Chapitre 66
Six jours plus tard...
- Bonjour à tous, je suis Savannah, je...j'étais une de ses amies chères... Je pourrais vous dire à quel point Marley était une personne merveilleuse mais je n'ai pas besoin de le faire pour deux raisons. Vous le savez tous déjà et...elle était encore bien plus que ça.
J'essuyai mes joues humides et levai la tête vers l'assemblée. Tous me fixaient avec des yeux brillants de larmes et des mouchoirs à la main. Certains allaient jusqu'à me dévisager et chuchotaient à l'oreille de leur voisin. Ma gorge, en revanche, était toujours aussi sèche et même avaler ma salive me faisait mal. Je n'arrivais plus à ignorer les regards qui détaillaient chacune de mes blessures. Blessures qui, immanquablement, me rappelaient ce qu'il s'était passé. Mon cœur se brisa pour la milliardième fois quand l'image du corps sanglant de ma meilleure amie s'imposa à mon esprit.
- Je...
Ma respiration devint de plus en plus difficile tandis que les larmes continuaient de couler sur mes joues entaillées. J'étais paralysée par un mélange de peur et de douleur, mes mains n'étaient même plus capables de trembler en tenant cette feuille sur laquelle était noté le discours que j'avais préparé. Alors que je m'apprêtais à leur dire que je ne pouvais tout simplement pas faire ça, que je n'y arrivais pas, que j'en étais juste incapable, Jason surgit à mes côtés et attrapa une de mes mains. Il essuya mes larmes de son autre main même s'il y en avait une qui perlait au coin de son propre œil. Il m'embrassa ensuite tendrement sur le front et son geste précédent redevint parfaitement inutile.
- Je suis là, me murmura-t-il alors. Je ne te quitterai jamais...à une condition.
Je levai mes yeux chargés d'espoir vers lui.
- Ne me quitte pas toi aussi.
À cet instant, il était celui qui plaçait toutes ses peurs et tous ses espoirs en moi. J'avais prié jour après jour pour que ce moment arrivât. Les croyants m'excuseront mais, même si j'avais peut-être obtenu le pardon de Dieu, il ne représentait rien sans celui de Jason, mon meilleur ami. Et j'avais eu si peur, si peur qu'il ne me le donnât pas.
Je me retins de lui sauter au cou et de pleurer contre son épaule devant toutes ces personnes et lui répondis un simple mot qui n'avait jamais eu autant de sens à mes yeux.
- Jamais.
Il soupira de soulagement, chassa cette larme traîtresse et passa un bras autour de mes épaules. Il porta ensuite son attention sur ma petite feuille de papier gribouillée d'encre et tâchée de larmes.
- Si j'ai réussi à tenir jusqu'ici sans fondre en larmes, reprit-il donc pour moi, et rien ne dit que ça n'arrivera pas dans quelques secondes, c'est uniquement parce que j'ai fait une promesse... J'ai promis au ciel, aux étoiles, à l'univers et à tout ce en quoi il est possible d'avoir foi, que je chérirai son souvenir...que j'aimerai chaque chose qu'elle a aimé, que je resterai forte pour elle et que je me battrai en son nom...jusqu'à mon dernier souffle.
J'avais beau avoir écrit, relu et encore relu chacun de ces mots, les entendre et les ressentir leur donnèrent une vérité qu'ils n'avaient pas auparavant. Ce pauvre Jason, dont le courage était si sincère qu'il en était devenu un modèle, avait lui aussi fait face à ces émotions à plusieurs reprises. La différence résidait dans le fait qu'il les avait surmontées, pour elle. N'étais-je pas capable d'un tel acte guidé par l'amour le plus pur qui fût ? Ne pouvais-je pas arrêter de pleurer cinq minutes et utiliser cette force que Marley voyait en moi ? Elle avait entièrement confiance en moi, elle avait foi en moi. Je devais me prouver que j'étais digne de cette confiance, que je méritais un tel amour.
- Je ne cesserai jamais de l'aimer, lit encore Jason, quand bien même je ne l'entendrai plus jamais rire, ...quand bien même je ne la verrai plus jamais danser (une nouvelle larme tâcha alors cette pauvre feuille, mais une qui ne m'appartenait pas), quand bien même je ne pourrai plus jamais la prendre dans mes bras, quand bien même je n'aurai plus de larmes à lui verser..., ce qui n'arrivera pas de sitôt, je ne cesserai jamais de l'aimer parce que c'est ce qu'elle a toujours fait pour moi et pour nous tous d'ailleurs...jusqu'à son dernier souffle.
Je m'essuyai à nouveau les joues et relevai la tête. Si ça continuait ainsi, nous allions tous finir dans un océan de tristesse et de douleur mais cela m'importait peu. Tant que nous trouvions la force de garder la tête hors de l'eau, plus rien ne pourrait nous noyer. C'était à cela que servaient les enterrements après tout. Ils étaient bien destinés aux personnes encore sur Terre et non pas aux proches que nous avions perdus comme on pouvait le penser. Certains croyaient qu'ils servaient à dire au revoir, mais comment pouvait-on réellement faire ses adieux lors d'un événement calculé et préparé, à une heure précise et entouré d'un tas de personnes ? Faire ce genre de chose était incroyablement difficile alors une cérémonie était bien peu pour y parvenir.
J'imaginais que c'était aussi pour cela que l'on avait convié des personnes qui selon moi n'avaient rien à faire là. Au risque de paraître égoïste, je regrettais qu'il y eût autant d'individus présents uniquement parce qu'ils avaient vaguement fréquenté Marley et que sa...mort les avait choqués. Je voulais leur hurler à la figure que s'ils avaient mérité d'être là, s'ils l'avaient vraiment aimée, c'était bien plus qu'un choque qu'ils auraient dû ressentir. Mais qui étais-je pour leur interdire de lui dire au revoir aussi vite qu'ils lui avaient dit bonjour ? Qui étais-je pour leur en vouloir de faire leurs adieux alors que j'en serais certainement incapable toute ma vie ? Qui étais-je pour leur en vouloir d'être juste choqués quand je mourais moi-même de chagrin ?
Je me consolais en me disant qu'il s'agissait de la cérémonie et que l'enterrement lui-même était réservé aux amis proches et à la famille. La famille de Marley... Elle aurait à peine vu sa petite fille grandir. Elle aurait seulement vu le monde la briser à chaque fois un petit peu plus au fil du temps. Il l'avait d'abord arrachée à sa famille, puis il avait brisé ses rêves et il avait fini par la briser elle, en emmenant nos cœurs meurtris dans son sillage. Quel enfoiré...
- Nous vous remercions pour votre attention, conclut Jason avant de s'éloigner.
Je m'écartai de deux pas du pupitre en bois et le rattrapai par le bras. Il était magnifique dans son costard noir, sobre et élégant. Je le soupçonnais d'être mal à l'aise dans cette tenue mais son amour pour elle l'aurait poussé à porter de la tenue la plus ridicule à la plus extravagante en passant par les plus inconfortables, j'en étais certaine. Quant à moi, je portais une simple robe noire que l'on m'avait dégotée avant le départ des couturiers.
- Attends, lui chuchotai-je, tu ne voulais pas...dire quelques mots toi aussi ? lui demandai-je.
Il pencha la tête sur le côté, indécis. Il était si fatigué...
- Je ne sais pas, Anna, me répondit-il dans un soupire, je ne sais plus...
Nous étions tous les deux si épuisés. Toutes ces formalités, ces tenues, ces coiffures parfaites (les cheveux bruns de Jason était impeccablement lissé et pour une fois, aucune mèche ne s'échappait de mon chignon tressé), tout ça ce n'était juste...pas nous. Ces civilités étaient si fatigantes. Qui voulait passer une après-midi à faire sa démonstration du sourire forcé quand la seule chose que nous désirions réellement était de s'enfermer dans un coin pour pleurer, pleurer et pleurer ?
- Je l'aimais et elle le savait, n'est-ce pas tout ce qui compte ? Je ne sais pas si j'aurais encore la force de faire semblant, je me fiche que ces abrutis sachent ou non à quel point j'ai le cœur brisé, j'aurais seulement voulu...lui dire ce que je ressens une dernière fois, à elle et à personne d'autre, m'avoua-t-il.
Je pris à mon tour sa main et la serrai de tout mon cœur.
- Alors laisse-moi être forte pour toi, le suppliai-je, jusqu'à ce qu'on obtienne enfin la seule chose que l'on souhaite et si pour cela le monde entier doit d'abord entendre ce que l'on a à dire alors il l'entendra. Laisse-moi t'aider comme tu m'as aidée, s'il te plaît.
Il fallait qu'il me laissât l'aider. C'était le moins que je pusse faire. Il finit par hocher tristement la tête et je récupérai le petit bout de papier qui dépassait de sa poche. Je me replaçai derrière le pupitre et rapprochai à nouveau le micro de ma bouche. Chacun avait peut-être sa vision et sa connaissance des événements, mais nous restions tous là pour la même chose. Marley.
- Pour tous ceux qui ne le savent pas, Jason, le désignai-je en me tournant légèrement vers lui, était le petit ami de Marley. (Ce dernier se trouvait maintenant juste derrière moi.) « Marley était un soleil. Vous allez me dire : Oui, ça on le sait déjà ! Mais non. Je ne veux pas juste dire qu'elle était une vraie combattante...forte et courageuse, bien que ce soit la vérité. Ce que je veux dire, c'est qu'elle était à mes yeux un vrai rayon de soleil. (J'inspirai par le nez et tentai de retenir mes larmes.) Elle illuminait littéralement ma vie. Au cours de ces derniers mois, elle m'a offert les deux plus beaux cadeaux que l'on peut offrir à quelqu'un... »
Une larme me chatouilla la joue et s'écrasa sur mon doigt. Je retins alors ma respiration en revoyant un souvenir presque identique. Même il ne s'agissait en aucun cas d'une larme, non, c'était une goutte de sang. De son sang. Rouge et chargée de souffrance. Je clignai fermement des paupières et chassai les larmes qui avaient suivi.
- « Elle m'a laissé l'aimer...mais surtout, elle m'a aimé en retour. Elle m'a donné la chance de partager un amour sincère..., (Je mordis la lèvre pour tenir le coup) un amour que très peu de personne ressentent, même au cours de toute une vie. Alors, si le monde devait nous accorder encore un peu de temps ensemble, c'est ce que je lui dirais. Je la remercierais infiniment et...je lui dirais que je l'aimerai toujours. »
Je murmurai ensuite un vague merci, certainement à peine audible, et m'enfuis hors de la chapelle, incapable de rester ici plus longtemps. Jason me rejoignit immédiatement. Il m'attira dans ses bras et je laissai échapper sanglot après sanglot. Il finit par se laisser aller lui aussi. Nous allâmes finalement nous asseoir sur le banc le plus proche et je pus enfin respirer aussi bruyamment et aussi douloureusement que ma gorge me le permettait.
Je détestais ça, mais apparemment pas autant que les personnes qui étaient autour de moi quand je le faisais. Mme Diggle disait que c'était parce qu'on avait l'impression que je m'étranglais et c'était insupportable de ne pas pouvoir me soulager dans ces moments-là. Certainement pas aussi insupportable que de souhaiter arrêter de respirer par moment, avais-je pensé en l'écoutant me dire cela. Finalement, Jason lui se contenta de me frotter le dos pour m'inciter à tousser pour aérer mes poumons, ce qui me convenait très bien.
Mme Diggle avait été un ange avec moi ces derniers jours, en allant même jusqu'à la surprotection. La différence, c'était qu'elle pouvait toujours essayer de toutes ses forces, elle ne comprendrait jamais ce que je ressentais. Je ne m'en plaignais pas, pour qu'elle le fît, il aurait fallu qu'elle vécût la même chose que j'eusse vécue et c'était une tragédie que je ne souhaitais même pas à mon pire ennemi. Sauf si celui-ci était un Lune. Là je pouvais bien le regarder se faire torturer durant des heures et ne pas bouger d'un cil. Après tout, c'était une chose qu'on ne pourrait jamais m'enlever. Ma colère. Peut-être aurais-je eu une chance si rien de tout ça n'était arrivé, mais maintenant, absolument rien en ce monde n'était capable de m'arracher ça.
- Je croyais..., balbutiai-je, ...je croyais que j'y arriverais. Je suis désolée J.
Il me regarda, déconcertée.
- Tu as été incroyable, Anna. On n'aurait pas pu faire mieux compte tenu des circonstances, insista-t-il. Surtout toi...
Je secouai la tête et commençai à discrètement gratter mon poignet. Je me fichai de rouvrir des petites coupures, comme des grosses d'ailleurs, je voulais juste oublier cette douleur. Cette douleur-là. Celle qui me dévorait de l'intérieur depuis qu'elle était partie.
- Je ne vais pas y arriver, murmurai-je en me grattant un peu plus fort.
- Bien sûr que si, ce sera fini dans une demi-heure.
J'inspirai un grand coup en sentant le stress me monter à la tête.
- Non pas l'enterrement ! m'écriai-je avec ma voix rouillée. Tout ça tout le reste, c'est tellement dur ! J'en peux plus de ne pas pouvoir fermer l'œil sans les revoir ! J'en peux plus de ne pas pouvoir arrêter de pleurer ! J'en peux plus d'avoir mal ! J'en peux plus de ne pas pouvoir hurler ! J'en peux plus de ne pas pouvoir respirer ! criai-je à bout de nerf.
Jason se précipita devant moi, saisit une de mes mains et me releva le menton de l'autre. Je cessai difficilement de me gratter mais le fis pour lui. En contrepartie, j'enfonçai mes ongles dans ses paumes.
- Ne crie pas, Anna, je t'en supplie, regarde-moi.
Je baissai mes yeux pleins de larmes vers lui en me demandant comment il faisait pour être si calme.
- Je ne sais pas non plus comment est-ce qu'on va s'en sortir. Je ne sais pas du tout. En fait, l'idée seule de vivre sans elle me terrifie profondément, m'avoua-t-il, mais je sais qu'on y arrivera. Je ne sais absolument pas comment, mais on y arrivera parce qu'on lui a promis, tu t'en souviens ? Nous devons nous en sortir, on n'a pas le choix.
Il se mit doucement à sourire.
- Anna, si tu connaissais les idées noires qui ont pu me passer par la tête ces derniers jours, tu serais tellement énervée que tu me giflerais sur le champ en me disant que nous devrions nous estimer heureux d'être encore vie et que pour cela nous devrions faire notre deuil et profiter de chaque moment qui s'offre à nous.
Je ne lui laissai pas une seconde de répit et le giflai dès qu'il eut fini sa phrase. Je l'avais pris par pur surprise et il finit sur les fesses, dans la neige. Je plaçai ma main devant ma bouche, moi-même surprise de ce que je venais de faire.
- Oh merde, je suis désolée, soufflai-je d'une voix étouffée.
Il se massa la joue puis hocha la tête.
- Franchement ? Elle était méritée...
Je grimaçai, ne voulant pas être à sa place.
- Cependant..., reprit-il.
Il attrapa alors soudainement ma main et me tira dans la neige avec lui. Je poussai un petit cri en sentant comme elle était gelée, puis m'allongeai complètement à ses côtés.
- Est-ce que ça va ? me demanda-t-il quand même.
Je tournai la tête vers lui et sentis même un petit glaçon me chatouiller le nez.
- Ange ? lui fis-je simplement.
Il ne me répondit pas et commença directement à agiter ses bras et ses jambes. Je l'imitai rapidement et me délectai du froid qui gagnait mon corps au fur et à mesure. Au début, j'avais peur que cela ne me fît mal, mais j'eus l'impression de ne plus étouffer pour la première fois depuis des jours. Nous finîmes par nous donner un coup de pied et décidâmes alors que nous en avions assez fait.
Je me relevai rapidement, revigorée par cette petite douche froide, et tendis une main à Jason. Tandis qu'il examinait nos œuvres, je l'observai lui. Il était trempé. Je me mis alors à rire. À rire vraiment. À rire sincèrement. Et davantage encore quand mon ami angélique me lança un regard perplexe.
- On dirait que tu t'es pissé dessus ! lui lançai-je, comme si c'était à ce point hilarant.
Il examina sa tenue, puis la mienne.
- On dirait que tu...oh mais chut ! s'exclama-t-il en voyant que c'était différent avec une robe.
Je ris de nouveau et fus ravie de le voir en faire autant. Ce que cela faisait du bien... Quelque part je me sentais mal de rire un tel jour, mais j'avais déjà tant pleuré. Une partie de moi se sentait revivre. Puis, j'aperçus Jeremy au coin de la chapelle. Je cessais de rire progressivement et réarrangeai ma tenue pour faire bonne figure. La cérémonie devait toucher à sa fin dans peu de temps. Jason m'imita après avoir suivi mon regard.
- Tout va bien ici ? nous demanda le Soleil Scandola.
- Je vous remercie, tout va bien, répondit calmement Jason.
Jeremy resta méfiant et nous examina l'un après l'autre. J'espérai qu'il passât rapidement sur moi mais comme d'habitude, le contraire se passa. Il releva un regard sévère vers moi et déclara sèchement.
- Montre-moi ton poignet Savannah.
Merde ! Il n'avait que ça à faire ? C'était trop demander de ne pas me déranger aujourd'hui ?
- Quoi ? Pourquoi ?
Par réflexe, je cachai mes mains dans mon dos.
- Savannah, je ne plaisante pas.
Jason ne savait plus qui regarder. Malheureusement pour moi, un tout petit détail n'échappa ni à l'un ni à l'autre. Une goutte de sang tâchait la neige blanche à quelques centimètres de mon pied gauche.
Trop tard...
Le sang. La neige. Un autre souvenir me paralysa. Le corps de Marley venait à peine d'atterrir à mes pieds, mais le sang coulait à flot de sa poitrine et ses grands yeux fixaient désespérément le vide.
Je revins à la réalité en sursautant quand la main de Jeremy empoigna mon bras et me força à dévoiler mon poignet. Ça ne devait pas être si grave...oui...bon...disons que ça allait quoi. Les bleus de la perfusion s'étaient un peu étendus et certaines coupures se trouvaient désormais sans croûte. Rien de dramatique honnêtement.
Jeremy et Jason ne paraissaient pas du même avis et l'un d'eux le fit bien comprendre.
- Pourquoi ? me demanda mon mentor. Après tout ce que tu as vécu, pourquoi est-ce que tu te fais encore ça ?
- Justement. Tu n'as pas la moindre idée de ce que j'ai réellement vécu. Alors s'il te plaît Jeremy, fiche-moi la paix !
Je dégageai mon bras et lui arrachai des mains le pansement qu'il venait de sortir de sa veste. Je passai rapidement devant lui et me dirigeai vers le lieu où Marley allait bientôt être enterrée, suivie de près par Jason. Non. Il n'en avait pas la moindre idée.
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L'enterrement sera bientôt fini, mais le plus dur est encore à venir. Savannah sera-t-elle assez forte ? 😢
Je vous laisse lire la suite pour découvrir ce qui est arrivé aux coupables...
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