6. "Oh, tu parles du jour de la glissades?"
Faith... (@ShaylenJackson)
-Yo les blaireaux mono-couilles.
Drake fit son entrée, encore et toujours fracassante comme à son habitude. Sauf que dans la maison de sa mère, les entrées, aussi spectaculaire soit-elle, passaient toujours inaperçu. Entre une fausse princesse à cheval sur un balai en quête d'aventure médiévale, une adolescente rebelle et raleuse, trois pestes fans des One Direction et un bébé qui ne cessait de pleurer... Qu'est-ce qui pourrait franchemenr perturber leur quotidien? Ils ont déjà vécu beaucoup trop de choses.
J'avançais une cuillère en plastique orange vers la bouche de Charles qui me fixait dans les yeux de ses iris bleues de bébé. Il avait déjà dans son regard cette lueure de malice propre à Drake Clark, traçant déjà ses futurs traits de personnalité; un insupportable garnement hyperactif et... Taré. Quoi que, il en faut peu pour être qualifié de taré dans cette famille. Le membre le plus normal était sans doute le poisson rouge sans nom qui tournait en rond à l'intérieur de son aquarium dans la cuisine. Je soupirais en pensant à lui; cette bestiole, elle, ne ruinait pas son chandail en faisant bouffer un gamin fourbe. Charles plaqua une main devant sa bouche quand la purée verte arrive à l'orée de ses petites lèvres roses. Il continuait de me fixer intensément, me mettant au défi d'essayer de lui faire manger cette horreur. Bon sang, ce que je le comprenais... Ça n'avait l'air que très peu ragoûtant cette purée.
-Allez... Mange, s'il te plaît. Après c'est fini, tu vas pouvoir aller courrir partout à quatre pattes dans le jardin et moi je vais enfin pouvoir passer du temps avec mon petit ami.
Apparement cette perspective le rejouissait, il retira sa main et ouvrit grand la bouche. Avec une certaine fierté, je lui mettait la nourriture dans la bouche. Mais il ne la refermait pas pour ingurgiter. Non, il mit ses lèvres en cul de pul et se mit à souffler sur la bouillie qui jaillit de partout en s'étalant sans merci sur mon visage.
-T'as qu'à bouffer tes couches.
Et je me levais avec dégout en allant me rincer le visage.
-Laisse ce bébé qui m'est totalement inconnu dans une de ses cages, on se taille, dit Drake en arrivant dans la cuisine avec sous le bras une boite en carton emballée dans un sachet blanc.
-Une... Cage?
-Bah ouais, au deuxième.
Je déglutis difficilement en préférant le laisser dans sa chaise, il y avait assez d'adultes dans le coin pour le retrouver.
Sauf que ces adultes sont parentés avec Drake...
Prions pour qu'il ne le confonde pas avec une balle de rugby.
-Bon. On va où?
-Surprise.
-Mais attends, je connais tous les environs, je...
Je suivis la brune qui débouchait dans le jardin où résonnaient dees voix masculines. Avec surprise, je vis Dylan tondre la pelouse à l'autre bout du terrain. Bobby était assis sur une vieille chaise en plastique verte avec une bière à la main, une casquette de baseball sur le crâne et un grand sourire aux lèvres.
-C'est bien gamin! Un peu plus sur la droite, t'es bien mignon.
Dylan s'épongea le front du dos de la main et vira vers la droite.
-Non! Ma droite petit, il rit et dit plus bas pour que seul nous puissions l'entendre, il est un peu lent ce Bryan!
Le brun se mordit la lèvre, à bout et tourna sur la droite de Bobby.
-C'est Dylan, papa. Arrête de lui casser les couilles, on sort.
-Ma belle, pour les lui casser il faudrait déjà qu'il en ai. Je l'endurcit ton fiancé, comme ça quand tu seras aussi vieille que ta mère, lui il sera aussi fort que Bobby Clark.
Drake soupira et fit valser la casquette de son père sur le sol. Elle la ramassa et se mit à courrir en direction de Dylan pour se planter devant sa tondeuse. Alors, dans un geste innatendu, elle glissa la casquette sous l'appareil qui se mit à crachoter et à vrombrir avec rage.
-Bordel ce truc va exploser! criait le brun en lâchant la machine qui se mit à pivoter sur elle-même.
-Ce truc, c'est une tondeuse crétin, dit-elle en le tirant vers nous, laissant la tondeuse s'exciter dans le jardin.
-Pourquoi c'est toujours moi qu'on prend pour un con?
-Parce que tu... je commençais.
-Non, la ferme, dit-il en s'appuyant sur la table du jardin.
Le père était partie se mettre près de la tondeuse en exécutant une sorte de danse étrange et en criant des insultes qui m'étaient jusque là inconnues.
-Elle était dédicacée par Jay Bruce!!
-Bon maintenant il fera plus chier, venez bande de tarlouze.
Je suivais le petit couple en dehors de la maison tandis que Thomas était en train de rafistoler la jeep de Dylan. Ici, on s'occupait comme on pouvait. Wentzville etait le pire des trous paumés que je conaissais et dans lequel j'ai jamais habité. Évidemment mes parents avaient tout fait pour montrer qu'ils avaient de l'argent en construisant la plus grande maison de la ville dans le quartier le plus riche. Ça m'exasperait et je préférais passer mon temps chez Drake lorsque nous étions petites. Mais en ce moment, ils sont toujours en France dans leur maison de vacances bien aimée.
-Où sont Zach et Evy?
-Il filent l'amour parfait au pays des bisounours, me répondait Thomas, ils sont partis visiter le centre ville ce matin.
-Casse toi de là sale criquet, on bouge.
-Mais j'ai pas fini...
-Je m'en branle, casse toi.
Il levait les bras en l'air en signe de soumission et refermait le capot de la voiture pour monter du côté passager tandis que Dylan démarrait. Durant tout le trajet je n'ai cessé de bombarder Drake de questions sur sa mystérieuse boite mais elle ne m'en disait pas plus.
***
Arrivés à destination, je sautais littéralement de la jeep en riant.
-Oh mon Dieu.
-Oui? On m'a appelé? dit cet idiot de Thomas en venant se planter à mes côtés, allumant par la suite une cigarette que Drake s'empressait de jeter au sol et d'écraser.
-Contente British?
-Évidemment mais... Pourquoi on est là?
Je suivais Drake dans l'enceinte de notre ancien lycée tandis qu'elle balançait d'avant en arrière son sachet.
-On va faire visiter notre temple de la terreur aux deux cons.
Je haussais les épaules, très peu certaine que nous puissions circuler dans l'école alors que nous n'y étions plus. Je revoyais la remise des diplomes deux jours avant notre départ en Amérique en me disant que c'était bel et bien finit, cette ambiance scolaire. Que ce soit ici ou à Londres.
Nous marchions dans les couloirs vides, d'après ma montres la cloche sonnerait le début du cours suivant dans dix minutes. Drake lu l'affiche au dessus de la porte du local face à nous.
-Madame Janson, on l'a déjà eue en cours?
-Non, ça ne le dit rien, dis-je haussant les épaules.
-Parfait.
Les garçons m'interrogeaient du regard mais je ne pu leur rendre qu'une expression totalement perdue à mon tour.
La cloche sonnait et les élèves sortaient peu à peu de leurs local. Je reconnaissais certains d'entre eux qui avaient soit redoublés ou qui étaient soit plus jeunes que nous. J'imitais Drake en me cachant derrière mes cheveux pour ne pas qu'ils me reconnaissent tandis que les élèves regardaient nos petits amis de travers. La porte s'ouvrit sur une jeune femme, dunmoins de la trentaine qui nous laissait l'accès libre à la classe. Drake nous lançait des regard insistant pour qu'on la suive et je lui donnais des petits coups pour lui dire qu'il en était hors de question. Mais Thomas me poussait à l'intérieur en murmurant à mon oreille que ça ne pourrait qu'être drôle.
Je n'en étais pas persuadée.
On prit place sur des bancs individuels derrières des palettes sur lesquelles poser nos affaires... Affaires que nous n'avions pas. Mais Drake avait apparement prévu son coup et nous tandis un bic à chacun. Bien, dans quelle merde je m'embarquais encore?
Les élèves s'installaient et je les entendais se poser des questions à notre sujet en nous dévisagent et en nous pointant du doigt. Le professeur refermait la porte et tapait dans ses mains.
-Bien, le cours va pouvoir commencer! dit-elle de son anglais très prononcé.
Notre avantage à Drake et moi était que nous comprenions le fort accent des Américains du coin, Thomas et Dylan, eux, n'avaient connu que le british.
-Mais, Madame Janson... C'est qui eux? dit une blonde avec un an de moins que nous.
Le professeur semblait réfléchir tandis que je restais silencieuse, préférant laisser agir Drake et ses plans diaboliques.
-Farfadeto plantazione de la nourrituros des chourros! dit-elle en souriant au professeur.
Je manquais de m'étrangler tandis que Dylan et Thomas ouvraient grabd les yeux en la regardant, prêts à éclater de rire.
C'était quoi ce sketch?
-Pardon? dit le professeur.
-Je crois qu'ils sont mexicains, dit un élève.
-Ou espagnols.
Ils avaient l'air complètement attardés en tout cas.
-Por favor de la casa mama mia, ajoutait Dylan en hochant la tête.
-Juan, tu parles espagnol n'est-ce pas? annonçait le professeur en nous regardant attentivement l'un après l'autre.
Le dit Juan n'avais pas l'air de suivre, il releva sa tête qu'il avait poser entre ses bras et je le soupçonnais fortement d'avoir piqué un somme supersonique de cinq minutes.
-Euh... Ouais?
-Tu pourrais leur demander d'où ils viennent et pourquoi ils sont là?
Je jubilais intérieurement, c'était carrément kiffant de savoir que nous les comprenons mais que eux ne le savent pas et pensent que nous ne comprenons rien à ce qu'ils disent.
-De dondé veneís y porque estaís aqui?
Drake se retournait vers lui et le devisageait d'un air blasé.
-Sisi now ferma your boucha.
Il la regardait avec incompréhension en clignant plusieurs fois des yeux.
-Como esta Dracula? dit mon amie en me fixant.
-Dracula?
Elle rit en me regardant, c'était quoi son délire?
-Faut trouver des rimes en A patate. C'est le secret de l'espagnol, dit la brune en provoquant un chuchotemnt intense auprès des élèves.
-Ou en OS, continuait Thomas.
-Si si ou en I, conclut Dylan.
-Oh, comprendo mi amigo... Pizza banana, dis-je en me laissant emporter par le jeu.
Drake se levait et renversait les feuilles sur le bureau du pauvre Juan.
-DRAKE CLARK ET SON ACOLYTE BRIT-BRIT SONT DE RETOUR BANDE DE MARCASSINS.
Et là elle se leva, prit la main du professeur pour taper dedans et sorti de la classe en faisant une petite danse. Un par un, nous allions donc frapper dans sa main à notre tour en suivant notre amie.
C'était... Bizarre.
***
-Ma petite Faith, te rappelles-tu du 3 juillet quand nous avions 16 ans?
Je réfléchis un instant alors que Drake s'arrêtait dans un couloir en posant sur le sol son sachet blanc, se frottant les mains comme pour se préparer.
-Hm, si tu pouvais me mettre sur la voie ce serait gentil.
-Mais enfin! C'était un moment inoubliable, honte à toi cup of tea.
-Oh, tu parles du jour de la glissades?
-Mais de quoi d'autre voyons!
Nous nous regardions en riant, s'écroulant littéralement l'une sur l'autre tandis que Dylan et Thomas restaient dans leur coin. Les pauvres...
-C'est quoi encore cette histoire, dit le blond en plissant les yeux pour regarder le sachet.
-C'est l'histoire qui a marqué ce lycée pour l'éternité mon enfant.
-Tous les 3 juillets, l'école organisait des cours de théâtre dans les classes, c'est ce qu'il se passe actuellement. C'est le seul jour de vacances où l'école est ouverte, je réponds à Thomas avec un sourire amusé.
-Tous les élèves que nous n'aimions pas étaient dans ces cours, juste dans cette classe-ci, désignait Drake.
-Alors nous avons élaboré un plan.
-Grace à ma folie et à l'intelligence de Ice Tea...
-Nous avons lancé LA glissade.
Drake sortit de son sachet un carton bleu avec des écritures arrondies dessus. Elle l'ouvrit et me demandait de tenir l'extrémité d'un bout de plastique qu'elle se mit à dérouler, encore et encore jusqu'à loin dans la couloir. C'était un long tapis bleu très large et long. Je souris en comprenant de quoi il s'agissait.
-Mais je rêve... C'est une version 2.0 de la glissade.
-Nous sommes le 3 juillet, rien ne m'arrêtera.
Et elle brancha son second ustensile à notre source près du lavabo avec un sourire mesquin.
-C'est partie.
L'eau jallit de son tuyau d'arrosage en envoyant une fine pellicule tremper nos vêtements. Elle laissa le tuyau serpenter sur le sol tandis que j'ouvris la porte du concierge pour prendre la bouteille de liquide savonneux, la même marque qu'à l'époque! À nous deux nous versions le tout sur le sol. Drake poussa un cris de folie et poussa Dylan sur le tobogan impovisé tout habillé. Dans un cris de surprise et se retrouvait complètement trempé à devaller le couloir et encore après le tapis, le savon continuait de le porter jusqu'à ce qu'il s'écrase contre les casier. Au final on l'entendait pousser un cri de joie et un "Encore!".
Drake se jettait dans le tas et se mit à glisser en riant à gorge déployée, je tirais Thomas par le bras pour qu'il me suive.
-Et cette année là, nous avions même ajouté de l'huile. Imagine un peu ce casse-gueule!
-Mais vous êtes...
Je le poussais avant qu'il ai fini sa phrase.
-FOOOOOOLLE.
Et je le rejoins dans un cri de bonheur en faisant subitement ressurgir tous nos bon souvenir dans cet établissement, et toutes ces conneries que je faisais avec elle mais qu'elle était la seule à payer car j'étais connue comme l'élève modèle.
Trop de bonnes memoires.
La cloche retentit, et le massacre recommençait, aussi tonitruant que la première fois.
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