Chapitre 2
PDV Le chat
Je m'étirai longuement. Je n'étais jamais resté sous ma forme de chat si longtemps ! La jeune femme qui avait décidé de m'accueillir dormait, mais moi, je n'avais pas sommeil. Sous cette chaude fourrure, j'étouffais presque. J'avais envie d'une bonne douche bien fraîche, mais ça, ça ne sera sans doute pas avant que je lui aie tout révélé.
Je jetai un coup d'œil à sa silhouette emmitouflée dans ses draps, malgré la température estivale, quelques mèches rousses s'en échappant. Elle avait l'air si paisible, sans se douter qu'elle avait grandit dans un monde qui n'étais pas le sien !
Je descendai du lit en douceur et me faufilais en dehors de la chambre. Je devais faire mes besoins, mais j'étais obligé de les faire dans la litière pour chat qu'elle m'avait installé dans sa salle de bain, en face de sa chambre. Ça me faisait bizarre de me comporter en chat domestique. Arrivé dans la salle de bain, je ne pus résister à l'envie de reprendre forme humaine ; cette envie me démangeait. J'avais besoin de me laver. J'enlevais mon tee-shirt, sortis un gant de toilette, le mouilla en essayant de ne pas faire de bruit et le le passa sur le torse. L'eau fraîche me faisait du bien. Soudain, j'entendis du bruit dans la pièce voisine : la fille devait être réveillée !
Je jetais mon tee-shirt sans un coin, et me retransformai en chat aussi vite, tandis qu'elle entrait dans la pièce. Elle avait les cheveux dans tous les sens et une mine affreuse, mais elle n'avait pas l'air de s'en soucier ; après tout, elle était face à ce qu'elle croyait être un chat.
— Ah, c'est toi, P'tit Chat ! fit-elle.
Elle s'était mise à m'appeler par ce surnom ridicule, sans doute faute d'idée de nom.
— Tu faisais un de ces boucans, me raconta-t-elle en me faisant des caresses, j'ai crus que quelqu'un s'était introduit chez nous !
En quelques sortes, ce n'était pas vraiment faux, mais ça, elle n'était pas au courant. Elle se releva et cessa ses caresses.
— Bon, je retourne dormir, me dit-elle. Me refait pas un coup comme ça !
Intérieurement, je souriais. Ça m'amusait qu'elle parle aux animaux comme à ses propres amis. Je la suivais dans sa chambre, ayant des coins sans doute plus confortables que ceux de la salle de bain. Cependant, je n'avais pas envie de rester dans son lit, ça le mettait mal à l'aise de dormir avec une fille. Je m'y installai néanmoins à ses côtés pour me comporter comme un chat normal. Mon tee-shirt était resté là où je l'avais laissé. J'espérai que personne ne regarderai derrière la commode, demain.
— Bonne nuit, me dit-elle en s'emmitouflant dans son drap.
Elle s'endormit comme une souche quelques minutes plus tard, et je me levai du lit et cherchai du regard un coin où m'installer. C'était utile d'être un chat, on voyait dans le noir ! Faute de choix, je choisit le bas de son dressing, au dessus d'une des rares piles de vêtements qui n'atteignait pas le haut de la case.
La nuit allait être longue.
*****
Je me réveillais le lendemain. Elle dormait toujours. Le réveil indiquait pourtant 10h14. Elle faisait la grasse matinée. Si j'avais été sous forme humaine, j'aurais poussé un long soupir. C'était déjà rare que je me lève aussi tard...
Alors j'attendais. 10h21. Mais de toute façon, qu'est-ce que je ferai quand elle sera réveillée ? La suivre partout comme un petit chien ? 10h26. Que pouvaient bien faire les chats de leurs journées ? 10h29. À oui c'est vrai ; dormir la plupart du temps et manger. C'est à 10h43 qu'elle daigna bouger enfin ; elle prit quelques secondes pour s'apercevoir que je n'étais plus là, à ses côtés. Elle me chercha du regard et sourit en me trouvant.
— Tu es déjà comme chez toi, à ce que je vois !
Elle se leva et se dirigea vers le dressing et, non sans m'avoir fait une caresse au passage, prit les vêtements dont elle avait besoin et repartit vers la salle de bain. Je ne la suivis pas, ne voulant pas m'immiscer encore plus dans son intimité. Elle ressortit habillée en vêtements de sport, ses cheveux noués en queue de cheval. Elle se dirigea vers la salle à manger, moi à ses trousses. Elle me servit une assiette de croquettes, et mangea son propre petit déjeuner, de simples céréales avec du lait, même à une heure aussi tardive. Ses parents étaient réveillés eux aussi, et regardaient la télévision dans le salon.
Je contemplais mon plat avec dégoût. Le sien me faisait beaucoup plus envie. Mais je devais, encore une fois, me comporter en chat normal, et un chat normal, ça aimait les croquettes. Prenant mon courage à deux mains, je prit une bouchée et faillit la recracher. C'était répugnant. Je me forçais à en manger un peu plus. Les parents de mon hôte partaient ; ils avaient dit à cette dernière qu'ils allaient faire les courses. Elle se leva de sa chaise, son petit déjeuner terminé, et se tourna vers moi :
— Je sors courir, dit-elle.
Cette manie de parler aux chats m'était bien utile cette fois !
J'attendis qu'elle fut bien sortie pour me retransformer en humain. J'allais pouvoir prendre une douche digne de ce nom, j'étais enfin seul !
Une fois dans la salle de bain, j'enlevai les habits qu'ils me restaient et pénétrai dans la douche. Quel bonheur de sentir l'eau couler sur mon corps !
Cependant, pendant que je rinçais le shampoing, j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir. Elle rentrait déjà ! Mon ouïe surpuissante de félin ne se trompait jamais. J'éteignis la douche à la hâte et en sortit, de la mousse plein les doigts et les cheveux. Je me séchais en vitesse et enfilai mon caleçon sur ma peau toujours humide. Je savais que j'allais devoir lui parler, mais je ne pensais pas devoir le faire aussi tôt, et en cet apparat !
J'achevai de me sécher un peu plus quand elle entra dans la pièce.
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Voici la fin du 2ème chapitre, lui aussi assez court !
J'ai décidé que je publierai tous les mardi, à 16h. Donc rendez-vous la semaine prochaine pour un chapitre plus intéressant !
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