Ça me semblait presque logique. Ni Ayden, ni moi ne voulions tuer quelqu'un, et encore moins de cette façon. Peut-être que Solange avait eu la même déduction que moi, et qu'elle avait décidé de réaliser la prophétie.

Au bout d'un moment, elle finit par se détacher de la dépouille de Weapons-Hands. La porte, toujours ouverte, accueillit peu après d'autres Antigos, qui peut-être avaient été attirés par le bruit ou avaient vu sur la caméra de surveillance qu'il se passait quelque chose.

Solange se jeta sur eux, pour uniquement les assommer, cette fois. La plupart ne firent pas long feu. Face à une ligresse beaucoup plus grosse qu'eux, et puissante, ils ne pouvaient rien faire.

Impuissants, on la regardait mettre à terre chacun des Antigos qui osaient entrer dans la salle. Aucun de leurs pouvoirs n'avait d'utilité contre elle.

Soudain, un autre arriva, et celui-ci fit la différence. Il fixa Solange intensément, ses yeux devenant jaunes, et la ligresse s'arrêta net dans son mouvement. Seuls ses yeux bougeaient, et on voyait la panique à l'intérieur.

Quelqu'un d'autre entra dans la pièce. Seraphina, cette fois. Elle balaya la pièce du regard, tous les corps au sol, la ligresse ainsi que son camarade, debout devant cette dernière. Il tourna légèrement la tête en voyant du mouvement, et Solange put bouger légèrement, mais se reconcentra bien vite.

— Appuie sur le bouton, ordonna-t-il sans quitter la ligresse du regard, cette fois.

Seraphina dut tout de suite comprendre de quel bouton il parlait, puisqu'elle appuya sur un gros poussoir rouge. Je ne savais pas à quoi il servait, mais il avait l'air important.

— Baisse leur énergie, continua-t-il sans se déconcentrer de sa tâche. Il ne faut surtout pas qu'ils s'échappent.

Seraphina opina et se dirigea vers un tableau de commandes. Elle tapa un code, et tout de suite après, je me sentis plus faible, et je vis que les autres aussi. J'avais à présent du mal à marcher correctement.

De nouveaux Antigos surgirent, plus nombreux cette fois. L'un d'eux sortit une seringue de sa poche.

Elle allait nous rejoindre. La Flamora qui s'est cachée dix-huit ans avait finalement refait surface, et pour moi. Je m'en voulus aussitôt.

Avant que l'homme avec la seringue ait le temps de s'approcher d'elle, un nouvel animal se jeta sur lui. Un énorme tigre à dents de sabre. M. Archillac était aussi de la partie. Je ne savais pas comment il avait rencontré Solange, mais en tout cas, il était là et tant mieux.

Quoi que si, j'avais ma petite idée. Solange avait précisé que l'animal de mon père biologique était particulier. Hors, un tigre à dents de sabre était loin d'être commun.

M. Archillac était mon père, et je n'avais aucun doute là-dessus. Il a dit qu'il connaissait mes parents, parce qu'il en fait précisément partie.

Trop de révélations d'un coup. Je devais faire une tête des plus bizarres, mais je n'en avais rien à faire.

— Emma, dit Ayden gentiment pendant que la bataille faisait rage. Tu t'es dématérialisée.

On n'avait jamais parlé de ce phénomène de cette façon, mais soit. Je regardai mes mains, et m'aperçus que je voyais presque parfaitement à travers. Mon énergie était tellement basse que je pourrais très facilement m'échapper de ma cellule.

— Sors, me conseilla Ayden et essaie de trouver à manger.

Pas bête. À condition que j'arrive à ingérer de la nourriture sans qu'elle passe à travers de mon corps...

Les Antigos s'aperçurent trop tard de leur bêtise. Je sortis de ma cellule, et rien ni personne ne pouvait me faire reprendre une consistance normale. Je n'étais même pas sûre de pouvoir le faire moi-même.

Je tenais à peine debout. Une fois que l'énergie était perdue, elle ne remontait pas comme ça. Je passai derrière la bataille, par la porte, et volai dans les couloirs ; il y en avait un à droite, et un à gauche. Il fallait tenter. Je pris celui de droite, espérant faire le bon choix.

Je flottai plus que je ne marchais, et pour le coup heureusement. J'avais l'impression que mon pouvoir lui-même me requinquait, et de me sentir moins transparente. Et c'était peut-être le cas. Mon pouvoir était des plus... Étranges. Aucun de ceux que je connaissais n'avait autant de possibilités pour l'utiliser, et j'avais l'impression de ne pas en avoir fait le tour.

Le couloir était interminable. Je pris de la vitesse, me sentant soudain pousser des ailes. Je vis une première salle, et par chance, c'était celle où la nourriture était stockée. Il y avait des bacs entiers remplis de pâtes, de semoule et autre. Je prenais de tout sans essayer de manger proprement. Ça faisait du bien.

Heureusement, mon corps n'était pas assez transparent pour que la nourriture ne passe à travers. Après m'être rassasié aussi rapidement que j'en étais capable, jusqu'à ce que je sois à nouveau normale, je m'évaporai dans l'air. C'était rare que la nourriture agisse aussi rapidement, mais je n'allais pas m'en plaindre.

Je me sentais puissante. Comme si être enfermée m'avait rendue plus forte. J'avais l'impression que je pourrai terrasser n'importe qui sur mon chemin, alors qu'il y a quelques minutes à peine, je tenais à peine debout. C'était pour le moins étrange.

J'arrivai finalement dans la salle principale. Maintenant, il n'y avait pas que M. Archillac et Solange dans nos rangs ; d'autres personnes sous forme animale se battaient avec nous. Je reconnus avec étonnement le loup de Minsi. Finalement, elle n'était peut-être pas si méchante...

Maintenant que j'étais ici, je saisissais plus l'horreur d'un vrai champ de bataille, certes pas le plus grand, mais tout de même. Le regarder en spectatrice, c'était une chose, mais être dedans en était une autre. L'odeur âcre du sang me prenait au nez. Je me sentais mal, mais arrêtai de penser à ça pour me focaliser sur la bagarre.

Je me matérialisai pile devant quelqu'un qui se battait avec un poignard contre un chien malinois, dans notre camp, et lui donnai un puissant coup de coude dans le ventre. Il changea donc de cible, et le malinois et moi finirent par le mettre hors d'état de nuire.

Un Métamorphe ou un Flamora, qui se transformait en anaconda, semblait être en difficulté dans son combat contre deux Antigos. D'un simple mouvement de la main, j'en envoyai un valser vers le sol. Le serpent parvint à maîtriser l'autre Antigo facilement.

Il y a quelques semaines, je n'aurais pas été capable de faire cette dernière manœuvre sans tomber dans les pommes. Je faisais des progrès notables, et j'en étais contente !

Je continuai de me battre, parfois avec mes pouvoirs, ou en corps-à-corps. Au bout d'un moment je revis Seraphina, toujours debout devant le tableau de commande. Elle était équipée d'une dague, mais ne s'en servait pas car personne ne s'intéressait à elle. Je m'évaporai et la rejoins, puis attrapai son arme pour la placer contre sa gorge, tout en la plaquant contre le mur, comme j'avais procédé lors de la première fois que j'avais été enlevée.

— Libère-les, ordonna-je en pointant les Flamoras du menton, ou je te tue.

Un petit sourire aux lèvres, elle répondit :

— Je n'ai pas pour habitude d'obéir aux ordres. Et puis, je sais que tu ne le fera pas.

— On parie ?

J'appuyais davantage la lame sur son coup de sorte à ce que le sang coule. Son sourire en coin se transforma en grimace.

— À mon avis, si je les libère, ils seront plus en danger que dans leur cellule, vu comme leur taux d'énergie est bas. Si ils se font attaqués, et c'est fort probable, ils auront beaucoup de mal à se défendre.

Ça me tuait de l'admettre, mais elle avait raison. Je desserrai ma prise et commençai à partir, tout en gardant sa dague.

— Ah oui, au fait, Raphaël ne peut pas contrôler quelqu'un sous forme animale, et qu'une personne à la fois.

Elle venait de me donner un conseil ? Je me retournai, l'ai interloqué tandis qu'elle était souriante.

— De rien.

Je revenais vers le combat. Je n'arrivais pas à la cerner. J'étais méfiante, ayant eu trop de trahisons récemment.

Au bout d'un moment, ce fut à Electro-Girl d'arriver. Elle tenta de m'envoyer une décharge électrique, mais je me suis dématérialisée et c'est à la place un Antigo qui s'est fait électriser. J'ai vaincu Electro-Girl en la projetant une nouvelle fois violemment vers le sol. Je ne pouvais pas risquer de détruire le mur de boutons et garder les Flamoras prisonniers sans pouvoir les libérer.

Notre petite armée vint vite à bout des Antigos, mais on commençait tous à fatiguer. C'est à ce moment que choisit Raphaël pour arriver sur les lieux. Prête à me transformer, je l'observai. Il était trop silencieux. Je m'aperçus qu'il réfléchissait. Ses yeux s'ancrèrent dans les miens.

— Il va bien falloir qu'on trouve une façon de t'enfermer sans que tu t'échappes, Emma.

Effectivement, il n'avait pas prévu que mon pouvoir survenait précisément quand j'avais peu d'énergie. Je souris de façon presque insolente.

— Ça va être compliqué.

Ses yeux devinrent rouges, et devinant ce qu'il comptait faire, me transformai avant de lui bondir dessus. Il tomba à la renverse sous mon poids de tigre. Le but n'était pas de le blesser ou même de le tuer, mais plutôt de l'enfermer. Et j'avais précisément une idée de comment faire.

Raphaël se débattait en coups de pieds et de poings, mais je me réjouissais de voir qu'il ne pouvait rien contre mon tigre. J'arrivais à le retenir, bien que je m'en prenais quelques-uns tout de même. Je parvins à le positionner sur le dos et plaçai mes crocs au niveau de sa gorge. Il arrêta de gesticuler, sachant que s'il continuait, il aurait mal.

Je croisai le regard de Seraphina, et elle sut précisément ce qu'elle avait à faire. Je la vis taper sur son clavier, tandis que personne d'autre ne se doutait de ce qu'elle faisait, et les Flamoras sortirent.

Toujours plaqué sur le sol, Raphaël ne voyait pas grand-chose. Je le saisi au niveau du tee-shirt pour exécuter mon idée, mais il put donc voir autour de lui. Il poussa un grognement de rage. Les yeux rouges, il dut appeler dès Antigos, occupés à se battre, à venir l'aider, mais ils furent vite retenus par nos alliés. J'espérai qu'ils ne fassent pas trop de mal à Seraphina, qui semblait être de notre côté. Raphaël est seul.

J'essayai de le tirer du mieux que je pouvais vers les cellules - je comptai sur Seraphina pour comprendre mon raisonnement et les remettre en place -, mais c'était difficile. En plus de son poids, je n'avais pas de réelle prise, et son tee-shirt commençait à se déchirer.

Je vis du coin de l'œil un animal venir vers moi. Ayden, sous sa forme de tigre. Il acceptait enfin de se montrer, et semblait s'en ficher complétement des autres à présent. J'ignorais comment il avait trouvé l'énergie pour se transformer mais ça m'était égal, actuellement.

Il vint m'aider du mieux qu'il pouvait, mais j'avais vu les yeux de Raphaël devenir rouges. Je compris presque au dernier moment ce qu'il était en train de faire, et hurlai :

« Transformez-vous ! »

Ils ne se firent pas prier, tandis qu'Ayden et moi continuions notre traversée vers la cellule. Le brouhaha de la bataille ne s'arrêtait pas. Il devait avoir énormément d'Antigos fidèles. Sous la forme de tigre, je sentais encore plus l'odeur du sang, et ça me dégoûtait.

Raphaël avait beau ne pas se laisser faire, il avait eu la bêtise de ne pas être armé. Et avec quatre paires de crocs à proximité de son corps, il n'était pas en position de négocier.

« Laisse-moi faire, maintenant », dis-je à Ayden une fois être arrivés au niveau des lits qui nous avaient servi cette nuit.

Il obtempéra et, d'un simple regard, demandai à Seraphina de nous enfermer. C'était trop risqué de tenter de sortir pendant qu'elle le faisait.

Une fois sous l'immense cloche en verre, je ressentis immédiatement le manque d'énergie. Je me transformai avant d'être bloquée sous ma forme de tigre, me rendant vulnérable auprès de Raphaël. Il eut immédiatement le réflexe d'utiliser son pouvoir, la cloche ne faisant pas encore assez effet.

Reste ici. Recule vers le milieu de la cellule. Son pouvoir était puissant. Je n'avais aucune idée de ce qu'il comptait faire avec, et je pense que c'était ça qui me terrifiait le plus. Tu vas courir très vite...

Avant qu'il ait pu finir sa formule, il s'était mit à se tordre de douleur sur le sol. Ayden agissait aussi. Pendant un court laps de temps, son pouvoir cessa de faire effet, et j'en profitai pour quitter la cellule aussi rapidement que possible.

Il tenta d'utiliser son pouvoir, mais seule une faible lueur rougeâtre s'alluma dans ses yeux. Il était écumant de rage. S'il en aurait eu la possibilité, il se serait défoulé, mais il était trop faible. On avait gagné cette bataille. Son regard se posa sur Seraphina, toujours au niveau du tableau de commande.

— Quand je te revois, je te tue.

Seraphina lui lança un regard, sans prêter attention à sa remarque, même si elle savait qu'elle était lourde de sens. Je connaissais assez le nouveau Raphaël pour savoir qu'il le fera vraiment.

Toute mon énergie semblait avoir disparu. La cellule avait dû légèrement faire baisser mon énergie, mais j'avais l'impression qu'il y avait autre chose. J'étais un peu transparente, mais beaucoup moins que tout à l'heure.

— Je pense que je vais aller reprendre de la nourriture, dis-je.

— Tu en avais pris où ? demanda Seraphina. À la première salle à droite ?

— Exactement. Pourquoi ?

— C'est de la nourriture ensorcelée, qui fait vite monter l'énergie mais sur un court laps de temps. Elle est très mauvaise pour la santé en grande quantité, en particulier pour le foie.

— Ah, répondis-je, ne sachant pas quoi dire d'autre. Merci pour l'info.

— De rien.

Les autres avaient commencé à aller se battre, pendant que moi, je discutais tranquillement avec Seraphina. D'ailleurs, une question me turlupinait, alors je la lui posai.

— Pourquoi est-ce qu'ils ont réussi à se transformer ?

Elle sut tout de suite que je parlai des Flamoras.

— J'ai réussi à inverser l'effet de la cellule, à faire remonter leur énergie. C'est pour ça qu'ils arrivent aussi à se battre.

— Et pourquoi tu ne l'as pas fait plus tôt ?

Mon ton redevint agressif.

— Je n'étais pas sûre que ça soit possible... Et puis, ça aurait été dangereux que je les libère aussi tôt, avec Raphaël qui pouvait arriver à tout moment...

Je comprenais, mais je ne savais vraiment pas si j'avais raison de lui faire confiance. D'un autre côté, elle n'avait pas un pouvoir qui pourrait nous donner du fil à retordre, mais qu'est-ce qu'elle donnerait au combat ? Des questions sans réponse, pour le moment.

— Pourquoi tu les aides, si tu n'as rien contre les Flamoras ?

— Je n'ai pas le choix. C'est mes parents qui m'ont emmenée dedans, en particulier ma mère. Mon père, lui, n'aime pas trop les Flamoras mais pas au point de vouloir les exterminer, contrairement à elle.

— Et c'est qui, ta mère ?

— La dame qui fait de l'électricité.

Electro-Girl. Bien sûr, j'étais tombée sur sa fille. C'est pour ça qu'elle me disait quelque chose... Je ne savais vraiment pas... Peut-être que je ferai une très grande erreur en lui faisant confiance... Mais pour l'instant, il fallait revenir à l'instant présent. Solange avait réussi à s'extirper d'un combat pour prendre la parole. Elle se mit sous forme humaine pour ce faire, arrachant des regards curieux à tout le monde.

— À tous les Flamoras et Métamorphes ! Ceux qui le veulent peuvent rentrer, on peut rester en petit effectif pour les retenir. Je parle notamment aux Flamoras qui il y a quelques minutes à peine étaient retenus ! Gardez des forces ! Le Miroir pour rentrer est au bout du couloir de gauche.

Lorsqu'elle me vit ouvrir la bouche, elle me dissuada d'un regard de ne pas les rejoindre. Ça me coûtait de les abandonner, mais il fallait admettre que je n'avais plus beaucoup de forces. Certains Flamoras quittèrent le combat, ainsi que Minsi.

— Je peux venir avec vous ?

Je me retournai. Le regard plein d'espoir, Seraphina avait lancé cette demande.

— Je veux dire... J'en ai marre de faire le mal autour de moi.... Enfermez-moi si vous voulez, tuez-moi, je ne sais pas, mais ne me laissez pas là...

— Tu viens, la coupai-je, étonnée moi-même de ma prise de position.

— Quoi ?! s'écria un Métamorphe, ou un Flamora, parmi nous. C'est une blague ?

— C'est elle qui nous a libérés, et qui nous a aidés. On l'enfermera, qu'est-ce que tu veux qu'elle fasse ? Elle a le pouvoir de contrôler les rêves, elle ne sera pas une grande menace.

Seraphina tourna vers moi un regard empli de reconnaissance. J'espérai ne pas faire une erreur. Solange la jugea du regard quelques secondes, avant d'hocher la tête.

— Allez-y.

On entreprit d'aller dans ce fameux couloir. Des Antigos tentèrent de nous empêcher de passer, mais d'un simple regard, Ayden les en dissuada, en utilisant son pouvoir. Maintenant, ça ne servait plus à rien de le cacher.

Comme d'habitude, le couloir était immense. Des personnes s'étaient postées autour de Seraphina pour la surveiller, et elle ne tentait rien. On finit par arriver au bout du couloir, où effectivement, il y avait un immense Miroir Téléportant. On passa tous à travers, avec pour destination Chromatica. On ne savait pas si ce lieu était sûr, mais c'était le seul ou on pouvait tous aller pour le moment.

Le soleil commençait à se coucher. On avait passé une journée entière là-bas. J'avais à la fois l'impression que c'était plus et moins longtemps tellement le temps avait passé de façon étrange.

J'eus immédiatement le besoin de sortir dehors. De l'air, enfin. La caresse du vent sur ma peau. Rien que comme ça, j'avais l'impression de revivre.

Et soudain, je le vis. Adam. C'est comme si il attendait notre retour, en face de la Salle des Miroirs. Je puisais dans les rares forces qui me restaient pour le précipiter dans ses bras. J'avais presque oublié à quel point il était beau. Ses yeux verts brillaient, et un sourire éclairait son visage.

Je fondis sur ses lèvres, oubliant tout autour. Il me rendit son baiser avec la même intensité, posant ses mains sur ma taille. Je me fichais des gens autour de nous, qui pouvaient peut-être nous juger. Il ne restait plus que nous deux. Il finit par interrompre notre baiser, les sourcils froncés.

— Tu es transparente, remarqua-t-il.

C'est vrai. Je l'avais presque oublié.

— Viens, on va chercher à manger.

Il prit ma main et m'entraîna dans le réfectoire, donnant un léger coup d'œil au groupe, qui nous suivait du regard. Pour le moment, je n'avais plus rien à faire parmi eux. Je me servis un vrai repas, ayant faim malgré la nourriture que j'avais mangée là-bas. Je m'installais à côté d'Adam sur une chaise.

Je vis du coin de l'œil que certains des Flamoras qui étaient enfermés précédemment allaient eux aussi manger, vite suivis par Seraphina, que personne ne voulait laisser seule. La vie reprenait, et c'était pour le mieux.

Des dizaines de question fusaient dans ma tête. J'étais préoccupée par toute cette histoire. Par exemple, comment Solange, M. Archillac et les autres avaient su où on était, et comment y étaient-ils allés ? Qu'est-ce qu'on va faire de Raphaël ? Et comment...

— A quoi tu penses ? demanda Adam, interrompant toutes mes questions intérieures.

— À... Toute cette histoire. Je me demande comment on va faire pour les vaincre... Les tuer, les enfermer... Je ne sais pas...

— Emma, dit-il, juste pour une soirée, cesse de te préoccuper. Tu sors d'un... enlèvement, je suis sûr que tu en as fait beaucoup là-bas... Tu as le droit de te reposer, de te changer les idées...

J'ouvris la bouche pour protester mais je savais qu'il n'en démordrait pas. Je finis mon repas en silence, ne voulant pas ramener le sujet sur la LCF ou sur un sujet du genre. J'étais tellement fatiguée que mes yeux se fermaient tous seuls. Après un dernier câlin à Adam, je suis allée me coucher.

Malgré ma fatigue, je n'ai pas bien réussi à dormir. Je pensais à trop de choses à la fois, et je stressais. Je n'avais même pas revu Faline, qui devait sans doute se coucher plus tard. Au bout d'un moment, je finis par sombrer dans le sommeil.

Et j'en avais besoin pour affronter la journée de demain.

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Aloooors
C'est la fin de ce long chapitre ! J'espère qu'il vous a plu :)

Est-ce que vous vous attendiez au fait que M. Archillac soit le père d'Emma et d'Ayden ?

Brefff
La semaine prochaine, nouveau pdv (et oui, encore !)

À mardi !