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5 ~ Found


Une fois que la nuit était tombée, des équipes de soigneurs se déplaçaient sur le champ de bataille accompagnées de plusieurs militaires pour les protéger.

Bien sûr, les combats ne cessaient jamais vraiment. On retrouvait constamment des soldats passant leur temps à s'entretuer, mais lorsque le soleil se couchait, bon nombre d'entre eux profitaient de l'obscurité pour dissimuler leur présence. Ils tentaient de dormir quelques heures avant de reprendre part à ce bain de sang dès les premières lueurs du jour. Cependant, lorsqu'il faisait nuit, on retrouvait davantage de combattants morts ou sur le point de succomber à leurs blessures. C'était pour cette dernière catégorie que les soigneurs prenaient le risque de s'aventurer en plein milieu de la zone de guerre.

La vie de chaque soldat était précieuse. Un soldat blessé pouvait encore être utile si l'on arrivait à le remettre sur pieds.

C'était dans l'une de ces équipes qu'Eryn, une jeune fille de glace de dix-neuf ans effectuait sa formation médicale. Les soigneurs expérimentés préféraient envoyer leurs apprentis sur le terrain à la recherche des blessés pour éviter de s'y rendre eux-mêmes. Ces jeunes élèves étaient disons... sacrifiables. Le peuple de glace avait adopté cette motion pour amoindrir le risque de perdre des soigneurs expérimentés. Ils étaient de moins en moins nombreux et beaucoup trop précieux pour être mis en danger.

— Ça me plaît vraiment pas d'être ici, annonça Mélodie, l'une des apprenties soigneuses qui marchait presque à reculons jusqu'au champ de bataille.

La jeune métisse aux yeux verts n'était pas rassurée. Cela faisait à peine un mois qu'elle participait à la recherche de soldats de glace blessés, et elle n'arrivait pas à s'y habituer. À chaque fois qu'elle se trouvait sur ce maudit champ de bataille, tous ses sens étaient en alerte. Elle avait l'impression d'être une cible toute désignée lorsqu'elle s'y aventurait. Elle avait presque la sensation d'être un éléphant marchant sur un terrain miné. Le risque de partir en fumée était bien réel avec tous les monstres de feu qui rôdaient.

— Il le faut, Mélodie. Si on veut devenir soigneuses, on doit commencer par aider à ramener les blessés. Ça fait partie de notre formation, lui répondit Eryn en chuchotant afin d'éviter qu'elles ne se fassent repérer.

Un soldat de feu seul n'oserait sûrement pas s'en prendre à un groupe, mais tout pouvait arriver. Même avec des guerriers de glace assurant leur protection, on n'était jamais trop prudent.

Contrairement à Mélodie, Eryn n'était pas vraiment anxieuse. N'importe quelle personne saine d'esprit serait terrifiée de se retrouver dans ce milieu hostile, mais pas elle. Cette jeune blonde n'était pas folle, seulement surdéterminée à aider le plus de soldats possible. Elle en arrivait même à oublier la dangerosité de la situation. Ses yeux aussi clairs qu'un ciel d'été n'étaient pas à l'affût d'attaques potentielles, mais uniquement à la recherche de survivants en piteux états. La jeune fille avait conscience que la vie de certains de ces hommes pouvait dépendre d'elle. Elle devait rester concentrée si elle ne voulait pas passer à côté de pauvres combattants agonisants s'accrochant à la vie.

— Ouais. Enfin on risque pas de devenir soigneuses si on se fait tuer, rajouta la jeune métisse sur un ton sarcastique.

— Écoute, je ne t'ai pas obligée à me suivre. Moi si je suis là, c'est pour accomplir ma formation et surtout pour pouvoir venir en aide à ceux qui ont été blessés, renchérit Eryn d'une voix plus dure.

L'attitude de sa meilleure amie commençait à l'irriter. Même si d'une certaine façon, elle était compréhensible. Le risque d'être tué en ramenant des blessés n'était pas négligeable, mais devenir soigneuse était tellement important pour la blonde que le risque en valait la peine. C'était bien plus qu'un simple boulot, c'était une véritable vocation.

Depuis toute petite, elle était entourée par la mort. Si elle pouvait la combattre en sauvant des vies, alors c'était ce qu'elle ferait. Arracher les soldats mutilés des bras de la grande faucheuse était sa façon de ramener un peu de lumière dans ce monde si sombre.

— Je commence sérieusement à douter de mon choix de carrière. Je pourrais faire comme nos parents et travailler dans les champs. Mais alors, qu'est-ce que tu ferais sans moi ? la taquina Mélodie en souriant de toutes ses dents.

Eryn lui rendit son sourire et lui répondit d'une voix plus douce cette fois.

— Merci d'être là, de faire ça avec moi.

Même si Mélodie ne l'avait pas suivie dans cette formation de soigneuse, la jeune fille l'aurait tout de même entreprise. Mais elle devait bien admettre qu'avoir sa meilleure amie avec elle était vraiment rassurant. Elle se rendait compte du sacrifice que faisait cette dernière pour rester avec elle, et elle lui en était vraiment reconnaissante. Depuis aussi loin qu'elle s'en souvenait, Mélodie avait toujours fait partie intégrante de sa vie. Leur entourage se moquait souvent d'elles en les appelant les 'siamoises infernales'. Alors que certains étaient jaloux de leur complicité, d'autres pensaient réellement que si ces deux-là étaient jointes par la hanche, cela ne ferait pas grande différence. Elles avaient presque toujours tout fait ensemble. Il était hors de question que cela s'arrête aujourd'hui.

— Tu sais bien que je serai toujours là pour toi. T'es complètement givrée, mais tu restes quand même ma meilleure amie.

La petite pique de Mélodie cassa la tournure guimauve de cette conversation et fit rire Eryn.












L'équipe de soigneurs dont faisaient partie les deux jeunes filles recherchait des survivants depuis déjà une heure. Le bilan était désastreux. Seuls deux soldats de glace avaient été retrouvés encore vivants. William, le superviseur d'équipe leur annonça qu'il était temps de rentrer soigner ces deux combattants au centre médical.

— Il faut vous y habituer, peu de soldats peuvent être sauvés, ajouta ce dernier à l'intention de ses deux apprenties.

— Je vois bien, mais deux ? Je suis sûre qu'en continuant nos recherches on finira par en trouver d'autres. En plus, on a stabilisé les deux blessés, on peut encore rester ici quelques minutes sans pour autant risquer d'engager leur pronostic vital, lui répondit Eryn d'une voix suppliante.

La jeune blonde ne comprenait pas comment son mentor pouvait être aussi indifférent. Cet homme de glace de trente-et-un ans dont les cheveux blonds et ternes étaient coiffés en brosse n'avait rien d'intimidant, pourtant Eryn ne pouvait pas s'empêcher de l'être en sa présence. Elle l'était devant toutes les figures d'autorité. La jeune élève le respectait énormément, mais il lui arrivait fréquemment d'argumenter ses directives. Non pas par esprit de contradiction, mais plutôt car elle était persuadée d'avoir la meilleure approche. Le superviseur était d'ailleurs ennuyé par son côté miss je-sais-tout.

— Il faut savoir s'arrêter Eryn. Tu ne peux pas sauver tout le monde. Deux soldats c'est peu, mais c'est quand mêm..., commença William avant d'être rudement interrompu par Mélodie.

— Regardez ! Là-bas ! Il y a une zone avec plein de corps ! Il y a peut-être d'autres survivants, hurla presque cette dernière.

Les militaires chargés de leur sécurité lui lancèrent un regard noir. Ils observèrent les alentours attentivement, comme s'ils s'attendaient à voir des êtres de feu sortir de l'ombre pour les attaquer.

Le superviseur, agacé par l'entêtement de ses nouvelles apprenties leur dit d'aller inspecter la zone si ça leur chantait pendant que lui, ramènerait les deux corps meurtris mais stabilisés au camion médical.

Ce type de véhicule était beaucoup plus rapide que les carrioles habituellement utilisées pour effectuer des déplacements plus discrets. Le bruit du moteur pouvait attirer l'attention des combattants et de ce fait, les attirer droit sur eux. Mais lorsque des blessés étaient retrouvés, il fallait parfois les transporter en urgence au centre médical le plus proche.


Pleines d'espoir, Eryn et Mélodie se dirigèrent en courant auprès des nombreux corps situés à moins de vingt mètres de l'endroit où elles se trouvaient, toujours accompagnées par quelques soldats de glace hyper-vigilants et de mauvais poil.

La jeune métisse jeta un œil à toutes les victimes mais dû se rendre à l'évidence.

— Ils sont tous morts. Je suis désolée Eryn.

Malgré tout, la jeune blonde continuait de regarder chaque corps avec attention. Son regard perçant était focalisé vers celui d'un jeune soldat, presque entièrement recouvert de boue. Elle jurait avoir vu ses doigts trembler et sa poitrine se soulever.

— Allez viens, retournons au camion. Il n'y a plus personne que l'on puisse aider ici, reprit Mélodie, inquiète de voir son amie aussi impliquée et qui ne voulait pas laisser tomber ses recherches.

Voir toutes ces atrocités, tous ces morts, était peut-être un peu trop dur pour elle, pensa la jeune fille aux yeux verts.

Maintenant Eryn en était sûre ! Elle n'avait pas rêvé. Ce jeune soldat respirait encore.

— Il est vivant ! cria-t-elle en s'approchant du corps du jeune homme.

L'un des militaires craqua devant l'inconscience dont elle faisait preuve.

— Mais vous allez la fermer oui ! On va finir par se faire repérer si ce n'est pas déjà le cas ! grogna le guerrier à voix basse.

Eryn ne prêta pas du tout attention à son avertissement. Elle était bien trop accaparée par sa découverte.

Le mélange de terre et de sang l'empêchait d'évaluer l'étendue des dégâts, mais elle s'aperçut qu'à plusieurs endroits, il y avait d'épaisses couches de boue séchée. Elles avaient sûrement stoppé les éventuelles hémorragies. Il ne fallait pas enlever ce surplus de terre du corps du jeune soldat sous peine de le voir se vider de son sang. Il faudrait attendre d'être arrivé au centre médical pour lui retirer toute cette saleté. En revanche, plus la boue restait en contact avec ses plaies, et plus le risque que le soldat inconscient contracte une infection devenait important. Il ne fallait pas perdre de temps.

— Aidez-moi à l'emmener au camion, mais faîtes attention. Soulevez-le délicatement, sinon vous risquez de le tuer, dit-elle en se tournant vers les soldats de glace qui les avaient accompagnées.

— Mais Eryn, il respire à peine ! C'est trop tard. C'est comme si il était mort. Et puis, si le superviseur nous voit ramener un corps dans un tel état, ça ne fera que l'énerver davantage, réagit Mélodie à la vue de son amie qui s'affairait autour de ce soldat mourant.

— On ne l'abandonnera pas. Il n'y a même pas à discuter. Emmenez-le au camion. TOUT DE SUITE ! s'égosilla la blonde en commençant à perdre patience face à l'inaction de ses collègues.

— Mais c'est pas vrai ! Vous allez vous taire ! reprit le guerrier, hors de lui.

Ces deux jeunes impertinentes lui tapaient sur le système et l'avait même poussé à élever la voix à son tour.

Les militaires finirent tout de même par exécuter les ordres de la jeune fille. Ils enfilèrent tous une paire de gants pour ne pas se salir les mains avant de soulever le corps du soldat avec précaution. Ils le posèrent ensuite sur un brancard et l'amenèrent jusqu'au camion sans faire de bruit.

Quand le superviseur vit ce que ses apprenties lui ramenaient, il leur jeta à chacune un regard désapprobateur avant de crier :

— Oh non ! Mais vous voyez bien qu'on ne sera pas en mesure de le soigner celui-là !

Mélodie risqua un regard vers celui qui les avait réprimandées il n'y a pas cinq minutes à cause du boucan. Elle arqua un sourcil l'air de dire : " Tu lui ordonnes pas de fermer sa gueule à lui ? "

Le militaire en colère avait parfaitement compris le message qu'essayait de lui faire passer la jeune métisse et il lui lança un énième regard meurtrier. C'était sans problème qu'il avait sermonné ces deux jeunes apprenties totalement écervelées, mais il ne pouvait pas se permettre d'en faire de même avec le respecté soigneur en chef.

— Il est vivant. On doit le ramener. Et puis on l'a déjà transporté jusqu'au camion, on ne peut pas partir en laissant son corps ici, plaida Eryn pour convaincre son superviseur.

Ce dernier reprit la parole brusquement.

— Bon, puisque tu ne veux pas te résoudre à abandonner ce cadavre ambulant, ça sera à toi de te charger de lui une fois que l'on arrivera au centre. Tu apprendras bien vite à faire la différence entre les cas désespérés et ceux qui méritent d'être sauvés !

— Mais il respire encore Monsieur !

L'homme à la coupe en brosse lui lança un regard assassin et ne prit pas la peine de lui répondre.

Le trajet jusqu'au centre médical s'effectua dans un silence pesant. Mais au fond, Eryn ne se le serait jamais pardonnée si elle avait abandonné ce jeune soldat mal en point, là, au milieu de cette flaque de boue. Personne ne méritait de mourir comme cela. Après toutes les souffrances qu'il avait dû endurer, il respirait encore, s'accrochant désespérément à la vie. Même s'il finissait par mourir une fois arrivé au centre médical, au moins, elle aurait fait tout ce qu'elle pouvait pour lui. Ça valait le coup de se mettre son superviseur à dos.



❄️ Fin du Chapitre 5. ❄️

Alors, qu'est-ce que vous pensez de ce premier chapitre sur Eryn ?

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