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Chapitre 46


- Oh faites pas ces têtes-là, plaisantai-je, il n'est pas aussi méchant qu'il en a l'air.

Je donnai une petite tape sur l'épaule de Jeremy et il ne put s'empêcher de sourire. Les enfants commencèrent à reprendre vie malgré la présence imposante de mon mentor et Henry se mit à tirer légèrement sur ma manche.

- Qu'est-ce qu'il y a ? chuchotai-je tout près de lui. Toi aussi tu trouves qu'il ressemble au grand méchant loup ?

Jeremy nous regardait du coin de l'œil, mais j'ignorais s'il nous entendait.

- Et tu serais donc le petit chaperon rouge ?

- Exact. Écoute-moi bien, Jeremy est très grand, commençai-je à expliquer en parlant lentement, musclé, sévère. Il a les cheveux châteaux clairs coupés court, la mâchoire carrée mais il a des yeux magnifiques, brun foncés et verts. Est-ce que tu le vois ?

Henry hocha la tête.

- Peux-tu me promettre que tu garderas pour toi ce que je vais te dire.

- Promis.

- Jeremy est un méchant loup très beau et très séduisant.

Il sourit timidement et rougit légèrement.

- Et toi ? Comment es-tu petit chaperon rouge ?

Je récupérai ma chaise en face de lui. J'espérais que Jeremy n'avait rien d'urgent à me dire. Je lançai un regard vers lui. Ça allait. Il parlait maintenant avec toute ma nouvelle bande. J'imaginais qu'ils en avaient des questions à lui poser.

- Moi ? Je vais t'aider à le découvrir.

Je pris une de ses mains de la mienne.

- Je suis de taille moyenne mais bien plus costaud qu'il y paraît. C'est pour ça que j'ai l'avantage dans les combats : mon adversaire à toujours tendance à me sous-estimer.

Je portai sa main dans mes cheveux que j'avais détachés aujourd'hui. Il les caressa et les examina.

- Je ne sais pas trop ce que ça représente pour toi mais je suis rousse et mes cheveux sont...

-...bouclés, finit-il pour moi, et long. Tu sais, même si les médecins me disent de ne pas m'emballer, il m'arrive de revoir des tâches, des couleurs, des bouts d'images floues. Ça m'arrivait déjà avant le virus mais c'était très rare.
Maintenant ça m'arrive de plus en plus souvent, alors tu peux me parler de couleur.

- D'accord.

Je posai maintenant sa main sur ma joue.

- Ma peau est blanche mais pas trop pâle.

- Ta peau est douce.

Je souris.

- Et tu as de légères fossettes quand tu souris, continua-t-il. Ton nez n'est ni trop fin ni trop gros, j'imagine il va bien avec tes pommettes. Tes lèvres sont charnues, mais je parie que tu as tendance à les mordre.

- Tout juste champion, soufflai-je alors que ces petits doigts étaient encore sur les lèvres.

- Ton souffle est chaud. Et tu as une jolie voix.

- Merci, Henry.

- De quelle couleur sont tes yeux ? me demanda-t-il ensuite.

- D'une couleur étrange, répondit Jeremy dans mon dos.

Il s'était rapproché de nous pendant que les enfants mijotaient un plan contre lui à tous les coups.

- C'est le mélange parfait entre le bleu turquoise et le vert émeraude, expliqua-t-il.

Je ne pus m'empêcher de sourire et de pencher la tête contre la paume de Henry qui était sur ma joue.

- Sais-tu de quelle couleur sont tes yeux à toi ? lui demandai-je.

Il baissa immédiatement le regard, comme pour se cacher, et resta silencieux un moment.

- Je...à...à vrai dire, je ne m'en souviens pas.

- Ils sont gris. Un gris clair mêlé à des pointes de bleu. Ils sont calmes et pétillants de vie à la fois. Comme toi.

Ses yeux se remplirent tendrement de larmes et une coula lentement sur sa joue. Je l'essuyai délicatement de mes doigts et déposa un baiser sur sa petite joue humide et douce.

- Un jour tu verras le monde Henry, j'en suis persuadée.

Je le pris dans mes bras.

- Je reviens dans quelques minutes d'accord ?

- D'accord.

Je me retournai pour moi-même essuyer une larme d'émotion puis entraînai Jeremy un peu à l'écart. Il avait d'abord paru surpris que je me séparasse de Henry maintenant mais il avait dû se rappeler qu'il était lui-même venu pour me parler et pas voir les enfants.

- Tu avais quelque chose à me dire ? lui demandai-je en croisant les bras sur ma poitrine.

- Je sais que tout à l'heure je n'en ai pas donné l'impression mais je voulais juste que tu saches que je suis de ton côté et que je te soutiendrai quand tu en auras besoin. Je sais ce que ça fait de se sentir trahi, mais je sais aussi que la confiance ça se reconstruit.

Perplexe, je suivis son regard et mes yeux se posèrent sur Lizzy.

- Ça fait cinq minutes qu'elle est plantée là à te regarder, me souffla-t-il avant de retourner vers les enfants.

En effet, nos regards se croisèrent avec une étrange intensité, mais aucune de nous n'osa bouger. Après avoir capturé l'image de son beau visage encadré de boucles blondes, je me décidai à avancer dans sa direction. J'étais à la moitié de la distance qui me séparait d'elle quand quelqu'un m'arrêta.

- Savannah, commença Mme Diggle alors que j'avais encore du mal à quitter Lizzy du regard, je sais que je ne suis pas celle que tu as envie de voir en ce moment mais...

Je la coupai et la pris dans mes bras. Henry m'avait montré quelque chose. Quand on pense avoir une confiance aveugle en quelqu'un, on oublie parfois pourquoi. Il me l'avait rappelé, et j'en avais marre d'oublier.

- Tout va bien, Mme Diggle. J'ai été affreuse avec vous et je m'en excuse. Vous essayiez seulement de me protéger moi et les autres. C'est ce que vous faites. Vous protégez et sauvez les personnes qui vous entourent. Mis à part pour la technique un peu extrême, je n'ai pas le droit de vous en vouloir.

Elle plaça sa main devant sa bouche d'émotion puis me reprit brièvement dans ses bras. Elle se retourna ensuite quelques secondes pendant lesquelles mon regard se porta vers Lizzy avant qu'elle ne revînt et m'apportât... ma guitare.

Oh. Mon. Dieu.

Ma guitare. C'était réellement ma guitare. Celle que Lizzy m'a offerte pour mes 14 ans. Ma guitare. Je n'en revenais pas, et dire que j'avais encore une fois oublié à quel point elle était belle.

- Elizabeth nous l'a apporté.

Je me retournai vers mon amie, les larmes aux yeux, et elle me sourit. Ce n'était peut-être pas si dur à reconstruire, après tout.

- Voudrais-tu jouer et chanter pour nous ?

Mon esprit revint auprès de Mme Diggle.

- Chanter ?! Ce n'est pas moi qui chante, vous confondez, je...

- Je sais que tu peux le faire, Savannah. Tu l'as même déjà fait.

Je la dévisageai, puis finis par comprendre. Elle s'en souvenait... L'année dernière, pour l'anniversaire de Lizzy, j'avais chanté une chanson accompagnée de ma guitare. Elle savait comme je n'étais pas à l'aise avec ma voix, mais ce jour-là j'avais juste mis tous mes doutes de côté et chanté pour ma meilleure amie.

- Vas-y. Et puis c'est toi que les enfants veulent, ajouta-t-elle avec un petit sourire espiègle.

Je pris ma guitare en main (quelle sensation merveilleuse !) et m'avançai vers un espace que nous avions libéré pour que quelques musiciens partageassent leur talent. Quand je m'installai derrière le micro, la salle s'était déjà tue et la plupart me regardaient avec grand intérêt. Je ne maîtrisais pas très bien ma voix et Lizzy m'en voulait toujours de ne même pas essayer pour cette même raison. Mais il y avait ces quelques chansons sur lesquelles j'arrivais à me laisser emporter, sans réfléchir, sur lesquelles j'arrivais à me libérer aussi bien que quand je dansais. Je jetai donc un dernier coup d'œil aux enfants, à Henry et Jeremy, assis côte à côte, et à Mme Diggle. Puis, je regardai le visage de l'ange qui m'avait amenée jusqu'ici. La seule pour laquelle j'avais toujours eu envie de chanter.

Quand je sortis de ma bulle, réveillée par les applaudissements, la première chose que je cherchai fut le regard de Lizzy. Je pensais que la voir calmerait les battements de mon cœur qui ne cessaient d'accélérer. Je finis par l'apercevoir parmi tous les visages et les mains levées. Elle me regarda un instant droit dans les yeux, puis se retourna rapidement et sortit dans le couloir. Je restai incrédule un instant, paralysée de la voir me tourner le dos une seconde fois.
Un instant plus tard, je posai ma guitare et traversai la foule en ignorant les regards interrogateurs et toutes personnes qui essayaient de s'adresser à moi. J'arrivai dans le couloir, non pas s'en avoir joué du coude, et tournai à droite comme je l'avais vue faire, mais tombai nez à nez avec Luke. Je reculai immédiatement. Putain... C'était que je l'avais quand même bien amoché. Enfin, ça je le savais déjà mais pouvoir le constater une seconde fois était tout aussi revigorant. À côté, ma coupure était géniale, que ce fût par rapport à la douleur ou à la discrétion. Seulement, son visage ne fut pas la seule chose que je remarquai. Il avait une assiette de pâtes à la main.

Je me sentie alors doublement idiote. Tout d'abord parce que depuis ce matin, il ne m'était pas venu une seule fois à l'esprit que Luke se trouvait aussi à l'infirmerie et que je risquais de le voir dans la salle. Ensuite, parce que Lizzy était uniquement venue pour me rapporter ma guitare, en tout cas en ce qui me concernait, et que la vraie raison de sa présence ici était Luke.
Je pris sur moi pour rester calme et évitai même de serrer les poings en le voyant.

- Désolée, je ne t'avais pas vu.

Et bim ! Je m'étais carrément excusé ! Il allait avoir du mal à faire mieux.

- C'est bien ça le problème, rétorqua-t-il sèchement. Tu devrais apprendre à regarder où tu vas.

Sérieusement ? Pour une fois que je fais au moins semblant d'être gentille !

- Je t'arrête tout de suite, je n'ai pas l'intention de te frapper – même si tu le mériterais – lors tu peux arrêter ton petit jeu. Où est Lizzy ? lui demandai-je.
Il haussa les épaules, indifférent.

- Je ne l'ai pas vue.

Je serrai les dents.

- T'as fini de te foutre de moi ? Je l'ai vue dans la salle à l'instant et je ne te poserai pas la question deux fois.

- Et moi je ne répéterai pas la même réponse deux fois.

Ce que j'avais envie de lui tirer les cheveux et de lui cogner la tête contre chacun des murs de l'infirmerie.

- Va te faire voir, soupirai-je finalement, j'espère que tu t'étoufferas avec tes pâtes.

- Tes pâtes, tu veux dire ? Eliza te manque tellement que tu t'es mise à la cuisine ? Tu sais qu'il existe un cours pour ça ? Tu en aurais besoin. Et puis tu as tout ton temps maintenant que tu es plus souvent ici qu'à l'entraînement. Eliza devra chercher un autre Soleil à la fin de ses études, c'est dommage.

- Ne compte pas trop là de dessus, répondis-je avec assurance avant de le dépasser.

Cet idiot eut alors la bonne idée de me retenir par le poignet. Je fixai ses doigts avec rage et tentai d'ignorer la douleur.

- Je n'ai pas fini, me dit-il en s'approchant de mon visage.

- Lâche-moi immédiatement, lui ordonnai-je.

Il tira sur mon poignet que pour que je revinsse en face de lui mais mes blessures me brûlèrent tellement que je ne tins pas le coup.

- Lâche-moi ! hurlai-je en lui balançant une droite à la figure.

Pour le coup, il me lâcha instantanément et s'écrasa par terre comme...une merde, disons-le. Son assiette se renversa sur ses vêtements et j'eus bien plus de pitié pour les pâtes que pour lui. Il toucha ensuite un point sur son visage en grimaçant. Du sang coulait en effet le long de sa joue, j'avais dû rouvrir une de ses blessures...ou plusieurs. Comme ça on était quitte au moins.

- Savannah ! s'écria alors Lizzy dans mon dos.

Je me retournai et la vis horrifiée, ses grands yeux posés sur Luke avec inquiétude et sa mâchoire presque décrochée.

- Lizzy, ce n'est pas ce que je voulais !

J'avançai vers cette dernière, mais elle recula précipitamment et tendit son bras devant elle.

- Ne m'approche pas Savannah ! N'aggrave pas ta situation, s'il te plaît.

Il y avait de la colère dans sa voix mais aussi de la peur. Je faisais peur à ma propre meilleure amie. Alors que son regard alternait entre Luke et moi, je cessai de lutter et partis en courant. Comment avais-je encore pu le laisser m'avoir ? N'étais-je pas plus intelligente que ça ? Pile quand je croyais que Lizzy et moi avions fait un pas l'une vers l'autre, il avait fallu que je gâchasse tout. Pourquoi est-ce que je gâchais toujours tout ?

Alors comme d'habitude, je me débrouillai pour faire la chose que je faisais le mieux. Courir. Un pied, puis l'autre. Une jambe, puis l'autre. Une larme, puis une autre. Courir loin. Très loin. Inspirer, expirer. Courir. Oublier. Accélérer, ralentir. Sauter. Tomber. Se relever. Rester forte. Courir, encore et toujours. Puis, une fois arriver au bout, exploser.

Je hurlai plus fort que le vent, plus violemment que la tempête. Je brûlai plus fort que le feu, plus violemment que le Soleil. J'explosai.

Les oiseaux de la clairière s'envolèrent. Les arbres tremblèrent. Les fleurs se cachèrent dans l'herbe verte. Le soleil éclairait enfin la souffrance désormais incapable de se terrer dans l'ombre pour faire fondre mon cœur en lave dans ma poitrine.

Je finis par tomber à genoux dans l'herbe tâchée de sang. De mon sang. Du sang qui coulait de ma coupure. Je ne réalisai que maintenant que Luke ne m'avait pas seulement fait mal au poignet. Finalement, je n'en pouvais plus de mes pansements. J'avais l'impression qu'ils m'étouffaient autant que ma colère et mes regrets et ce n'était jamais bon de les garder enfermés trop longtemps. J'arrachai donc les pansements qui eux m'arrachèrent un cri de douleur. Une partie de ma coupure était bien ouverte mais l'autre était recouverte d'une fine croûte. Ma peau cicatrisait plus vite que mon cœur.

Le sang coulait maintenant librement de ma blessure et je me sentis respirer à nouveau. La brise me chatouillait et je me laissais gratter légèrement les centimètres de peau encore non blessés que j'avais. Un sentiment de soulagement m'envahit. J'étais libre de mes mouvements et pouvais ressentir ma souffrance comme je l'entendais. J'étais peut-être folle après tout. On dit que les fous n'ont pas conscience d'être fou. Et si j'avais l'impression de l'être par moment mais que j'aimais ça ? Cela ferait-il de moi une folle ?

Pourquoi pensais-je à ça de toute façon ? Il n'y avait plus personne pour s'en soucier. Mes autres amis finiraient aussi par voir celle que Lizzy voyait en moi et je pourrais peut-être enfin arrêter de blesser les gens autour de moi. Ou alors je pourrais arrêter de m'apitoyer sur mon sort et me battre pour ces personnes qui avaient déjà tant fait pour moi. Sur le long terme, la deuxième option donnait bien plus envie mais là tout de suite, je n'en avais aucunement la force.

Mon cerveau était tellement embrouillé que je ne comprenais plus mes propres pensées. Il était sûrement préférable que je commençasse par me calmer. Je trouvai donc un tronc d'arbre renversé dans un coin de cette clairière que Lizzy m'avait fait découvrir. J'allai m'y asseoir tranquillement et finis par me servir de mon tablier – oui je ne l'avais pas enlevé – comme pansement disons, avant que je ne perdisse trop de sang. Puis, tristement, je me mis à observer les branches du mystérieux arbre auquel nous avions grimpé pendant que les pétales de ses fleurs tombaient au gré du vent dans l'herbe tendre. Ça aussi c'était fou. Nous étions en hiver, pourtant, ce paysage idyllique s'offrait à moi comme si le printemps lui avait volé sa place.

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