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Chapitre 19 - D'anciennes connaissances

— Est-ce que tu peux arrêter de marcher, s'il te plaît ? Cela fait au moins un quart d'heure que tu tournes en rond, on dirait un chien qui s'apprête à faire ses besoins...

Danila pinça les lèvres pour s'empêcher d'éclater de rire. Cela aurait été fort malvenu, sachant que la situation ne se prêtait pas vraiment à la légèreté. Elle était toutefois reconnaissante à Julian d'avoir mis un terme aux déambulations de son frère, qui commençaient à lui donner le tournis.

Déjà qu'elle se sentait un peu à l'étroit, enfermée dans une chambre avec ses quatre compagnons de voyage, elle allait finir par se croire sur un bateau.

— L'heure n'est pas aux plaisanteries, le réprimanda Marcus. Tu viens de passer une nuit de pleine lune sans te transformer. À ta place, j'en serais un peu plus affolé.

Assis sur le bord de son lit, entre Danila et Lyssandra, le concerné poussa un soupir.

— Tu es déjà assez affolé pour nous tous. Tu semblais moins préoccupé lorsque tu as eu ton propre problème de transformation...

Il disait vrai. Danila trouvait Marcus beaucoup plus paniqué que le jour où il était devenu un loup juste devant elle. Et pourtant, il avait déjà semblé assez agité.

— Il n'y a qu'une seule raison qui justifie une absence de transformation, asséna Marcus. C'est lorsqu'une louve est enceinte. Sauf si tu as réussi à duper tout le monde sur ta véritable nature, je doute que ce soit ton cas.

Julian se renfrogna, tout en marmonnant dans sa barbe.

— C'est peut-être un accident, commença Lyssandra d'une petite voix. Peut-être que Julian et toi connaissez juste une mauvaise période et...

— Les loups ne connaissent pas de mauvaise période. Peu importe notre âge ou notre situation, nous nous transformons lors de chaque pleine lune et uniquement lors de chaque pleine lune. Son problème et le mien ne peuvent pas être le fruit d'une coïncidence, ou de circonstances exceptionnelles.

Un silence tendu suivit ses paroles, chacun ayant conscience qu'il s'agissait de la vérité. Les deux fils du Grand Alpha rencontraient un sérieux problème, auquel on ne pouvait fournir aucune explication.

— Il faut qu'on en parle à notre père, déclara Marcus. Peut-être que lui et maman ont des problèmes de leur côté. Il pourrait s'agir d'un complot tordu ou...

— Il y a encore une semaine, tu refusais de leur parler de ce qui t'est arrivé, l'interrompit Julian. Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?

Son frère le toisa comme s'il était profondément stupide. Se croyait-il donc si supérieur à la terre entière ?

— Qu'il m'arrive malheur est une chose, que tu sois concerné aussi en est une autre. Tu es sous ma responsabilité et si tu es malade, ou je ne sais quoi, je dois veiller à ce qu'il ne t'arrive rien.

Julian s'esclaffa, ce qui fit redoubler l'exaspération de son aîné.

— Ce n'est pas la peine de monter sur tes grands chevaux, je n'ai pas cinq ans et tu n'es pas responsable de moi. Et arrête de faire comme si j'avais frôlé la mort, ce n'est peut-être pas si grave que ça !

Danila vit les joues de Marcus s'échauffer. Elle l'avait déjà vu en colère ou crispé, mais pas encore à ce point.

— Ça va barder, murmura Lyssandra, tandis que la jeune alpha songeait à une petite prière pour Julian.

— Pas si grave que ça ? fulmina Marcus, planté au milieu de la pièce. Te rends-tu compte de ce qu'il adviendra si nous sommes tous les deux jugés malades, ou défaillants ?

Il enchaîna avant que son frère puisse répondre quoi que ce soit :

— Nous serons rayés de l'ordre de succession au titre. Et qui prendra notre place ? La cousine Victorina, qui ne sait pas faire deux phrases sans glousser comme une dinde !

— Je l'aime bien, moi, intervint Julian. Elle est certes aussi... excentrique que sa mère, mais Victoria et elles ne sont pas méchantes.

Danila connaissait vaguement l'ordre de succession au titre de Grand Alpha. Après Julian et Marcus venait leur grand-tante, dont elle avait oublié le nom. La suivante était une cousine éloignée, Victoria, connue pour avoir causé un sacré scandale dans sa jeunesse. Elle avait eu un enfant seule et hors-mariage – chose inacceptable pour une personne de son rang – qu'elle avait sobrement choisi de nommer Victorina. Au moins ne fallait-il pas mobiliser beaucoup d'efforts pour retenir le prénom de l'une ou de l'autre...

— Ce serait une catastrophe, insista Marcus. La Terre des Loups se retrouverait entre les mains d'une Grande Alpha à la filiation douteuse, et je dis cela avec tout le respect que j'ai pour notre cousine. Nous ne devons prétendre qu'à de la stabilité et...

— C'est bon, j'ai compris, le coupa son frère en levant les mains. Mais calme-toi un peu, nous n'en sommes pas là. Cela fait des millénaires que les loups existent, c'est impossible que nous soyons les seuls à avoir rencontré des problèmes de transformation.

Il tourna la tête vers Duncan, qui jusqu'ici, était resté parfaitement silencieux, adossé à la porte.

— Vous qui avez été un vampire, l'interpella gentiment le jeune loup, vous devez avoir de l'expérience, non ?

Il s'agissait d'une formule de politesse pour lui demander son véritable âge. Le loup de l'Émeraude se garda bien de répondre et ne bougea pas d'un millimètre.

— Avez-vous déjà entendu parler d'une telle chose ? le questionna Julian.

Duncan se décida à secouer la tête.

— Jamais.

Mais peut-être que le roi ou la princesse, eux, pourraient savoir quelque chose. Il faudrait que Danila lui demande de les questionner dans sa prochaine lettre, s'il n'en avait pas déjà l'intention. Ou peut-être pourrait-elle passer par l'intermédiaire d'Alisée.

— Si nous réfléchissons bien, nos troubles ont commencé depuis que nous vous avons rencontré, fit Marcus avec une certaine véhémence. Qui nous dit que vous n'êtes pas le responsable de ce qui nous arrive, monsieur Duncan ?

Outrée par de telles accusations, Danila s'apprêta à défendre le mari d'Isabella. Il fut cependant plus rapide :

— Je jure n'avoir aucun lien avec vos problèmes. Toutefois, étant donné que nous sommes de parfaits inconnus, vos doutes sont légitimes. Je peux me retirer, si vous souhaitez discuter de manière plus confidentielle.

— Non, Duncan, le rassura la louve. Vous n'avez pas à...

— En effet, j'apprécierais que vous sortiez.

Danila pivota vivement la tête vers Marcus, en regrettant que les éclairs dans ses yeux ne puissent pas le foudroyer. Duncan s'exécuta sans mot dire et quitta la pièce avec la discrétion qui le caractérisait.

— De quel droit l'accusez-vous ainsi ? s'emporta-t-elle en bondissant sur ses pieds. C'est mon ami, je pourrais jurer sur la Lune qu'il n'a rien à voir avec tout ça.

Elle portait Duncan en si haute estime qu'elle ne supportait pas l'idée qu'on puisse douter de lui.

— J'ai mes raisons de le suspecter, répliqua Marcus. Et je crois que vous les connaissez parfaitement.

Perplexe, l'alpha fronça les sourcils. En se tournant vers Lyssandra et Julian, elle constata qu'ils fuyaient son regard.

— Nous savons qu'il est un ancien garde de la princesse Isabella, révéla Marcus. Comment voulez-vous que nous lui fassions confiance ?

Danila en tomba des nues. Par quel moyen avaient-ils...

— Il a déjà assisté à une réception chez nous, en compagnie de Son Altesse. C'est Lyssandra qui l'a reconnu.

La louve du Topaze se mordit la lèvre, gênée. Son regard semblait vouloir murmurer un petit « désolé » à Danila.

— Je... Je vous jure que Duncan est loyal. Il a effectivement été l'un des gardes de la princesse, mais j'ai toujours été son amie, mentit-elle. Quand il a perdu son emploi, il m'a aussitôt proposé de m'accompagner jusqu'à la Terre de l'Émeraude. Il savait que je redoutais mon retour.

Inventer de nouveaux mensonges, bien qu'assez modérés, n'était peut-être pas une excellente idée. Néanmoins, elle ne voyait pas quoi faire d'autre. Du moment qu'ils ignoraient qu'Adrian et Isabella étaient toujours en vie, elle pouvait raconter ce qu'elle voulait pour sauver les meubles.

— Le roi et la princesse étant morts, il n'a plus de contacts avec eux. Il n'a aucune raison de vous souhaiter du mal et...

— Et qui nous dit que vous, vous ne nous souhaitez pas du mal ? lança Marcus.

Cela lui valut des reproches de son frère, qui s'excusa immédiatement auprès de Danila. Cependant, celle-ci ne lui adressa pas un regard. Elle resta concentrée sur le futur Grand Alpha, sans fléchir un seul instant.

— Vous savez que ce n'est pas le cas, rétorqua-t-elle.

Et c'était vrai. Malgré son petit air suffisant habituel, Marcus ne paraissait pas du tout convaincu par ses propres insinuations.

— Elle t'a aidé quand tu t'es transformé et elle est restée avec Lyssandra et moi toute la nuit, la défendit Julian. Je l'ai encouragée à aller courir, mais elle n'est pas partie.

Si Danila avait été Lyssandra, elle se serait jetée sur lui pour le remercier. La Terre des Loups se serait bien mieux portée avec lui qu'entre les mains de Marcus.

— Se perdre en mille conjectures et s'accuser les uns les autres ne sert à rien, affirma-t-il, les coudes appuyés sur ses genoux. Pour l'instant, tout ce que nous avons à faire est de prévenir papa et de voir ce qu'il en pense.

Son frère eut l'air frustré, mais il ne chercha pas à polémiquer.

— Je me charge de la lettre, décréta-t-il. En attendant, préparez vos affaires. Nous poursuivrons la tournée jusqu'à recevoir une réponse de notre père, histoire de ne pas trop attirer les soupçons.

Julian et Lyssandra se levèrent et entreprirent de rassembler leurs bagages. Marcus quitta la chambre, suivi par Danila, qui devait elle-même aller faire un peu de rangement. Elle s'arrêta toutefois dans le couloir, afin d'interpeller Monsieur l'Insolent :

— Vous pensez vraiment que Duncan et moi sommes coupables ?

Alors qu'il marchait d'un pas énergique vers sa chambre, il s'arrêta net.

— Je dirais qu'il y a quatre-vingt-dix pour cent de chances pour que vous soyez innocente, déclara-t-il en se tournant vers elle. En ce qui concerne votre prétendu ami, je me montre moins généreux.

Danila ne dit rien, sachant bien qu'il était trop obstiné pour changer d'avis. Et honnêtement, elle pouvait comprendre ses doutes. Tout ce qui touchait de près ou de loin à la famille royale des vampires n'inspirait jamais une grande confiance...

— Je sais que vous êtes inquiet pour votre demi-frère, mais...

— Julian est mon frère, la coupa-t-il. Je l'ai toujours considéré ainsi et si je dois un jour me sacrifier pour lui, je ne le ferai pas à moitié.

Tant de solennité lui coupa le sifflet. Vraisemblablement, cette longue nuit et ce difficile début de matinée rendaient Marcus d'humeur chevaleresque.

— Et c'est... tout à votre honneur, hésita-t-elle. Mais ne vous tourmentez pas plus que de raison.

Ses paroles seraient pour sûr complètement inutiles. Il avait de quoi se tourmenter et rien de ce qu'aurait pu dire Danila ne suffirait à le calmer. De toute façon, elle n'avait pas à s'inquiéter pour lui.

Il entra dans sa chambre sans répondre quoi que ce soit, sûrement pressé d'écrire à son père. Quelques secondes plus tard, au moment où la louve allait quitter le couloir à son tour, Lyssandra vint à sa rencontre.

— Mademoiselle de l'Émeraude ? la héla-t-elle timidement. Ce n'est peut-être pas le moment le plus approprié, mais... J'aurais besoin de vous demander quelque chose.

Intriguée, Danila l'invita à entrer dans sa chambre. C'était la première fois que la louve du Topaze cherchait à entamer une discussion sans que Julian ne soit avec elles.

— Vous pouvez m'appeler Danila, lui indiqua-t-elle en refermant sa porte. Nous avons quasiment le même âge, vous pouvez me tutoyer, enfin... Si cela ne vous dérange pas.

Lyssandra esquissa un petit sourire gêné. Le fait de se retrouver face à une alpha semblait l'impressionner, alors qu'elle fréquentait la famille la plus éminente du pays.

— C'est très gentil de votre... de ta part. Je te remercie d'être restée avec nous cette nuit. J'ai un peu paniqué quand j'ai vu que Julian ne s'était pas transformé et... Tu ne nous as pas laissés seuls.

Danila ne voyait pas pourquoi elle serait partie. Certes, son côté louve aurait préféré aller se dégourdir les pattes dans les collines, mais elle n'aurait pas pu abandonner les deux loups comme si de rien n'était. Cela lui avait paru aussi naturel que l'aide qu'elle avait apportée à Marcus.

— Oh, vous auriez fait la même chose pour moi. Ou du moins, je suis sûre que Julian et toi l'auriez fait. Pour Marcus, en revanche... Je n'en mettrais pas mes griffes à couper.

Elle laissa échapper un petit rire, qui détendit un peu Lyssandra. Danila avait déjà remarqué qu'elle était très belle, mais elle l'était encore plus lorsque ses yeux marron riaient avec elle.

— Je suis désolée qu'il ne soit pas plus gentil avec toi, regretta-t-elle. Si cela peut te rassurer, il se montrait assez froid quand je suis arrivée dans la famille. Il faut juste apprendre à le connaître, il a un très grand coeur.

Un grand coeur fait de glace, oui, aurait-elle voulu marmonner. Marcus parvenait peut-être à faire des efforts en présence de sa belle-soeur, or sa grandeur d'âme s'arrêtait là.

— Ce n'est pas grave, nous ne sommes de toute façon pas voués à devenir les meilleurs amis du monde.

Même s'ils avaient été proches pendant leur jeunesse, cela ne signifiait pas qu'ils devaient le redevenir. De l'eau avait coulé sous les ponts et depuis, chacun avait bien changé.

— Que voulais-tu me demander ? s'enquit-elle, dans l'espoir de discuter d'autre chose que de Marcus.

Déjà qu'elle se sentait assez fatiguée, elle ne se voyait pas écouter quelqu'un lui chanter les louanges du frère de Julian. Il lui tardait d'être dans un carrosse, afin de pouvoir dormir jusqu'à leur prochaine destination.

— C'est à propos du roi des vampires, commença Lyssandra en froissant le tissu de sa jupe entre ses doigts. Tu m'as dit que les offrandes qu'il recevait, enfin... les réservistes, vivaient avec les autres courtisans, n'est-ce pas ?

Danila sentit son coeur s'accélérer. Pourquoi lui parlait-elle de cela ?

— Euh... En effet, acquiesça-t-elle.

Elle redoutait ce qui allait suivre. Lyssandra resta hésitante quelques secondes, avant de se lancer :

— Étant donné que tu ne vivais pas sur la Terre des Loups quand j'ai rencontré Julian, tu n'as sûrement pas entendu parler de mon histoire, mais... Je n'ai pas toujours été une louve. J'ai été une Neutre pendant dix-huit ans, avant de changer d'espèce grâce à la Nuit des Bagues.

Surprise, Danila en resta bouche bée. Évidemment, elle connaissait cette cérémonie, qui permettait à un Neutre de devenir un loup. Cependant, comme elle ne se produisait que tous les vingt-cinq ans, elle n'avait jamais eu l'occasion d'y assister. Jusqu'alors, elle n'avait même jamais rencontré de Neutre qui avait pu bénéficier de ce processus.

Le fait qu'il s'agisse désormais de la compagne d'un fils de Grand Alpha rendait cela encore plus fou.

— Oh, c'est... Bravo à toi, bégaya-t-elle, sans trop savoir si des félicitations étaient vraiment de rigueur.

Cette information ne lui expliquait toujours pas pourquoi elle voulait lui parler du roi des vampires.

— Merci, bredouilla Lyssandra, aussi maladroite qu'elle avec le sujet. Tout ça pour dire que... J'étais une Neutre au service de trois vampires. C'est un peu long à expliquer, mais elles ont fini par être envoyées sur leur royaume et je n'ai jamais eu de leurs nouvelles.

Les craintes de Danila s'apaisèrent, avant de redoubler d'intensité la seconde d'après.

— L'une d'elles s'appelait Alisée. Je sais qu'elle a sûrement été offerte au roi il y a quelques mois et... Je me demandais si tu avais déjà entendu parler d'elle.

Pour la millième fois de sa vie, la louve eut envie de quitter son corps et de se retrouver partout, sauf là où elle était coincée.

Que devait-elle répondre ? S'agissait-il seulement de la même Alisée ? Bien sûr. À sa connaissance, une seule Alisée avait été offerte au roi au cours des derniers mois et son amie lui avait déjà parlé des Neutres qu'elle côtoyait chez Dame Miranda. Combien y avait-il de chances pour que Danila soit amenée à rencontrer l'une d'elles ?

— Il... Il lui est arrivé quelque chose, c'est ça ? crut deviner Lyssandra face à la mine déconfite de l'alpha. C'est le roi qui lui a fait du mal ou... Elle a été blessée pendant l'attaque ?

Elle semblait si attristée que Danila n'eut pas le coeur à la laisser dans le brouillard plus longtemps.

— Non ! Elle va... Elle va très bien.

Elle prit quelques secondes pour respirer et tâcher de réfléchir correctement. Elle devait donner des nouvelles de l'ex-réserviste, sans révéler quoi que ce soit à propos d'Adrian.

— Tu la connais ? demanda Lyssandra avec espoir.

Il ne faisait nul doute qu'elle la tenait en haute estime et aurait été chagrinée d'apprendre sa perte. Connaissant Alisée, ce n'était pas étonnant.

— C'était l'une de mes amies, quand je vivais au palais. Elle a fui en même temps que moi et depuis, nous ne nous sommes pas revues. Dès son arrivée, elle s'est parfaitement adaptée à la vie à la Cour.

L'ancienne Neutre poussa un soupir de soulagement, comme si un lourd fardeau venait de quitter ses épaules.

— Vraiment ? Le roi n'a pas été trop cruel avec elle ?

Un rire nerveux faillit s'échapper des lèvres de Danila. Non, figure-toi qu'il s'en est fallu de peu pour qu'elle devienne reine...

— Non, pas du tout. Je sais que cela peut paraître assez difficile à croire, mais c'est quelqu'un de très gentil.

Lyssandra resta sceptique, ce qui pouvait se comprendre.

— Et à tout hasard, tu n'aurais pas eu vent d'une certaine Kristal ? Ou de... Dame Miranda ?

— Elle est morte. Je...

— Quoi ? Kristal est morte ? s'affola la jeune louve.

— Non, non ! se reprit Danila. Je parlais de Dame Miranda. Kristal l'a tuée quand...

Elle s'interrompit, réalisant que cet événement s'était produit lors de la nuit de l'attaque... à laquelle elle n'était pas censée avoir participé.

— C'est une longue histoire, éluda-t-elle, tandis que les yeux de Lyssandra semblaient vouloir sortir de leurs orbites. Alisée et moi avons un jour appris que Kristal avait planté un pieu dans le coeur de votre ancienne maîtresse.

Elle se garda de préciser que la scène s'était déroulée juste sous son nez. Elle se souvenait très distinctement de l'arme en bois que la petite fille avait enfoncée dans le coeur de Dame Miranda. Juste avant, cette dernière venait de tirer un carreau d'arbalète sur Alisée, que le roi avait finalement reçu.

Et encore quelques minutes plus tôt, Danila avait planté une épée dans la gorge d'un loup.

— Eh bien, souffla Lyssandra, impressionnée. J'imagine que je ne devrais pas être surprise, rien n'a jamais arrêté Kristal...

Effectivement, l'alpha avait eu l'occasion de remarquer son caractère bien trempé. La détermination et le sang-froid dont elle avait fait preuve lors de l'attaque forçaient l'admiration. Avec ses manières de grande dame, personne n'aurait pu soupçonner qu'elle possédait un esprit si combatif.

Après l'explosion du palais, Alisée et la princesse avaient jugé préférable de ne pas lui proposer de partir avec eux, à la maison du lac. Cela avait causé de la peine à Danila, mais apparemment, Kristal pouvait se montrer trop fourbe pour que Sa Majesté se permette de lui faire confiance. La petite fille n'avait de toute manière pas cherché de secours auprès d'Alisée. Mon avenir ne va certainement pas se faire auprès d'un roi et d'une princesse déchus ! avait-elle dit devant Danila.

Avec le recul, il n'y avait sûrement pas de quoi s'inquiéter pour elle. À présent qu'elle pouvait grandir, elle saurait abattre ses cartes pour s'offrir la vie qu'elle pensait mériter.

— Je suis contente qu'elles aillent bien, reprit Lyssandra, l'air toujours un peu choquée. J'ai du mal à me dire que Dame Miranda est vraiment morte, j'ai presque envie d'aller remercier Kristal... Sans vouloir paraître trop méchante, bien sûr.

— Ne t'inquiète pas, je sais à quel point elle était horrible avec vous.

S'il existait une personne dont on pouvait se réjouir de la mort, c'était bien elle.

Lyssandra la remercia pour ses informations, puis quitta la chambre. Danila songea qu'elle pourrait peut-être donner de ses nouvelles à Alisée, lorsqu'elle lui écrirait sa prochaine lettre. Jusqu'ici, elle ne lui avait envoyé que des banalités, afin de la rassurer sur son retour au palais. Elle ne lui avait que vaguement parlé de Marcus, sans lui révéler à quel point il s'était montré hostile envers elle.

Même s'il continuait de l'agacer, ses mésaventures la préoccupaient et elle espérait que tout ne tarderait pas à s'arranger pour lui et Julian.

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