Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

3 ~ This is War


Deux jours. Il avait uniquement fallut deux jours avant que l'envoi des nouvelles recrues sur le terrain soit ordonné. Nouvelles recrues dont faisaient bien évidemment partie Émeric et Killian. Les deux amis d'enfance avaient eu moins de quarante-huit heures pour être formés aux tactiques militaires et aux enseignements pour optimiser leurs chances de survie au front.

Au final, ce n'était pas plus mal. Killian n'écoutait que d'une oreille. Il était persuadé que sa haine était tout ce dont il avait besoin. Chaque minute passée au camp de réserve le rendait plus nerveux. À force d'imaginer le champ de bataille, il commençait à appréhender. Il ne regrettait pas sa décision, mais plus il pensait au carnage auquel il allait bientôt assister, et plus sa nervosité grimpait en flèche. Il avait besoin d'agir. Il n'en pouvait plus de rester dans ce camp à s'entraîner inutilement. C'est pourquoi, quand un militaire en tenue de combat était venu leur annoncer qu'ils seraient envoyés au front aux aurores, il avait en quelque sorte été soulagé.

Bien évidemment, cette nuit-là, personne n'avait pu dormir correctement. Qu'ils aient bénéficié ou non d'une formation militaire, chaque jeune soldat redoutait le lever du soleil. À l'heure du moment fatidique, l'homme qui les avait prévenus la veille fit brutalement irruption dans leur dortoir.

— Vous avez trente-cinq minutes pour rassembler vos affaires, vous laver, vous mettre en tenue et aller manger. Après ça, je vous veux tous à l'heure devant les grilles du camp. Aucun retard ne sera toléré.  

Lorsqu'il sortit, Émeric s'étira et bailla bruyamment.

— Tu parles d'un réveil ! Ces types ne connaissent vraiment rien aux notions de savoir-vivre. C'est trop demander de se faire servir un café par un mec souriant qui ne vous donne pas d'ordres chronométrés ? ronchonna le blond.

Killian sourit en constatant que son ami était sérieux. Il n'était clairement pas du matin, sortir du lit était une véritable épreuve. Émeric aurait préféré être réveillé par une luminosité progressive et une douce odeur de pâtisserie fumante plutôt que par un militaire qui sous entendait qu'il reviendrait les chercher par la peau du cul si jamais l'un d'eux avait quelques secondes de retard.

Killian n'était pas le seul à avoir entendu les protestations de son ami. Les autres soldats lui attribuèrent rapidement le surnom de 'Princesse'. Le blond aux exigences bien poussées ne s'en indigna pas, au contraire. Il trouvait ça réconfortant de voir que les jeunes hommes avec qui il allait être envoyé massacrer des démons de glace dans quelques heures étaient encore enclins à faire de l'humour.

Au total, vingt nouvelles recrues s'étaient regroupées devant les grilles barbelées du camp de réserve avant le temps imparti. Elles furent réparties en quatre groupes de cinq : trois jeunes soldats ayant reçu une formation militaire depuis leur enfance et deux autres provenant de fonctions inférieures. Émeric et Killian se retrouvèrent affectés dans la même unité. Alors que le blond était ravi, le brun lui, n'était pas sûr de savoir ce qu'il ressentait à ce sujet. Avoir l'un de ses amis avec soi sur le champ de bataille n'était pas forcément une bonne chose. Cela pouvait vite devenir une source de distraction. Et puis, que ferait-il si jamais Émeric était blessé ? Il ne pourrait pas l'abandonner. Il allait donc devoir faire attention à lui-même, mais il allait également devoir veiller sur son ami.

C'est avec toutes ses sombres réflexions en tête que le jeune homme au regard océan monta dans l'une des carrioles. L'usage de véhicules motorisés était prohibé pour se rapprocher de la zone des combats. Leur bruit était trop facilement détectable. La dernière chose souhaitée était de se faire repérer alors qu'on venait en renfort. Il fallait rester le plus discret possible.

Killian ne sut pas combien de temps s'était écoulé durant cet ultime trajet, mais lorsque la carriole s'arrêta, son cœur s'accéléra brusquement et ses mains s'agrippèrent fermement au banc de bois. Merde. C'est bon, on y est, pensa-t-il.

Il descendit lentement du véhicule. Ses jambes étaient en coton. Il avait totalement perdu l'assurance qu'il arborait lors de son départ.

Soudain, la voix de l'officier supérieur en charge de les accompagner s'éleva.

— Suivez-moi soldats. On doit rejoindre le champ de bataille à pied. Nous allons passer par la forêt. Gardez vos yeux et vos oreilles grandes ouvertes. La guerre est partout.

Sa dernière phrase était à peine perceptible, comme s'il ne voulait pas que son auditoire prenne conscience de cette dure réalité.

Émeric, fidèle à lui-même, ne put s'empêcher de prendre la parole une dernière fois avant qu'ils n'entament tous leur marche silencieuse.

— C'est parti, allons faire fondre ces putains de glaçons les gars !

Cela fit sourire Killian, mais ce dernier replongea bien vite dans ses pensées. Il songeait à sa mère qu'il allait enfin pouvoir venger. Il eut tout de même un pincement au cœur en réalisant que son frère et son père ne le reverraient jamais repasser le seuil de la maison. Il était trop tard pour faire marche arrière. Cette fois, le jeune homme ne pouvait plus changer d'avis.

Personne n'osait parler pendant le trajet à travers la forêt. Pas même Émeric dont la peur pouvait maintenant se lire sur son visage fermé. Son sourire d'ordinaire si communicatif avait été remplacé par une ligne droite formée par ses lèvres pincées. La tension était palpable. Tout le monde était concentré sur d'éventuelles attaques pouvant survenir avant même d'atteindre le champ de bataille.

Killian pouvait littéralement sentir qu'ils se rapprochaient de la zone de guerre. L'odeur métallique du sang embaumait l'air, provoquant des grimaces de dégoût chez plusieurs soldats. En plus de cette épouvantable odeur de sang mêlée à l'odeur de la neige, ils pouvaient tous sentir celle de la chair brûlée. Plus leur groupe se rapprochait, et plus le jeune homme de feu sentait son estomac se tordre. La bile qui y était présente ne demandait qu'à sortir.

Il arrivait à entendre les cris d'agonie de certains combattants. Bientôt, ce sont mes cris qui résonneront, se dit-il en avalant difficilement sa salive.

Le militaire qui les guidait depuis plus d'une heure à travers la forêt s'arrêta.

— Nous y sommes mes frères. Puissent nos âmes se retrouver sur le soleil, dit-il en prenant le temps de regarder chaque futur combattant dans les yeux un à un.

C'est alors à l'unisson que chaque soldat du feu présent répondit :

— Puissent nos âmes se retrouver sur le soleil.

Ils se regardèrent tous une dernière fois avant de se rendre au cœur de l'action. Le temps de la marche était terminé. Il était temps de courir rejoindre leurs frères en difficulté.

Ils s'étaient dispersés comme prévu par équipes de cinq et avaient commencé leur avancée à travers les tranchées pour rester hors d'atteinte. Ils essayaient d'observer les zones de combats où ils devaient intervenir en priorité. Killian avait été tellement préoccupé par ses pensées qu'il n'avait pas pris le temps de regarder les trois autres jeunes hommes qui composaient son unité. Malgré ça, il n'eut pas besoin de lever les yeux pour reconnaître celui qui s'adressait à lui :

— Bon vous deux, vous êtes des poids morts. Avec vous on va se faire tuer. C'est mieux si on se sépare, les informa le garçon aux cheveux châtains avec ce même air arrogant plaqué sur le visage.

Il s'éclipsa rapidement avec les deux autres membres du groupe, enfin de l'ex-groupe. Killian se retrouvait seul avec Émeric. Ce dernier était estomaqué devant le comportement du jeune soldat de feu privilégié. Il n'avait pas imaginé nouer des liens avec lui, mais tout de même ! Le jeune blond ne s'attendait pas à ce qu'il les abandonne en plein chaos comme s'ils n'étaient que deux vulgaires boulets qui le tiraient vers le bas.

— Mais quel fils de pute ! J'en reviens pas qu'il ait osé faire ça ! Il a le droit de nous lâcher comme ça tu penses ?

Killian n'eut pas le temps de répondre, quelque chose avait attiré le regard de son ami.

— Oh merde ! lâcha Emeric sans même s'en rendre compte.

Il sortit des tranchées pour venir en aide à deux soldats de feu en fâcheuse posture. C'était un geste complètement impulsif. Il n'avait même pas pris le temps d'analyser la situation. Tout ce qu'il avait vu, c'était deux des siens se faire malmener par des abominations à peau froide.

C'était un véritable bain de sang. L'un des deux soldats de feu se fit éviscérer par une lame de glace aiguisée que l'un des monstres maniait avec dextérité. Le second ne tarda pas à suivre. Ceux à qui Émeric voulait prêter main forte étaient morts avant même qu'il ne puisse s'approcher suffisamment pour voir leur visage.

Killian n'avait pas pu rester caché dans les tranchées alors que son ami s'était rué héroïquement sur le champ de bataille. Tandis qu'il essayait désespérément de le rattraper, son corps entier se paralysa devant cette vision d'horreur. Il n'aurait pas pu imaginer ce qui se déroulait devant ses yeux, même dans ses pires cauchemars. Tout ce qu'il se passait autour du jeune soldat de feu était digne d'une scène apocalyptique. Des centaines de cadavres jonchaient le sol. Il pouvait apercevoir des morceaux de corps lacérés, brûlés se mélanger à la boue devenue rouge à cause de tout le sang qui s'y était aggloméré.

Lui qui avait l'habitude de voir des paysages où la nature était luxuriante et bien portante, le terrain qui s'étendait à perte de vue était aussi mort que les corps qui y étaient dispersés. Le feu avait brûlé toute la végétation et la glace empêchait toutes sortes de plantes de repousser.

Alors que Killian était épouvanté par tout ce qui l'entourait, il ne pouvait pas concevoir que l'horreur était loin d'avoir atteint son paroxysme. Émeric se retourna vers lui, sans doute pour vérifier qu'il n'était pas blessé et qu'il était prêt à combattre à ses côtés. Tout se passa très vite. Son ami se tenait fier et droit au milieu de toute cette anarchie et la seconde suivante, ce n'était plus le cas.

La vision qu'avait à présent Killian devant les yeux lui était insupportable. Un soldat de glace venait d'envoyer un énorme rondin glacé dans le ventre de son ami. Ce dernier le regarda en affichant une expression d'incompréhension. Il tomba à genoux et abaissa son regard sur l'immense morceau de glace qui le transperçait de part en part. Killian le vit commencer à cracher du sang en s'étouffant presque avec.

Le jeune homme de feu était totalement impuissant devant cette scène dont il lui était impossible de détourner les yeux. Quelques secondes plus tard, Émeric se renversa sur son flanc droit, les yeux clos. Son âme était partie sur le soleil rejoindre celles de leurs milliers de frères assassinés.

Ils venaient tout juste d'arriver en renfort et pourtant, son ami d'enfance avait été massacré sous ses yeux en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Le jeune homme n'arrivait pas à comprendre comment tout ceci avait pu arriver aussi vite sans même qu'il ne puisse réagir. Il n'avait rien pu faire pour lui venir en aide. Il était à peine parvenu à comprendre ce qui se passait.

Émeric était mort. Son corps ne bougeait plus. Killian regardait avec horreur le sang de son ami continuer à se répandre sur le sol quand soudain, la voix du monstre de glace qui venait de tuer Émeric lui parvint aux oreilles.

— Allez, au suivant !

Il ne lui en fallut pas plus pour faire jaillir ses flammes instantanément, brûlant tout ce qui se trouvait à proximité, dont le meurtrier de son ami. À mesure que ses cris de rage se faisaient entendre, ses flammes s'intensifiaient, dévorant davantage de soldats de glace sur leur passage. Il s'était transformé en une véritable bombe incendiaire dévastatrice. Killian voyait rouge. Émeric était mort. Ces monstres sans honneur l'avaient tué alors qu'il avait le dos tourné.

Le jeune homme n'avait aucune idée de jusqu'où son don pouvait aller, mais il avait bien l'intention de le découvrir. Il ne se retenait aucunement, sachant que ses semblables avaient une peau insensible aux flammes. Il ne pouvait que tuer ces abominations de glace en laissant son feu intérieur se déverser sur ce champ de bataille.

Cependant, l'incroyable puissance dont il avait fait preuve l'avait pratiquement vidé de son énergie. Il ne connaissait pas l'étendue des dégâts qu'il avait pu causer. Il n'osait pas rouvrir les yeux, mais il le fallait si il ne voulait pas mourir de la même façon qu'Émeric. Une seconde d'inattention pouvait être fatale. Il en avait eu la preuve.

En rouvrant ses yeux, il vit un jeune garçon en uniforme gris qui semblait avoir le même âge que lui. Lui aussi avait l'air terrorisé. Son corps était d'une pâleur affolante. Il se tenait là, à peine à quelques mètres, le corps tout tremblant. Il n'esquissait aucun mouvement. Il devait probablement être aussi effrayé que le jeune homme de feu. Killian ne pouvait pas lui laisser l'occasion de l'attaquer. C'est lui ou moi, se répéta le brun. Il devait agir.

Sans prendre le temps de réfléchir davantage, il dirigea ses flammes vers le corps chétif du jeune soldat de glace. Les cris stridents que ce dernier se mit à pousser lui glacèrent le sang. Ils lui vrillèrent les oreilles et se mirent à résonner dans sa tête. Le brasier que Killian venait de déchaîner sur son adversaire était tellement puissant qu'il fit fondre sa peau. Le jeune homme de feu pouvait désormais apercevoir le crâne et les os des mains de sa victime.

Mais qu'est-ce que je viens de faire ? s'interrogea Killian qui eut une soudaine envie de vomir.

Lui qui pensait ressentir une certaine satisfaction à tuer des êtres froids, ne ressentait finalement que de la peur et de l'angoisse. Le jeune homme de feu était terrorisé et n'avait pas du tout l'impression de venger sa mère en tuant des jeunes garçons de glace.

Pourquoi n'a-t-il pas essayé de m'attaquer ? Qu'est-ce que je viens de faire putain ? se demanda Killian avec dégoût.

Ce n'était pas le sentiment de la vengeance assouvie qu'il ressentait, mais celui d'avoir accompli un meurtre, un acte d'une barbarie sans nom. Il ne pouvait pas rester ici. C'était une erreur.

Si seulement j'avais écouté mon frère ! se dit le jeune homme en regrettant sa décision stupide de prendre part à la guerre.



🔥 Fin du Chapitre 3. 🔥
Dites-moi ce que vous en avez pensé ? Et votez si vous l'avez apprécié ⭐️

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro