Chapitre 23
Ce soir, nous avions opté pour une petite soirée entre amis. Après tout, nous étions mardi – journée connue pour compenser le niveau de nullité de sa copine lundi – et je venais de retrouver mon cousin après avoir passé cinq ans en ignorant ce qui lui était arrivé. Sans parler du fait que Kelly avait enfin reçu la permission de sortir de l'infirmerie. M. Carter avait autorisé Lizzy à ouvrir la maison des Darcy (exceptionnellement bien entendu), l'excuse étant que nous préparions sa fête qui n'allait pas tarder à arriver. Vous vous doutez bien que ce n'était pas vraiment ce que nous faisions...
- Tu me passes les marshmallows ?
- Tiens !
Nous étions tous réunis autour d'un feu dans le jardin. Je précise quand même qu'il avait fallu 10 bonnes minutes pour convaincre Lizzy mais on avait réussi. Nous avions sorti les coussins, les chaises de jardin, des draps et des couvertures. Nous avions aussi des marshmallows, des brochettes, du chocolat fondu, des bonbons, du pop-corn et des chocolats chauds. Et aussi un peu d'alcool, mais on ne va pas revenir là-dessus. Ah oui, et « nous » c'était en fait Jason, Jace, Cameron, Kelly, Julia (la fille d'une amie proche de la mère de Lizzy), Lizzy (évidemment) et moi.
C'était un petit peu le soir des retrouvailles et ce feu était une brillante idée, selon moi. Idée de Julia d'ailleurs ! J'avais toujours beaucoup aimé cette fille. Lizzy et elle se connaissaient depuis très longtemps. En apparence, elle était timide, mais elle était surtout toujours souriante et drôle. J'étais ravie que ma meilleure amie ait pensé à l'inviter ce soir. C'était bien pour elle de voir quelqu'un qui n'était ni liée à moi, ni à Luke.
- Alors Cameron, raconte-nous la plus grosse humiliation de Savannah quand elle était gamine, demanda alors Jason.
Mon cousin pouffa avant de partager son amusement.
- Oh c'est facile ! Pendant longtemps, elle n'arrêtait de se venter à propos des super chevaux qu'on avait dans la famille, de son préféré, de sa manière de monter, etc. Mais quand elle est vraiment montée sur le cheval en question, si tôt qu'elle s'était assise sur son dos, il s'est cabré et elle a fini la tête la première dans son crottin tout frais. Quand nous sommes rentrés à la maison pour la nettoyer, mon oncle, donc son père, recevait un ami. Figurez-vous, que l'ami en question avait amené son fils avec lui. En la voyant, il a même fait tomber sa tasse. C'était à mourir de rire, elle avait aussi du foin et de la paille dans les cheveux. Et qu'est-ce qu'elle puait aussi ! Mon oncle a failli faire une crise cardiaque et on lui a interdit de monter pendant un moment, après avoir pris une bonne douche, bien sûr.
Je venais de me faire humilier par mon propre cousin. J'avais oublié comme c'était génial la famille.
- Ce dont j'ai surtout honte c'est des vêtements horribles qu'on m'a forcé à porter juste après ! déclarai-je en la jouant cool.
J'étais très amusée en réalité.
- Tu es sûre que ce n'est pas plutôt le fait que le fils de l'ami de ton père ait osé dire qu'il te préférait avec du crottin plein la figure ?
Tous les autres éclatèrent de rire une bonne fois pour toute.
- Tu avais promis ! m'écriai-je. Tu avais promis de garder ça pour toi, non mais quel menteur c'est dingue ! Je ne te confierai plus jamais aucun secret !
Ils redoublèrent de rire.
- C'était une trop belle occasion, tu aurais fait pareil, se justifia Cameron en riant.
- Oh mais ne t'inquiète pas je vais faire pareil ! Seulement, chaque chose en son temps.
Il secoua la tête.
- Mais oui...
- À toi Julia ! dis-je avec impatience. Parle-nous de Lizzy quand elle était enfant.
Lizzy me lança un regard conséquent.
- Ah c'est compliqué... je ne sais pas si c'était sa plus grosse humiliation, mais c'était quand même vachement marrant. Nos parents avaient organisé une réception et le fils d'un de leurs amis était très mignon à l'époque.
Je souris à l'idée d'une petite Lizzy rougissant pour un garçon. Mais pourquoi étions-nous toujours humiliées par des garçons ?
- J'avais parié, reprit Julia, qu'elle n'oserait pas l'embrasser sur la bouche et elle a voulu me prouver le contraire. Alors elle s'est approchée de lui, toute gracieuse, lui a tapoté l'épaule pour qu'il se retourne et quand il l'a fait, elle l'a embrassé sur la bouche. Le pauvre a été tellement surpris qu'il a renversé son verre sur sa jolie robe. Tu étais tellement en colère que s'en était comique !
- Oh mon Dieu, je le déteste toujours pour ce qu'il m'a fait, c'était ma robe préférée ! jura Lizzy.
Nos rires accompagnèrent ses plaintes. En effet, Julia était la seule d'entre nous à être au courant de l'enfance de Lizzy en détails, puis qu'elle en avait fait partie. Elle était aussi l'héritière d'une grande famille de l'Élite, les Mills. Mais précisons que la famille des Mills est tellement grande qu'elle n'en était l'héritière que d'une branche. Julia était un peu plus petite que Lizzy, mais plus grande que moi. Elle était aussi mince et altière. Son joli carré blond parfaitement bouclé lui encadrait le visage et allait bien avec ses yeux bruns en amande. Il m'arrivait même de croire que son sourire avait un effet sur Jace. Et tout ça, c'était son idée en plus, elle était vraiment super !
L'ambiance était vraiment super et il me semblait que Lizzy pensait enfin à autre chose. J'adorais ce genre de moment pendant lesquels nous ressemblions à une bande d'adolescents tout à faire normal, découvrant les plaisirs de la jeunesse et de l'amitié. En l'occurrence, je me goinfrais aussi de marshmallows trempés dans du chocolat fondu.
- Ralentis Mérida ! Tu auras du mal à affronter Scandola avec plusieurs kilos en trop ! plaisanta Jason.
- Hum ! protestai-je la bouche pleine, ce qui les fit rire davantage. Et Jace ? dis-je après avoir avalé. Personne n'a d'anecdotes sur lui enfant.
- Moi j'en ai ! surgit alors une petite voix de derrière les buissons.
Nous tournâmes tous la tête, pris en flagrant délit, pour découvrir une petite fille blonde surgir de parmi les buissons.
- Zoey ? s'écria Jace, surpris et en colère. Mais qu'est-ce que tu fais là ?
Elle doucement s'approcha de la lumière du feu.
- Je te cherchais et on m'a dit qu'on vous avait vu venir ici, répondit-elle naturellement.
- Et donc tu t'es dit que c'était une bonne idée de venir ? demanda son frère d'une voix qui trahissait bien l'ironie.
- Ça va ! s'exclama-t-elle. Tu ne vas pas me reprocher de t'avoir suivi alors que c'est toi qui es assis autour d'un feu avec de l'alcool dans les mains.
Tout le monde se tut. L'air qu'affichait Zoey voulait clairement dire : « Vous êtes grillés... »
Comment avait-elle su qu'il y avait de l'alcool ? En apparence nous n'avions que de banals chocolats chauds. Elle était vraiment maline cette petite...
- Bon, repris-je, disons que si on te laisse venir, tu n'en parleras à personne ?
J'avais eu son âge et je savais ce que c'était que de ne pas encore avoir d'ami et de s'ennuyer à mourir dans cet endroit si strict. À sa place, j'aurais bien aimé rencontrer des personnes qui faisait un moins un petit effort envers moi. Et puis, elle était la petite sœur de Jace, aucun d'entre nous ne devrait lui être indifférent.
- Savannah ça ne va pas la tête ? intervint Lizzy. Elle n'est qu'au collège en première année, si elle se fait prendre avec nous, avec de l'alcool, elle est morte !
- Ouais ! ajouta Jace en ouvrant grand les yeux pour donner raison à mon amie.
- Oh s'il vous plaît ! Je ne dirais rien, il ne peut rien m'arriver et ce n'est pas votre faute si je me suis introduite chez Mlle Darcy. D'ailleurs, il y a un trou dans le grillage au fond du jardin, simple précision.
Lizzy fronça les sourcils et sembla tout d'un coup plus préoccupée par cette nouvelle que par la présence de Zoey.
- Tu peux rester, conclut-elle finalement avec un petit sourire.
Le doux visage de Zoey s'illumina et un éclat apparu dans ses beaux yeux gris. Le regard de son frère, lui, se ternit quelque peu. Je ne pouvais que comprendre sa réaction.
- Pardon ?!
- Désolée Jace, mais de toute manière on ne peut pas la laisser repartir seule, je parie qu'elle ne connaît pas le chemin par la forêt et c'est le seul moyen qu'elle a de rentrer sans se faire repérer, expliqua calmement Lizzy.
Ceci mit fin à la discussion. Jace dut se résigner, mais le bien de sa petite sœur était tout ce qui lui importait. Zoey vint donc s'asseoir à côté de moi. Elle était intelligente cette fille, elle avait vite compris que j'étais sa meilleure alliée. Comme l'ambiance était devenue un peu tendue, Zoey dit exactement ce qu'il fallait dire.
- Alors vous voulez savoir une des humiliations de J. ?
Nous répondîmes tous oui avec enthousiasme, sauf bien sûr son frère.
- Notre mère s'est toujours fait des soins pour la peau aux algues. Elle nous a toujours parlé des biens faits que cela procure. Un jour, j'ai surpris Jace qui s'en était mis plein la figure. J'ai tout de suite voulu faire la même chose, sauf quand j'ai pris le pot entre mes mains. Il s'était mis de la super peinture durable verte sur le visage. Trois jours après il avait encore des traces de vertes !
Jace se cacha le visage dans les mains tandis que nous l'imaginions tous le visage vert.
- Voilà pourquoi tu ne voulais pas qu'elle vienne, avoue-le Jace, le taquina Julia.
- Tu as tout compris, soupira-t-il en guise de défaite.
- Merci beaucoup Zoey, repris-je, en échange tu as droit à une poignée de pop-corn !
Elle haussa les épaules, indécise.
- Je serais plus tentée par une gorger de ce qu'il y a dans le verre de mon frère, répondit celle-ci audacieusement.
Je ricanai gentiment.
- Il ne faut pas rêver petite novice, lui fis-je, mais tu peux avoir du chocolat chaud !
Je lui tendis une tasse bien chaude.
- Pour cette fois, ça fera l'affaire.
Elle me plaisait vraiment cette petite. Elle était pleine de vie et tous ces changements ne semblaient pas l'effrayer, elle s'adaptait.
- C'est tout ? Même pas un merci ? D'accord tant pis pour toi.
Je lui arrachai la tasse des mains par psychokinésie, en veillant à ne pas renverser la boisson qu'elle contenait.
- Non !
Elle se leva pour la récupérer mais je la fis monter plus haut et l'envoyai vers Jace. Il la monta encore plus. À l'âge de Zoey, on commençait à peine à apprendre à maîtriser ce pouvoir, alors cela m'aurait étonné qu'elle tente de la récupérer de cette manière.
- Attendez...
Nous tournâmes la tête vers Kelly. Elle plissait un peu les yeux de concentration et fixait la tasse. Nous regardâmes à nouveau la tasse et le chocolat à l'intérieur s'éleva dans les airs en mille petites gouttes avant de retomber dedans, sans une éclaboussure.
- Waouh !
Nous l'applaudîmes et Cameron l'embrassa sur la joue.
- À toi Cam, tu as bien dit que tu étais Soleil de Feu ? Montre-nous ce que tu sais faire !
Ma phrase sonnait comme un défi et mon cousin ne refusait jamais d'en relever un.
- Si tu le demandes...
Il se leva et s'approcha du feu. Calmement, il tendit une main vers les flammes et en captura une dans sa main. Une boule de feu se forma au-dessus de sa paume. Il l'a pris ensuite à deux mains et l'élargi. Il finit par lui donner une forme, un cœur. Finalement il se tourna et souffla dessus. Les flammes qui étaient dans ses mains s'envolèrent jusqu'à Kelly avant de s'évaporer dans l'air en laissant derrière elles quelques étincelles. Kelly lui sourit, le prit dans ses bras et déposa un bref baiser sur ses lèvres. Je les adorais, ils étaient tout simplement trop mignons mais surtout, ils n'en faisaient pas des tonnes tout le temps. Il savait quand se montrer affectueux afin de vraiment apprécier ces quelques moments.
- Comment tes pouvoirs se sont déclarés ? demandai-je enfin à mon cousin.
Il s'apprêtait à me répondre quand un bruit de brindille cassée se fit entendre. Cela ne venait d'aucun d'entre nous, c'était certain. En une seconde, nous nous étions tous rassis et ne disions plus un mot. Il s'agissait sûrement des Soleils. À la dernière seconde, un détail me frappa.
- Zoey, cache-toi derrière ma chaise, chuchotai-je rapidement.
Elle s'exécuta sans poser de questions et je l'en remerciai silencieusement parce que des Soleils surgirent dans le jardin un instant plus tard.
- Que personne ne bouge !
J'eus envie de rire suite à cette phrase clichée complètement bidon, mais ils étaient trois et semblaient très sérieux. Personne ne bougea.
- Levez-vous, ordonnèrent-ils.
Dès que je pus les apercevoir, je ne doutais plus de leur débilité extrême. Tout Soleil à peu près sain d'esprit nous aurait encerclé mais contre toute vraisemblance, ceux-là avaient préféré s'imposer d'un seul côté du feu. Ainsi, ils se trouvaient en face de moi mais la lumière était trop mauvaise pour que j'arrive à distinguer leur visage. Avec un peu chance, il en était de même pour eux.
- Obéissez et rentrez dans la maison sans protester.
Le ton était sec et froid, on ne pouvait pas leur reprocher un manque d'autorité, c'était déjà ça. Tout le monde se leva et commença à avancer vers la maison.
- J'ai oublié ton portable, Lizzy !
Je retournai en vitesse près de ma chaise et fis semblant de chercher quelque chose. Heureusement que j'avais pris soin de parler du téléphone de Lizzy, car s'il n'avait pas été question de celui de Mlle Darcy, vous vous doutez bien que j'aurais pu cordialement aller me faire voir. Bien sûr, il n'y avait aucun oubli de portable.
- Sors vite de la maison par là où tu es entrée et coupe par les bois pour rentrer, expliquai-je à Zoey le plus vite possible.
- Savannah je connais pas le chemin, me répondit alors celle-ci, d'une voix paniquée.
Et merde !
Toujours à quatre pattes, je redressai la tête et cherchai le regard de Cameron. Je l'eus à peine croisé qu'il avait déjà compris. C'était l'heure de la flambée. Deux Soleils étaient déjà dans la maison mais le dernier m'attendait de l'autre côté du feu.
Peut-être pas si bêtes que ça finalement.
Mais soudain, ce même feu se mit à tripler de volume, coupant la vue de mon adversaire. J'agrippai immédiatement Zoey par le bras et l'entraînai au fond du jardin en courant.
- Où est le trou ?!
Elle me guida en silence et passa la première. Je la suivis de près, puis nous nous précipitâmes dans les bois. Je l'entraînai entre les arbres, fonçant dans le noir, croisant les bras pour qu'elle tienne jusqu'au bout.
- Tu crois qu'ils nous suivent ? me demanda-t-elle quelques minutes plus tard, le souffle court.
- Je ne crois pas, j'en suis certaine !
- Mais qu'est-ce qu'ils nous veulent ?
- Ils nous veulent.
Je l'entendis déjà respirer péniblement et ralentir.
- On ne peut pas s'arrêter Zoey ! Ils ont sûrement appelé des collègues, on doit se bouger !
- Je n'y arrive pas, dit-elle entre ses respirations saccadées. Je n'ai pas ton endurance.
Je m'arrêtai et me tournai vers elle, écartant les branches pénibles.
- Ils ne doivent surtout pas nous rattraper, je ne peux quand même pas te porter ! On n'a pas fait tout ça pour rien et puis ce n'est plus si loin.
Nous recommençâmes à courir plus doucement mais je doutais toujours de notre avance. Un terrible sentiment de déjà-vu s'empara alors de moi. Ce n'était pas la première fois je courais dans les bois à toute vitesse. Toutes les images de cette nuit-là me revinrent en tête et inconsciemment, les bruits de pas de Zoey derrière moi devinrent ceux d'un Lune monstrueux voulant me tuer. Je courus plus vite que je ne l'avais jamais fait, terrifiée malgré moi.
- Ah ! Savannah !
Cet appel de détresse me rappela à la réalité. Je me retournai et découvrit Zoey à plus de vingt mètres de moi, allongée par terre. Elle venait de trébucher sur une racine. Je m'empressai d'aller l'aider à se relever, puis nous reprîmes notre course, mais je m'assurai de maintenir cette fois un rythme supportable pour elle.
- Rappelle-moi, pourquoi c'est si important qu'ils ne m'attrapent pas ? me demanda-t-elle en chemin. Les autres se sont bien fait chopés et tu n'as pas l'air inquiète pour eux.
- Ce n'est pas si simple. Lizzy, Julia, Jason et ton frère ne craignent pas grand-chose, alors que Cameron et Kelly sont déjà plus mal barrés, mais toi à côté tu es morte !
- En quoi ?!
Je n'avais pas vraiment le temps de faire un exposé sur la question, mais il fallait absolument qu'elle comprenne.
- Tu es en première année Zoey, le moindre de tes écarts est marqué dans ton dossier. Aussi bizarre que ça puisse paraître, l'Élite ne regarde vraiment que deux années. Ta première et ta dernière, expliquai-je tout en courant et en guettant le moindre bruit. Ta première année parce que c'est là que ton corps et ton esprit commencent à changer, ton sang change, tu ne penses plus de la même manière, tu es différente. Tu es jugée sur ton adaptation à un nouveau mode de vie, de nouvelles règles et un nouveau but. D'après eux tes écarts de conduites à ce moment-là en disent long sur qui tu es. En partie parce qu'il y a des risques qu'on les retrouve en dernière année.
- Comment ? Il y a 5 ans entre les deux !
- C'est la plupart du temps en dernière année que tes pouvoirs apparaissent. C'est un nouveau changement, mais il est encore bien plus grand. Tous tes sens sont décuplés comme tes émotions. C'est ce qui leur fait peur, nous devenons incontrôlables et tu sais que c'est ce qu'ils détestent le plus. Si tu l'es déjà en première année, tu es carrément une menace en dernière.
Je savais de quoi je parlais. Je m'arrêtai quelques secondes après avoir cru entendre un bruit puis repris. Ils n'étaient pas loin.
- Zoey, tu dois comprendre qu'on va te juger sur ce dossier toute ta vie ! Sache que j'ai horreur de ce système, mais ne leur donne pas raison en te comportant comme si tu ne te souciais de rien, ce n'est pas...
- Savannah !
Un grand mur de glace surgit devant moi comme par...magie. Ce n'était pas une blague, il y avait littéralement un gros bloc de glace qui était sorti du sol une seconde. Je n'avais aucun moyen de l'esquiver et une douleur aiguë s'installa dans ma tête dès qu'un côté de mon visage (parce que j'avais au moins eu le réflexe de tourner la tête, ce qui épargna à moitié mon nez) entra violemment en contact avec la glace, aussi dur qu'un mur de pierre. Comme si je n'étais pas suffisamment sonnée, je tombai ensuite en arrière et ma tête cogna cette fois une racine traîtresse. Pendant quelques secondes, je pus sentir distinctement un doux liquide chaud couler le long de ma tempe, mais cela ne dura pas. Les ténèbres de la nuit étaient en train de m'avaler en une bouchée et je ne me défendais pas plus qu'un tendre marshmallow. J'entendis peut-être vaguement quelqu'un m'appeler une dernière fois, mais j'étais déjà loin.
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