1
Gabriel agrippa les barreaux de sa cellule et regarda les policiers s'en aller. Il avait juré qu'il était innocent, mais personne ne le croyait. Que s'était-il passé pour qu'il en arrive là ?
Un jour plus tôt...
Une jeune travailleuse du sexe descendit de la scène et s'approcha de Gabriel. Quand elle fut plus près, elle lui tendit un verre. Gabriel le porta à sa bouche, et elle passa ses mains dans ses cheveux, puis la fit parcourir son torse avant de s'exclamer : « Quel bel homme ! ». Gabriel sourit, et elle s'assit sur ses genoux.
« Ça t'intéressait qu'on passe une nuit ensemble ? demanda-t-elle d'une voix douce et mélodieuse.
Gabriel fit un hochement de tête. La jeune femme se leva. Gabriel déposa son verre et l'entraîna avec lui dehors. En route, ils croisèrent une collègue et amie de la jeune femme. Ils lui demandèrent de venir avec eux, mais celle-ci refusa.
***
Gabriel poussa la porte de la chambre d'hôtel et se mit à embrasser la jeune femme. Quelques secondes après, elle agrippa sa cravate et le poussa sur le lit. Elle se dévêtit et alla rejoindre Gabriel. Ce fut la dernière chose dont Gabriel se souvint. Le lendemain, il se réveilla, un révolver à la main, et trouva la jeune femme morte à ses côtés.
Gabriel jura entre les barreaux qu'il était innocent, mais personne ne l'écoutait. Il était sûr qu'il avait été piégé. Mais qui lui ferait ça ? Qui serait capable d'une telle chose ? Il se demandait également comment prouver son innocence alors qu'il avait très peu de souvenir de cette nuit-là.
— Gabriel ? Gabriel ? entendit-il.
— Oui ?
— Votre avocat est arrivé...
Il se leva. La cellule s'ouvrit. On le conduisit sans un mot dans la salle de visites. Au loin, il vit son avocat qui l'attendait. Lorsque celui-ci fut près de lui, Gabriel se jeta sur la chaise en lui conjurant :
— Libérez-moi, s'il-vous-plaît ?
— Déjà, bonjour Monsieur Acevedo. Comment allez-vous ?
— Mal ! Je ne comprends pas pourquoi je suis ici...
— Ayant votre dossier entre les mains, je constate que dans la nuit du vingt-neuf au trente, pour ne pas dire d'hier à aujourd'hui, vous avez ramené Mademoiselle Cynthia Parker dans un hôtel...
Il fit oui avec la tête.
—... Attendez, je poursuis... Je suppose que vous vouliez passer du bon temps avec elle.
— Oui, c'est bien cela...
— ... Mais... La situation n'a pas dû se passer comme prévu puisque des voisins affirment avoir entendu des cris de femme, suivis de trois coups de feu provenant de votre chambre. Nous ne savons pas qui, mais quelqu'un a appelé la police au levé du jour qui, en débarquant sur les lieux, vous a retrouvé aux côtés de la victime, avec l'arme du crime entre les mains.
— Je ne comprends pas...
— C'est simple, Monsieur Acevedo, répondit son avocat en enlevant son nez de sa paperasse ; vous avez tué Mademoiselle Parker.
— Ah bon !? Je ne me souviens de rien...
— Je pense que c'est on ne peut plus normal, vu le fort taux d'alcool et de sérotonine que le docteur Scott a prélevé dans votre sang...
— Sérotonine ?
— Oui, Monsieur Acevedo... Vous étiez drogué cette nuit.
— Non, attendez ! Je suis innocent.
— C'est malin, s'écria-t-il en souriant, vous dites tous ça !
— Comment ça, on dit tous ça ? Puisque je vous dis que je suis innocent.
— Monsieur Acevedo, vu l'état dans lequel vous vous trouviez, il sera très difficile de plaider innocent...
— Comment ça, difficile !? Vous êtes bien avocat !? Vous êtes payé pour ça, non !?
— Vous me prenez pour quoi ? Pour un homme à tout faire !? Écoutez... reprit-il, soit vous dîtes la vérité, et je fais tout mon possible pour vous sortir de ce trou, soit vous persistez dans votre mensonge... Et dans ce cas, je me contente juste de vous représenter... C'est à vous de voir !
— Mais puisque je vous dis la vérité... ! Vous êtes sourd ou quoi ? J'étais peut-être saoul, mais pas drogué ! Je ne me suis pas drogué cette nuit...
— Pourtant les résultats d'analyses disent le contraire...
— Je...
— Ça arrive, Monsieur Acevedo, de ne pas se rappeler de ce que l'on a fait la nuit où l'on s'est saoulé... Ça arrive.
— J'étais saoul mais conscient ! Je n'étais pas drogué, et je ne sais pas qui a tué cette pétasse !
— Mentir ne vous servira à rien, vous savez ? La police vous a vu sur le lit avec Mademoiselle Parker... vous aviez entre les mains un revolver qui a été reconnu comme étant l'arme du crime... Il y avait vos empreintes... Et la porte était fermée à clé. Qui d'autre aurait pu se trouver dans la chambre avec vous !? Acevedo, vous étiez saoul et drogué ! Quelle preuve tangible voulez-vous de plus !? Avouez votre crime ! Avouez-le ! Si vous dites la vérité, il y a des chances que vous sortiez de là...
— Vous êtes flic ou avocat !? Comment puis-je avouer un crime que je n'ai pas commis. Je mettrai ma main à couper, ce n'est pas moi ! Je ne suis pas comme ça ! Les femmes, je les baise et un point c'est tout !
— Comment pouvez-vous être persuadé de votre innocence si vous ne vous rappelez même pas à quel moment vous avez sorti cette arme ? Vous ne savez même pas ce qu'il s'est réellement passé ! A peine si vous vous souvenez de ce qu'il s'est passé cette nuit...
— Je ne l'ai pas tué ! Putain mais vous êtes sourd ou quoi !? Au lieu de passer votre temps à m'accuser, cherchez à connaître la vérité ! C'est ça être juriste... Je me trompe ?
— Très bien... ajouta-t-il en se levant, je reviendrai lorsque vous vous serez calmé ! Bonne journée !
Et il s'en alla. Pendant quelques secondes, Gabriel se mit à faire le tri dans sa mémoire, tentant de se souvenir de ce qu'il s'était passé cette nuit-là. Mais rien ne lui venait à l'esprit. Il était sûr qu'on lui avait tendu un piège. Mais qui cela pouvait être ? Qui ? La première idée qui lui monta à la tête, c'est qu'il ne pouvait que s'agir de ses anciennes partenaires de chambre. La dernière femme avec qui il avait couché avant cette Cynthia avait l'air de lui vouloir terriblement. Elle espérait que cette histoire aurait une suite, mais il l'avait abandonné nue sur le lit de l'hôtel, les yeux pleins de rancune. C'était elle... Amanda Johns !
Il fixa son regard baigné d'amertume sur le mur recouvert de graffitis et d'insultes. Il ne pouvait pas accepter d'être ici, pas question. Mais d'abord, il fallait qu'il prouve son innocence. Mais comment ? Comment démontrer qu'il n'était pas l'auteur de cet abominable crime ? Que cette nuit, il n'avait nullement l'intention de lui faire du mal ?
Qu'est-ce que tu as fait, Gabriel ? lâcha-t-il avec regret. Tu es dans la merde !
La jeune femme s'assit en face de Gabriel, le regard nourrit de colère. Elle voulut placer un mot, mais celui-ci l'en empêcha :
— Nadège, il faut que tu m'aides. Tu es mon seul espoir... Hier soir, je t'ai trompé...
Elle sortit une liasse de documents et la tendit à Gabriel tandis qu'il restait stoïque.
— Tu sais, si tu avais arrêté l'alcool, rien de tout cela ne se serait produit. Tu bois sans cesse, tu me frappes à chaque fois que tu en as l'occasion... Je ne veux pas d'un père comme ça pour ma fille. Tu n'es qu'un fou, Gabriel... Tu es un assassin !
— Nadège, je te jure que ce n'est pas moi qui ai tué cette femme !
— Mais tu n'arrêtes pas de dire ça ! Quand tu me frappais c'était la même chose, tu disais que ce n'était pas toi, que c'était l'alcool... Gabriel, je pense que tu ferais mieux de signer ces papiers si tu veux espérer revoir Serena.
— Serena... Elle est où ma petite fille ?
— Là où tu ne pourras pas lui faire du mal !
— Mais qu'est-ce que tu racontes, Nadège ? Serena, c'est ma fille, je ne pourrais jamais m'en prendre à elle.
La jeune femme esquissa un faible sourire et répartit en s'approchant de lui :
— Je te connais, Gabriel, tu n'as rien d'un ange. Ecoute, ne rends pas les choses plus difficiles qu'elles le sont déjà. D'ailleurs, vu la situation dans laquelle tu te trouves, je pense que tu ferais mieux de ne pas insister et de signer ces papiers.
— ...
— Sois sage...
— Nadège...C'était toi...
— Moi de quoi ?
— C'était toi... Tu as tué Cynthia.
— Qu'est-ce que tu racontes, Gabriel ? Mais tu es complètement taré, toi !
Nadège se releva, remonta son sac et tourna les talons en lâchant :
— Reste en taule, crevard ! ».
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