STIGMA
━ Il est où Taehyung ? demandais Jungkook, innocemment.
Il n'était pas venu déjeuner avec nous, prétextant qu'il était fatigué. Ces derniers jours, je le voyais peu. J'avais la désagréable impression qu'il essayait de se cacher. J'entrepris alors de quitter la table afin d'aller le chercher mais Seokjin me retint par le bras :
━ Namjoon, où vas tu ?
━ Rejoindre Taehyung.
Sur ces mots, je tournai les talons et sortis dans le couloir. Dehors, il pleuvait des trombes d'eau; on pouvait entendre la pluie marteler contre les vitres. Je savais, à ce moment là, que l'orage ne tarderait pas à gronder. J'ai dépassé près de cinq portes avant de tomber sur celle que je cherchais. Une fois devant, je l'entrouvis doucement.
J'avais raison, il était là, seul dans cette pièce. Elle était spacieuse : de grands miroirs recouvraient le mur du fond tandis que les trois autres étaient peints d'un gris froid. Alors que mon regard se balladait à travers la salle, je repérai Taehyung. Il était au centre, assis sur le parquet. Il avait croisé ses jambes et enfoui la tête dans ses bras. D'ici, je ne pouvais apercevoir que sa tignasse bleu nuit.
Je respirais lentement, je ne voulais pas qu'il me voit. J'étais planté là; véritable ombre cachée dont on aperçevait seulement l'éclat des yeux à travers la porte. Mon ami s'est subitement levé et s'est dirigé vers la petite table du coin. Il y a saisi sa paire d'écouteurs qu'il a branché à son téléphone. J'ai su que la musique avait traversé son corps à la seconde où il a commencé à danser. Ce mouvement de bras, cette façon de faire rebondir ses jambes : je la connaissais par cœur. À cet instant, je ne pouvait m'empêcher de penser au sourire espiègle de Yoongi; bultaoreune.
Taehyung était concentré sur la danse, le regard perdu dans le vide. Il portait un long sweat et un vieux jean usé. Il n'avait pas mis sa casquette préférée, celle avec laquelle il lui arrive parfois même de dormir. Il n'était pas dans son état normal.
Ensuite, j'ai compris. Ses mouvements étaient beaucoup plus violents que dans la chorégraphie originale. Il semblait possédé, j'en eu des frissons. Le visage déformé par une soudaine rage, il saisit le vase posé sur le rebord de la fenêtre et le fracassa au sol. Un milliers d'éclat vola autour de lui, manquant de le blesser. Ses yeux remplis de colère répondirent à ma question : il s'en foutait. Alors qu'il balançait tous les objets qui lui tombaient sous la main, il se mit à crier :
━ Alors l'alien, tu souris plus ? Tu devrais pourtant, c'est la seule chose que tu sais faire !
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