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✵ 21 décembre ✵

Lys hantait les pensées de Jules depuis une journée déjà. Le souvenir du doux visage de la jeune fille restait ancré dans sa mémoire. Il ne pouvait plus se passer d'elle, il ne pensait plus qu'à elle, tout le temps. Il n'en était pas fou, mais savait que cela pouvait mal tourner.

Mais il devait la voir. Ce n'était pas une envie, mais un besoin. C'était pour cela qu'il s'était rendu au parc, vers onze heures du matin, rien que pour elle. Il l'attendait, ne sachant pas pourquoi il était persuadé qu'elle se trouverait dans ce parc, dans ce minuscule village de France, un dimanche matin.

Et elle était bien là.

- Pourquoi es-tu là ? lui demanda Jules.

- Ce parc appartient à tout le monde, non ?

Ce qui étonnait le plus Jules, c'était qu'elle avait eu l'air de vraiment poser la question.

- Je voulais te demander pourquoi tu es là, en général. Que fais-tu au village ? Je ne t'ai jamais vue avant.

Lys hocha doucement la tête, sembla chercher sa réponse. Elle était habillée de la même façon que la veille.

- Je suis en vacances ici, répondit-elle au bout d'un long moment.

Long moment au cours duquel Jules ne s'était pas privé de la dévorer des yeux. Mais la jeune fille paraissait insensible aux regards charmeurs de l'adolescent. Ce qui l'étonnait, Jules était pourtant beau garçon, et lorsqu'il faisait du charme à une fille, c'était qu'il savait très bien où il voulait en venir et comment ça allait finir.

Mais avec elle, c'était différent. Naturellement, il la trouvait excessivement jolie, mais il savait qu'elle était bien plus, sa façon de le regarder le fascinait, et il voulait savoir pourquoi il était tant attiré par elle, dès le premier regard.

- Tu as de la famille ? Ou tu es chez des amis ?

- Pourquoi tu n'arrêtes pas de me poser des questions ?

Lys avait encore une fois ce regard effrayé, et cette fois-ci, Jules en était certain, il était la raison de ce regard.

- Je n'en ai plus qu'une, et après je te laisserais tranquille.

- Et tu ne chercheras plus à me revoir, ajouta Lys.

Jules lui sourit.

- Alors ça, je ne peux pas te le promettre. D'une manière ou d'une autre, je te retrouverai toujours.

Les joues de Lys s'enflammèrent, et elle se cacha dans son écharpe. Satisfait de l'avoir déboussolée, Jules se rapprocha d'elle un peu plus, pour ne laisser que quelques centimètres entre eux. Lorsqu'elle sortit son visage de sa cachette, Lys planta ses yeux dans ceux de Jules, ce qui, par surprise, le gêna. L'idée de se défier pour savoir le ou laquelle réussirait à faire reculer l'autre l'amusait, mais il devait avoir sa réponse, et ce même s'il ne devrait plus jamais la revoir ou l'approcher ainsi.

- Pourquoi...

- Jules ? l'appela-t-on, le coupant dans sa question si importante.

Il se retourna vers son interpellateur, plutôt interpellatrice, Mathilde, sa cousine. Il ne l'avait pas vue depuis quelques mois déjà, et elle était présente pour les fêtes de Noël, ce qui expliquait le sac à dos qu'elle portait, affaires de cours remplacées par tout son bric-à-brac féminin et high-tech. Pourtant, bien qu'il adorait sa cousine, âgée de sept mois de moins que lui, et qu'il était particulièrement ravi de la revoir, il voulait à tout prix en finir avec Lys, et sa cousine ne faisait que le retarder.

Mais malgré ce dont il voulait, il alla vers sa cousine, afin de la saluer puis aussi de lui dire qu'il était occupé.

- Salut, sourit-il. Est-ce que tu pourrais directement aller chez moi, je dois terminer...

- Tu fais quoi, au juste ? le coupa-t-elle pour la deuxième fois de la journée.

- Ça ne se voit pas ? dit-il, levant une main insistante vers Lys.

Mathilde soupira, tenta de voir ce que son cousin lui montrait au travers du léger brouillard blanc et de ses mèches rousses, rebelles et bouclées. Après avoir inspecté les horizons, elle revint à Jules, qui haussait les sourcils pour lui faire comprendre que ce n'était pas le moment de l'interrompre.

- Excuse-moi Jules, mais non, ça ne se voit pas.

- Mais enfin, tu vois bien...

Il se retourna vers Lys, qui avait disparu. Il cligna des yeux, cherchant la silhouette blanche du regard.

- Bon, avec tout le respect que je te dois, j'aimerais bien que tu arrêtes d'halluciner et que tu me conduises chez toi, mes parents sont déjà au chaud et moi, je me les caille.

Jules hocha lentement la tête, cherchant Lys du regard, encore et encore. Puis il se ravisa et marcha auprès de sa cousine, qui fut heureuse que son cousin ait encore toute sa tête pour reconnaître le chemin qui menait à sa maison.

- Qu'est-ce que tu fichais, tout seul dehors ? lui demanda-t-elle. Je ne veux pas être indiscrète, mais j'avoue que quand je t'ai trouvé là, je me suis un peu inquiétée.

- J'étais avec une fille.

- Ah bon ? Quand je suis arrivée, il n'y avait personne d'autre que toi dans ce parc, à part une vieille dame qui pense qu'il y a encore des pigeons dehors en cette saison.

Jules ne répondit pas, le regard vague. Lys aurait pu partir tandis qu'il parlait avec Mathilde, mais elle était bien là quand sa cousine les a interrompus.

- Jules, tu es sûr que ça va ?

- Oui, oui...

Mathilde soupira, pas tellement convaincue, mais abandonna. Elle savait bien que ça arriverait un jour, que son cousin lui cache des choses, elle s'était faite à cette idée, mais elle ne pensait pas que cela arriverait aussi tôt.

Cependant, Jules perçut dans l'attitude de sa cousine que quelque chose n'allait pas, et lui demanda à son tour si elle allait bien.

- Oui, oui... ironisa-t-elle.

- Moque-toi de moi, Poil de Carotte, rit-il en la poussant gentiment.

Heureuse que son cousin sorte enfin de sa bulle, Mathilde demanda encore une fois s'il y avait quelque chose qui tracassait le garçon.

- Ma vie t'intéresse tant que ça ?

- Il faut croire que oui. Désolée, ça fait longtemps qu'on ne s'était pas vu, ce n'est pas simple d'habiter loin de sa famille, alors quand on se voit, j'aime bien qu'on se parle comme s'il n'y avait pas tous ces kilomètres de distance qui nous séparent.

- Il n'y a pas de kilomètres de distance qui nous séparent nous, Mathilde.

- Bien sûr que si.

Ce fut au tour de Mathilde de plonger son regard émeraude dans le vide. Jules la regarda attentivement. Il n'y avait rien à faire, elle et lui étaient très proches et se ressemblaient beaucoup trop.

- Tu ne serais pas amoureuse, toi ?

Elle stoppa net et le fixa longuement. Puis elle fit mine d'éclater de rire.

- Moi, amoureuse ? N'importe quoi !

- Je ne connais que trop bien ce regard lointain, Math.

Elle sourit, haussant les épaules et levant les yeux au ciel.

- Tu dis n'importe quoi.

Mathilde ne dit rien pendant quelques secondes, puis un éclair lui traversa l'esprit.

- Tu es amoureux ? s'écria-t-elle, un sourire béat sur les lèvres.

- Je n'en ai aucune idée, soupira Jules. Tout ce que je sais, c'est que je n'arrête pas de penser à elle, et que si ça continue, elle va finir par me rendre dingue.

Ils arrivèrent devant la maison des Leclercq-Vandewalle. Jules fouilla la poche de sa doudoune, et en sortit ses clefs. Il tourna la tête vers sa cousine lorsqu'il ouvrait la porte.

- On en reparle plus tard, ça te dit ?

Elle lui sourit, puis hocha la tête. Jules la fit entrer et referma la porte derrière eux.

- Ah, les voilà ! On ne vous attendez plus ! s'exclama le père de Mathilde.

Il embrassa tendrement sa fille et salua son neveu.

- Ça faisait longtemps, comment vas-tu ?

- Bien et vous deux ? demanda Jules en parlant de sa tante, qu'il ne voyait pas.

- Parfaitement. Ta tante est avec ta mère dans la cuisine, elles préparent le repas de ce midi. Alors, le lycée ?

Jules demanda le manteau de sa cousine avant de répondre à son oncle.

- Ça va, les profs nous bassinent tous les jours avec le bac en fin d'année, mais je tiens le coup.

- Et les copains, les copines...?

- Ça roule. Tu viens Mathilde ?

Celle-ci réprima un rire, et suivit l'adolescent dans sa chambre. Elle posa son sac à côté de celui de Jules, toujours près de son bureau, et s'affala sur le lit.

- Tu as changé l'aménagement, on dirait.

- Tu n'es pas venue ici depuis juillet, alors oui, ça a changé depuis.

Ils entendirent des petits bruits secs et saccadés se déplacer vers la chambre, puis la porte faillit sortir de ses gonds quand Aurélien l'ouvrit en grand pour foncer et sauter sur sa cousine.

- Eh ! Toi aussi tu m'as manqué, pas la peine de me tuer !

Le petit garçon la couvrit sous une avalanche de baisers baveux, puis il s'approcha enfin de son frère pour l'embrasser. Mais il regagna vite sa place auprès de la rouquine, et se blottit contre elle. Cette dernière inspecta le bureau de Jules.

- Tu as déjà commencé tes devoirs ? remarqua-t-elle en riant.

- Pour le peu que j'ai fait... tiens, regarde.

Il lui tendit son cahier de maths, et elle découvrit les portraits de Lys, ainsi qu'une petite quantité de calculs en ligne sur le côté.

- C'est la fille dont tu m'as parlé ?

- Elle s'appelle Lys.

- Elle est vraiment belle... murmura Mathilde, en passant son doigt sur les traits de crayon de bois. Regarde, Aurélien, c'est l'amoureuse de Jules.

Le petit regarda le dessin et leva les pouces en l'air en souriant.

- Je n'ai jamais dit que c'était « mon amoureuse », rit Jules en reprenant son cahier. Elle me plait beaucoup, c'est tout.

- Ce n'est pas ce que tu m'as dit.

- Ce que je t'ai dit, c'est que je ne savais pas ce qu'il m'arrivait. Et toi, on peut en parler, de ton amoureux ?

Mathilde baissa le regard en rougissant, et secouant la tête.

- Il n'y a rien à dire.

- Bien sûr que si ! s'exclama Jules, en s'asseyant sur la chaise de son bureau. Il est gentil avec toi ?

Mathilde hocha doucement la tête, comme si elle n'était pas sûre de sa réponse.

- Et il est beau ?

- Oui, il... il est très beau. Jules, on pourrait parler d'autre chose ?

Il hocha la tête, bien qu'il ne comprenait pas pourquoi cela gênait autant sa cousine d'en parler avec lui. Peut-être la présence d'Aurélien, bien plus intéressé par sa console de jeu, la dérangeait.

Ils parlèrent du lycée et du frère de Mathilde, Félix, absent car il travaillait encore mais qui les rejoindrait au réveillon, jusqu'au repas qu'ils terminèrent vers deux heures et demie de l'après-midi. Alors, tandis que les deux hommes et Aurélien restaient à la maison regarder un film, Jules, Mathilde et leurs mères partirent faire un tour dans la ville la plus proche, afin d'acheter les derniers cadeaux pour Noël. Ils commencèrent par des magasins de vêtements, puis enchaînèrent sur les chaussures et les décorations de Noël qui manquaient encore dans la maison. Mathilde et Jules étaient en train d'admirer un splendide cadre, une photo représentant les gratte-ciels de New York City, quand Jules crut apercevoir Lys arpenter les allées du magasin.

Il se décala pour mieux apercevoir la fille au manteau de neige, mais fut déçu en apercevant le visage de la jeune fille brune, qui avait remarqué que l'adolescent la fixait depuis déjà quelques minutes.

- Pourquoi tu étais parti ? voulut savoir Mathilde.

- J'ai cru voir... je n'étais pas parti, tu exagères.

- Désolée de te le dire, mais tu étais sur le point de quitter le magasin. Ça ne va pas ?

- Tu n'es pas sérieuse ?

Elle haussa les sourcils, se pinçant les lèvres, signe que oui. Jules passa une main sur son visage, n'en croyait pas ses oreilles. Il était prêt à suivre cette fille simplement pour être sûr que ce n'était pas Lys. Son visage traversa encore son esprit.

« Mais qu'est-ce qu'il m'arrive, merde ? »

Jules regarda par la vitrine, où la jeune fille qu'il avait failli accoster le regardait, un sourire charmeur aux lèvres. Il ne l'aperçut pas, le regard fixé sur l'image de Lys qui apparaissait au milieu de son champ de vision.

- Mathilde ?

- Jules, tu es vraiment bizarre.

- Je sais, mais je crois que je ne suis pas amoureux de Lys, finalement.

- Ah bon ? s'étonna-t-elle. Je pensais que tu...

- C'est pire que ça, la coupa-t-il.

Mathilde le regarda longuement, puis sourit.

✵✵✵

Jules caressait les cheveux de son petit frère, pensif. Ce dernier s'était endormi depuis une bonne demi-heure déjà, mais le jeune homme n'arrivait pas à trouver le sommeil. Il regardait le plafond de sa chambre vaguement, plus plongé dans ses pensées que dans la contemplation de cette étendue noire qui surplombait la pièce, légèrement éclairé par une veilleuse. Le petit garçon, ayant laissé sa chambre à sa cousine, avait la tête posée sur le ventre de son frère, complètement à l'horizontale.

Jules soupira, et décida d'aller se rafraîchir les idées en allant boire un verre d'eau. Il se leva délicatement afin de ne pas réveiller Aurélien, sortit de sa chambre et se rendit dans la cuisine, qu'il trouva éclairée. Mathilde était assise à la table, un verre d'eau devant elle, la tête baissée.

- Ne t'endors pas, chuchota Jules en prenant un verre dans un placard.

La jeune fille sursauta, manquant de crier et de réveiller toute la maison.

- Tu m'as fait peur ! Je ne t'ai pas vu arriver...

Elle essuya discrètement les larmes qui ornaient ses joues.

- Ce n'était pas dans mon attention. Tu n'arrives pas à dormir ?

Jules prit la bouteille d'eau, remplit son verre et le but, observant sa cousine. Elle gardait la tête basse, le regard vide, ou alors elle trouvait une chose soudainement digne d'attention dans son verre translucide. Il s'appuya à la table, cherchant tout de même le regard de Mathilde.

- Eh, Poil de Carotte, qu'est-ce qu'il ne va pas ?

Elle esquissa un sourire timide, gardant sa tête basse, jouant avec les bracelets qu'elle avait toujours sur elle.

- Math, je vois bien que ça ne va pas. Tu peux tout me dire, tu sais.

- Je sais.

Elle leva la tête vers lui, et il aperçut enfin ses yeux rougis.

- J'ai peur que...

Elle ne termina pas sa phrase, perdue dans un sanglot. Jules passa sa main sur son dos, puis l'amena dans le salon. Ils s'assirent tous les deux dans le canapé, et Mathilde continuait toujours de pleurer, silencieusement, coupée par quelques hoquets, une plainte dans la nuit noire. Elle s'était blottie contre Jules, qui caressait doucement le bras de la jeune fille avec son pouce. Perdu dans ses pensées qui concernaient toujours Lys, il s'aperçut tout de même que sa cousine allait mieux. Il regarda l'heure, inscrite sur le décodeur de la télévision. Plus que trois minutes et il était minuit.

- Tu as peur de quoi ?

- De...

Elle hoqueta une fois, mais ne continua pas de parler, hésitant à se confier à son cousin.

- Des fantômes ? Du noir ? De l'orage ? Tu sais, ça arrive ces choses-là...

Elle rit, puis passa ses bras autour de la taille de Jules.

- S'il te plait, je n'aime pas te voir comme ça, murmura Jules.

- J'ai peur de dire la vérité. À toi, à mes parents. Et quelque part, peut-être à moi-même aussi.

- Que se passe-t-il ? s'inquiéta Jules.

- Je...

Elle inspira et plongea son regard dans celui de Jules. Elle avait tellement peur de sa réaction. Peur qu'il ait peur d'elle. Peur de le perdre.

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