, voire de contribuer à leur triste situation. Il aurait sûrement été intéressant de questionner Adrian à ce sujet. Il était le seul à avoir connu un monde sans vampires.

Les loups persécutaient-ils les Neutres, à son époque ?

— C'est certain, approuva Marcus. L'un de mes professeurs d'histoire était un Neutre. Il m'a un jour expliqué que l'asservissement des Neutres n'était pas le fruit de l'expansion des vampires. Il existait déjà sous une autre forme, à l'époque où les loups étaient les seuls êtres dotés de capacités surnaturelles.

Danila fut étonnée d'apprendre que tous ses professeurs n'avaient pas été des loups-garous. Il était généralement difficile pour un Neutre d'accéder à des postes aussi éminents. Toutefois, le Grand Alpha était réputé pour son ouverture d'esprit. Il tenait certainement à maintenir une forme d'égalité dans les rangs de son personnel.

— Enfin, tout cela ne nous apprend rien sur l'incendie de la Lune, soupira le loup. Ou peut-être que nous perdons notre temps en creusant cette piste, je n'en sais rien...

Effectivement, ils faisaient peut-être fausse route. Pourquoi se fier à une vieille légende, probablement inventée par les mêmes personnes qui proclamaient la supériorité des loups ?

Ils poursuivirent néanmoins leurs recherches et Danila finit par trouver un livre un peu plus inspirant que les autres :

« La Lune veille sur chaque être qui peuple notre monde, qu'il soit ou non un lycanthrope. Si les loups-garous sont dotés d'une capacité à se transformer en animal, c'est uniquement afin de veiller sur les plus fragiles. Tout loup qui abuserait de son pouvoir décevrait notre déesse, qui n'aspire qu'à la paix pour chacun de nous. »

Bien qu'un peu mièvres, ces propos avaient au moins le mérite de véhiculer des messages positifs.

Quelques pages plus loin, une illustration de flammes dans le ciel attira son attention. Avant de prévenir Marcus pour rien, elle s'empressa de lire les lignes qui l'accompagnaient :

« La menace d'un nouvel incendie pèse sur nos têtes. Les conséquences qui en découleraient seraient terribles pour chacun. Maladies, crimes, problèmes en tout genre... Les fontaines se tariraient petit à petit, jusqu'à ce qu'il ne reste plus une seule goutte d'eau. Contrairement à ce que certains laissent entendre, ce ne serait pas la faute des loups.

La nature doit parfois reprendre ses droits. Si un déséquilibre majeur venait bouleverser notre monde, alors la Lune s'assurerait d'établir un nouvel ordre.

Seule une autre intervention magique, telle que celle d'un sorcier, parviendrait à faire cesser le chaos. »

Danila relut plusieurs fois ces mots, sans les comprendre. Elle décida ensuite de les présenter à Marcus, qui fut tout aussi perdu.

— C'est illogique, fit-il remarquer. On parle d'abord d'établir un "nouvel ordre", avant d'évoquer le "chaos". Pourquoi la Lune engendrerait-elle du chaos si les loups n'ont rien à se reprocher ?

Danila ne saisissait pas non plus. Aussi, elle ne voyait pas comment ils pourraient s'exposer à une pénurie d'eau. La pluie se faisait certes parfois rare dans les régions du sud, mais celles du nord ne manqueraient jamais de rien.

— Ce sont sûrement des bêtises, comme le reste de ces ouvrages, se désola-t-elle. À partir du moment où on parle de sorcellerie, ce n'est pas à prendre avec un grand sérieux...

Il hocha la tête. L'existence des sorciers n'avait jamais pu être prouvée. De vieilles légendes clamaient qu'ils avaient existé à une lointaine époque, or Danila n'y croyait qu'à moitié. S'ils étaient vraiment des êtres dotés de puissants pouvoirs, comment auraient-ils pu disparaître ?

— J'ai peut-être quelque chose de plus intéressant ici, dit-il en lui tendant son livre. Connaissez-vous la grotte de... Gaalnoris ?

Il buta un peu sur la prononciation, mais en voyant le nom inscrit au bas de la page, Danila comprit.

— C'est une grotte réputée pour exaucer les souhaits de ceux qui s'y rendent.

Le livre mentionnait principalement des problèmes d'infertilité, ou de graves maladies, qui disparaissaient miraculeusement.

— Vous pensez que nous pourrions essayer d'empêcher l'incendie en faisant un souhait ? demanda-t-elle, sans être vraiment convaincue. Je doute que cela fonctionnerait...

— Je n'y crois pas trop non plus, avoua-t-il. Mais si nous mettons de côté cette histoire d'incendie, peut-être que cela pourrait m'aider à résoudre mon problème de mutation ? Julian pourrait quant à lui souhaiter de se transformer lors des pleines lunes et nous serions alors tous les deux guéris. C'est un recours un peu trop désespéré à mon goût, toutefois... Je ne vois pas ce que nous pouvons faire d'autre.

Il semblait résigné et cela peina la louve. La menace d'une transformation devait peser en permanence sur ses épaules. Venait s'ajouter la crainte de voir Manik du Rubis s'en prendre à sa famille. Il avait toutes les raisons de vouloir explorer tous les recours possibles.

— Il me semble que la grotte n'est pas très loin d'ici. Nous nous débrouillerons pour y aller, si vous pensez que c'est une bonne idée.

— Il faudra d'abord que nous en discutions avec les autres, déclara-t-il en refermant le livre. Je ne voudrais pas que ce soit trop dangereux.

Ils continuèrent leurs recherches pendant quelques temps, jusqu'à être rejoints par Duncan. En le voyant arriver, Danila fut frappée par sa mine encore plus sombre que d'ordinaire. Marcus le toisa d'un oeil inquisiteur.

— Il vous a bien fallu longtemps pour vous rendre au bureau de poste, commenta-t-il.

Cela ne plut pas tellement au loup de l'Émeraude, qui à son tour, observa Danila et Marcus d'un drôle d'air. Il paraissait étonné de les trouver aussi proches l'un de l'autre et par réflexe, l'alpha s'éloigna un peu.

— Il y avait du monde, se justifia-t-il. Avez-vous découvert quelque chose à propos de la légende ?

— Rien d'intéressant, je pense que nous creusons une fausse piste en nous aventurant sur ce terrain, répondit Marcus. Mais une grotte pourrait peut-être nous guérir, mon frère et moi.

— La grotte de Gaalnoris ? devina Duncan.

Étonnée qu'il connaisse ce lieu, Danila lui demanda s'il y avait déjà été.

— J'y ai volé des cristaux, quand j'étais plus jeune, marmonna-t-il. Ça ne rapportait pas grand-chose, mais... Laissez tomber.

Les deux loups ne voyaient effectivement pas de quoi il parlait. Marcus ne semblait même pas l'avoir compris, tandis que Danila ne parvenait pas à imaginer ce qui l'aurait poussé à voler.

— Nous ferions mieux de rentrer, suggéra Duncan. Il commence à neiger, il ne faudrait pas que nous tombions malades.

Ses compagnons se rangèrent de son avis et lorsqu'elle se leva, la louve eut soudain très froid. Elle n'avait jusque-là pas vraiment réalisé à quel point elle s'était habituée à la chaleur de Marcus. La vieille odeur de poussière revint aussi lui donner la migraine et elle s'empressa de ranger les livres, pressée de sortir à l'air libre.

Une fois dehors, ils rabattirent leur capuchon sur leur tête et Marcus les précéda de quelques mètres. Lorsqu'ils atteignirent la forêt, Duncan ralentit le pas et tendit à Danila une feuille pliée en quatre.

— C'est de la part d'Alisée. Il y avait également une lettre d'Adrian, qui m'était adressée. Isabella m'assure que tout va bien, mais...

Il s'interrompit et lorsqu'il reprit la parole, un noeud paraissait lui serrer la gorge :

— Son père me dit qu'elle va de plus en plus mal. Il va falloir que je rentre.

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