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Chapitre 7

Jeremy

La visite d'Elizabeth m'avait étrangement troublé et je n'aimais pas du tout ça. Néanmoins, et peu importe à quel point c'était horrible à dire, j'étais un peu soulagé de ne pas être le seul à me sentir coupable, même si ce n'était pas pour les même raisons. Malheureusement, mon soulagement n'allait pas durer longtemps, ou pour être plus précis, le temps qu'Elizabeth en parlât à d'autres personnes et que très rapidement, tout le pensionnat fût au courant. Et comme elle me l'avait fait remarquer, nous nous y étions très mal pris dès le début.

Garder Kelly et Thomas à l'infirmerie pour être sûrs qu'ils ne parleraient pas était une très mauvaise idée et cela risquait au contraire de leur donner encore plus envie de parler en sortant. Jusqu'à maintenant, aucun d'eux n'avaient eu droit de recevoir la moindre visite et c'était quelque chose qui irritait les nerfs de plus d'une personne. Mais que leur dirait-on ? M. Carter refuserait violemment qu'on dévoilât la vérité et pourtant nous ne pouvions pas leur demander de mentir pour nos erreurs. Alors qu'allions-nous bien pouvoir faire ? Nous nous étions mis dans une situation délicate et je craignais qu'il n'y eût quelques dégages collatéraux pour en sortir.

À commencer par Cameron Hamilton. Hormis le fait qu'il était le petit ami de Kelly, il était aussi le cousin de Savannah. Je l'avais ignoré pendant un certain temps, le prenant pour l'un des garçons qui lui tournait autour, et avais donc développé une sorte de méfiance envers lui. Depuis, je savais quel était son lien avec elle et il s'était avéré plutôt utile le soir où elle avait déclaré ses pouvoirs. Le fait était qu'il était de la famille et que c'était le genre de personne qu'on prévenait en priorité dans ces cas-là. De plus, cela éviterait à sa copine de lui mentir à propos de sa cousine. Les faits étaient là quoi qu'on en dît, maintenant il fallait agir.

J'arrivai à l'infirmerie en fin d'après-midi. Il régnait là-bas une certaine agitation et je constatai rapidement que Mme Diggle avait du mal à contenir les quelques personnes qui stationnaient devant l'espace « mis en quarantaine » pour garder Kelly et Thomas à l'écart. Parmi elles, je reconnus Cameron – ce qui était prévisible – mais aussi Jason Hunter, le meilleur ami de Savannah et ex-petit-ami de la défunte, Marley Rhodes. À une époque, j'avais aussi eu quelques doutes à son sujet mais je savais que les épreuves de la vie avait fait de lui quelqu'un de confiance, sur qui Savannah n'avait jamais hésité à se reposer.

Voilà comment ils se trouvèrent tous les deux face à Mme Diggle, tentant de la convaincre de les laisser voir leurs amis. Quand je les rejoignis, je remarquai qu'il faisait une toute autre température qu'à l'entrée de l'infirmerie par exemple. L'atmosphère était lourde et pesante, il faisait incroyablement chaud ici, on étouffait. En voyant l'attitude inquiète et fatiguée de Cameron, je me rappelais qu'il m'avait lui-même dit que le Feu (son pouvoir) reflétait ses émotions. Je compris alors qu'il dégageait, sans s'en rendre compte, une chaleur importante et qu'elle était due au stress et à l'incertitude qu'il endurait, en plus du reste. Pour se calmer, il avait besoin de réponses.

- Je vous l'ai déjà dit, continuait Mme Diggle, aussi fatiguée qu'eux, je ne peux pas vous laisser les voir, je ne fais qu'exécuter les ordres.

- Mme Diggle, insista Jason, qui se contrôlait bien mieux que Cameron, vous me connaissez ! On veut seulement leur parler, on ne causera pas le moindre problème, je vous le jure !

Notre médecin pencha la tête sur le côté, avec un air tendre et sincèrement désolé.

- Je n'en doute pas un instant, Jason, mais...

Elle s'interrompit en me voyant arriver. Toute tendresse disparut de son visage et une haine violente apparut dans son regard. Elle affichait désormais un air dur et agrippait fermement sa tablette, comme pour se retenir de me frapper. Je pouvais la comprendre, elle connaissait la vérité, elle. Quand ils disaient « leur parler », Cameron et Jason faisaient surtout référence à Savannah et Kelly. Ils ignoraient complètement que Savannah n'était jamais rentrée.

-... Scandola, fit Mme Diggle, la mâchoire serrée.

Je fis comme si je ne remarquais pas cette hostilité flagrante et me concentrai sur pourquoi j'étais venu.

- Je suis là pour m'entretenir avec Cameron Hamilton.

Voilà qui ne souffrait aucune discussion, du moins de sa part, mais cela ne satisfaisait pas quelqu'un d'autre.

- Je... j'ai autant le droit de savoir ce qu'il se passe, se défendit Jason, vraiment surpris que je ne voulusse pas m'adresser à lui. Je connais Savannah depuis des années, ce n'est peut-être pas ma cousine et Kelly n'est pas non plus ma...petite amie, mais je m'inquiète pour toutes les deux !

Jason était un fort, je savais qu'il supporterait de rester dans l'ombre. En revanche, j'ignorais si apprendre la disparition de Savannah ne l'achèverait pas plus qu'autre chose. Ça ne se voyait peut-être pas, comme ça, mais je me faisais réellement du souci pour ce garçon qui avait déjà tant souffert. Je voulais le protéger, comme Savannah aurait voulu que je le fisse pour elle.

Je l'avais à peine ramenée au pensionnat il y avait quelques mois que j'avais compris l'immense affection qu'elle lui portait. La tragédie qu'ils avaient vécu il y a peu aurait pu les tuer, mais ils s'étaient efforcés de survivre, ensemble. Je devais bien ça à Jason. Il avait fait beaucoup en aidant Savannah quand je ne pouvais pas le faire, bien plus qu'il ne le pensait.

- Je sais, Jason, lui assurai-je. Je sais que tu as toujours été là pour Savannah, mais il ne s'agit pas de ça malheureusement. Cameron.

Je lui fis signe de me suivre un peu plus loin, sous le regard ahuri de ce pauvre Jason. Je l'entraînai jusqu'à l'angle du couloir, hors de portée de voix de son ami.

- Soleil Scandola, je vous en prie, dites-moi qu'elles vont bien, pourquoi est-ce qu'on n'a pas le droit de les voir ? me demanda-t-il à cran.

- Je... Cameron, écoutez, vous ne pouvez pas les voir...parce qu'elles ne sont pas toutes les deux là, expliquai-je le plus progressivement possible.

Son visage se figea et la peur prit le dessus sur l'inquiétude dans ses yeux.

- Que...que voulez-vous dire ?

Je fixai le sol en cherchant mes mots.

- Scandola...

Cameron empoigna fermement mon bras, très émotif, bien que je fusse plus grand que lui. Je devinai que tout un tas d'hypothèses fusait dans son esprit et qu'il ne supportait plus cette attente. Je me dégageai rapidement de son emprise.

- J'essaie de faire de mon mieux Hamilton, mais si vous ne mettez pas un peu du vôtre vous...

- Scandola ! m'apostropha Mme Diggle, à la porte du quartier en quarantaine.

Je tournai la tête vers elle, mécontent qu'elle eût interrompu ce moment. Je refusais de laisser le cousin de Savannah dans un tel état et seulement avec le peu d'informations que je venais de lui fournir.

- Kelly Tanner vous demande, expliqua-t-elle alors.

Eh merde !

Il suffit à Cameron d'entendre ces mots pour être envahi de soulagement d'une partie, mais aussi pour comprendre ce que cela voulait dire d'une autre.

- Attendez..., me fit-il pensif.

Je m'excusai du regard et partis rejoindre Mme Diggle d'un pas pressé. Kelly était présente cette nuit-là elle était notre priorité. J'étais sur le point d'arriver à la porte quand Cameron se mit à venir d'un pas ferme dans ma direction.

- Scandola, revenez ! cria-t-il, furieux et terrorisé.

La porte devant laquelle je me trouvais donnait sur un petit couloir qui permettait d'accéder à quelques chambres. Sur le pas de l'une d'elles, Kelly apparut.

- Cameron ? demanda-t-elle, mais pas assez fort pour qu'il l'entendît.

- Où est Savannah ? cria encore ce dernier. Qu'avez-vous fait ?!

Avant qu'il ne déboulât sur moi et me plaquât certainement contre le mur, Mme Diggle me tira derrière la porte et la ferma derrière nous d'un coup sec.

- Scandola ! hurlait-il toujours de l'autre côté, en frappant contre cette pauvre barrière qui nous séparait.

Sa réaction me crevait le cœur et j'espérais sincèrement avoir le temps de tout lui expliquer, un peu plus tard.

- Qu'attendiez-vous ? m'engueula alors Mme Diggle. Ce n'est pas en vous faisant aplatir comme une crêpe que vous aiderez Savannah !

Je comprenais à quel point cette histoire l'affectait elle aussi. Il y avait tant de choses qu'elle devait dire à Savannah et qu'elle risquait de ne jamais pouvoir lui avouer maintenant. Cette catastrophe tombait si mal. Je devinais rapidement à ses cernes et ses rides de préoccupation qu'elle n'avait pas fermé l'œil depuis un moment, elle non plus. Néanmoins, la condescendance qu'elle employait et cette manière d'agir, l'air de dire : « De toute façon je fais tout mieux que tout le monde, alors laissez tomber ! » m'irritaient au plus haut point, et à cet instant, ma tolérance était au point mort.

- Vous pouvez parler ! Vous n'étiez pas là quand toute cette merde s'est passée, j'ai essayé de sauver Savannah moi au moins, alors que si on devait compter sur vous, elle serait morte depuis un bon moment !

Mme Diggle écarquilla les yeux de surprises mais se ressaisit rapidement et tenta de m'assener une gifle. Je reculai rapidement et évitai son geste de justesse. Moi non plus je ne m'attendais pas à ça.

- Non mais vous n'avez pas bientôt fini ? s'écria Kelly en s'interposant entre nous. Vous pouvez répéter autant de fois que vous voulez que nous ne sommes que des adolescents inconscients, mais ici les seuls gamins c'est vous !

Cela me coûtait de l'admettre, mais je savais qu'elle avait raison. Nous ne pouvions pas nous permettre de nous laisser aller. Savannah avait besoin de nous, où qu'elle fût. Et je ne la laisserais jamais tomber. Je me l'étais promis.

- Je m'excuse, finis-je par soupirer.

Mme Diggle se massa les tempes et accepta enfin de me regarder.

- Pareil, désolée...

Elle soupira, les larmes aux yeux.

- On est d'accord, reprit plus doucement Kelly. Je sais...je sais que Savannah est comme une petite sœur pour vous Mme Diggle (celle-ci hocha la tête et essuya une petite larme fugace) et qu'elle est une amie avant tout pour vous Jeremy, quoi que vous en dites.

Je baissai les yeux, refusant de la contredire.

- Nous voulons tous la même chose. Thomas et moi comprenons pourquoi vous nous confinez ici, ce serait une véritable pagaille si toute l'école était au courant, mais les gens poseront des questions de toute façon.

Mme Diggle raccompagna Kelly à sa chambre, dans laquelle attendait Thomas, qui n'avait sûrement pas perdu une miette de notre conversation, et je les suivis.

- Nous essayons de faire de notre mieux, Kelly, tenta de la rassurer ma collègue.

Elle se rassit sur son lit, à côté de son camarade, le regard triste.

- Je sais. Mais alors dites à Cameron la vérité. Il tient à elle autant que vous, si ce n'est plus. Il a le droit de savoir.

Mme Diggle hocha la tête, mais elle ne fut pas très convaincante. En fait, ils étaient tous les deux morts de fatigues eux aussi. Nous les avions enfermés ici depuis trois jours, et tous leurs amis les attendaient dehors. Les longs cheveux de jais de Kelly tombait dans son dos en bataille, un bleu ornait une de ses pommettes et ses yeux étaient un peu rougis. Thomas lui, le charmant petit blondinet, eh bien, pour tout dire, il fixait intensément le sol en nous écoutant. Il s'agrippait au bord du lit, comme s'il se retenait de faire ou dire quelque chose. Je ne fus pas le seul à le remarquer.

- À quoi penses-tu Thomas ? lui demanda donc Mme Diggle, d'une voix douce.

Il respira fort pendant quelques instants avant de partager ses pensées.

- Elle était tellement gentille...

Il releva enfin la tête pour s'adresser à moi.

- Quand vous nous avez dit de rester concentrés, elle essayait seulement de me réconforter. Je venais de lui avouer que j'étais mort de peur, alors elle a pris ma main et elle m'a réchauffé. Avant ça, elle observait chaque chose autour d'elle, elle écoutait chaque son, elle regardait précisément où elle marchait, elle ne laissait rien au hasard. Elle n'a jamais été déconcentrée Soleil Scandola, elle voulait juste m'aider. Et maintenant elle est peut-être morte.

Ses paroles ne portaient en elles aucun reproches, mais ce fut en les entendant que je commençai à m'en vouloir encore davantage. Comment avais-je pu douter de ma Savannah ? J'avais moi-même été témoin de tous ses progrès pendant ces longues semaines passées après la mort de sa meilleure amie. J'aurais dû savoir qu'elle ne me décevrait pas cette nuit-là. J'aurais dû lui faire confiance.

Exactement comme la dernière fois, exactement comme quand Marley était morte. Je ne lui avais pas fait confiance, je n'avais pas voulu la croire et à la place j'avais porté d'affreuses accusations à son égard. C'était ce que je faisais toujours. Je foirais tout quand elle avait le plus besoin de moi. Tout ce qui s'était passé ce soir là était également de ma faute. Et le souvenir du corps de Savannah, couvert de blessures, de plâtres et de bandages, sa peau couverte d'ecchymoses, d'hématomes et de brûlures, et son beau visage entouré de tubes pour l'aider à respirer, me le rappelait chaque jours.

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Salut !
Comme le chapitre 6 est plus court que d'habitude, je permets de publier le 7 le même jour. J'espère que vous aimez toujours avoir les deux points de vue ! 😊
À bientôt pour le prochain chapitre 😘

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