Selena observait la surface de l'eau s'éloigner, impuissante.
Ses poumons remplie d'eau la faisaient terriblement souffrir, comme s'ils allaient exploser
Elle allait mourir, à dix-neuf ans.
Elle sentie son dos heurter délicatement le fond et, au même instant, une décharge électrique s'empara de son corps, comme si de petits filaments l'enveloppaient entièrement.
Elle sentait ses poumons, comme enflammés, se tordre de douleur.
Elle voulait que ça s'arrête.
Mourir, maintenant.
Et, comme si sa prière avait été exaucée, tout s'arrêta. La douleur, le manque d'oxygène, cet étau qui enserrait son corps.
Tout.
Était-elle morte ?
Elle ne savait pas. Elle tenta de bouger ses doigts et sentie comme de la pierre, sous sa main.
Elle ouvrit les yeux et, à sa grande surprise, découvrit un fond marin.
De petits poissons argentés filaient à toute vitesse au dessus-d'elle.
Elle sursauta de frayeur, en apercevant une tortue des mers, qui l'observait curieusement.
Elle se calma, sentant que la bête n'était pas hostile. Elle se redressa doucement puis palpa son torse. Rien d'anormal, pourtant elle respirait, sous l'eau.
Sa jambe continuait à l'élancer mais elle pouvait la bouger. S'aidant de la roche, elle se mit debout puis à la force de ses bras et sa jambe valide, elle tenta de remonter à la surface.
Elle eut alors la surprise de voir qu'elle remontait sans effort.
Lorsqu'elle refit surface, l'endroit où elle se trouvait n'était pas celui où elle était tombée. Elle avait certainement été emportée par le courant. C'était un paysage magnifique. Le ciel était d'un bleu d'azur et quelques nuages d'un blanc éclatant le tachetaient de toute part. Quelques oiseaux voletaient en poussant de petits cris aigus .
Le vent qui soufflait était chaud mais pas tant agréable que ça.
Les rives de la rivière étaient bordées de verdures aux couleurs vives et des milliers de petites fleurs la complétaient.
Nageant jusqu'à la rive la plus proche, Selena fit bouger sa jambe endommagée sous l'eau. Elle lui faisait à peine mal, pourtant, elle était persuadée de l'avoir sentie se briser.
Elle se hissa tant bien que mal dans l'herbe chauffée, par le soleil certainement.
S'allongeant de tout son long, elle souffla et réfléchie. Elle ne savait absolument pas où elle se trouvait et, ne connaissant pas la rivière où elle était tombé elle ne savait pas où celle-ci l'avait emporté.
Tâtant ses poches elle sortit son portable, qui avait, évidement prit l'eau et donc inutilisable. Soupirant en se demandant ce qu'elle allait bien pouvoir raconter à ses parents, elle se redressa puis observa sa jambe abîmée.
Abîmée? C'était un grand mot. Soulevant son pantalon, elle n'aperçut qu'une marque rouge traversant son genou et rien d'autre. Pourtant elle se rappelait bien la douleur et la sensation de ses os, se disloquant en mille morceaux.
Après tout, peut-être l'avait-elle imaginé lorsqu'elle était encore sous le choc.
Elle se releva, décidé à trouver une route, un magasin, ou n'importe quel lieu public d'où elle pourrait contacter ses parents.
Un éclat argenté surgit de derrière un arbre. Certainement le reflet du soleil sur une voiture. Elle s'avança, encore épuisée et à moitié remise de son accident.
À peine atteignait elle l'arbre en question qu'un bruit de sabot retentit derrière elle. Se retournant, elle aperçut un cavalier foncer droit sur elle. Le regardant s'approcher, étonnée, elle essaya de se rappeler quel centre équestre se trouvait près de chez elle.
Le cavalier ne ralentissant pas sa course, elle se demanda s'il comptait s'arrêter. Elle n'eut pas le temps de lui faire signe. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, il sauta par-dessus la croupe de son cheval, puis l'empoignant avec force, il la plaqua contre l'arbre, la menaçant avec ce qu'il semblait être une lame bien aiguisée, appuyer sur son coup.
Il avait de grands yeux bruns et clairs, qui illuminaient son visage. De longs, bruns et brillants cheveux tombaient devant.
Il était pâle de visage, mais sans autant sembler malade.
Il l'observait sans aucune agressivité dans son regard, puis se décida enfin à parler.
"- Qui es-tu? Que fais-tu sur ces terres?"