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Chapitre 8

Jeremy

Trois mois plus tôt, le lendemain de la mort de Marley Rhodes

Sa main était glaciale. Elle avait toujours été si chaude. Je voulais la serrer contre mon cœur et la couvrir de baiser, mais elle me prendrait certainement pour un fou si elle était réveillée pour voir ce que je faisais. En réalité, je préférais qu'elle me prît pour le dernier des malades mentaux, mais qu'elle fût là, plutôt qu'allongée dans ce lit d'hôpital.

Cela faisait des heures maintenant que j'étais à son chevet. J'avais pris sa main immobile dans la mienne, dans l'espoir que ça la réveillât pour qu'elle me donnât une petite tape et qu'elle rigolât en me demandant quelque chose du genre : « Mais comment oses-tu ? », avec son ton faussement choqué. Il ne s'était rien passé de tel, bien sûr. Elle avait juste continué à dormir, en peinant à respirer et se calant inconsciemment sur les machines qui scandaient son rythme cardiaque. Il avait passé une grande partie de la nuit à être instable, mais il s'était à peu près calmé quand j'étais arrivé. Mais même si elle était là, même si je pouvais la toucher, elle était à des milliards de kilomètres de moi.

J'avais tellement mal pour elle. Je n'arrêtais pas de souhaiter qu'elle ouvrît les yeux et arrivât à respirer seule, naturellement, mais je savais que c'était aussi après son réveil qu'elle vivrait les pires heures de toute sa vie. Sa meilleure amie avait été assassinée sous ses yeux. Mais je n'étais même pas sûr qu'elle s'en souvenait pour le moment. Elle avait tant été torturée la nuit dernière. Je pouvais encore entendre ses hurlements et ses pleurs.

Je voulais la prendre dans mes bras, lui caresser les cheveux et lui murmurer à l'oreille que tout irait bien. C'était impossible, évidemment. Et puis, je ne voulais pas ajouter encore un autre mensonge à la longue liste de choses fausses que j'avais déjà pu lui raconter. Elle qui était toujours si sincère et authentique. Non, tout n'irait pas bien. Elle devrait même traverser les pires souffrances du monde avant que cela pût aller « bien ».

Quel discours accrocheur : « Tu vas souffrir comme tu n'as jamais souffert, mais j'aimerais quand même que tu te réveilles. » C'était sûr qu'elle allait bondir de son lit, si je lui disais ça. En attendant, la vérité résonnait dans ces mots, que je m'en moquasse ou pas. Je voulais désespérément qu'elle se réveillât. Qu'elle rît ou qu'elle pleurât n'avait pas beaucoup d'importance, je voulais seulement la voir vivre.

Mais elle ne serait plus jamais comme avant. Ces épreuves laisseraient plus d'une cicatrice sur son cœur pur et je ne savais pas si elle s'en remettrait un jour complètement. Je priai donc pour qu'elle retrouvât un jour goût à la vie. Elle était forte, incroyablement forte. Elle ferait ce qu'elle avait toujours fait pour survivre. Elle se battrait. J'espérais seulement que la carapace qu'elle se construirait pendant ce temps ne serait pas impénétrable.

Je me redressai soudainement sur ma chaise, en voyant Mme Diggle débouler dans la pièce. Elle sursauta en s'apercevant de ma présence.

- Scandola ! s'exclama-t-elle, une main sur la poitrine.

Elle n'était ni en colère ni déçue. Elle avait vraiment été surprise et c'était avec un ton sincère qu'elle s'adressait à moi. C'était franchement rare.

- Je ne m'attendais pas à vous voir, ici.

Je lui adressai un sourire bref, avant de reporter mon attention sur Savannah.

- Je sais.

Je la devinai nous observer quelques instants, puis, elle nota quelque chose sur sa tablette. Je suivis son geste du regard.

- En fait non, reprit-elle, je ne suis pas surprise. Je parie même que vous êtes là depuis des heures.

Je dus plaider coupable, mais pour la première fois, Mme Diggle me sourit intentionnellement. Quand elle faisait ça, elle ressemblait un peu à Savannah. Ma chère Savannah... elle avait encore tant de choses à découvrir et à apprendre. Elle avait encore tant de choses à vivre.

- Vous voulez un petit topo ? me demanda-t-elle en désignant tristement sa patiente du regard.

J'examinai encore les tubes et perfusions qui gardaient mon élève en vie pour le moment et essayai de refouler cette envie furieuse de les arracher et de respirer pour elle.

- Histoire de savoir à quel point elle va mal ? rétorquai-je avec sarcasme, malgré moi.

Mme Diggle ne s'offensa pas et ne baissa pas les bras, en venant poser affectueusement sa main sur le pied de Savannah.

- En réalité, elle ne va pas si mal.

Je dirigeai mon regard vers elle, en haussant un sourcil. Je tenais toujours sa main.

- Je vous écoute, cédai-je alors.

En quelques clics, le dossier de Savannah apparut sous ses yeux. Elle s'apprêta donc à me lister ses blessures.

- Vous voulez commencer par le plus étrange ou ce qui paraît à peu près normal ? me fit-elle, comme s'il s'agissait d'un sujet dont on pouvait rire.

Je fus d'abord surpris, mais je compris rapidement que rire était la dernière chose qu'elle souhaitait faire elle aussi. Prendre ça à la légère rendait seulement les choses plus faciles.

- Le plus étrange.

Plus vite je l'aurais entendu, plus vite je me ferais à cette idée.

- Eh bien, Savannah à une contusion au cou, pour résumer, due à la strangulation. Le truc c'est que ce genre de blessure aborde les symptômes externes du cou, des muscles et des tissus qui composent le cou, mais elle n'inclut pas les symptômes liés à la gorge ou à l'œsophage, du moins pas dans le cas de Savannah.

Je hochai la tête et l'encourageai à continuer.

- Voilà, donc nous ignorions pourquoi elle n'arrive pas à respirer seule.

En disant ça, Mme Diggle fixa du regard le masque à oxygène relié à une machine par un gros tube, posé sur le visage de Savannah. Je l'imitai, en tentant de comprendre quelque chose à cette histoire.

- Ses poumons n'ont rien, eux non plus, donc c'est un vrai mystère. Vous voyez, c'est comme si son corps avait mémorisé par cœur les sensations d'un étranglement et qu'elle était en permanence en train de lutter pour retrouver son souffle.

Elle secoua la tête. En effet, c'était dingue.

- Certains de mes collègues pensent que c'est plutôt psychologique. Ils pensent qu'elle est fatiguée et...qu'elle ne veut juste plus se battre pour survivre. Alors, elle arrête de respirer.

Cette fois, je secouai la tête.

- Ça ne ressemble pas à Savannah, répondis-je, refusant presque plus cette possibilité pour moi que pour elle.

- Je suis d'accord, mais on n'a pas la moindre idée de ce qui se passe dans sa tête en ce moment. On ne peut pas se permettre d'exclure des hypothèses à ce stade.

En comprenant qu'elle avait raison, je voulus hurler à Savannah qu'elle n'avait pas le droit d'abandonner, qu'on l'aiderait à surmonter tout ça, que ce n'était pas la fin du monde. Elle ne pouvait pas baisser les bras, pas maintenant.

- Et...le reste ? demandai-je, pressé d'oublier cette possibilité.

- Oh euh...elle a une fracture du poignet droit, une entorse à la cheville gauche, une brûlure importante au second degré superficiel sur presque tout l'avant-bras gauche et plusieurs petites réparties sur ses jambes, elle a aussi une légère commotion cérébrale, et puis des ecchymoses et hématomes un peu partout.

Je la dévisageai tandis qu'elle énumérait les blessures de Savannah comme les ingrédients d'une recette de cuisine.

- Et à part ça...elle ne va pas si mal ? lui fis-je l'air de dire qu'elle diminuait un peu trop les choses à mon goût.

Elle se laissa alors tomber sur une chaise semblable à la mienne, mais de l'autre côté du lit.

- Oh je suis désolée Jeremy, mais vous devez comprendre, ce que je voulais dire, c'est que ça aurait pu être bien pire.

Elle était fatiguée, elle aussi, et l'inquiétude se lisait sur les traits de son visage. Mais elle ne croyait qu'à moitié à son discours. Il était évident qu'elle non plus, ne savait pas gérer ce genre de chose. Mme Diggle, elle, avait même vu Savannah grandir et évoluer. Elle l'avait connu quand elle n'était encore qu'une fille de 12 ans en pleine crise existentielle.

- Quand l'avez-vous rencontré pour la première fois ? lui demandai-je, soudainement curieux.

Mme Diggle sourit à l'évocation de ce souvenir et coinça délicatement une mèche de cheveux de Savannah derrière son oreille.

- À l'époque, j'ignorais complètement à quel genre de jeune fille j'allais avoir affaire. Le pensionnat venait de m'embaucher, malgré mon jeune âge. Il faut dire que nous n'étions pas encore très nombreux à vouloir travailler aux côtés d'enfants du Soleil. Bref, la première fois que je l'ai vue, elle était seule dans le gymnase qui venait tout juste d'être aménagé. Elle était en larmes et elle criait. Mais elle ne criait pas de douleur. Elle criait de rage. Elle était absolument furieuse et elle frappait chaque chose qui lui passait sous la main. Elle ne savait pas encore exactement se battre, ses coups n'étaient pas précis et manquaient de fluidités, mais elle se débrouillait déjà bien. Je l'ai vue massacrer les mannequins et s'acharner contre les punching-balls. Elle avait mal, ça oui, mais elle ne s'est pas arrêtée pour souffler un seul instant. J'ai compris qu'elle continuerait de se battre quoi qu'il arrive. Alors je suis allée à sa rencontre. Entre nous, j'étais absolument terrorisée, oui, par une fille de douze ans alors que j'en avais vingt-trois. Je crois que j'ai dû dire un truc comme : « Hey ! » et Savannah s'est immédiatement retournée vers moi en sursautant. Ses cheveux étaient attachés en un semblant de chignon, ses joues étaient trempées de larmes et ses lèvres roses étaient toutes gonflées. Mais ce sont ses yeux que j'ai vus par-dessus tout le reste. Ils étaient remplis d'étincelles. Ils brillaient de colère mais aussi de passion et de douleur. Je n'ai pas pu en détacher mon regard pendant plusieurs secondes, jusqu'à ce qu'elle s'essuie les joues et que je remarque que ses mains étaient couvertes de sang. Ses phalanges étaient toutes écorchées et ses doigts étaient aussi recouverts de petites brûlures. Je me suis présentée et je lui ai demandé de me suivre pour aller soigner ça. Vu son âge et son ancienne situation, j'étais persuadée qu'elle n'avait jamais dû connaître une douleur comme celle-ci, mais elle m'a répondu qu'elle n'avait même pas mal ! Elle ne m'a pas tout de suite donné son nom ni la moindre informations la concernant, elle m'a juste dit que ça irait. J'ai insisté mais elle disait aussi que d'autres enfants avaient bien plus besoin de mon aide qu'elle. Ce n'était pas très professionnel, mais je l'ai écoutée et je suis retournée à l'infirmerie. Deux jours plus tard, un de ses professeurs, M. Gardiner je crois, l'a traînée jusqu'à mon bureau pour que je soigne ses mains. Savannah voyait vraiment rouge, mais elle a fini par se laisser faire. Alors, j'ai essayé de détendre l'atmosphère en disant : « Tu sais, c'est très gentil de la part de ton prof de se préoccuper de ta santé, tu devrais le remercier. » Bon, aujourd'hui je sais que je ne risquais pas de la mettre à l'aise avec ce genre de phrase mais peu importe. Elle m'a répondu : « Pff. Il en a surtout marre de voir du sang sur mes copies. » Après j'ai dû dire quelque chose comme : « C'est plutôt normal ». Mais ensuite je n'ai plus su quoi dire parce qu'elle m'a répondu : « Moi je les trouve bien mieux comme ça. Au moins, il comprend exactement ce que je ressens pendant ses cours. » (Mme Diggle rit doucement) Alors là, j'ai officiellement trouvé cette petit fille bizarre mais surtout géniale ! Et depuis, je la trouve toujours aussi géniale et un peu cinglée aussi. Mais elle est devenue une jeune femme absolument fabuleuse. Elle est intelligente, drôle, belle et incroyablement talentueuse. C'est une guerrière brillante et courageuse. Elle a juste toujours été...unique.

Pendant, ce récit, je me surpris à sourire et à rire bêtement. J'adorais la version junior de Savannah. Et grâce à elle, j'avais aussi compris que sa version plus âgée ne baisserait pas les bras. Elle ne l'avait jamais fait.

- Elle va s'en sortir, déclarai-je alors avec une assurance que je n'avais pas avant qu'on ne me raconte cette histoire. Savannah Hamilton est forte et elle va survivre à ça comme elle a survécu au reste. Dans peu de temps, elle n'aura plus besoin d'assistance respiratoire et elle ouvrira enfin les yeux. Parce que c'est une battante. Et les battants se battent.

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Vous êtes-vous déjà demandé ce qui a bien pu se passer pendant la mystérieuse semaine qui a suivi la mort de Marley ? Eh bien voici un bout de réponse ! Ce n'est pas le seul flashback que vous aurez alors j'espère que l'idée vous plaît. Sinon, dites-moi, que pensez-vous de notre Jeremy, trois mois plus tôt ? 🤔
Bon week-end 😘

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