Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 14


Un cri venant de la salle de fête déchira l'atmosphère pesante qui avait envahi le petit salon. Je courus immédiatement et franchis la porte, suivie de Jeremy.

- Kelly ! m'écriai-je.

Kelly était en train de se tordre de douleur sur le sol. Je m'agenouillai vite près d'elle et remarquai quelque chose de bizarre, de très bizarre. De l'eau lui coulait de partout. De sa bouche, de ses oreilles, de son nez, même des porcs de sa peau.

- Qu'est-ce...

Elle ne put rapidement plus respirer du tout. Elle cessa presque entièrement de s'agiter et ses paupières restèrent closes. C'était juste complètement dingue.

- Kelly, dis-je en prenant son visage dans mes mains. Kelly, réveille-toi.

Pendant plusieurs secondes, il ne se passa rien. Tous mes camarades étaient en cercle autour de nous, certains étaient apeurés, ne comprenaient rien, d'autres étaient terrifiés et quelques-uns encore pleuraient. Jason se démarqua à s'agenouilla à ses côtés en face de moi. Il posa doucement sa main sur mon épaule.

- Savannah, je crois que...
- Non ! le coupai-je immédiatement.

Ce n'était pas possible. Que venait-il de se passer au juste ? Je ne comprenais absolument rien mais je refusais de croire qu'elle était...qu'elle était morte. Non. Ça n'avait simplement aucun sens.

Puis, Kelly se mit soudain à tousser et à cracher de l'eau mais uniquement par la bouche cette fois. Elle respira bruyamment et regarda avec panique nos visages. Entre deux toux, elle tenta de nous demander ce qu'il venait de se passer mais elle avait encore le souffle court, alors je m'efforçai de la rassurer.

- Tout va bien Kelly, regarde-moi, ça va aller.

Je l'aidai à se redresser doucement en la soutenant par le dos.

- On s'en charge maintenant, déclara une voix autoritaire.

Un Soleil qui accompagnait Jeremy me poussa pour me forcer à m'éloigner d'elle. Mon épaule s'écrasa contre le sol sous mon poids et je serrai les dents pour oublier la douleur et me concentrer sur ce qui était vraiment important.

- Quoi ? Non, attendez ! m'exclamai-je d'une voix étouffée.

Il prit Kelly par le bras, encore sous le choc, la força à se lever brusquement et commença à l'entraîner hors de la pièce.

- Hé mais attendez ! C'était quoi ça ? Hé, je vous parle !

Je me relevai sur mes jambes à l'aide de Jason.

- Savannah ! m'appela Kelly en se retournant vers moi, complètement effrayée et toute tremblante.

J'avais beau n'avoir rencontré cette fille que très peu de temps plus tôt, imaginer la terreur qu'elle venait de ressentir et voir la peur dans son regard me faisait mal. De plus, elle n'avait encore personne sur qui compter ici. Après avoir expérimenté un tel choc, elle devait être complètement perdue.

- Arrêtez ! criai-je en les suivant sous le regard surpris de mes camarades.

Je m'apprêtai à les rattraper quand Jeremy me saisit par le bras et m'entraîna à l'écart. Je fus forcée de le suivre mais dès qu'il ralentît, je cessai de me taire.

- Mais qu'est-ce que tu fais ? lui demandai-je en me dégageant de son emprise.

Il m'avait emmené au fond du couloir le plus proche, loin des regards indiscrets.

- Calme toi, Savannah, soupira-t-il.

Je le dévisageai avec dédain. Me calmer ? Nous étions seul au fond d'un couloir plus ou moins sombre, après l'incident avec Kyle ce n'était déjà pas très rassurant, mais après ce qu'il venait d'arriver à Kelly ? C'était dix fois pire ! Comment pouvait-il penser que j'allais me calmer simplement parce qu'il me le demandait ?

- Non ! m'écriai-je. Pourquoi je n'ai pas le droit de la suivre ? Tu as pourtant vu la même chose que moi ?

J'étais parfaitement outrée. Comment pouvait-il être si serein ?

- Les Soleils savent ce qu'ils font, m'assura-t-il. Ils vont prendre soin d'elle.

Je revoyais encore Kelly se retourner vers moi m'appelant à l'aide. Cela me fondait le cœur.

- Oh oui, parce que c'est exactement de ça que ça avait l'air ! rétorquai-je avec sarcasme.

Jeremy leva les yeux ciel.

- Et puis ça ne l'empêchait pas de me répondre que je sache, ni de me pousser comme ça. Non mais c'est dingue, fis-je plus doucement en entendant des filles glousser non loin de nous, elle était presque en train de mourir sous nos yeux !

Il posa une main sur mon épaule. Je suivis son geste du regard l'air de dire : « Tu fais quoi là ? » Mais il ne la retira pas.

- C'est normal Savannah, c'est la manifestation de ses pouvoirs, me dit-il d'un calme effrayant.

Je le dévisageai cette fois avec frayeur.

- Normal ? Non, mais tu déconnes ? Et depuis quand nos pouvoirs nous tuent presque ? l'interrogeai-je sur les nerfs.

- Certaines manifestations sont plus dures que d'autres.

Je dégageai mon épaule de son emprise.

- Ne me dit pas que c'est ça ton explication quand même ?

Jeremy retrouva un regard dur et un léger froncement de sourcil.

- Si. Vous n'avez pas à vous inquiéter, vos pouvoirs ne vous tueront pas.

Je restai interdite une seconde.

- Tu veux dire que... T'es en train de dire qu'il nous attend à chacun d'entre nous un truc comme ça ?

Je retins inconsciemment mon souffle en attendant sa réponse.

- Savannah calme-toi, me répéta-t-il, je te dis que c'est rare que ce soit aussi violent.

- Mais ça arrive de toute évidence, conclus-je. C'est carrément flippant, c'est...c'est...

Je portai ma main à ma bouche et rongeai un peu mes ongles, tout en me balançant d'un pied sur l'autre. Jeremy m'observa avec mécontentement avant de m'éloigner la main de la bouche d'un geste brusque.

- Hé ! m'écriai-je.

J'eus envie de lui rendre la pareil en le giflant, puis je me rappelai qu'il s'agissait de mon professeur. Un professeur tout à fait séduisant et proche de moi à cet instant, mais un professeur quand même.

Mais qu'est-ce que tu racontes, Savannah ?

Le stress, l'alcool et les joints ne faisaient définitivement pas bon ménage.

- Ce que tu as vu ne dois surtout pas t'empêcher d'avancer et de progresser. Kelly sera contente d'avoir ses pouvoirs maintenant.

- Mais elle se souviendra sûrement de ce qu'elle a ressenti à ce moment-là toute sa vie. Dis-moi, ceux qui sont Air vont soudain arrêter de respirer avant que l'air n'entre à nouveau dans leurs poumons, ceux qui sont Feu vont brûler vif avant que les flammes ne les touchent sans les blesser ?

Là je devenais peut-être un peu parano, je voulais bien l'admettre, mais en 5 ans c'était la première fois que je voyais quelqu'un découvrir ses pouvoirs de mes propres yeux. Vous imaginez bien que je ne m'attendais pas à cela.

- Peut-être je...

- Peut-être ?! m'exclamai-je ahurie. C'est comme ça que tu es censé me rassurer ? marmonnai-je entre mes dents.

- Savannah ! insista Jeremy pour que je me taise.

Il m'examina avec attention tandis que je commençai à gratter la douce peau de mon poignet (autre tic nerveux). Encore une fois il sépara mes mains mais garda une prise sur l'une des deux pour s'assurer que je ne recommence pas.

- Est-ce que tu vas bien ? me demanda-t-il finalement. Tu es toute rouge.

J'avais d'un côté l'impression d'avoir complètement dessoûlé et de l'autre j'avais conscience de ne pas être en parfaite possession de mes moyens.

- Oh ça t'intéresse maintenant ? Bah non, pour info ça ne va pas bien, non ! Je n'ai pas dormi depuis au moins 48h, j'ai bu je ne sais pas combien de verres de je ne sais pas trop quoi et j'ai aussi fumé un joint dont je ne préfère même pas savoir la contenance, alors c'est vrai que ça doit me monter à la tête parce que je commence vraiment à avoir chaud. Puis un pauvre connard pervers m'a manipulé avec des mots doux et a refusé de comprendre qu'il n'obtiendrait pas ce qu'il veut, puis pour combler le tout une fille a littéralement failli se... se noyer avec l'eau de son propre corps juste devant moi ! Toi ça va sinon tant qu'on y est ? demandai-je, toute essoufflée par ma tirade.

Jeremy, qui avait gentiment attendu que je finisse mon petit discours, reprit enfin la parole.

- Savannah, je crois que tu devrais vraiment aller te reposer, tu es stressée et c'est normal mais là il faut que tu te calmes parce que ça ne va pas t'aider. Profites-en pour dessoûler un peu aussi.

Je fronçai les sourcils et croisai les bras sur la poitrine.

- Qui a dit que j'étais soûle ?

- Toi, répondit-il avec assurance.

- Oh la boulette..., soupirai-je en me prenant la tête dans les mains.

Quand je rouvris les yeux, tout était un peu flou et mes bottines à talons devinrent quelque peu bancales.

- Oh là, OK je vais te ramener à ta chambre, fit Jeremy en m'attrapant le bras alors que j'allais trébucher en faisant un pas de plus.

- Non, ce n'est pas la peine, ça va, me défendis-je en secouant le bras.

Il me tint encore plus fort et m'entraîna dans le hall pour sortir de ce bâtiment.

- Ça ne va pas, tu l'as dit toi-même.

- J'ai changé d'avis faut croire, répondis-je simplement.

Jeremy me dévisagea en haussant un sourcil. Je tentai de me concentrer sur ses yeux, dont la couleur était toujours indéterminée dans les détails, mais j'étais incapable de me concentrer suffisamment. Ce n'était pas étonnant qu'il ne fût pas convaincu.

- Mais oui. C'est laquelle ta chambre ? continua-t-il.

Je n'étais pas sûre de vouloir lui donner cette information. Ni même de m'en souvenir à ce moment précis.

- Tu es mon instructeur, tu ne devrais pas le savoir ?

Jeremy ricana d'une voix grave.

- Comme tu l'as dit je suis ton instructeur, pas un psychopathe qui connaît par cœur la position de ta chambre.

Je ris à mon tour, mais intérieurement.

- Tiens, comme c'est rassurant. Moi qui me posais justement la question il y a quelques secondes.

Il me regarda à la dérobée, puis détourna immédiatement les yeux. Nous étions maintenant dans la cour et les plaques de verglas semblaient n'attendre rien d'autre que de me faire tomber. Mon mentor m'aurait au moins épargné quelques bleus en me raccompagnant.

- Bon alors, ta chambre ? insista-t-il encore.

Je sortis mentalement les crocs mais finis par le lui donner. Ce serait peut-être utile un jour, après tout.

- D29.

- Dernier étage, génial, grogna-t-il avant de passer une main dans mon dos pour m'inciter à avancer plus vite.

- Rien ne t'oblige à m'accompagner je te rappelle. Et figure-toi qu'à cet endroit, j'ai une des meilleures vues, plaidai-je pour ma pauvre chambre.

Jeremy poussa la porte du dortoir féminin Soleil et nous dûmes faire face à quelques regards curieux. S'il avait été question de camarades, j'aurais trouvé cela presque amusant, mais en l'occurrence, ils étaient tous les collègues de mon mentor. Bien sûr. Nous avions dû dépasser le couvre-feu depuis longtemps.

- Sur la cour du pensionnat ? Je ne doute pas que ça doit être magnifique, me répondit-il avec sarcasme.

- Sur la forêt et le coucher de soleil au-delà des montages, rectifiai-je durement, mais oui c'est magnifique.

Jeremy sembla de surpris. Il continua de me soutenir dans l'ascenseur. Il avait apparemment décidé de mettre au lit au point où on en était.

- Jaloux ?

- Pas du tout, protesta-t-il.

- Mais j'y pense, repris-je sans prendre la peine de regarder où je marchais puisqu'il s'en chargeait pour moi, comment est-ce que vous avez su qu'on faisait une soirée ?

- Des élèves se sont pleins du bruit, m'expliqua-t-il.

Je m'arrêtai net. Était-ce au moins humain de faire ça ? Dénoncer ses propres camarades alors qu'ils ne faisaient rien d'autre que prendre un peu de bon temps ? C'était quoi leur problème ? Ils n'avaient pas été invités !?

- Tu n'aurais pas des noms ? tentai-je avec un ton le plus neutre possible.

Jeremy savait parfaitement où je voulais en venir.

- Dans tes rêves. Tiens regarde, c'est ta chambre.

En effet, nous étions maintenant devant la porte de la D29 et je pus enfin me passer de son l'appui, bien qu'il fût réticent à l'idée de me lâcher avant que je ne fusse complètement couchée. Enfin c'était comme ça que je l'avais interprété du moins.

- Déjà ? Parfait.

J'ouvris donc la porte et m'appuyai sur elle.

- Bon bah...merci, me forçai-je à dire, à je sais plus trop quand alors !

- À je sais plus trop quand, souffla-t-il avec un léger sourire.

Je le regardai s'éloigner dans le couloir avec son habituelle démarche pleine d'assurance, puis je refermai ma porte. C'était vraiment quelque chose ce Scandola...


Un cri me réveilla en sursaut. Je me débattus un petit moment avec les draps avant de me calmer. Je tentai de retrouver une respiration normale et de comprendre ce qu'il venait de se passer. Tout était calme autour de moi, à cet instant. Il n'y avait pas la moindre agitation dans le couloir et aucun filet de lumière ne passait sous ma porte. Pourtant je n'avais pas rêvé. En effet, j'étais celle qui avait crié. Personne ne s'était introduit dans ma chambre et le seul bruit audible venait du battant de ma fenêtre que j'avais laissé ouverte. Tout était dans ma tête.

Je le savais maintenant, j'avais revu encore et encore la scène où Kelly s'était noyée devant moi, mais cette fois, je n'avais pas retenu le cri d'horreur que m'avait inspiré cet événement. Un cri qui, au réveil, me glaçait toujours le sang. Plus j'y repensais, plus que je me sentais mal. Parce qu'il ne s'agissait pas uniquement de cette scène, mais aussi de ce qui l'avait précédée.

Comment avais-je pu me retrouver dans les bras d'un garçon qui ne m'inspirait désormais que de la pitié ? J'étais tellement en colère et déçue, mais pas tant contre Kyle que contre moi-même. Je connaissais sa réputation, je l'avais même déjà vécu moi-même, mais je l'avais quand même laissé m'avoir, comme une parfaite idiote. Maintenant, que pouvait bien penser Jeremy ? Je me souvenais encore du regard qu'il avait porté sur à moi à ce moment-là : un mélange de reproche et déception. Mais le plus étonnant restait que malgré sa dureté, malgré ses ressentiments, il ne s'était pas énervé contre moi alors que je passais mon temps à être en désaccord avec lui. Et il m'avait même raccompagnée à ma chambre ! Je n'en revenais pas.

Ça craint quand même...

Je n'avais jamais autant baissé ma garde qu'hier. Je ne l'oublierais pas avant un moment en tout cas. Conseil envers moi-même : Ne plus jamais enchaîner les verres d'une boisson que j'adorais mais dont j'ignorais aussi la composition, suivis d'un joint douteux. Ça m'éviterait une humiliation certaine, avec un peu de chance.

D'autant plus que cela prenait plus de temps que je ne le pensais pour dessoûler. Peut-être était-ce la cause de l'état fiévreux dans lequel je me trouvais. Une idée me traversa alors l'esprit. J'y réfléchis un instant puis conclus qu'au point où j'en était, ça ne changerait pas grand-chose.

Je sortis de mon lit et attrapai mon gilet en laine long et mes baskets. Je m'avançai dans le couloir à pas de loup et descendis les étages me séparant du sol et je l'espérai, de la fraîcheur matinale. Dans le hall, il n'y avait qu'un pauvre gars d'entretien, à moitié endormi sur le manche de son balai plutôt que de nettoyer avec. Qui pourrait lui en vouloir ? Je me faufilai le plus discrètement, mais sortis tout de même par la sortie de secours. Il ne fallait pas tendre la perche, non plus.

Dès que l'air matinal fouetta mon visage et mes cheveux, je me sentis mieux. Plus...fraîche, plus réveillée. C'était un soulagement et je pus enfin me détendre en étant satisfaite de ma chaleur corporelle. Le soleil était à peine en train de se lever mais projetait déjà une douce couleur rose pastel dans le ciel. C'était très joli et cela avait le don de m'apaiser. Je m'éloignai du bâtiment et me dirigeai vers un banc bordant la lisière de la forêt qui entourait le pensionnat. Je finis par serrer les pans de mon gilet contre moi et à croiser les bras, mais une chaleur partant de mon ventre m'habitait toujours.

- Savannah ? m'appela alors une voix grave emprunte de surprise.

Je me retournai et aperçus Jeremy qui marchait vers moi. Encore lui ? Mais c'était dingue d'avoir si peu de chance ! Et puis comment faisait-il pour n'avoir jamais aucun cerne sans dormir ? Je me mis presque à l'envier mais choisis de me concentrer à nouveau sur ma réticence à le revoir après les récents événements.

- Tu ne dors jamais toi ? lui fis-je en le dévisageant avec nonchalance.

Il ne sembla pas le moins du monde offensé mais ne me donna pas pour autant la réponse que j'attendais. Qu'est-ce que j'attendais au juste ?

- Je pourrais te dire la même chose.

Je m'adossai au dossier du banc de manière à lui tourner le dos et m'efforçai d'observer le paysage qui s'offrait à moi.

- J'ai dormi, protestai-je. Seulement, l'alcool ne m'aide pas.

J'évitai de ramener également l'herbe sur le tapis. Mon mentor remonta à ma hauteur mais ne s'imposa pas non plus au point de se placer en face de moi.

- Au contraire, tu devrais dormir comme un bébé.

- Pas quand ça te colle une migraine, insistai-je.

Je ne pus m'empêcher de lui lancer un regard à la dérobée et découvris qu'il souriait. Cette image me frappa, tellement elle était rare, mais le pire pour moi fut de constater que son sourire était absolument charmant et donnait un éclat supplémentaire à ses yeux. Il n'aurait pas pu être moche ?! Au moins je l'aurais détesté en paix.

- Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? lui demandai-je en souriant malgré moi.

Il tourna la tête vers moi et me lança un regard amusé.

- C'est au moins, je ne sais pas, peut-être la cinquième fois que tu me parles de tes migraines. Serais-tu en réalité une petite sensible, Hamilton ?

La manière décontractée avec laquelle il s'adressait maintenant à moi m'étonnait, mais elle ne me déplaisait pas pour autant, contre toute attente. Oh la la...je n'aimais pas du tout l'effet qu'il avait sur moi.

- Rien à voir, rétorquai-je avec conviction, seulement toi non plus tu n'aides pas avec ça puisque tu as causé la première !

Je me gardai bien de lui rappeler comment, puisque cela restait un moment assez humiliant pour moi, mais je ne doutais pas de sa mémoire.

- Sérieusement Savannah, qu'est-ce que tu fais là ? me demanda-t-il en recouvrant son sérieux.

- Il y a dix minutes, j'ai eu la brillante idée de tester la résistance au froid du corps humain dans le cadre d'une expérience scientifique, expliquai-je. J'avais l'espoir de tomber en hypothermie et de me réveiller dans un monde futuriste où on aurait déjà trouvé un moyen pour l'homme de voler et de se téléporter, mais quelque chose me dit que c'est raté.

D'après ce que j'avais cru comprendre, Jeremy avait fait pas mal d'études différentes, notamment scientifiques, par conséquent il devait parfaitement savoir que je serais morte d'hypothermie bien avant d'atteindre cette période de l'histoire. Néanmoins, je le surpris à se retenir de rire.

- Maintenant que tu as la certitude qu'il s'agit d'un échec, voudrais-tu bien retourner te coucher et profiter du temps de sommeil qui t'est accordé ?

Je savais qu'il avait raison, mais une part de moi n'était plus fatiguée.

- C'est vrai, j'oubliais que c'était une chance d'en avoir avec ces emplois du temps de dingue, confessai-je en me levant.

Jeremy haussa un sourcil.

- Je n'irai pas jusque-là.

- C'est parce que tu n'as jamais eu à supporter M. Collins deux heures d'affilées, dis-je avec une petite grimace. Le suicide semble vraiment être approprié dans ces moments-là.

Il commença à marcher vers le bâtiment lui aussi.

- Tu ne penses pas ce que tu dis, me contredit-il.

- Tu as raison, c'est plutôt lui qu'on a envie de tuer ! Bon, trêve de plaisanterie, mon lit m'attend, déclarai-je fièrement. À je sais plus trop quand alors !

- C'est ça, à je sais plus trop quand, Savannah.

Je lui souris vaguement une dernière fois et rentrai en direction du dortoir. Ça n'avait pas été aussi horrible que je le craignais et même si je m'étais surprise à apprécier certains passages de cette conversation, j'espérais pouvoir bientôt faire une pause de Scandola.

--------------------------------------------------------------------------------------

Savannah a l'air décidée à s'éloigner de son mentor, mais son subconscient n'a pas l'air du même avis... Son coeur l'emportera-t-il sur sa raison ? 😉

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro